De possibles traces de vie sur Vénus ? Pas si vite…
Le 15 septembre 2020 à 08h37
3 min
Sciences et espace
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Hier, un article scientifique publié dans Nature Astronomy mettait le feu aux poudres. Son titre était pourtant neutre : « Phosphine gas in the cloud decks of Venus ». Bref, on aurait trouvé des traces de phosphine dans l’atmosphère de notre jumelle maléfique… et donc ?
Les scientifiques n’ont déjà pas de preuves formelles : « Nous rapportons la présence apparente de gaz phosphine (PH3) dans l’atmosphère de Vénus, où tout phosphore devrait être sous forme oxydée ». « La présence de PH3 est inexpliquée après une étude exhaustive », ajoutent-ils. Plusieurs pistes sont évoquées : « Le PH3 pourrait provenir d'une photochimie ou d'une géochimie inconnue, ou, par analogie avec la production biologique de PH3 sur Terre, à la présence de vie ». Voilà, le mot est lâché, au milieu d’autres hypothèses, mais qu’importe.
Cette étude a de plus trouvé un écho retentissant auprès de Jim Bridenstine, l’administrateur de la NASA. Dans un tweet, il attaque bille en tête avec une question : « De la vie sur Vénus ? »… même si, comme le reste du monde, il ne peut apporter la moindre réponse.
Il enchaîne : « la découverte de la phosphine, un dérivé de la biologie anaérobie, est le développement le plus important à ce jour dans les réflexions en faveur de la vie hors de la Terre ». « Il y a environ 10 ans, la NASA a découvert la vie microbienne à 35 km dans la haute atmosphère terrestre. Il est temps de donner la priorité à Vénus », ajoute-t-il.
Sans surprises, la partie reprise en boucle dans la presse concernait « la trace vie sur Vénus », avec plus ou moins de pincettes. D’une certaine manière, cette histoire n’est pas sans rappeler celle de la bactérie inconnue à bord de l’ISS. Xkcd y a d’ailleurs été de son petit dessin humoristique sur les différentes réactions dans ce genre de cas.
Comme nous avons eu l’occasion de l’expliquer longuement dans notre dossier sur le Système solaire, Vénus est tout sauf une planète accueillante pour la vie telle qu’on la connaît : pluie d’acide sulfurique, chaleur, pression, vents violents… Cette découverte et le tapage médiatique autour de cette planète devraient néanmoins intéresser certains scientifiques qui pensent que Vénus mérite de nouvelles missions : « J'ai souvent proposé, ça ne marche jamais », regrettait le planétologue Sylvestre Maurice en 2018.
Le 15 septembre 2020 à 08h37
Commentaires (27)
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Abonnez-vousLe 15/09/2020 à 08h46
Pfff, c’est juste de la protomolécule voyons ;)
Le 15/09/2020 à 08h57
RIen de nouveau sous le Soleil au final… ça fait un bout de temps que tous les articles un peu sensation qui touche à l’espace / astronomie, je les ignore direct.
90% du temps, dans le mois qui suit on a droit à des démentis ou des articles qui apportent un errata et zouh, un pétard mouillé de plus…
Le 15/09/2020 à 08h58
Très belle référence
Le 15/09/2020 à 09h30
Merci :)
Le 15/09/2020 à 09h23
Les hypothèses de paternité sont toujours difficiles lorsqu’on parle de Vénus.
Le 15/09/2020 à 10h02
Comme vous le soulignez, l’important et de susciter l’intérêt et.. les financements.
A titre personnel, j’aimerais d’autres images de la surface que celles des sondes soviétiques.
Le 15/09/2020 à 10h17
Tant que ça cherche pas à créer une porte quelconque en pilotant Vénus comme un vaisseau …
T’as peur de voir des trucs capitalistes genre l’or, des diamants ou des McDo à la surface de Vénus ?
Le 15/09/2020 à 11h36
Avec 93 bar de pression et une température de 740 K… Je me demande qui va s’y rendre
Le 15/09/2020 à 11h14
L’hypothèse d’une vie (microbienne, voir plus) sur Venus n’est pas totalement farfelue.
La surface peut être certes très rude mais la haute atmosphère présente des conditions de vie plus acceptables, qui pourraient même permettre l’accueil de stations humaines.
Le youtubeur Hugo Lisoir avait d’ailleurs fait une vidéo sur le sujet relatant que la densité de l’atmosphère vénusienne pouvait présenter un avantage pour visiter la planète.
Le 15/09/2020 à 12h51
À environ 55 km d’altitude :
http://www.astro.wisc.edu/~townsend/resource/teaching/diploma/venus-t.gif
Le 15/09/2020 à 15h17
Et à cette altitude, la pression est d’environ 1 atmosphère :
http://venus.aeronomie.be/fr/venus/pressionatmospherique.htm
Le 15/09/2020 à 12h56
On a déjà du mal à étudier la vie dans les nuages terrestres, alors dans ceux de Vénus ce n’est pas pour tout de suite.
Le 15/09/2020 à 14h05
En effet, c’est du sensationnalisme, il n’est absolument pas certain qu’il y ait de la vie sur Vénus.
MAIS si c’était le cas : ça serait une mauvaise nouvelle.
Je m’explique : si on trouve de la vie sur la planète d’à côté, et vu que la galaxie en contient des milliards, ça voudrait donc dire que la vie est monnaie courante.
Or, il n’y a personne qui répond au téléphone, dans toutes les directions, rien, aucun signe de civilisation, juste un silence de mort. On peut bien sûr arguer que c’est peut-être la vie intelligente qui est rare et qu’il existe de nombreuses planètes recouvertes d’algues dans le meilleur des cas.
Mais, si ce n’est pas le cas, ça veut dire que les civilisations technologiques disparaissent avant de coloniser l’espace.
Bien sûr, la découverte de ruines extra-terrestres dans le voisinage serait une nouvelle absolument épouvantable pour l’humanité.
Le 15/09/2020 à 14h30
Il y a effectivement plusieurs théories sur ce sujet… 1) Autodestruction des civilisations atteignant l’ère atomique
Les propres signaux du programme SETI, s’ils ont survécu, ne sont qu’a quelques dizaines d’année lumière de nous pour les plus anciens.
Et bien entendu tout ça c’est sans tenir compte de la barrière de la langue….
Le 15/09/2020 à 15h15
Il y a plusieurs théories. On est peut-être la première civilisation technologique, après tout, l’univers n’est pas si vieux et il en faut bien une, mais ça reste très improbable…
Qu’ils communiquent par radio ou pas, ou même qu’ils ne soient que 2 dans toute la galaxie ne change rien, s’ils n’ont ne serait-ce que quelques millions d’années d’avance, on devrait les voir absolument partout. Et si on parle de civilisations relativistes ou de propulsion plus rapide que la lumière, on aggrave nettement le paradoxe de Fermi car il faut alors tenir compte des autres galaxies.
On ne sait pas si ces civilisations existent, mais si c’est le cas, ce serait faux de dire qu’on ne sait rien à propos d’elles : (la flemme de traduire, Google est votre ami)
*
THEIR SURVIVAL WILL BE MORE IMPORTANT THAN OUR SURVIVAL.
If an alien species has to choose between them and us, they won’t choose us. It is difficult to imagine a contrary case; species don’t survive by being self-sacrificing.
WIMPS DON’T BECOME TOP DOGS.
No species makes it to the top by being passive. The species in charge of any given planet will be highly intelligent, alert, aggressive, and ruthless when necessary.
THEY WILL ASSUME THAT THE FIRST TWO LAWS APPLY TO US.*
Le 15/09/2020 à 15h18
Tout à fait juste sur ces trois points.
Ensuite faut quand même ne pas exagérer le paradoxe de Fermi…
Même si les aliens ont des vaisseaux issus tout droit de Star Trek (déjà faut préciser lequel :P) il faut du temps pour traverser une galaxie…. Est-ce que leur espérance de vie sera assez élevée?
La lumière est… lente ;)
Le 15/09/2020 à 15h58
Pas nécessairement.
Si tu voyages à des vitesses relativistes, le temps s’écoule différemment pour toi.
Si tu possèdes une technologie te permettant d’aller plus vite que la lumière, je n’en parle même pas.
Et quand bien même : ils peuvent très bien être devenus “immortels” grâce à leur technologie ou bien coloniser la galaxie progressivement, un système après l’autre, ça peut aller assez vite si chaque colonie envoi à son tour deux vaisseaux dans des directions différentes.
Le 15/09/2020 à 14h53
Certaines personnes pensent également que si la Vie est apparue sur Terre et a pu se développer, c’est aussi parce que la Vie du temps pour le faire, la Terre se trouvant dans une région “calme” de la Voie Lactée.
Le 15/09/2020 à 15h12
SI on trouve de la vie ou des traces de vie passée sur les planètes proches, cela peut être aussi dû à de la contamination croisée avec la terre par des météorites, et cela ne prouverait rien du tout – sauf que des bactéries peuvent survivre à un long séjour dans l’espace et une rentrée atmosphérique.
Le 15/09/2020 à 15h22
C’est vrai (même si les conditions de “vie” sur Vénus sont radicalement différentes). Mais dans ce cas, où tracer la limite ? Admettons que la vie sur Terre provienne d’une comète, est-ce que tu diras aussi que ça ne prouve rien car la vie vient d’ailleurs ? L’évolution dépend du milieu, avec suffisamment de temps, elle n’aura plus grand chose à voir avec son monde d’origine.
Le 15/09/2020 à 15h44
Je répondait juste à ton post qui disait que si on trouvait de la vie sur deux planètes proches, ça serait une telle coïncidence que cela signifierait que la vie existe partout dans l’univers. Je disais donc que, justement, ça ne serait peut-être pas une coïncidence. Et donc que cela ne signifierait pas grand chose.
Le 15/09/2020 à 15h36
À l’altitude où la pression est de 1 atm. ( 50,5 km selon ton lien), la température est à plus de 60 °C (selon le mien). Ça commence à faire chaud ! La fourchette d’altitude vivable n’est pas très grande.
Le 15/09/2020 à 16h04
Un peu plus haut on a une température tropicale et la pression atmosphérique de la haute montagne (terrestre). Mais bon, dans des nuages d’acide sulfurique…
Le 15/09/2020 à 17h24
Elle est un peu en avance pour le coup!
Le 15/09/2020 à 18h35
Il a été nommé par Trump, et pas pour ses connaissances dans le domaine :)
Tu as dû mal comprendre le concept. Si tu voyages à des vitesses relativistes (c’est le terme important ici), soit proche de la vitesse de la lumiére, le temps s’écoule à la même vitesse pour toi que pour qq’un qui serait resté sur terre. Mais si tu revenais sur terre, lui serait plus vieux que toi, et toi plus jeune que lui. Mais pour aucun de vous le temps ne se serait écouler différemment. C’est le point de vue de l’observateur qui compte, c’est relatif. Et pour que cet effet soit visible, vous seriez dans tous les cas déjà mort de vieillesse tous les 2 :)
Quant à voyager plus vite que la lumiére, même de minuscule particule émise par des événements cataclysmiques mettant en oeuvre des quantités phénoménales d’énergies n’y arrive pas. Alors un être vivant dans un véhicule….je voudrais pas faire le plein à la pompe ;)
Le 16/09/2020 à 05h28
Pour le coup j’ai plutôt l’impression que c’est le directeur de la NASA qui s’est emballé et a emballé les médias avec lui. (pour justifier les demandes de budgets en hausse ?)
Le 16/09/2020 à 07h03
ça ne serait pas la première fois. Je me souviens de la découverte de molécules “organiques” sur une météorite martienne trouvée en (ant)arctique dans les années 2000, alors que la NASA était en négociation de son budget. L’annonce a été annulée peu après la fin de la négociation : contamination humaine.