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800 franchisés de la poste britannique condamnés à tort à cause d’un logiciel défectueux

800 franchisés de la poste britannique condamnés à tort à cause d’un logiciel défectueux

Photo de Nong sur Unsplash

Le 15 janvier à 06h37

« Le scandale est à peine croyable », écrit Le Monde : entre 1999 et 2015, « au moins 800 » responsables franchisés de bureaux de poste britanniques ont été accusés de fraude pour avoir pioché dans la caisse, à tort. Condamnés pour vol, « et même, pour 236 d’entre eux, emprisonnés », à cause d’un logiciel de comptabilité défectueux. Quatre d'entre eux avaient même mis fin à leur jour, précise Le Courrier International.

Plutôt que d'enquêter sur d'éventuels bugs du logiciel « Horizon » de l’entreprise japonaise Fujitsu, déployé dans les 11 500 bureaux de poste du Royaume-Uni, The Post Office avait poursuivi ses franchisés, des travailleurs indépendants qualifiés de « sous-chefs de poste » et qui gèrent des succursales sous contrat avec la Poste.

Jusqu’à présent, seuls 93 chefs de bureau de poste avaient réussi à renverser leur jugement en appel. Jusqu'à ce qu'une minisérie en quatre épisodes diffusés sur la chaîne ITV, « Mr Bates vs The Post Office », retraçant le combat d’une poignée de « postmasters » dont Alan Bates, un des meneurs des associations de victimes, ne relance le scandale.

Qualifié de « pire injustice de l’histoire britannique », il vient même de pousser le premier ministre, Rishi Sunak, à reconnaître la semaine passée que « les victimes doivent obtenir rapidement justice et être indemnisées. Elles ont travaillé durement pour leur communauté, mais leurs vies et leur réputation ont été détruites alors qu’elles n’avaient aucun tort ».

« Et tant pis si, au passage, les quelques personnes qui ont vraiment fraudé bénéficient aussi de cette disposition », a même déclaré Kevin Hollinrake, secrétaire d’État chargé de la poste britannique. Reconnaissant un « exercice brutal et arbitraire du pouvoir », il avance avoir prévu un milliard de livres sterling (1,16 Md€) pour les indemnisations, précise la BBC.

En droit anglais et gallois, les ordinateurs sont considérés comme « fiables », sauf preuve du contraire, souligne The Guardian, ce qui « renverse la charge de la preuve normalement appliquée dans les affaires pénales ».

« En attendant les résultats de l'enquête, le Comité des règles de procédure pénale examinera les pratiques actuelles et les problèmes potentiels liés à la fiabilité des preuves informatiques », a déclaré un porte-parole du ministère de la Justice.

Le 15 janvier à 06h37

Commentaires (19)

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En droit anglais et gallois, les ordinateurs sont considérés comme « fiables », sauf preuve du contraire, souligne The Guardian, ce qui « renverse la charge de la preuve normalement appliquée dans les affaires pénales ».
Je pense que le problème n'est pas l'ordinateur mais le logiciel, considéré par défaut fiable un logiciel c'est un peu fort de café !
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Je crois me souvenir d'un adage du genre :
"un logiciel n'est exempt de bug que lorsque son dernier utilisateur a cessé de l'utiliser"
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J'adore, je la ressortirai celle là !
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Ben ils devraient visionner encore une fois le mythique et incontournable "2001 L'odysée de l'Espace".
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"Å̶͇͖͍̼͌͋ͅͅu̶̡̼͍̪̬̖̩̜̣̩͌̇́̈́̽̓̕͜͜ ̶̧̛̝̳͉̝̩̪̜̤̠͕͙̺̯̒̈́̏̂̃̂́̇̈́̄̚͠ͅC̸̛̼͉̮͋̎̋̑l̴̨̧̢͈͈̝̮̟͂̇̃̈̒̉̾͐̈́́͜ǎ̴̟̜̤̞̞̤̥̹͎̺̬̞̞͂̂̽̈́͒̓́͆̓̎͆͜͝ͅĭ̶̬͈͎͕͛̎̔̾̈͝r̵̜͙̝͖͎̒̉ ̸̞̥͉͝ḑ̴̧̛͈̥̭͈͙̪̟̊̈́̈́͗͑̐̓̍͌̐̐̚͝͝ͅȩ̸̪̯̥̥̱̯̰͍̫̲̟͈̩̺̒̃̈́̏͊̿͂͆̀͂̚͝ ̶͔̩̥͉̮̝̮̮̿̀ḻ̴͈̗̲͔͚̱͎̤͎̜̞͂̊̓͑͛̅̀͒̆͆̌ͅa̶̢͔̮̱͓̘̫̳͕̝͚͈̐͗̏̒̉̎́̃͋̊̕͠ ̶͙̬͎̜̪̤̻͖̀̿̓͆̆̍̽̚͠l̸̨͈̦͍̻̮̙̱̹̲̩̍͜u̶̧̠̫̤̖̠̯̬͖̘͗͗̑͋͒̈́͜͜ṅ̸̨̛̮̺̥̲̮͇͈͓̯̺̤̤̫̃͊̈͝ę̶̘̬̫̳̥͇̈́͂̐̄̊̍̇̈̀̃́̋́̊͆ͅ...."
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Pas mal, pas mal. C'est quoi la recette? :bravo:
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Ce site

Au vu des smileys en réaction à mon message, je vois qu'il y en a qui n'ont pas vu le film en VF :)
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Que ce soit le hard ou le soft, vu que les pépins de l'un s'additionnent aux pépins de l'autre : "Fiable" ?

Réponse de tout développeur normalement constitué :

[EDIT: ah zut, on peut pas inclure de tag img. Bon, imaginez la marmotte ...]
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En droit anglais et gallois, les ordinateurs sont considérés comme « fiables », sauf preuve du contraire, souligne The Guardian, ce qui « renverse la charge de la preuve normalement appliquée dans les affaires pénales ».
Plutôt que d'enquêter sur d'éventuels bugs du logiciel « Horizon » de l’entreprise japonaise Fujitsu,(...)
Ce qui fait qu'au final, cette remarque n'a pas de sens puisque le logiciel était considéré par défaut comme fiable.

C'est plutôt le fait de vérifier les résultats du logiciel qui aurait été une question de bon sens.
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Maintenant va se poser la question de comment réellement indemniser les victimes ?
Comment peut-on indemniser des vies détruites, des mariages brisés, des suicides… on ne répare pas ça.

Et surtout comment peut on arriver à la conclusion qu’un logiciel à la raison absolue sans avoir pris le temps de vérifier humainement ?? Et quelles sanctions pour les dirigeants ayant choisi de faire ce choix ? Comme à chaque fois, les responsables vont s’en tirer, et ont sûrement étaient promus, et les victimes être définitivement réduites au néant.
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En même temps, tu connais beaucoup d'entreprise qui ne font pas leur compta par ordinateur ou qui vérifie manuellement derrière ? Ça n'existe pas.

Vu le nombre de transaction d'une boite de nos jours, c'est impossible de contrôler à la main, ici l'erreur vient plutôt que le logiciel n'avait pas été testé/contrôlé et que malgré plusieurs affaires "louches", personne n'ait jamais demandé d'audit (ce qui est la faute des directeurs pour le coup).
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Tu connais beaucoup d'entreprises qui, quand on leur signale un problème, poursuivent les gens qui ont signalé le problème en justice ?
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Pour ce qui est du signalement de sécurité informatique, c'est effectivement la réaction courante.
Il y a eu suffisamment d'articles sur le sujet ici.
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Enfin 800 responsables qui magouillent sur 11 500 bureaux de poste, sachant quand même qu'on est en Angleterre et pas en Afrique ou Amérique du Sud et non plus pas dans un pays de type socialiste/communiste, personne n'a remarqué que l'indicateur était peut-être un peu surévalué?
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Oui, c’est bien ce que j’ai écrit. C’est à dire que ce n’est pas la compta quotidienne qu’il fallait vérifier mais les cas de fraude détectée. Et là rien ne justifie de ne pas avoir vérifier.
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En fait il y a des solutions de vérification basé sur des indicateurs par exemple effectué à partir des mêmes données collectées mais traités différemment. L'écart de résultat valant pour défaillance pour investigation. L'autre solution est l'audit (annuel) qui vérifie la cohérence de l'ensemble.

La question est donc bel et bien pourquoi n'est ce pas mis en oeuvre?
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À partir du moment où une machine a passé toutes les certifications et vérifications réglementaires en amont, juridiquement il n'y a théoriquement pas de défaillance possible. La justice aurait pu quand même prévoir une procédure pénale plus adéquate (ce qui sera fait, si j'ai bien compris The Guardian mentionné dans l'article).
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Toute proportion gardée avec les défaillances de cette affaire judiciaire qui semblent hors norme, en France aussi les entreprises mettent en place des systèmes automatisés en prétextant que la machine est plus fiable que l'humain. On vit actuellement une période de numérisation des activités humaines au moins équivalente avec la période des années 1970-80 quand on a transféré beaucoup de traitements de données dans de gros serveurs informatiques et qu'il fallait imprimer des tonnes de papier sur de grosses imprimantes matricielles.

C'est clair, c'est plus rapide, mais jamais plus fiable.

Exemple personnel. Ma copropriété a changé de syndic l'année dernière (la copro est entrée dans le portefeuille de clients d'un syndic européen soi-disant «digital, plus transparent, plus réactif» avec espace personnel en ligne pour chaque copropriétaire, paiement des charges par virement "open-banking"), la migration informatique a généré des opérations comptables illisibles (en tout cas par un humain). J'attends l'AG avec impatience.
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Un logiciel qui a été validé et certifié est apparemment exempt de tout défaut et parfait d'après certains commentaires.

Tout le monde se rappelle bien du superbe et magnifique feu d'artifice du premier lancement d'Ariane 5 en 2000, juste 600 millions d'€ de cramé, le satellite à bord parti en fumée aussi, 3 semaines à nettoyer les marécages pour pomper l'hydrazine super toxique et la honte qui va avec.

Tout ça à cause que l'accélération horizontale d'Ariane 5, bien plus puissante qu'Ariane 4 avait dépassé la valeur "256" dans un emplacement mémoire de... 8 bits seulement (comme les images GIF) . Juste un bit de plus pour stocker la valeur, et 600 millions d'euros d'économisé.

Personne ne l'avait vu venir celle là... Quel dommage !

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