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À la Samaritaine, des caméras camouflées en détecteurs de fumée

À la Samaritaine, des caméras camouflées en détecteurs de fumée

Crédits : Arthur Weidmann, licence Creative Commons by-sa

Le 28 novembre 2023 à 07h03

Le célèbre grand magasin parisien détenu par LVMH a installé cet été des faux détecteurs de fumée camouflant des caméras, révèle Mediapart.

Des salariés de la Samaritaine ont expliqué au média en ligne s'être rendu compte qu'ils étaient filmés à leur insu via des petits appareils contenant une caméra, des piles et une carte mémoire. Médiapart explique que « dans le commerce, il est présenté comme un "faux détecteur de fumée caméra espion HD" ».

L'un des salariés se méfiait de ces appareils et a voulu en avoir le cœur net lors de son dernier jour de contrat. Ces dispositifs se trouvaient dans les réserves et les espaces pour le personnel du magasin ou 50 caméras étaient déjà présentes officiellement.

DFS, l'entreprise filiale de LVMH qui les emploie, dément auprès de Médiapart toute irrégularité, dénonçant « des accusations graves, fausses et totalement contraires aux valeurs que [le groupe] prôn[e] » soutenant que l'utilisation de la vidéosurveillance du magasin « intervient dans le strict respect des dispositions légales applicables (information des clients, des salariés, du CSE, respect des règles CNIL, déclaration auprès de la préfecture de police…) ».

Mais le média explique avoir « eu accès à de nombreux enregistrements réalisés par plusieurs des mouchards » dans lesquels on peut entendre des conversations professionnelles ou personnelles et des échanges entre salariés et représentants du personnel.

À la question « peut-on me filmer en permanence sur mon poste de travail ? », la CNIL répond « en principe, non », rajoutant, « toutefois, la surveillance d'un poste de travail peut être possible compte tenu d'un risque particulier [...]. Dans ce cas, les caméras doivent être orientées de la façon la moins intrusive possible ». Mais surtout, l'employeur doit informer ses salariés de l'installation d'une caméra.

L'entreprise explique finalement à Médiapart que ces dispositifs sont des « caméras test » et se défausse sur l'un de ses prestataires qui les aurait installés à cause « d’une recrudescence de vols rendus possibles du fait du mauvais emplacement des caméras installées ».

Le 28 novembre 2023 à 07h03

Commentaires (14)

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L'entreprise explique finalement à Médiapart que ces dispositifs sont des « caméras test » et se défausse sur l'un de ses prestataires qui les aurait installés à cause « d’une recrudescence de vols rendus possibles du fait du mauvais emplacement des caméras installées ».
S'pas une raison pour ignorer la réglementation. Mais c'est tellement habituel... Nombre de responsables ne connaissent même pas la définition d'un traitement de données personnelles. Perso ça me fait halluciner de voir le nombre de projets que je dois renvoyer vers le DPO de la boîte par ignorance du cadre réglementaire.
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La règlementation en question empiète sur la possibilité d’un contrôle a priori à destination des services de secours, suceptibles d’exiger une homologation électrique. Il faudrait logiquement autoriser le matériel situé à plus d’1m80.
Les commerces sont des établissements recevant du public, la tromperie des services de secours est un dol ne relevant pas de la CNIL.
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Je ne dirai pas "ignorance", mais plutôt : "il n'y a pas de vraiment de risque de le faire même si je sais pertinemment que c'est illégal, on pourra mettre de toute façon ça sur le dos du presta, stagiaire, alternant, pigiste…" (rayer la mention inutile)
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Pour le coup, les expériences que je relate sont de la pure ignorance.

Parfois il ne faut pas chercher des intentions dans ce qui est de la simple bêtise.
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Est ce qu'il y avait un faux détecteur de fumée dans le bureau de la RH ou du DG ? Comme ça, en regardant les images, on pourra confirmer que ça a bien été installé à leur insu ...
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DFS, l'entreprise filiale de LVMH qui les emploie, dément auprès de Médiapart toute irrégularité, dénonçant « des accusations graves, fausses et totalement contraires aux valeurs que [le groupe] prôn[e] »
Puis :
L'entreprise explique finalement à Médiapart que ces dispositifs sont des « caméras test » et se défausse sur l'un de ses prestataires qui les aurait installés à cause « d’une recrudescence de vols rendus possibles du fait du mauvais emplacement des caméras installées ».
Donc un beau "C'est pas vrai m'sieur ! C'est pas nous !", suivi d'un magnifique "On l'a fait pour éviter les vols."...
Plus c'est gros, plus ça passe ?
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Surveiller ses salariés : l'obsession du commerce de détail (bien avant la surveillance des clients).
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D’où la réponse de principe sans contrôle obligatoire !avant! mise en service.

Ce qui signifie que l’élement emportant condition particulière (en droit civil) n’est que le pognon.
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Donc la défense c'est "on n'a jamais mis de fausses caméras mais ce sont juste des caméras de test et on n'était pas au courant" ?
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"On ne voulait pas trop vous le dire, mais ce sont nos voleurs de salarié.es qui nous ont poussé à enfreindre le cadre légal".

Que ce soit en terme d'image de marque ou de défense pour la future procédure, on est sur un magnifique but contre son camp.
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Quelle bande d'escrocs.
Après, le management de LVMH ...
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Il n'y a plus de bouton pour signaler un soucis.
Je ne sais pas pour les autres mais l'affichage est cassé pour moi. Le texte de la légende recouvre tout le premier paragraphe.
https://www.site-shot.com/FieiqI4wEe6FOwJCrBEAAg
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j'ai créé un ticket sur github pour ça: github.com GitHub
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👍

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