La CJUE qualifie une loi autrichienne sur les réseaux sociaux de contraire au droit européen
Le 10 novembre 2023 à 06h37
2 min
Droit
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Dans un arrêt rendu le 9 novembre, la Cour de Justice de l’Union Européenne a déclaré une loi autrichienne sur les réseaux sociaux de « contraire au droit de l’Union ».
Le texte obligeait des plateformes comme Google Ireland, Meta Platforms Ireland ou TikTok à mettre en place des mécanismes de déclaration et de vérification des contenus potentiellement illicites, rapporte Le Monde, ce que les entreprises ont contesté au motif qu’elles étaient installées en Irlande et donc soumise au droit national local.
Selon la directive sur le commerce électronique de 2000, rappelle l’arrêt, le principe du « pays d’origine » s’applique au numérique – c’est-à-dire que c’est au pays où l’entreprise a installé son siège que revient le rôle de légiférer, à quelques exceptions près.
Pour plusieurs observateurs, la décision pourrait fragiliser diverses réglementations françaises, parmi lesquelles la loi d’encadrement des activités des influenceurs, celle sur la majorité numérique, ou encore le projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique (SREN), encore en discussion.
Sur ce dernier texte, la Commission européenne a émis un avis circonstancié fin octobre dans lequel elle signifiait déjà que plusieurs éléments étaient déjà couverts par le règlement sur les services numériques et par la directive sur le commerce électronique… et donc qu’il n’était pas nécessaire de légiférer au niveau national.
Le 10 novembre 2023 à 06h37
Commentaires (16)
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Abonnez-vousLe 10/11/2023 à 08h43
Si je comprends bien, un contenu légal en Irlande mais illégal en France, posté par un français et visible par des français, stocké sur un serveur en France, pourrait ne pas être touché par les lois françaises, si tant est que le service où est publié ce contenu ai son siège en Irlande ?
Le 10/11/2023 à 09h05
Tu comprends mal.
Il ne s’agit pas de contenu légal ou pas suivant le pays.
Il s’agit du fait que l’on ne peut imposer par la loi des choses particulières à une société du numérique que si l’on est le pays où elle a son siège dans l’UE.
Et la France en ce moment ne fait que ça, comme rappelé dans la brève, on va au devant de plein de condamnations de la part de l’UE.
Le 10/11/2023 à 09h13
Je comprends mal ta réponse. ^^’
Imagine un contenu illégal en France mais pas en Irlande, et qu’une loi Française indique qu’il faut supprimer les contenus illégaux dès qu’on est notifiés.
Si une loi identique existe en Irlande, alors le service qui a son siège en Irlande devra supprimer le contenu, mais si la loi n’est que française, alors le service peut garder en ligne le contenu.
C’est bien ça que tu veux dire ?
Le 10/11/2023 à 09h24
Non. Il ne s’agit pas de la légalité d’un contenu suivant le pays. Sur ce sujet, un contenu illégal en France devra être supprimé (pour la France au minimum) suite à un signalement français parce que la loi européenne est déjà comme ça.
Ici, ce qui est interdit est de faire des lois nationales qui s’appliquent à des sociétés dont le siège est dans un autre pays de l’UE. Il y a bien une exception, mais je ne vais pas embrouiller mon explication avec.
Ici, la loi autrichienne demandait de signaler et vérifier l’existence des contenus potentiellement illicites.
Le 10/11/2023 à 10h24
OK, mais pour les cas qui n’ont pas de texte au niveau européen ?
Le 10/11/2023 à 11h04
Un Etat est souverain. Il fait ses propres lois et signe les traités et les accords internationaux qu’il veut. Pour ce qui est des résidents d’un Etat, ils portent plainte devant la juridiction compétente, et généralement c’est le siège de l’entreprise qui fournit le bien/service (c’est indiqué dans les conditions de vente).
Le 10/11/2023 à 15h10
Si je devais donner un exemple simpliste pour évaluer ma compréhension : la France ne pourrait pas légiférer en disant que le logo de Facebook doit être en rouge et non en bleu car la société est juridiquement basée en Irlande et donc hors de portée de la compétence de la loi nationale française.
C’est bien ça ?
Le 10/11/2023 à 15h50
Presque : remplace Facebook par les sociétés du numérique (en général) et c’est ça.
On ne fait jamais une loi en nommant une société donnée
Le 10/11/2023 à 19h10
Oui absolument, l’exemple était trop précis
Le 10/11/2023 à 09h25
Il y a des règles européennes qui existent et qui peuvent être jugées uniquement dans l’État-membre où est situé le siège de l’entreprise.
Un État-membre ne peut pas faire ses propres règles lorsqu’un règlement européen existe.
Le 10/11/2023 à 09h20
Je crois qu’il faut le comprendre ainsi :
Le 10/11/2023 à 09h27
Ta phrase est compliquée, mais je pense que tu as mal compris toi aussi.
Voir mes 2 explications. C’est la création de loi spécifique qui est interdite.
Facile.
Le 10/11/2023 à 09h22
Vache, faut être motivé pour rayer du texte, 3 tentatives.
Le 10/11/2023 à 09h39
Merci à vous 2 pour les explications.
Le 10/11/2023 à 11h16
Donc si je comprends bien, quand l’article dit ceci :
C’est directement lié au fait que ces lois françaises traitent de cas déjà pris en charge par des textes européens.
J’ai bon ?
Le 10/11/2023 à 15h52
Je n’ai rien compris malgré toutes vos explications pourtant exhaustives