#Replay : retour à Hiroshima, sur le temps perdu et la Hammer
Séance nostalgie
Le 11 août 2017 à 15h24
5 min
Société numérique
Société
Ces derniers jours, le petit écran a commémoré l'anniversaire de l'attaque contre Hiroshima, s'est demandée quels sont les liens entre le numérique et l'impression de perdre le contrôle du temps, tout en s'émeuvant de l'époque des films de la Hammer.
Chaque semaine, nous vous proposons une sélection manuelle de ce qu'il ne fallait pas manquer dans vos programmes TV. Garantie sans sponsoring et autre tracking de vos habitudes, vous permettant de savoir ce qu'il y a d'intéressant à regarder en replay ce week-end (surtout s'il ne fait pas beau et que votre séance de VTT tombe à l'eau).
Nous utilisons ainsi seulement nos petits bras et éventuellement vos suggestions. Si vous repérez une émission qui mérite selon vous de paraître dans notre sélection, vous avez deux possibilités :
- Publiez un tweet en mentionnant @nextinpact avec le hashtag #Replay
- Contactez directement la rédaction en mentionnant #Replay dans votre message
Notez que la sélection se limite pour le moment aux replays de programmes TV, mais pourra s'étendre à d'autres médias. Nous avons pour le moment quelques idées et ferons sans doute des essais dans les semaines à venir. Mais n'hésitez pas à nous proposer vos idées, cette chronique évoluant pour vous et avec vous, à ciel ouvert ;)
Dunkerque, mayas et Méditerranée
Cette semaine, Arte revient sur la bataille de Dunkerque, à l'occasion du film de Christopher Nolan. Le documentaire, dont l'attaque rappellera quelques souvenirs aux fans de Command & Conquer, insiste sur l'importance de cet événement dans la défaite des Nazis, quatre ans avant la fin de la guerre. La vidéo est en ligne jusqu'au 31 août.
RMC Découverte propose aussi son lot de documentaires, avec le ton mystérieux caractéristique de la chaine. Le premier est consacré à la chute de l'empire maya, dont des chercheurs tentent (encore une fois) de découvrir la cause. L'émission est disponible jusqu'au 16 août.
Le deuxième se concentre sur la Méditerranée, pour explorer (via des vues aériennes) ses richesses naturelles. Il s'agit de parcourir les iles et pays qu'elle accueille, dans le but affiché de souligner son importance au-delà des actualités tragiques. Elle est en ligne jusqu'au 16 août. Enfin, « Les pyramides de la mort » revient, lui, sur les pyramides de Teotihuacan au Mexique (toujours jusqu'au 16 août).
Les conséquences d'Hiroshima (jusqu'au 16 août)
Dans cette émission, Arte revient sur les motivations derrière le bombardement d'Hiroshima par les Américains en 1945, ainsi que sur les très nombreuses conséquences pour les Japonais. La question centrale, au cœur de l'enquête menée plus de 70 ans après les faits, est celle de l'intérêt réel de lâcher la bombe, alors que la fin de la guerre était déjà à portée de main.
La chaine présente essentiellement des images d'archives commentées, avec des entretiens de rescapés de l'époque. Le recul permet de délier les langues, notamment sur ce que pensaient certains Japonais de la situation, au-delà même de la propagande. L'occupation américaine qui a suivi les événements a été, selon les personnes interrogées, une grande période de doute.
Réapprendre à perdre son temps (jusqu'au 17 août)
Le cinéaste Florian Opitz part du thème de l'hyperconnexion pour revenir sur l'impression permanente que le temps nous échappe, que les jours, les mois passent toujours plus vite. Dans ce film, il lie directement la perte de contrôle de notre temps au numérique, voire à la dépendance aux objets et outils technologiques.
Ces hypothèses, il les teste auprès de spécialistes, notamment de la dépendance au numérique. Il aborde plus largement la question de l'équilibre entre vies personnelle et professionnelle, ainsi que le poids des cadences de travail qui pèserait sur nous tous... Sans parler des conséquences politiques et écologiques de nos modes de vie, aussi abordés par cette critique.
Retour sur la vie de la Hammer (jusqu'au 5 septembre)
Enfin, Arte se plonge dans la vie et la mort des studios de la Hammer, célèbre pour ses films dans les années 50 et 60, notamment dans l'horreur. Le documentaire explique en détail l'impact culturel qu'ont eu ces productions, dans un monde du cinéma qui cherchait ses marques face au bouleversement que représentait la télévision.
L'émission revient sur ce qu'a introduit la société britannique, avec des films d'horreur en couleurs explicites, prompts à attirer le spectateur. D'anciens membres du studio, dont des acteurs et actrices, ainsi que des spectateurs, racontent cette époque et l'influence qu'ils en perçoivent encore aujourd'hui.
#Replay : retour à Hiroshima, sur le temps perdu et la Hammer
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Dunkerque, mayas et Méditerranée
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Les conséquences d'Hiroshima (jusqu'au 16 août)
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Réapprendre à perdre son temps (jusqu'au 17 août)
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Retour sur la vie de la Hammer (jusqu'au 5 septembre)
Commentaires (15)
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Abonnez-vousLe 11/08/2017 à 16h27
En parlant de temps perdu, des nouvelles des concours NXi?
Le 11/08/2017 à 16h35
« Combray
Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : « Je m’endors. » Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de chercher le sommeil m’éveillait ; je voulais poser le volume que je croyais avoir dans les mains et souffler ma lumière ; je n’avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ce que je venais de lire, mais ces réflexions avaient pris un tour un peu particulier ; il me semblait que j’étais moi-même ce dont parlait l’ouvrage : une église, un quatuor, la rivalité de François Ier et de Charles-Quint. Cette croyance survivait pendant quelques secondes à mon réveil ; elle ne choquait pas ma raison, mais pesait comme des écailles sur mes yeux et les empêchait de se rendre compte que le bougeoir n’était plus allumé. Puis elle commençait à me devenir inintelligible, comme après la métempsycose les pensées d’une existence antérieure ; le sujet du livre se détachait de moi, j’étais libre de m’y appliquer ou non ; aussitôt je recouvrais la vue et j’étais bien étonné de trouver autour de moi une obscurité, douce et reposante pour mes yeux, mais peut-être plus encore pour mon esprit, à qui elle apparaissait comme une chose sans cause, incompréhensible, comme une chose vraiment obscure. Je me demandais quelle heure il pouvait être ; j’entendais le sifflement des trains qui, plus ou moins éloigné, comme le chant d’un oiseau dans une forêt, relevant les distances, me décrivait l’étendue de la campagne déserte où le voyageur se hâte vers la station prochaine ; et le petit chemin qu’il suit va être gravé dans son souvenir par l’excitation qu’il doit à des lieux nouveaux, à des actes inaccoutumés, à la causerie récente et aux adieux sous la lampe étrangère qui le suivent encore dans le silence de la nuit, à la douceur prochaine du retour. …] »
Le 11/08/2017 à 17h55
Il faut reconnaitre à Proust une certaine forme de constance qui traverse les époques…
Et oui, même sous forme de commentaire Internet, ca reste chiant à lire. " />
Le 11/08/2017 à 22h39
Arte nous refait le débat historiographique qui est en cours depuis que ces bombes (Hiroshima est indissociable de Nagasaki) ont été larguées. À un moment, faudra arrêter d’essayer de réécrire l’histoire…
Oui, à nos yeux c’était inutile, mais la réalité du terrain était très différente, où les Alliés avaient face à eux des soldats d’une violence sans pareille, kamikazes au possible (loin de notre mentalité européenne où être prisonnier de guerre n’est pas une honte au point de préférer mourir en faisant sauter tout le monde autour ou en étant porteur de maladies mortelles).
Mais fallait pas larguer les bombes, la guerre était finie, les gens ont été contaminés, c’est pas moral, et tout le train habituel du futur historique en plus du pathos.
La réalité factuelle, historique, est là, mais il ne faut absolument pas prendre parti en disant c’est bien, c’est mal, fallait le faire, fallait pas le faire. Le boulot de l’historien, c’est de raconter les faits, c’est tout…
Le 12/08/2017 à 08h45
Comme dit dans le documentaire, le Japon a fait plusieurs tentatives de réddition sous conditions. Or les États-Unis souhaitaient une réddition sans condition du Japon dans le but de faire la démonstration au Monde (à l’URSS de Staline en particulier) de la puissance destructrice de l’armée US. Une fois la bombe atomique développée, pourquoi accéder à une demande de paix sous condition de la part du Japon ?
Le 12/08/2017 à 09h10
erreur de ma part: ce n’est pas des millions de tués, mais des centaines de milliers de morts, sans compter les survivants plus ou moins atteints.
Le 12/08/2017 à 09h42
Le 12/08/2017 à 10h38
Le taf de l’historien c’est de te dire factuellement que :
Après, effectivement, le japonais préfère la mort à la rédiction, maintenant, ils n’ont, pour les américains, attaqués que des cibles militaires, pas civiles.
Le largage des bombes c’était juste pour poser les balls sur la table des négociations afin d’avoir le dernier mot en disant “Nous on fait 80 000 en 5 secondes avec 1 bombe… et vous ?”
Le 12/08/2017 à 12h17
Je répondais à un commentaire, je ne faisait pas une dissertation d’histoire. Merci de ne pas détourner mes propos.
Le 12/08/2017 à 12h55
En tout cas, j’ai bien compris que dès que tu entends les mots “nucléaire” ou “Etats-unis”, tu sors ta Grosse Bertha : tu te perds dans des détails pour fustiger tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à une critique de tes opinions. Quand tu fustiges mes approximations, c’est l’hôpital qui se fout de la charité : si tu veux vraiment qu’on parle de faits tangibles, alors donnes-en. En tout cas, tu n’avais pas visionné le documentaire d’ARTE au moment d’écrire ce commentaire, c’est certain.
Le 12/08/2017 à 15h37
“Le temps perdu qu’on ne rattrape pas”
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Le 12/08/2017 à 15h38
Ils ont presque eu de la chance les Japonais, un certain trump n’était pas encore né…
Avec lui ils auraient pu avoir une bombe sur toutes les villes, “Make of Japan a burned earth”. " />
Le 12/08/2017 à 15h51
Je trouve ton argumentaire très bon, mais ce qui me chagrine avec ce débat c’est justement “et si… ” “et si… “.
Par contre, je m’insurge contre The Grim Reaper. Tu fais de l’historien un juge, ce qui n’est ABSOLUMENT PAS le cas. Il ne doit en aucun cas prendre parti en disant que telle chose était à faire ou pas, il se contente de dire que ça s’est passé comme ça. Voire de rétablir la réalité, et de la sortir de toute passion.
C’est une chose qu’on apprend à la fac d’histoire (quand on écoute…), je dis pas pas ça parce que j’ai fait cinq ans et plusieurs publis sur la guerre hein ;-)
Je ne prétends pas tout connaître (très loin de là), mais ce débat est typique pour se déformer de l’histoire vers la passion,ce qui est logique au vu des conséquences… Il y a eu plein d’autres exemples durant la guerre mais bien moins connus…
Et pour info, la radioactivité bonne pour la santé ça date des années 20 en Europe si je ne m’abuse (de mémoire les pommades au radium entre autres), les Ricains n’ont rien inventé sur ce coup.
Le 13/08/2017 à 15h30
Le 17/08/2017 à 10h08