Bilan de l’exposition du public aux ondes, un « point atypique » à plus de 28 V/m
Dans l’ensemble, tout va bien !
Le 09 avril 2020 à 13h15
6 min
Société numérique
Société
En 2019, les mesures d’exposition aux ondes menées par l’Agence nationale des fréquences montrent que « les niveaux mesurés restent globalement faibles ». Par rapport à 2018, la médiane est en légère baisse, bien que le maximum dépasse les 28 V/m (en Martinique), pour la 3e fois dans l’histoire des mesures de l’ANFR.
Comme chaque année, l’Agence nationale des fréquences publie son bilan des analyses menées dans le cadre du dispositif national de surveillance de l’exposition du public aux ondes électromagnétiques dans la bande 100 kHz à 6 GHz. Pour rappel, « ce dispositif permet de faire mesurer gratuitement l’exposition aux ondes électromagnétiques aussi bien dans des locaux d’habitation que dans des lieux accessibles au public ».
Un formulaire en ligne est accessible aux collectivités locales et aux particuliers. Dans ce second cas, ils doivent faire contresigner le formulaire par un organisme habilité, au sens du décret n° 2013 - 1162 du 14 décembre 2013. C’est notamment le cas des collectivités locales, des agences régionales de santé et d’associations agréées par le ministère de l’Environnement ou le ministère de la Santé.
L’ANFR missionne alors un laboratoire accrédité et indépendant pour effectuer les mesures in situ et l’Agence règle elle-même la facture de cette opération. Les résultats sont ensuite transmis aux demandeurs et à la mairie du lieu concerné le cas échéant. Toutes les données sont ensuite publiées sur le site Cartoradio.fr.
3 020 mesures, dont 1 % de « points atypiques » cette année encore
En 2019, 3 020 lieux ont fait l’objet de mesures, un « nombre comparable à celui des années précédentes » explique l’ANFR (3 068 en 2018, 2 591 en 2017, 2 993 en 2016, etc.). Cette fois encore, « le nombre de demandes de mesure dans une zone géographique apparaît proportionnel à sa population et au nombre de supports de téléphonie mobile qui y sont implantés ». Plus de 80 % sont réalisées en milieu urbain – soit à peu près la répartition des Français – près de 70 % en intérieur et 62 % dans les habitations. Bref, des conditions quasi identiques d’une année à l’autre.
Pour rappel, la réglementation française (décret n° 2002 - 775 du 3 mai 2002) fixe les valeurs limites d’expositions entre 28 V/m et 87 V/m selon les fréquences. Dans son analyse, l’ANFR parle de points atypiques lorsque le niveau global d’exposition dépasse les 6 V/m. Ils ont alors droit à des analyses plus poussées afin de voir notamment d’où viennent les ondes (téléphonie mobile, Wi-Fi, télévision, DECT, etc.).
Après une augmentation des fameux points atypiques en 2018 (qui font l’objet d’une attention toute particulière), 2019 a été stable avec de nouveau 1 % des mesures au-dessus de 6 V/m (contre 0,4 à 0,7 % entre 2014 et 2017). La grande majorité des mesures – 77,6 % – est cette année encore inférieure à 1 V/m. Elles sont 22,4 % à être supérieurs à 1 V/m et on tombe à moins de 10 % avec une limite à 2 V/m.
La médiane des mesures en légère baisse
De manière générale, et comme pour les années précédentes, « les niveaux d’exposition du public aux ondes électromagnétiques sont globalement nettement inférieurs aux valeurs limites réglementaires en vigueur ». L’Agence nationale des fréquences note tout de même une petite évolution ces deux dernières années : « les niveaux mesurés apparaissent plus élevés en milieu urbain qu’en milieu rural. Cette tendance est plus marquée depuis 2018 ».
La valeur médiane en 2019 est de 0,38 V/m, c’est-à-dire qu’il y a autant de mesures en dessous de cette limite qu’au-dessus. En 2018 elle était de 0,40 V/m contre 0,36 à 0,38 V/m en 2014 à 2017. Bref, « la légère hausse observée en 2018 […] ne s’est pas confirmée en 2019 ».
Il existe par contre une forte disparité entre les milieux ruraux et urbains : la médiane des mesures est de 0,22 V/m dans le premier cas, contre 0,45 V/m dans le second. On retrouve le même genre d’écart entre l’intérieur (0,38 V/m) et l’extérieur (0,56 V/m), ce qui est finalement assez logique puisque les ondes perdent de leur puissance en traversant les murs.
Une médiane en baisse n’empêche pas le maximum de grimper plus haut. En 2019, il était de 28,6 V/m (23,1 V/m en 2018) sur une mesure dans un milieu urbain et en intérieur, mais plus de 99 % de l’ensemble des mesures étaient inférieures à 6,2 V/m.
2 364 mesures en « cas B » avec le détail des fréquences
L’ANFR peut effectuer deux types de mesures selon les demandes et les résultats : « cas A » (une mesure de l’exposition globale large bande) et/ou « cas B » (détaillée en fréquences). Lorsque le résultat en « cas A » dépasse 6 V/m, on passe automatiquement au « cas B » avec des mesures complémentaires, mais un cas B peut aussi directement être demandé.
Sur les 3 020 mesures de 2019, la grande majorité (2 364) était en « cas B ». Les résultats sont dans la lignée de ceux des années précédentes : « Les principales sources d’exposition mesurées sont la téléphonie mobile (TM) [61 % des cas, soit 1 440 des 2 364 mesures, ndlr], les services de radiodiffusion FM, les services HF (ondes courtes, moyennes et longues) et le Wi-Fi ».
Une mesure dépasse 28 V/m, pour la 3e fois dans l’histoire de l’ANFR
Dans le cas de la mesure à plus de 28 V/m, Cartoradio nous apprend qu’elle a été effectuée à l’intérieur du Palais des Congrès de Madiana en Martinique (le 2 mai 2019). Là encore, la téléphonie mobile était la principale contributrice des ondes, notamment sur les bandes de 1 800, 2 100 MHz et 2 600 MHz. Notez qu‘une nouvelle série de mesures a été réalisée en mars 2020 par le même laboratoire, avec un niveau global de 9,15 V/m.
La seconde place revient à l’aéroport Charles de Gaulle dans la région parisienne avec un niveau global d'exposition de 23,25 V/m (à l’intérieur des bâtiments). Enfin, la troisième place est occupée par un lieu d’habitation place Gabriel Peri à Cagnes-sur-Mer avec 15,48 V/m. Dans ces deux cas, la téléphonie mobile arrivait encore en pole position.
Dans toute l’histoire des mesures de l’Agence nationale des fréquences, un relevé à 28,6 V/m se place en troisième position de l’ensemble des mesures jamais faites. Il faut remonter en 2011 à Saint-Laurent-du-Var pour avoir 31,05 V/m et en 2001 à Muret (région de Toulouse) avec 31,56 V/m.
L’année dernière, une analyse détaillée des seuls points atypiques avait été mise en ligne par l’ANFR, mais cela ne semble pas (encore ?) être le cas cette année.
Bilan de l’exposition du public aux ondes, un « point atypique » à plus de 28 V/m
-
3 020 mesures, dont 1 % de « points atypiques » cette année encore
-
La médiane des mesures en légère baisse
-
2 364 mesures en « cas B » avec le détail des fréquences
-
Une mesure dépasse 28 V/m, pour la 3e fois dans l’histoire de l’ANFR
Commentaires (41)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 09/04/2020 à 14h02
C’est très bien d’avoir des organismes qui s’occupent de regarder si tout va bien par rapport aux normes (quelque soit le domaine), l’ANFR fait ce qu’on lui demande, mais j’ai tendance à penser que l’utilité de toutes ces mesures de champs électriques est comparable à celle de la Hadopi soit proche de zéro (parce qu’on sait que c’est inoffensif sauf cas très particulier d’émission anormale, et qu’en plus les normes prennent des marges énormes), le point commun des 2 étant que ça coûte de l’argent pour pas grand chose.
Comme à peu près tout le monde pense que la Hadopi est inutile et coûteuse ici, l’argument pourrait parler :-) .
Quelque chose de plus efficace sur la santé serait des agents qui parcourraient l’espace public en cas de temps ensoleillé et inciteraient les gens à utiliser un chapeau et de la crème solaire, vu le caractère cancérigène certain des UV. " />
Ça marche aussi pour ceux qui fument tiens.
Et vu ce que disent les études, comme une des causes majeures de mortalité précoce c’est le manque d’activité physique (même sans surpoids), il faudrait des agents qui aillent inciter les gens vautrés sur leur canapé trop souvent à aller marcher dehors :-) .
Le 09/04/2020 à 14h04
Dans le cas du palais des congres, ca sent les réglages d’antennes intérieur mis sur des positions extérieurs. Le champs est délirant pour une antenne intérieure
Le 09/04/2020 à 14h19
Toute loi sans budget associé pour s’assurer de son respect est voué à ne pas être respecté.
Le “vrai” problème avec la HADOPI c’est les lois qui sont derrières, pas le fait qu’elle n’a aucune utilité/efficacité.
Personnellement, je n’ai aucun doute sur l’utilité des lois sur les champs EM.
Le 09/04/2020 à 14h39
Point de détail, il me semble qu’il s’agit plus de réglementations techniques (normes) que de lois au sens strict.
Sinon l’ANFR ne doit pas manquer de travail et c’est dommage qu’on paie des gens à faire ça chaque année ; faire quelques mesures occasionnelles dans des grandes agglomérations pour voir vite fait ça devrait suffire.
Enfin ça dépend du coût et de la proportion du budget de l’agence que ça occupe. C’est peut-être 3 personnes qui se baladent en France avec des appareils de mesure.
Et pour la Hadopi ici tout le monde râle que ça coûte 8 à 10 millions d’Euros par an. Bon en vrai c’est une somme dérisoire par rapport au budget de l’État et même par rapport à tant d’autres agences.
Le 09/04/2020 à 14h46
Le 09/04/2020 à 14h55
Le 09/04/2020 à 15h08
Le 09/04/2020 à 15h12
Oui enfin on est en 2020 et ce genre d’histoire est extrêmement rare, et ce ne sont pas les campagnes de mesure de l’ANFR qui peuvent le prévenir.
Quand un radar est brouillé il s’en rend compte assez vite, et les campagnes de mesure n’ont pas d’utilité dans ce cas ; il faut trouver la source et c’est une autre histoire.
Le 09/04/2020 à 15h21
C’est surtout de la dissuasion. On sais que sur les ondes radio il faut pas faire n’importe quoi, entre autre avec le risque de se faire chopper. Sans ça on aurais entre-autre des points d’accès wifi avec des possibilités de réglages.
ça permet aussi de pouvoir lancer des nouvelles techno malgres les loby des robins des toits et autres loby anti-ondes.
Le 09/04/2020 à 15h27
Le 09/04/2020 à 16h17
" />
Je rajouterai que les campagnes de mesures / contrôle permettent de prévenir les dérives / relâchements.
Le 09/04/2020 à 16h32
Le 09/04/2020 à 22h15
Le 09/04/2020 à 22h21
Le 09/04/2020 à 22h30
Le 09/04/2020 à 22h53
Sauf qu’en pratique il n’y a pas de danger.
C’est ce que dit la physique, pas moi.
(dans un pays où des gens pensent qu’un compteur électrique peut leur causer des problèmes de santé, on fait de la démagogie sur les “ondes”, c’est malheureux mais c’est comme ça)
Le 10/04/2020 à 07h51
Toutes ondes est dangereuse passé un niveau de puissance. On s’assure juste que tous ceux qui opèrent des ondes le font a des puissances largement inférieure ( Parce qu’on a pas forcément de recul sur des expositions très longue durée sur les ondes).
Suffit de voir les législatons dans certains pays ou les lobbys ont plus de pouvoir (Genre USA) les niveaux sont pas du tout les mêmes
Le 10/04/2020 à 08h55
Le 10/04/2020 à 09h06
Le 10/04/2020 à 09h09
Je pense qu’il y a de vraies lois en dur : ANFR
Il y a effectivement des normes émises par des instances techniques, mais elles sont intégrées dans les loi nationale et européennes.
Comme souvent une partie réglementaire (décrets/arrêtés), qui peut être modifiée sans passage au Parlement, vient compléter et préciser les lois nationale.
Le 10/04/2020 à 09h54
" />
Le 10/04/2020 à 10h00
Le 10/04/2020 à 10h28
Oui, 100 ans qu’on à des antennes relais sur tout le territoire, tout à fait " />…
> Bref historique :
La première station Française date de 1904 (station Ouessant TSF) et était utilisée pour les liaison avec les bateaux.
Les premières bandes radios datent de 1913, et la première diffusion publique (un concert émis par la tour Eiffel) de 1921.
L’utilisation grand public n’a démarré que dans les années 50 (pour rappel le transistor est inventé en1954).
Et on ne parle ici que de la radio ! (même pas de la télé).
Concernant les études médicales, les premières autour des ondes on commencée après les bombardement d’Hiroshima (la radioactivité). Et la notion de toxicité chronique n’apparait qu’en fin des années 50 (avec une première étude sur le tabagisme).
Concernant les ondes radios les première études datent des années 2000.
Donc je dirait au mieux 20ans qu’on est à peu près exposé (et encore, la couverture mobile et wifi n’avait rien de comparable en 2000).
Et au niveau du recul et bien zéro, puisqu’il est difficile de détecter les effets d’une exposition chronique chez la population humaine (à moins qu’il soient très forts), car on refuse généralement d’être mis en cage pour étude " />
Le 10/04/2020 à 13h08
Le 10/04/2020 à 14h47
Merci pour tes précisions.
En regardant le lien, on lit en particulier “code des …” ce qui au premier abord ne sonne pas comme “loi” ou “décret”, mais je suppose que c’est assimilé, en tous cas il y a des décrets en effet :
“Textes juridiques
Les articles cités font référence au Code des postes et des communications électroniques (CPCE), sauf mention contraire.”
Le 10/04/2020 à 14h56
Le 10/04/2020 à 14h59
Le 10/04/2020 à 15h11
En effet, j’aurais pu songer qu’on parle du code du travail ou des marchés publics " />
Le 10/04/2020 à 16h26
Les codes sont des livres de lois ;) (Code du travail, code civil, code pénal, code de la famille, etc.)
Le 10/04/2020 à 21h09
Le 10/04/2020 à 21h50
Il te dit exactement ça dans un post avec l’exemple du feu, et c’est bien parce que c’est thermique (et pas ionisant) que c’est avant tout un problème de puissance.
Le 10/04/2020 à 21h56
Le 10/04/2020 à 21h59
Tu es fait de cellules photovoltaiques ? ;-)
Le 10/04/2020 à 22h08
Le 11/04/2020 à 13h33
Le 11/04/2020 à 15h03
Le 11/04/2020 à 16h33
Le 12/04/2020 à 22h33
Le 13/04/2020 à 16h36
Qu’est il fait des cas atypiques qui ne dépassent pas pour autant les valeurs réglementaires?
Le 14/04/2020 à 10h30
Le 15/04/2020 à 10h50