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IA : Tim Berners-Lee s’oppose aux GAFA, Kira Radinsky peste contre les protections de la vie privée

IA : Tim Berners-Lee s'oppose aux GAFA, Kira Radinsky peste contre les protections de la vie privée

Le 30 avril 2018 à 09h02

La semaine dernière se tenait The Web Conference à Lyon, dont une session avait pour sujet « l'intelligence artificielle et le futur du Web et d'Internet ».

Le casting réunissait de grands pontes du domaine : Sir Tim Berners-Lee (inventeur du web, président du W3C), Vinton Cerf (l'un des pères d'Internet, désormais chez Google), Antoine Bordes (Facebook), Kira Radinsky (eBay) et Ruhi Sarikaya (Amazon).

Tim Berners-Lee plaidait pour davantage de régulation, mais semblait bien seul sur cette position, comme l'explique Les Echos. Il détaille son point de  vue autour de plusieurs axes : « Les données personnelles ne sont pas le nouveau pétrole. Si je vous donne mes données, ce n’est pas comme du pétrole, ce n’est pas comme de l’eau, je les ai encore. Ce sont les miennes ». « La question aujourd'hui, c'est : pour qui travaillent les IA ? Alexa, pour qui travailles-tu ? Pas pour moi » lâche-t-il.

Chez les autres participants, les attaques étaient plus ou moins violentes. Vincent Cerf (Google) « voudrait exhorter les gouvernements à ne pas se précipiter sur la régulation, car nous ne comprenons pas encore quels types de contrôles nous pourrions véritablement mettre en œuvre [...] Nous ne voudrions pas freiner la créativité qu'offrent ces outils ».

De son côté, Kira Radinsky (eBay) n'y va pas avec le dos de la cuillère : « Les discussions sur l'éthique et la diversité sont très importantes, mais ne doivent pas obérer le progrès scientifique. Les protections de la vie privée et des données nous empêchent de faire des découvertes ».

Elle en rajoute une couche : « Quand vous ne partagez pas vos données de santé, vous condamnez quelqu'un d'autre à mort en empêchant de le soigner correctement » affirme-t-elle.

Sans aucune surprise, Antoine Bordes (Facebook) joue la carte de la transparence, le nouveau créneau du groupe depuis l'affaire Cambridge Analytica (lire notre analyse). Il revient ainsi sur l'idée d'intelligence artificielle autonome intégré aux terminaux.

Le 30 avril 2018 à 09h02

Commentaires (11)

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« Quand vous ne partagez pas vos données de santé, vous condamnez quelqu’un d’autre à mort en empêchant de le soigner correctement »



ouahhh, on est que lundi et j’ai déjà les yeux qui piquent

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lenul79 a écrit :



« Quand vous ne partagez pas vos données de santé, vous condamnez quelqu’un d’autre à mort en empêchant de le soigner correctement »



ouahhh, on est que lundi et j’ai déjà les yeux qui piquent





+1, y’en a je sais même pas comment ils font pour pas se faire étouffer par leur propre culot.


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Ou “Quand vous partagez vos données de santé, vous condamnez votre carrière professionnel à mort” <img data-src=" />

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J’attends avec impatience que son dossier médical, les dates de ses cycles et ses analyses sanguines soient rendues publics à cette conne.

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«Les protections de la vie privée et des données nous empêchent de faire des découvertes&nbsp; du pognon »

C’est incroyable de lire des trucs pareils … C’est là que je me dis que le RGPD&nbsp; c’est vraiment le minimum vital contre l’avidité des ces boites.

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En même temps que peut-on attendre d’autre sur ce sujet d’émissaires de Google, Facebook, eBay et Amazon ? Ils sont dans leur rôle. Mais à 1 contre 4, le débat était clairement déséquilibré…

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Selon moi elle n’a pas totalement tort mais le débat est justement entre le fait de déléguer aux ordinateurs la planification de nos vies pour plus de sécurité et de compréhension des humains et conserver l’obfuscation actuelle de ce qui relève de l’intimité qui est en partie un héritage de l’usage désastreux des sciences opéré par les gouvernements dans l’histoire et un instinct “pudique” que nous avons tous sur ce qui concerne notre corps et nos modes de vie.



Ce n’est pas parce que ces boites multinationales veulent faire du pognon qu’elles ne veulent pas aussi soigner les gens.

Et ce n’est pas parce qu’elles se pensent au dessus des états moralement qu’elles sont à l’abri de commettre des horreurs équivalentes confrontées aux mêmes contraintes et limites politiques que les états qu’elles remplacent petit à petit dans l’organisation du quotidien des gens.



Autant je suis d’accord avec Tim Berners-Lee sur le fait que l’intérêt des GAFA n’est que très indirectement mon intérêt, pour autant ça n’invalide pas ce que dit Kira Radinsky non plus sur la sécurité sanitaire permise par le big data.



C’est le genre de sujet sur lequel on réalise à quel point le pognon est un poison politique et moral, un facteur de division et de perte d’efficacité.

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yvan a écrit :



Ce n’est pas parce que ces boites multinationales veulent faire du pognon qu’elles ne veulent pas aussi soigner les gens.





Une boîte dont l’unique objectif est de faire du pognon ne soignera les gens que dans la mesure où ça lui&nbsp; apporte plus de pognon que ne pas les soigner (au passage c’est d’ailleurs pour ça qu’on aurait tendance à placer ce genre de secteur sous administration publique) https://gritpost.com/goldman-sachs-illness-business/


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Ca dépend, il y a aussi un marché de la confiance qui va avec les outils dématérialisés.



Dans le cas de l’industrie pharmaceutique on ne vend que du médicament, et effectivement ce que décrit goldman sachs est une apocalypse pour la vente de médicaments. Là on parle de multinationales en passe de devenir des généralistes de la vie humaine.



Alphabet, la plus diversifiée à ma connaissance (avec Amazon qui est sur un autre modèle) fait du web, du réseau, du téléphone, de la voiture, du processeur, de la santé, de l’équipement domestique et multimédia, du conseil sur quasi tous les aspects de la vie relevant de l’interaction marchande.

Il manque la nourriture, le mobilier, la logistique internationale et les vêtements (et les missions aujourd’hui réservées aux états) et ensuite tu peux quasiment vivre dans un environnement 100% Alphabet.



Dans ce cadre la confiance vaut bien plus que le fait de te laisser avec un médicament à prendre à vie. Alphabet gagnera autant à te vendre des divertissements et aura intérêt à ce que ta santé soit bonne pour que tu produises plus et que tu leur rapportes plus d’argent… Après c’est un choix de société qui rappelle les romans catastrophes qu’a produit la SF des années 50 à 80 mais c’est visiblement ce qu’aiment vivre nos contemporains.



Dans la littérature cyberpunk, les corposlaves n’ont pas de pb de santé et sont bien traités par leurs corpos, juste ils n’ont pas la liberté d’aller voir ailleurs. Je crois assez volontiers que dans un monde régenté par des multinationales notre pb ne serait pas trop la santé mais plus la liberté en effet.

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Elle manque quand même pas d’air, la dame d’eBay. Elle réinvestit chacun de ses sous au-delà du minimum vital dans des ONG humanitaires ? Elle ne vit que de produits produits et transformés juste à côté de chez elle par des agriculteurs et des artisans bien traités exploitant les ressources sans aucune externalité négative,&nbsp; écologique ou sociale ? Elle ne prend jamais aucun véhicule équipé d’un moteur à explosion ? Elle (ou sa boîte) ne fait bien sûr aucune optimisation fiscale, afin de s’assurer qu’un maximum d’argent aille par ailleurs à la recherche médicale publique ? Et, bien sûr, le moindre achat fait sur eBay ne répond qu’à un besoin humain fondamental, aucun gâchis, aucune exploitation, que du bonheur. Si elle a répondu non à une de ces questions, elle aussi tue des gens avec ses choix de vie et de consommation.

Par ailleurs, il y a déjà rien qu’en France des milliers de personnes qui partagent leurs données de santé avec des groupes de recherche, regardez du côté des nutrinautes. Seulement, ils ont la bonne idée de ne pas le faire auprès de eBay, mais dans un cadre où les résultats sont publics/ouverts, sans aucun brevet (que les gens de son genre ne se privent pas de poser, au nom de l’efficacité à gonfler leur portefeuille sauver plus de vies).

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yvan a écrit :



Dans la littérature cyberpunk, les corposlaves n’ont pas de pb de santé et sont bien traités par leurs corpos, juste ils n’ont pas la liberté d’aller voir ailleurs. Je crois assez volontiers que dans un monde régenté par des multinationales notre pb ne serait pas trop la santé mais plus la liberté en effet.



Hmm dans Neuromancer il y a pas mal de gens qui ont des gros problèmes de santé ^^

Sinon on est d’accord, je voulais juste insister sur le fait qu’il n’y a pas de considération morale qui entre en jeu dans les prises de décision d’une multinationale, c’était pas hyper clair dans ta phrase.


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