IA : la majorité du travail du clic « à la française » externalisée à Madagascar

IA : la majorité du travail du clic « à la française » externalisée à Madagascar

IA : la majorité du travail du clic « à la française » externalisée à Madagascar

Qui entraîne les modèles d’intelligence artificielle fournis par des entreprises françaises ? Dans quelles conditions ?

Pour répondre à cette question, les doctorants en sociologie Clément Le Ludec et Maxime Cornet, intégrés au groupe de travail Digital Platform Labor, ont interrogé 30 fondateurs et employés de 22 sociétés françaises fournisseuses de services d’IA.

Dans The Conversation, ils racontent avoir rapidement constaté que la majeure partie du travail de préparation des jeux de données nécessaires à l’entraînement des modèles était externalisée à Madagascar.

La deuxième partie de leur travail a consisté à interroger 296 travailleurs malgaches à distance et à s’entretenir avec 147 autres, à Antananarivo.

Les chercheurs constatent que le secteur local de la préparation des données est constitué à majorité d’hommes (68 % des personnes interrogées), jeunes (84 % de moins de 34 ans), urbains et éduqués (75 % sortent de l’enseignement supérieur).

Si une bonne partie d’entre eux évoluent au sein de l’économie formelle, en CDI, le droit du travail malgache les protège moins que ne le ferait le français. Avec 96 à 126 euros par mois, le salaire est relativement faible même comparé au contexte malgache.

Les chercheurs soulignent que les travailleurs de données se situent tout au bout d’une chaine de production qui réunit les GAFAM (fournisseurs de services d’hébergement et de puissance de calcul), les entreprises françaises vendeuses de modèles d’IA et les fournisseuses malgaches d’annotation de données.

Cette industrie fonctionne notamment grâce à des réseaux hérités de l’époque de la colonisation, comme celui des Alliances françaises, ainsi qu’à un régime de « zones franches » créées en 1989 pour le secteur textile puis développé dès les années 1990 pour des tâches de numérisation liées au domaine de l’édition.

Commentaires (9)


Le salaire moyen à Madagascar est de 148€ (source : premier résultat sur Google).



Je ne sais pas quelle est la complexité du travail qui est fait, mais pour un job destiné à des jeunes avec pas ou peu d’expérience, être légèrement en dessous du salaire moyen n’est pas choquant.



Ensuite le diable se cache dans les détails, comme toujours.


Grâce à la COVID, les patrons de l’IT se sont aperçu qu’il n’y a aucun intérêt à avoir ses salariés et prestataires dans ses locaux pour de toutes façons se connecter à des datacenters qui sont à des centaines de kms, voire dans le cloud.



L’étape 2, c’est donc d’externaliser tout ça en recrutant des télétravailleurs dans des pays où la main d’œuvre coûte peu cher.



Ca étonne quelqu’un ? L’externalisation en Inde par exemple de certains services à faible valeur ajoutée date d’environ 20 ans…


Tu as du retard, la mode actuel est au retour au bureau en physique et à la réinternalisation des services IT.


game1337

Tu as du retard, la mode actuel est au retour au bureau en physique et à la réinternalisation des services IT.


A telle enseigne que mon client actuel va déménager l’an prochain dans des nouveaux locaux avec une surface réduite d’environ 13 et des bureaux en “flex office”.
On ne vient que 2 jours par semaine physiquement, certains sont même en 100% télétravail car ils habitent à l’autre bout de la France, voire ailleurs dans l’UE.


“30 fondateurs et employés de 22 sociétés françaises fournisseuses de services d’IA”



Donc ces entreprises qui bénéficient de plan numériques, subvention, avantage fiscaux, publicités gratuites ont se genre de pratique.



BPI, AFI, ADI, PRI, CIR, exonération de CFE, …
https://bpifrance-creation.fr/encyclopedie/aides-a-creation-a-reprise-dentreprise/aides-a-linnovation/recapitulatif-principales



Des milliard pour des boites qui sous traite à l’étranger et qui pour la plupart ferme (60% après 4ans) en partant avec les sous.



Elle est belle la France de l’entreprenariat.



Moi en 7 ans j’ai eu 0€ d’aide et je paye mes charges normalement. Et la région (aura) à même financé un concurrent direct pour l’achat de 80% de son matériel.



Cumbalero a dit:


des datacenters qui sont à des centaines de kms, voire dans le cloud.




Ce qui en soit est la même chose :D


Nope.
Quand je me connecte à une machine dans un datacenter à Lisses, je sais où elle est. Quand je me connecte à une VM chez AWS ou autre, elle pourrait être à Tombouctou ou Zanzibar que je n’en saurais jamais rien.
Et quand je me connecte à Lisses, la machine est celle de mon client.
Le cloud, c’est l’ordinateur de quelqu’un d’autre.


Je ne suis pas sûr de voir ce qu’i y a de nouveau là dedans. Amazon MTurk existe depuis au moins 15 ans.


Pour le coup, on parle de « Turkish work » donc pas de tâches qui seraient acceptées par les Français, même au SMIC. Si cela peut permettre à des Malgaches de vivre, c’est plutôt une bonne chose en fait ; Ils en ont vraiment besoin.



Si cela pouvait les payer plus cher que leur SMIC, ce serait bien mieux et c’est je pense la seule chose à améliorer selon moi.


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