Fleur Pellerin soupçonnée de prise illégale d’intérêts
Le 19 décembre 2018 à 09h35
2 min
Droit
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La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique vient de transmettre son dossier spécial au procureur de la République de Paris. Dans sa délibération publiée au Journal officiel, elle soupçonne l’ancienne ministre de la Culture et ex-secrétaire d’État au numérique d’avoir exercé une activité en violation de réserves préalablement émises.
À l’occasion de sa reconversion, Fleur Pellerin avait créé Koreya Consulting, entreprise tournée vers le numérique et le soutien aux start-ups. Depuis septembre 2016, elle a en main K-Funds I, fonds que connaissent bien plusieurs futures licornes françaises et richement doté par la société sud-coréenne Naver Corp. Un géant du Web, propriétaire notamment du moteur Naver.
Le principal souci se situe à partir d’octobre 2015. Celle alors ministre de la Culture avait évoqué avec le président de Naver Corp un projet de partenariat pour organiser la diffusion d’évènements de l'Année France-Corée. Par une lettre d’intention signée en novembre 2015, cette diffusion devait se concrétiser sur l’une des chaînes du groupe Naver TV Cast.
Une « convention de partenariat sur le service vidéo » fut ensuite établie en mars 2016 entre l'Institut français de Corée du Sud et Naver Corp, Fleur Pellerin ayant depuis quitté ses fonctions.
Elle avait bien pris soin de saisir la HATPV, mais celle-ci, au regard des risques d’incompatibilités, avait émis des réserves. En particulier, de ne pas exercer d’activité rémunérée jusqu’au 11 février 2019 « dans une société dont elle a assuré le contrôle ou la surveillance pendant ses fonctions ministérielles successives ou avec laquelle elle a conclu des contrats ou formulé un avis sur de tels contrats, ou à l'égard de laquelle elle a proposé à l'autorité compétente de prendre des décisions ou formulé un avis sur de telles décisions. »
Le 19 décembre 2018 à 09h35
Commentaires (21)
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Abonnez-vousLe 19/12/2018 à 11h07
Mais la gauche c’est la vertu, ils ne se rendent pas coupables de prise illégale d’intérêts enfin !
Le 19/12/2018 à 11h11
Donc l’ex ministre des ayants droits pilleurs de la culture populaire n’est pas honnête. J’en ai les bas qui tombent …
Le 19/12/2018 à 11h14
La gauche? Hein où? " />
En tout cas c’est vrai que ça la fout mal…mais maintenant qu’on a des hommes / femmes politiques “jetables”, il va falloir faire d’autant plus attention à ce genre d’affaires.
Le 19/12/2018 à 12h38
En fait ministre c’est juste une étape temporaire qui sert à se constituer un carnet d’adresses, exploité quand on n’est plus en fonction " />
Le 19/12/2018 à 12h50
Perso je me souviens que quand elle a quitté la politique, elle a aussi renoncé complètement à son statut de fonctionnaire, refusant ainsi de toucher la pension à laquelle elle avait droit en tant qu’ancienne ministre. C’est déjà bien plus que ne l’auraient fait la plupart des politiques.
Le 19/12/2018 à 13h16
“société sud-coréenne”
Et après on dit que les origines ne comptent pas !
Le 19/12/2018 à 13h18
+1. D’autres, pendant ce temps, continuent à (très bien) vivre aux frais de la prince République. À un niveau qui les classe comme très riche, vu que 99% des salariés gagnent moins que ça… Désolé, HS…
Le 19/12/2018 à 13h36
Lui qui a dit en 2006 qu’il n’aimait pas les riches ! " />
Sinon, ton commentaire n’a pas grand chose à voir avec le cas de F. Pellerin (en fait ce qui est dit dans le message auquel tu réponds est faux : en tant que fonctionnaire elle aurait retrouvé un poste et une paie en conséquence, ayant démissionné pour travailler dans le privé, elle ne devait rien toucher puisqu’elle avait un travail), Hollande, lui, touche diverses retraites pour lesquelles il a cotisé (j’ai un doute pour la présidence et j’ai la flemme de chercher) qui cumulées font une grosse somme.
Le 19/12/2018 à 13h39
j’aurais peut-être dû mettre le “désolé, HS” au début…?
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Le 19/12/2018 à 13h43
Non, je suis aussi HS que toi en en étant conscient, mais dans une brève où il n’y a pas grand chose à dire, ce n’est pas bien grave. " />
Le 19/12/2018 à 13h43
En gros ce qu’on lui reproche c’est d’avoir exploité les contacts noués pendant son poste de ministre ? (ou alors j’ai mal compris)
Si oui, il s’agit grosso modo de networking, haut placé, certes, mais pas de quoi foutter un chat. Dans une moindre mesure, quand un consultant passe chez un client, ou se fait embaucher par un ancien client, on ne voit pas le mal partout.
Tant qu’on respecte la confidentialité des sujets précédents, je ne vois pas bien le souci…
+1 sur regaber & anagrys pour le coup, ils ne sont pas nombreux les “politiques reconvertis dans le privé” qui abandonnent au passage leurs avantages de (hauts) fonctionnaires…
Le 19/12/2018 à 14h24
Attention aux ‘tous pourris’
Les pourries pourraient vous attaquer en diffamation pour les avoir comparé s à des femhommes politiques
Le 19/12/2018 à 14h29
Non, on lui reproche de ne pas avoir respecté le délai du 11 février 2019. Relire le dernier paragraphe de la brève.
Le 19/12/2018 à 17h14
L’article du monde est beaucoup plus complet et clair :
Le Monde
Ce qu’il lui est reproché c’est une éventuelle prise illégale d’intérêt. Naver Corp étant le principal investisseur dans le fond qu’elle dirige, Korelya consulting. Et comme elle a traité des dossiers en rapport avec cette société quand elle était au gouvernement, c’est ça qui pose problème.
Le 19/12/2018 à 18h12
Le 19/12/2018 à 18h44
C’est le premier article clair que je lis sur ce sujet : merci !
Le 19/12/2018 à 19h16
Le 19/12/2018 à 20h52
Le problème des ministres qui se font embaucher par les boites du secteur dont ils étaient responsables n’est pas la confidentialité des données, c’est l’influence sur les décisions du ministre par la promesse d’une future embauche. Et comme cela peut influencer la politique du pays, les conséquences sont potentiellement bien plus importantes que pour un salarié qui change d’entreprise.
Pour être plus clair, si une entreprise dit au ministre : si vous passez un décret / projet de loi qui m’est favorable et va me faire gagner des millions (et si on parle au niveau de l’UE ou des USA, pour certains secteurs ça peut être des milliards), on vous embauche dès que vous quittez votre fonction, avec un salaire de ministre * 5 ou 10. C’est rentable pour le ministre, et très rentable pour l’entreprise. Imposer un délai permet de limiter ce phénomène (ou si on est cynique, ça permet de le cacher au public, qui trois ans après ne fait plus attention).
Le 20/12/2018 à 10h02
Le 20/12/2018 à 12h27
Le 20/12/2018 à 17h19
Elle a suivi l’exemple des élites Coréenne: leur présidente est en prison pour les 32 prochaines années pour corruption, contrairement à nos Chirac et Sarkozy toujours en libertés… " />