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Ariane 6 : vers l’infini et au-delà ?

Et ça fait bim-bam-boum, ça fait pschhht...

Ariane 6 : vers l’infini et au-delà ?

Le 03 mai 2021 à 06h30

Ariane 6 est le prochain lanceur d’Arianespace, qui doit permettre à l’Europe de (re)gagner en compétitivité face à des acteurs comme SpaceX et Blue Origin qui misent sur la réutilisation. De quoi garder une indépendance d’accès à l’espace, mais aussi baisser le tarif des lancements de manière importante. 

Le lancement inaugural d’Ariane 6 devait avoir lieu fin 2020. Si on en parle au passé c’est qu’il a plusieurs fois été décalé en l’espace de quelques mois seulement. Dès le début de l’année 2020, un tel report semblait inéluctable.

Le vol inaugural glisse de deux ans

Le couperet est finalement tombé en juin par l’intermédiaire de Daniel Neuenschwander, directeur du transport spatial à l’Agence spatiale européenne (ESA) qui disait alors avoir la certitude que « le lancement ne se fera pas en 2020 ». Il n’imaginait sans doute pas à quel point il avait raison…

Il avait par contre l’honnêteté de confirmer que la pandémie et les mesures de confinement n’étaient pas les seules responsables : « même avant la crise de la Covid-19, un certain nombre d’activités étaient déjà sur le chemin critique, ce qui remettait en question la date d’un vol inaugural ».

« Nous n’avons pas retrouvé l’efficacité de nos travaux d’avant crise […] Nos fournisseurs ont également été impactés, ce qui a ralenti leurs livraisons », ajoutait de son côté André-Hubert Roussel, CEO d’ArianeGroup, en juillet. Fin octobre, nouveau report. L’ESA publie un communiqué repoussant d’un an le lancement de la fusée européenne : » Ariane 6 sera en mesure d’effectuer son premier vol au deuxième trimestre 2022 ».

L’Agence spatiale se voulait néanmoins rassurante : « tous les éléments de propulsion ont passé leurs essais de qualification ». Ce retard ne remet donc pas en cause les fondements du projet. Les conseils des ministres européens ont ainsi largement approuvé les financements nécessaires au développement du lanceur européen. Mais le travail est loin d’être terminé. Il faut encore réaliser des tests mécaniques et électriques avant d’assembler les différentes parties. Une mise à feu statique de l’étage supérieur est prévue pour le deuxième trimestre 2021.

À la fin de l’année prochaine, des tests combinés de la fusée complète et de sa base de lancement sont programmés. Une mise à feu statique d’Ariane 6 est prévue à cette période.

Si tout se passe bien, le vol inaugural aura ensuite lieu au second trimestre 2022.

Quelles différences entre Ariane 62 et 64

Mais au fait, c’est quoi exactement Ariane 6 ? La fusée sera disponible en deux versions : Ariane 62 et Ariane 64. La première est équipée de deux boosters avec la capacité d’emporter 4,5 tonnes de charge utile sur une orbite de transfert géostationnaire (GTO), contre 7 tonnes en orbite héliosynchrone (SSO).

La seconde a quatre boosters avec une capacité presque triplée sur une orbite GTO : jusqu’à 12 tonnes. Ariane 64 se placera donc au-dessus de Falcon 9 qui peut emporter 8,3 tonnes sur une orbite géostationnaire (GEO), mais le lanceur européen restera largement en retrait de Falcon Heavy avec sa monstrueuse capacité de 26,7 tonnes.

Il a déjà effectué plusieurs vols sans encombre. Quelle que soit la version d’Ariane 6, elle est composée de « trois étages » selon son maître d’œuvre (ArianeGroup, une coentreprise d’Airbus et Safran). Mais on peut aussi dire qu’Ariane 6 ne dispose que de deux étages, cela dépend de la manière de les compter. On vous explique.

Pour certains, les deux ou quatre boosters constituent « l’étage d’accélération à poudre latérale ». Ils sont assemblés sur l’étage principal (parfois appelé second étage), qui est surmonté d’un étage supérieur (parfois identifié comme le troisième étage). Pour éviter les confusions, nous parlerons des étages « principal » et « supérieur » d’Ariane 6. Chaque partie dispose de son propre moteur qui a évidemment un rôle précis.  Les (deux ou quatre) booster sont équipés de P120C qui « assurent l’essentiel de la poussée au décollage ».

Ariane 6

LEO, MEO, GSO, HEO… késako ?

Il s’agit du nom des différentes orbites spatiales. La première – LEO – est l’orbite terrestre basse qui monte jusqu’à 2 000 km d’altitude (à titre d’exemple, la Station spatiale internationale est à 400 km environ).

Elle est donc située entre l’atmosphère et la ceinture de Van Allen. L’orbite terrestre moyenne – MEO – se trouve pour sa part entre 2 000 et un peu moins de 36 000 km. Les satellites de géolocalisation tels que GPS, Glonass et Galileo se trouvent aux alentours des 20 000 km par exemple.

À 36 000 km (35 786 km très précisément) se trouve l’orbite géosynchrone – GSO. On connaît plus particulièrement l’orbite géostationnaire - GEO - qui est une GSO située dans le plan de l’équateur. Dans ce cas, le satellite est un point fixe dans le ciel. Au-dessus de 36 000 km, on parle d’orbite terrestre haute – HEO.

Un autre placement intéressant est l’orbite polaire de basse altitude. Elle est largement utilisée pour l’observation terrestre, car « elle survole chaque jour la surface complète de la terre, celle-ci tournant autour du pôle sous le satellite. Typiquement, un tel satellite se déplace sur un cercle proche de la Terre -à environ 1 000 kilomètres […] et chaque orbite est parcourue en environ 100 minutes », explique la NASA.

Les orbites polaires peuvent être héliosynchrones. Ainsi, les satellites « observent toujours chaque région du globe à la même heure locale solaire. Pour une latitude donnée, la position du Soleil dans le ciel au moment où le satellite survole une certaine région au cours d’une saison donnée sera donc toujours la même », explique le Canada.

Chacun choisit en fonction des besoins de la mission. Sur les orbites LEO et MEO, le lanceur place directement les satellites au bon endroit. Par contre, dans le cas des GEO, il » les place sur une orbite dite de transfert, dont le périgée (point le plus proche de la Terre) est situé entre 180 et 250 km, et l’apogée (point le plus éloigné) à 36 000 km. Dans ce cas, le satellite doit procéder à une manœuvre dite de circularisation, pour passer de l’orbite de transfert à l’orbite géostationnaire. Il est équipé pour cela de ses propres moyens de propulsion », rappelle le CNES.

Sur les orbites basses les satellites en fin de vie sont brûlés en rentrant dans l’atmosphère, tandis que les géostationnaires sont placés sur une orbite cimetière, plus haute.

La triade européenne : P120C, Vulcain 2.1 et Vinci

Éric Robert, Technical Officer du P120C, revient sur son histoire : c’est un « moteur à propergol solide qui au départ faisait 120 tonnes et qui a l’acronyme C pour “Common” car il se trouve à la fois sur les boosters d’Ariane 6 et sur le premier étage du lanceur léger Vega-C. C’est le plus gros moteur monolithique du monde », ajoute-t-il.

Son diamètre est de 3,40 mètres pour 13,50 mètres de hauteur. Il emporte désormais 142 tonnes de propergol pour une masse inerte de 11 tonnes, mais garde son nom de P120C. Sa poussée au décollage peut atteindre plus de 400 tonnes. Les deux ou quatre boosters (suivant la configuration d’Ariane 6), fonctionnent durant 130 secondes avant de se séparer de l’étage principal et de retomber dans l’océan.

Le moteur Vulcain 2.1 – une évolution du Vulcain 2 d’Ariane 5 – se trouve en bas de l’étage principal – dans la Baie arrière LLPM (VuAB) – et « procure à ce dernier une forte accélération au cours des huit premières minutes de vol jusqu’à une altitude d’environ 160 km ». Il est « alimenté par 154 tonnes d’ergols liquides pressurisés dans deux réservoirs, l’un à hydrogène (LH2), l’autre à oxygène (LOX), positionnés au-dessus du moteur », détaille le CNES.

Parmi les nouveautés de cette version : « un générateur de gaz réalisé par impression 3D, un divergent simplifié, une nouvelle vanne gaz chaud électrique etc. ». Sa poussée est de 135 tonnes dans le vide.

Comme sur Ariane 5, « le moteur Vulcain 2.1 est allumé au sol, et l’ordinateur de bord contrôle son bon fonctionnement avant d’autoriser le lancement. Il assure une poussée de 140 tonnes soit une partie de la propulsion au décollage, et la totalité de la poussée lorsque les ESR [les deux ou quatre boosters, ndlr] ont été largués. Normalement, le lanceur est sorti de l’atmosphère à ce moment-là ».

Pour ArianeGroup, « il contribue ainsi à l’atteinte des objectifs de coûts du lanceur Ariane 6, tout en conservant l’efficacité et la fiabilité démontrées sur Ariane 5 ». Le lanceur européen jouit en effet d’une solide réputation de fiabilité, sur laquelle Ariane 6 pourra s’appuyer à ses débuts.

Enfin, l’étage supérieur apporte le « complément de vitesse nécessaire pour placer sur orbite les satellites ». Il est équipé d’un moteur Vinci qui « représente la dernière génération de moteurs d’étage supérieur cryogéniques. Il est conçu pour être simple à construire et à utiliser ».

Sa principale nouveauté est sa capacité à se rallumer jusqu’à trois fois, pratique pour des missions multiples avec différentes orbites pour les satellites ; il dispose de 30 tonnes d’ergols liquides (hydrogène et oxygène). Il s’agit pour Ariane de rattraper son retard sur ce point.

L’écologie et l’encombrement spatial sont pris en compte dès le départ pour le futur lanceur. Marie Sauzay, Ariane 6 Flight Control, expliquait il y a quelque temps : « Nous assurons de désorbiter l’ [étage supérieur], de sorte à ne laisser aucun déchet dans l’espace ». C’est notamment possible grâce aux allumages multiples de Vinci.

Ariane 6

Parle-t-on de lanceur ou de fusée ?

Guillaume Collange, en charge de l’amélioration d’Ariane 6 répondait à cette question : « Pour Ariane 6 on peut dire les deux. Lanceur est un terme un peu plus précis : “Ça veut dire un véhicule qui lance des satellites en orbite” ». Même son de cloche au CNES pour qui les lanceurs sont des « fusées pour mettre des satellites en orbite ». Bref, les lanceurs sont des fusées, mais l'inverse n’est pas forcément vrai.

Petite digression au passage sur le vocabulaire des humains dans l’espace. Le terme le plus couramment utilisé est « astronaute », expliquait il y a quelques années François Spiero, responsable des vols habités du CNES. En France on a tenté le « spationaute », mais ce terme est désormais « très peu utilisé ».

Les Russes, qui étaient les premiers à envoyer un homme dans l’espace, utilisent pour leur part le nom « cosmonaute ». Signalons enfin le « taïkonaute » chinois et le « vyomanaute » indien.

Comment se déroulent l’assemblage et le lancement ?

Arianespace explique que, « si la conception et la fabrication d’Ariane 6 ont lieu en Europe, c’est à Kourou, au Centre spatial guyanais, que se dérouleront les dernières étapes avant le lancement : production des boosters, assemblage du corps central et assemblage final du lanceur ».

Ainsi, « en provenance d’Europe, les morceaux du lanceur arrivent dans la zone de lancement Ariane 6 (ELA4), les deux modules cryotechniques seront assemblés pour constituer le corps central. Celui-ci sera ensuite acheminé jusqu’au portique mobile, une immense structure métallique spécialement conçue pour Ariane 6, où il sera remis à la verticale. C’est également là que les boosters seront assemblés et les derniers contrôles effectués. Enfin, le portique pourra être retiré quelques heures avant le lancement ».

Ariane 6 pourra envoyer des charges multiples grâce à un module MLS (Microsat LaunchShare) pouvant être ajouté dans la coiffe du lanceur, « pensé par rapport à un passager principal classique, un satellite d’un poids important, qui serait complété par des passagers auxiliaires, quelques petits satellites et des micros, des nano-satellites en conteneur […] L’idée serait d’avoir jusqu’à six positions occupées soit par des petits satellites jusqu’à 250 kg, soit par des conteneurs permettant de déployer plusieurs cubesats », explique Stéphane Israël, CEO d’Arianespace.

Intégration à l’horizontale… pour réduire la climatisation

Un nouveau centre de lancement est donc en train d’être construit au centre spatial guyanais : ELA4 (Ensemble de Lancement Ariane n°4). Comme beaucoup de chantiers, il a pris du retard à cause de la pandémie de Covid-19.

La Cité des sciences et de l’industrie ainsi que le CNES expliquent qu’il « va permettre de répondre aux exigences de réductions des coûts, la principale raison d’être du nouveau lanceur européen. Le CNES s’est donné comme objectif, pour ce nouveau pas de tir, simplification et modularité ».

Philippe Pascal, chef de projet Ariane 6, donne des détails supplémentaires : « On a conçu des choses avec une intégration à l’horizontal du corps central et non plus à la verticale. Ce faisant, ça permet d’avoir des bâtiments qui sont beaucoup moins hauts ». L’air de rien ce changement est source d’économie : « Cela permet de réduire de façon significative le coût de la climatisation des bâtiments, qui est le poste numéro 1 des dépenses en Guyane ».

Pour Ariane 6, l’ensemble de lancement ne dispose plus que de deux bâtiments principaux, contre trois pour Ariane 5. « Ces innovations permettront le lancement en seulement cinq jours, un gain considérable par rapport à ce qui se fait aujourd’hui », explique le CNES.

Les commandes sont prises… y’a plus qu’à !

Si le lancement inaugural d’Ariane 6 – qui est sous la responsabilité de l’ESA – a du retard, les premières commandes sont déjà passées : « La mobilisation des États membres de l’Agence spatiale européenne (ESA) entre le Conseil d’avril et la réunion au niveau ministériel Space19+ de novembre a permis la commande à ArianeGroup des quatorze premières Ariane 6 », explique Arianespace.

Sur les futurs lancements, Eutelsat était le « premier client commercial à s’engager en septembre 2018 ». Les deux premières missions commerciales devaient être OneWeb (Ariane 62) et Viasat (Ariane 64). Mais outre les retards, d’autres évènements peuvent avoir une influence.

OneWeb, a par exemple été placée en faillite en mars 2020, avant d’être rachetée en juillet pour un milliard de dollars par le Royaume-Uni et l’indien Bharti Global et renaît de ses cendres en novembre 2020, prévoyant de reprendre les lancements de ses satellites devant fournir un accès Internet dès le mois suivant et ce jusqu’en 2022.

En janvier, Arianespace annonçait « la signature de la mission scientifique Euclid conçue par l’ESA pour améliorer notre compréhension de la matière noire. Euclid sera compatible Ariane 6 et Soyouz », comme « la mission JUICE d’exploration des lunes joviennes ».

L’ESA sera évidemment un bon client d’Ariane 6. Elle souhaite d’ailleurs, avec l’appui de plusieurs pays dont la France, mettre en place un « Buy European Act » pour les lancements institutionnels des pays membres.

Commentaires (26)

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Hâte de voir ce qui seru annoncé pour le futur de Arianespace pour la réutilisation des boosters. Ils ont du retard mais en voyant SpaceX ils ont été assez réactifs.

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Cool on a remis Ariane 4 au goût du jour… A quand une Ariane qui soit a la hauteur face a Space X?

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Tu veux parler du lanceur qui se crash à chaque sortie ?



Non, hors plaisanterie, s’il est vrai qu’ils ont de l’avance qui plus est booster par le financement des institutions Américaines, cela ne veut pas dire que la solution Ariane 6 ne soit pas viable tant pour des raisons financières que politiques.

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Ça fait déjà quelques temps que le développement d’un étage réutilisable pour Ariane est en cours. Mais, évidement, c’est une tâche un poil plus compliqué que d’écrire un commentaire moqueur.
On remarque aussi que beaucoup se sont cassé les dents sur la réutilisation.

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Prochain coup, on apprendra qu’Arianespace va proposer la fusée en 8 coloris au choix, pour essayer de se démarquer de la concurrence.

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j’aime les deux versions du lanceur, on se croirait dans KSP : moooore boosters !!!!

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Leum a dit:


Cool on a remis Ariane 4 au goût du jour… A quand une Ariane qui soit a la hauteur face a Space X la nasa?


Spacex c’est la nasa hein, sans leur tune, ils seraient déjà fermés depuis longtemps.

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Y a pas que la NASA qui sponsorise SpaceX. Pour le coup c’est l’USAF qui a débuté… Mais ça ne change rien a la problématique du manque d’ambition d’Ariane 6….

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Ah bon, SpaceX n’a qu’un seul client maintenant…

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Heureux de voir les progrès et les ambitions affichées ! J’espère que tout va se dérouler pour le mieux, l’Europe à tout intérêt de disposer d’un lanceur performant, quelque soit les états d’âmes des suppôts de Musk.

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Salamandar a dit:


Hâte de voir ce qui seru annoncé pour le futur de Arianespace pour la réutilisation des boosters. Ils ont du retard mais en voyant SpaceX ils ont été assez réactifs.


Il y a du chemin avant de voir ça….au passage, pas trop d’intérêt à réutiliser les boosters, le permier étage serait plus indiqué mais la conception de la fusée est à revoir dans ce cas, peut-être pour Ariane 7. Logiquement il faudrait supprimer complètement les boosters et “gonfler” le premier étage vu qu’il serait alors récupérable.
Ce qui d’ailleurs serait bénéfique pour l’environement, les Boosters étant alimentés en propergol et non en Ergol comme le premier étage.

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Callisto est censé voler en 2023, ça n’est pas si loin que ça. Alors certes ça n’est pas censé être commercialisé, mais ça reste la piste à suivre.




pas trop d’intérêt à réutiliser les boosters, le permier étage serait plus indiqué


Okay, pourquoi ? Trop compliqué, boosters trop petits ? Après, quand on voit la Falcon Heavy, les boosters sont des premiers étages réadaptés.

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arvi89 a dit:


Ah bon, SpaceX n’a qu’un seul client maintenant…


Ils ont un gros client, sans la nasa, plus de spacex

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arvi89 a dit:


Ah bon, SpaceX n’a qu’un seul client maintenant…


Il y a quand même un client majoritaire (75% il y a quelques années, encore plus de 50% aujourd’hui) qui, curieusement, ne paie pas le même tarif que les autres clients.

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50% ne veut pas dire mort de l’entreprise (surtout quand on voit ce qu’ils vont gagner avec starlink), de plus, on connaît le prix de beaucoup de lancements, donc à part quelques uns (aussi avec l’USAF) où il y a des spécificités qui entrainent des surcoûts, le prix reste le même (on sait que ça coûte moins cher à la NASA de passer par spaceX que par les Russes, ou même les futurs sièges avec Boeing).
Et même s’il y a aussi des subventions de la Nasa, c’est pas comme si l’EU n’aidait pas Ariane non plus.

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Mais oui, concurrence équitable, tout ça. Et SpaceX qui exige que les européens ne passent pas exclusivement par Ariane, pendant que les lancement institutionnels US ont obligation d’utiliser un lanceur US. Comme d’habitude chez eux, faites ce que je dis, pas ce que je fais. Si l’Europe était aussi protectionniste que les US, Elon Musk ferait une crise d’apoplexie.



Certes, SpaceX marche bien maintenant. Mais sans la distorsion de concurrence à leur avantage depuis de nombreuses années, ils n’auraient jamais pu émerger et auraient déposé le bilan il y a au moins 5 ans.

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En France on aime rappeler le financement par la NASA pour relativiser les succès de SpaceX, c’est pratique, et ça évite de se remettre en question.. Les allemands voient le désastre et commencent à s’énerver sérieusement.



Il faut tout de même rappeler que le développement d’Arianne est financé sur fonds publics, en plus de la promesse de nombreux lancements par des acteurs publics..



Au contraire, SpaceX intègre le cout du développement (R&D) dans le prix des lancements facturés à la NASA.



Donc dans les deux cas il y a du financement public.



La différence est que la NASA paye pour de vrais lancements de nouvelle génération, alors que nous payons pour le développement de fusées déjà obsolètes sur le papier.




(quote:1871145:alex.d.)
Il y a quand même un client majoritaire (75% il y a quelques années, encore plus de 50% aujourd’hui) qui, curieusement, ne paie pas le même tarif que les autres clients.


En fait, SpaceX a déjà pris la majorité du marché mondial des lancements commerciaux, principalement au détriment des russes mais aussi d’Ariannespace:



https://pbs.twimg.com/media/Dz8U4ScVAAAW7Am?format=jpg



Au contraire, Ariannespace a beaucoup de mal à engranger des commandes commerciales pour Arianne 6, dont les lancements sont significativement plus chèrs..




Salamandar a dit:


Hâte de voir ce qui seru annoncé pour le futur de Arianespace pour la réutilisation des boosters. Ils ont du retard mais en voyant SpaceX ils ont été assez réactifs.


Pas vraiment, ils ont passé 10 ans dans le déni, à répéter que de toute manière SpaceX ne sera jamais aussi fiable qu’eux, et que la réutilisation ne marche pas en donnant l’exemple de la navette. Il fallait voir le mépris que Musk sucitait aux débuts de SpaceX. Aujourd’hui la réutilisation est prévue au mieux pour 2030 alors que SpaceX a déjà pris presque tout le marché commercial.

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Merci de rappeler la réalité des faits.

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2016, tu veux dire, l’année où, sur 9 vols, seuls 3 comprennent des satellites pour la NASA, dont un vol avec un cargo partagé ? Ah oui, ils auraient clairement mis la clé sous la porte… D’ailleurs, malgré leur échec (leur dernier aussi) en fin d’année, 2017 a vu le nombre doubler par rapport à l’année d’avant, avec toujours seulement 13 de vols pour la NASA. Et dans tous les cas, la NASA a besoin de vols aussi, il n’y a aucun raison qu’ils n’utilisent pas SpaceX.

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En effet, il auraient pu très bien mettre la clef sous la porte en 2016 si les années précédentes, ils n’avaient pas été financés par la NASA.



Edit : tiens, d’ailleurs, en 2016, il y avait 60% de commandes publiques dans le chiffre d’affaire de SpaceX. 13 en nombre de satellites, mais 60% du chiffre d’affaire. Les commandes publiques sont bel et bien surfacturées. Si la même chose se produisait dans l’autre sens, Elon Musk serait déjà en train de réclamer des sanctions pour ces subventions déguisées.

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En même temps, comparer une mise en orbite de satellites à un amarrage à l’ISS pour livrer du contenu, c’est sûr, ça coûte exactment la même chose… La NASA a financé le développement de dragon ce n’est pas un secret, car c’est bien plus que juste un lancement… Et encore une fois, il faut arrêter de croire que l’Europe ne finance pas non plus Arianespace.

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arvi89 a dit:


Ah bon, SpaceX n’a qu’un seul client maintenant…


Un seul client que paye le vrai tarif…



Si les Etats Européens devaient lancer leurs satellites avec du matos européen on pourrait déjà jouer un peu plus à armes égales. Merci les allemands et leur non préférence européenne.

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Non, tout le monde paye le vrai prix, il faut arrêter de cacher le retard d’ariane sur des fantasmes. Aux dernières nouvelles le siège pour l’iss est meme moins cher que les russes, il est où le sur coût… Si on parle de subvention sur le développement, alors, encore une fois, Ariane en reçoit de l’Europe aussi.

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Pour SpaceX, la compétition Europe/US est plus ou moins biaisée à cause des lois aux USA et des lancement institutionnels, rien n’empêche un pays européen (UE) de lancer un satellite militaire avec les USA (coucou l’Allemagne qui lance avec SpaceX des satellites militaire).
Cela n’a pas empêché SpaceX de demander, en 2019, au Département de la justice US s’il était possible d’envisager une plainte devant un tribunal X ou Y à l’encontre d’Ariane 56 pour son financement… La réponse est revenue négative et cela a fait un peu de bruit, mais ils ne doutent de rien à ce sujet… Rappelons tout de même qu’Elon Musk avait tout de même annoncé qu’il ferait disparaître Arianespace grâce à SpaceX, mais qu’il n’en est rien, cela est-il lié ?



Après, pour les clients actuels de SpaceX, il y a certes la NASA et l’armée, mais le plus gros client actuel est SpaceX lui-même avec les lancements de Starlink, il est même probable qu’ils tournent à perte sur les lancements et comptent se rembourser avec Starlink une fois celui-ci en fonctionnement (pour le moment, il semblerait également que le fonctionnement de starlink soit lui aussi à perte, ne serait-ce que sur les antennes facturées à 500$ qui pourraient coûter plus cher que cela - À confirmer).
Pour le reste des clients de SpaceX, cela ne se bouscule pas non plus au portillon… Même si le nombre reste plus élevé que pour Arianespace.



Un autre problème en Europe, outre la non-existence de lois pour favoriser/obliger les lancements étatiques, c’est le retour géographique. Pour X€ de financement par un état, il faut qu’Y% du lanceur soit d’origine de cet état, ce qui peut disperser sur toute l’Europe les centres de fabrication et chaînes de montage… Certains aimeraient bien le voir disparaître, mais parait-il, ce n’est pas du goût de tout le monde.

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Tharamac a dit:


Pour le reste des clients de SpaceX, cela ne se bouscule pas non plus au portillon… Même si le nombre reste plus élevé que pour Arianespace.


Surtout la Falcon Heavy qui au final n’a pas encore beaucoup servi. (3 lancements il me semble en incluant le vol innaugural)

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L’UE (et en grande partie la France) finançant l’ensemble du programme de développement d’Ariane 6 estimé à 3,8 milliards d’euros, et 6 lancements étant planifiés pour des institutions européennes (pour le moment), l’UE paie donc un surcoût de 633 millions d’euros par vol à ArianeGroup.



En montant à 40 vols institutionnels, le surcoût par vol payé par l’Europe serait de 95 millions d’euros à ajouter au prix catalogue.

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