Le CEA revient sur l’« explosion des prix du gaz, de l’électricité, du pétrole »
Le 14 décembre 2021 à 08h22
2 min
Sciences et espace
Sciences
Le commissariat propose une double interview maison de Bertrand Charmaison, directeur de l’Institut I-Tésé du CEA et de Matthieu Auzanneau, directeur du think tank The Shift Project.
Ils répondent à deux vagues questions : « Qu’en est-il, qu’en sera-t-il ? Et quid de la disponibilité des ressources et des investissements massifs à réaliser pour pérenniser un mix énergétique, tant du point de vue climatique qu’économique ? ».
« À court terme, les prix de marché du gaz en Europe devraient rester élevés du fait d’une forte croissance de la demande liée à la reprise de l’activité économique, des niveaux de stock bas et des incertitudes de nature géopolitique liées à la forte dépendance au gaz russe. À long terme, certains éléments a priori conjoncturels pourraient devenir structurels et peser sur les équilibres », explique ainsi Bertrand Charmaison.
« L’impact sur les factures des consommateurs » est aussi détaillé. « Dans de nombreux pays, elles vont se traduire par des hausses annuelles de plusieurs centaines d’euros pour les ménages », explique le chercheur du CEA.
« En France, pour ce qui concerne l’électricité, la plupart des consommateurs bénéficient de mécanismes reliant une partie importante des prix qu’ils payent aux coûts de production de l’électricité nucléaire qui sont eux restés stables sur la période récente. Ceci amortit considérablement l’impact des hausses des prix de marché, sans toutefois les annihiler ».
Le 14 décembre 2021 à 08h22
Commentaires (24)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 14/12/2021 à 10h06
Soit ~86€/MWh en sortie de centrale.
Et donc une “croissance” de 6,557438524… c’était pas des Francs au départ ?
Le 14/12/2021 à 12h16
En plus ils “oublient” de préciser que 20% (me semble, ils voulaient pas doubler en 2022 ?) de la production nucléaire est vendu à prix coûtant à des “revendeurs” pour l’ouverture à la concurrence qui prennent leur marge sans rien apporter de plus.
Le 14/12/2021 à 12h20
Ils évitent déjà le 1% PCF/CGT du CE d’EDF, adossé au CA et non à la masse salariale.
Le 14/12/2021 à 12h35
Oui mais “ils” décarbonnent. (façon polie de récupérer ces “impondérables” prolixes ?! )
Le 14/12/2021 à 12h32
Tu me poses une colle.
Le prix fixé par les fournisseurs (terme pompeux on est d’accord) n’est pas calculé selon le mix global (c’est le problème). Je suppose qu’il y a un facteur de pertes et d’autres paramètres liés à la valorisation du mix ef propre à chaque entité mais cela ne fait que peu augmenter la racine à la base qui dépend toujours du couplage fossile… en théorie c’est moins cher car leur “marché” virtuel est restreint.
C’est ainsi qu’engie reste sur un multiple entre 3,6 et 4 du prix effectif (primaire) de son kW.h (artefact monnaitaire + contrainte du mix global) et qu’on peut donc négliger le taux de marge des “revendeurs” il me semble. Après que les interviewés comptent ou non ces 20% le taux en ep ne change pas beaucoup : ce qui peut expliquer pourquoi les ENR font baisser le prix du kilo chez les fournisseurs mais que cela parait complètement absent aux yeux des non gaulois…
Vive la vie : seuls…
Le 14/12/2021 à 14h27
Une petite recherche sur le fonctionnement de l’ARENH (accès régulé à l’électricité nucléaire historique). Quand le prix de l’électricité est inférieur au tarif régulé d’EDF, ses concurrents achètent ailleurs. Quand le prix de l’électricité est supérieur au tarif régulé d’EDF, ses concurrents achètent à EDF et revendent au prix du marché, supérieur.
Alors effectivement, la quantité d’électricité au tarif régulé est limitée mais pour toute ces quantité, EDF se fait enfler.
Le 14/12/2021 à 15h09
Pas que EDF, l’Etat et l’ensemble des citoyens qui payent la différence, sur un investissement public.
Je pense qu’il n’y a pas de meilleur exemple du : “Mutualiser les pertes, individualiser les profits”.
C’est un encore plus gros enfumage que les Autoroutes (ou le privé était bénéficiaire au bout d’un an).
Le 15/12/2021 à 10h17
On est sur la même longueur d’ondes.
Sinon,
Comme souvent avec tes commentaires, je n’ai rien compris dès la deuxième phrase. Que viennent faire les “Francs inclus depuis 20 ans” ? Quelle autre partie du malaise ? Quant aux “taux de conversion rapportés à un mix global”, qu’est-ce que ça signifie concrètement ?
Je ne dis pas que tu racontes des conneries vu que je suis incapable de comprendre ton commentaire pour évaluer sa pertinence.
Le 14/12/2021 à 13h49
Oui et non, de mémoire de mes lectures, les ENR sont ultra-financés justement par la baisse de TVA + avantages fiscaux + obligation de rachat des KWH par EDF à tarifs préférentiels (supérieur au prixde vente du KWH nucléaire).
Couplé à la revente à tarif planché par EDF d’une part non-négligeable de sa production à des “revendeurs”, qu’il ne peut pas répercuter sur la facture (car prix fixé par l’Etat non soumis au marché), font que la dette et les capacités d’investissement d’EDF “plonge” (alors qu’ils devraient au contraire rouler sur l’or depuis le temps que le parc nucléaire est amorti, pour pouvoir justement réinvestir).
En gros EDF est une vache à lait pour les ENR qui se fait traire de partout, tout en refusant les investissements d’entretien/reconstruction (+ fermeture arbitraire de centrale en bon état + arrêt de projet en cours type EPR / SuperPhenix) font que sa dette explose et que maintenant tout le monde est à : EDF gère mal, est en faillite et on doit renflouer. Alors que c’est le contraire depuis 40ans.
-> D’ailleurs c’est “drôle” de penser que EDF fait un fric monstre en hiver en revendant l’excédent des centrales à nos voisins (type Allemagne) qui se vantent de ne pas avoir d’elec nucléaire et d’être full ENR (alors qu’ils sont surtout full charbon/gaz). Le problème c’est quand aucun pays ne pourra plus compenser l’intermittence des ENR et qu’on va se prendre des blackout et une volatilité des prix monstrueuse, ça sera tout de suite moins drôle.
Ps : Pour Engie il me semble que c’est aussi un producteur d’electricité et qu’ils possèdent plusieurs centrales, par contre combien ils produisent VS combien ils vendent ça je ne sais pas. Un peu comme les fournisseurs “verts” qui ne produisent rien et ne font qu’acheter a des producteurs Européen un certain volume de KWH mais que ce qu’on consomme est en fait du nuc et qu’il y a de grande chances que cette électricité “verte” soient perdu en écrêtage l’été et insuffisante l’hiver. (ben oui, on achète un volume, pas une production fluctuante selon les besoins à l’année, qui est le “problème” des producteurs, pas des revendeurs…).
Le 14/12/2021 à 15h52
Je salue l’ensemble de ton commentaire :-)
Je n’ai plus rien à ajouter.
Le 14/12/2021 à 16h08
Effectivement cette fausse concurrence (ces soi-disant concurrents ne produisent pas d’électricité) est totalement artificielle et destinée à affaiblir EDF :-(
Le 14/12/2021 à 18h31
Non par suite du passage à l’Euro et du taux de conversion associé au Franc.
Pour répondre par la fin : ce n’est pas le cas depuis 40 ans. Le maintien à flot du parc consomme des euros, et donc naturellement les francs inclus depuis 20 ans. Ce qui explique l’autre partie du malaise.
La raison qui explique la “mauvaise gestion” c’est les consommateurs : dans toute économie où le produit nécessite des taux de conversion rapportés à un mix global (manière de dire qu’entre la mesure et les euros c’est la même chose), le coût marginal total croît proportionnellement à la consommation totale qui en découle, techniquement parlant.
Conséquence directe : delon le point de vue tu peux conclure que relativement à X ou relativement à Y il y a perte de valeur. Plutôt que de parler de concurrence nos chers Kommissars devraient relire E=m.c² en oubliant aucun signe.
Et ils ne sont pas les seuls à bénéficier des quelques pourcents de chute de température vers la supra-conductivité… c’est un faux problème physique : la bonne question c’est pourquoi installer une énergie intermittente sur un réseau territorialement inégal dont les consommateurs attendent en majorité des résultats permanents tel des rentiers qu’ils sont et refabriquent nécessairement à un niveau supra-national…. (donc les fameux fournisseurs) ? !
Oui.
Mais si tu as bien suivi, l’intérêt écologique (toutes choses égales par ailleurs) de cette concurrence relativiste c’est de permettre d’inclure dans les bilans carbone des grosses entités nationales comme Engie la décarbonations liée aux petits producteurs.
Et tout ce marc de café converti donc du CO2 en Euros… et inversement grâce en France à RTE et autres “réseaux secondaires”…. C’est ici que la magie des artifices comptables prend tout son sens : on peut dire qu’ils sont irremplaçables et bien amortis. Eux.
Le 14/12/2021 à 21h41
Même pas à prix coûtant, mais prix fixe. Si les coûts augmentent, le tarif reste le même…
Perso je préfère financer 1% de CE que 30% de marges (voire plus) à des intermédiaires parfaitement inutiles (enfin si, ils ont quand même une utilité : foutre à sac EDF).
Le 15/12/2021 à 10h39
D’autant que ce qu’il dit est faux : “Le coût marginal total croît proportionnellement à la consommation totale qui en découle, techniquement parlant.”
Quand tu construit une infrastructure, ton coût est fixe tant que tu reste dans la limite de ton infra. Le Cout marginal ne varie pas (ou à la marge).
Exemple : Un réseau mobile, pour l’opérateur, qu’il y ait 1k clients ou 100k clients, ses coûts sont identiques (à la marge, sauf pour la facturation, gestion etc.). Le coût marginal par utilisateur baisse, mais le coût marginal global est le même, d’où que les opérateurs d’infrastructure cassent les prix pour ramener le max de clients et augmenter leurs marges.
C’est d’ailleurs une autre stupidité des ENR, on ralenti/arrête des centrales Nucléaire, donc on fait chuter leur rendement, pour permettre aux ENR de produire de l’électricité qui ne sert à rien que EDF va racheter alors qu’ils n’en a pas besoin.
La perte est triple :
-Que la centrale tourne à 40% ou à 95%, son coût est quasiment le même (le combustible ça doit être 1% du coût de production et la maintenance sera la même quoi qu’il arrive)
-Le coût d’installation des ENR part en investissement (qui ne sont pas mis ailleurs)
-On fait racheter à prix fort des KWH qui n’étaient pas utile à l’origine pour financer les ENR.
En gros on rajoute sans remplacer, donc on cumule les coûts et les investissements.
Le 15/12/2021 à 12h27
Merci pour cette réponse détaillée.
Le 15/12/2021 à 12h38
Merci d’avoir pris soin de prendre total et totale pour des pommes.
Et de confirmer que la variation du “stock” d’euros doit grossir pour que le “stock” d’investissements ne varie pas.
CQFD.
CADEAU DE NOEL : https://www.maxicours.com/se/cours/les-fonctions-racine-carree-et-valeur-absolue/
C’est gratuit, profite.
Le 15/12/2021 à 12h04
On atteint un summum d’hypocrisie chez les spécialistes du greenwashing électrique :
Twitter
Le 15/12/2021 à 12h30
J’aime beaucoup le ventant : Avec une belle campagne se ventant de ne pas utiliser le nucléaire…
Il doit s’agir d’éolien !
Le 15/12/2021 à 12h40
Même pas, groupe 14 numéro 6. De là à dire d’une autre manière qu’on brasse du vent il n’y a qu’un panneau…
Le 15/12/2021 à 12h28
En fait, en France, il y a 3 gros producteurs d’énergie électrique par des barrages hydrauliques :
EDF, la Compagnie Nationale du Rhone (détenue par ENGIE), et un opérateur espagnol dans les pyrennées.
EDF Energie Nouvelle et la Compagnie du Vent (ENGIE) produisent de l’électricité à partir d’éoliennes.
Certains industriels produisent de l’électicité en France pour leur besoin (usine) à partir de gaz.
Et ENERCOOP regroupe des coopératives de produceurs d’électricité et d’autres de consommateurs.
Et puis, il y a les particuliers qui produisent leur électricité par des panneaux photovoltaiques et qui la revende à EDF Obligation d’Achat.
Le 15/12/2021 à 16h33
Et j’aime aussi cette remarque dans les commentaires :
“Les utilisateurs sont sur le même réseau que tout le monde. Pour avoir 0% de nuke, ils ont donc des compteurs “trieurs” d’électrons, capables de rejeter ceux provenant de centrales nucléaires. Cela mériterait au moins un Nobel …”
J’avais essayé d’expliquer à un collègue que la notion de fournisseur d’électricité “verte” n’avait aucun sens, le réseau étant commun.
Le 15/12/2021 à 16h36
??
Décidément tes commentaires sont toujours aussi brouillons et peu compréhensibles (ce qu’on te faire remarquer régulièrement).
(j’aime bien la notion de “malaise” sinon - oui je suis ironique)
Le 15/12/2021 à 17h17
Pourquoi pas trois “?”
Si tu as correctement compris qu’entre le physicien, l’énergéticien et le banquier l’une de ces personnes approche des racines par des coefficients… oui il y a malaise.
Brouillon peut-être. Un ramassis de politique monaitaire codé au doigt mouillé (ce que le CEA contestera), certainement pas.
Mais si la pente glissante que tu ouvres par l’ironie n’est pas malaise, je veux bien me faire écraser de la lègereté du million ou du milliard de mes pairs qui contesteront certainement ici où là cette simple évidence qu’une croissance, à défaut de se trouver, se calcule…
Le 16/12/2021 à 09h43
Tu fumes de la bonne, décidément.
Si quelqu’un a compris son commentaire, je suis preneur de l’explication de texte.