Les tests sur Starship de SpaceX avancent : après le bouclier thermique, des « hops » arrivent
Le 19 mars 2019 à 09h29
1 min
Sciences et espace
Sciences
Starship est le nom de la prochaine fusée entièrement réutilisable de SpaceX. Elle est prévue pour emmener un équipage dans l'espace, puis revenir se poser sur Terre. Elle doit donc disposer d'un bouclier thermique pour assurer son entrée dans l'atmosphère.
Elon Musk a publié une petite vidéo montrant quelques tuiles hexagonales en train de subir un test de résistance à la chaleur. Selon le dirigeant, tout s'est bien passé.
Prochainement, le prototype à l'échelle réduite de Starship devrait tenter son premier allumage, mais en ne décollant que très peu du sol, on parle aussi d'un petit bond ou d'un « hop ».
Les premiers « hops » feront décoller le prototype Starship, « mais à peine » prévient Elon Musk. Le but est simplement de tester la poussée et le fonctionnement du moteur Raptor. Un seul moteur sera utilisé, alors qu'il en faudra trois pour des vols suborbitaux.
Le 19 mars 2019 à 09h29
Commentaires (16)
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Abonnez-vousLe 20/03/2019 à 09h27
Même si les agences nationale ou les autres groupes font des truc bien, la communication est moins grandiloquente. En France on n’est pas habitué à ce genre de communication théâtrale, là où au USA on vraiment développé cette aspect (la NASA n’est pas en reste). C’est quelque chose que j’avais remarqué en effet, par rapport au USA, on a une certaine retenu dans nos façon d’être.
Comme tu le fait remarquer Thomas Pesquet a été énormément utilisé comme un outil de com. Tout a été mise en œuvre pour en faire héro national.
Après, même si on fait des trucs biens, on n’a pas les même budget non plus.
Le 20/03/2019 à 10h21
Space X ne tient financièrement que parce que l’administration américaine les laisse facturer “large” les lancements officiels donc ils ont aussi besoin d’une communication institutionnelle.
Après les usa sont bien plus démocratiques que la France et se mettre les politiques dans la poche c’est beaucoup plus se mettre le grand public dans la poche que chez nous donc il n’y a pas d’incompatibilité frontale entre les deux dans un cadre us.
Le 20/03/2019 à 10h32
Le 20/03/2019 à 10h39
Elle paye plus cher que ce que facture spaceX pour les vols B2B (environ 30%). C’est un secret de polichinelle qu’il s’agit d’une forme de dumping des usa.
Concernant la rentabilité pour l’agence spatiale américaine (et pas l’administration américaine directement) je n’ai jamais épluché les appels d’offre de la NASA mais ça reste potentiellement gagnant vu que SpaceX a fait beaucoup baisser les prix. Mais moins rentable que s’ils payaient le prix des privés.
https://www.challenges.fr/entreprise/aeronautique/pourquoi-ariane-6-reste-la-mei…
(d’après l’article c’est plutôt un x2 sur le prix des lancements officiels/buy american act, à confirmer ce ne sont pas les chiffres que j’avais)
Le 20/03/2019 à 12h46
Le 20/03/2019 à 15h34
Pour Ariane, les problème sont multiples. Tout d’abord, le lanceur Ariane 5 n’est plus vraiment adapté (2 gros satellites sur la même orbite), là dessus on a Ariane 6 et Ariane Next qui essaie de répondre au marché tel qu’il est connu.
Ensuite, un autre gros soucis, c’est que Ariane est un projet Européen, et comme expliqué dans l’article précédent, là ou spaceX on a une seul entreprise où l’on fait entrer la matière première d’un coté, et on a le pas de tir de l’autre (très vulgairement), Ariane, il faut que chaque pays participant puisse mettre sa petites contribution. Du coup, on à des entreprises séparé au 4 coins de l’Europe, on mets tout ça sur des cargos, et on assemble à Kourou (le but est que les pays contribuant voit une partie de leur contribution versé dans des entreprises sur leur sol). On duplique l’administration, la gestion, les compétences, les contrats…
Le but premier du lanceur Ariane, c’est l’indépendance de l’accès à l’espace pour les Européens (pour les scientifiques et l’armée), ne pas dépendre d’un autre pays et nous faire refuser l’envoi d’un satellite car ça irait à l’encontre de leurs intérêts (pour l’histoire, dans les année 70, on a voulu lancer les satellites de télécommunication Symphonie, mais le contrat pour avoir accès au lanceur américain Delta ont interdit tout usage commercial, peut-être car ça aurait cassé le monopole d’uns réseau de satellites américains).
La commercialisation du lanceur au privé est surtout une façon d’amortir les coûts. En effet on a une techno que l’on a dev pour nous mais il y a des gars prêt à payer pour l’utiliser : “signez en bas à droite de la page ainsi que sur le chèque, c’est un plaisir de travailler avec vous”.
Le 21/03/2019 à 10h01
Heu non, en Europe il n’y a pas de protection sur les lancements type buy american act donc l’argent public versé à Ariane ne leur permet pas de conquérir des marchés en étant protégés sur leurs marchés d’origine. Dès les débuts du programmes ariane6 c’était une des conditions -garantir une demi douzaine de lancements institutionnels annuels- mises par Safran/Airbus pour garantir le prix des lancements par Ariane6 (ça et l’utilisation gratuite de kourou).
SpaceX a reçu des subventions dès le départ de la part de la NASA également, plusieurs milliards de dollars c’est relativement équivalent en effet avec la situation du développement d’Ariane6 (et un résultat bien plus innovant selon moi).
Au delà de ces lois commerciales différentes il est possible que le pb d’Ariane par rapport à SpaceX c’est que c’est mené par des industriels de l’armement. Une coteries d’ingés grandes écoles habitués à faire cher et à piocher dans l’argent public assez librement là où spaceX a une structure plus agile avec seulement 2000 salariés et pas toutes les contraintes d’un financement multinational. C’est peut être plus là que se trouve le pb de pognon. Safran etc. ont possiblement l’habitude de ne pas trop se poser de questions d’argent (cf la prise de tête avec le Bundestag au début du programme).
Et sinon pour revenir à la phrase de départ qui t’a fait réagir, SpaceX n’est rentable qu’avec un truchement de bricolages comptables qui permettent d’exclure de la R&D des coûts et de déclarer comme bénéfice des provisions sur de futurs lancements. Ce sont donc bien les subventions et la garantie qu’ils ont d’avoir les lancements “buy american” qui leur permettent de tenir. Sinon l’entreprise n’est pas rentable, n’arrive d’ailleurs pas à se financer lors de ses levées de fonds privés et a du licencier 10% de ses effectifs pour juste continuer son activité et en réduisant considérablement la voilure sur l’exploration martienne et autres projets très futuristes qu’ils ont. Ce ne serait pas Musk et son charisme/bilan derrière l’entreprise aurait fermé déjà possiblement.
Le 19/03/2019 à 10h26
Pour les tuiles, je ne sais pas comment c’est réellement testé, mais la vidéo me semble plutôt être un faux test pour le public. C’est un truc à base de chalumeaux qui tiennent à peine, voir bougent alors qu’ils se tenaient sur une zone qui semblait affaiblie (celui en bas à droite : on voit comme un trou ou un décollement en face de lui, puis il sort du bouclier et revient enfin pour aller titiller une région plus haute).
De même, je ne vois pas bien l’utilité d’un “hops” à part amuser la galerie. Je ne vois pas trop ce que ça apporte de plus qu’un test fait sur un banc de test (où l’on peut coller tous les outils de mesure que l’on veut).
SpaceX font de truc sympa, ils avancent très vite, mais c’est beaucoup de poudre au yeux aussi.
Le 19/03/2019 à 10h36
Le 19/03/2019 à 11h22
Je vois pas bien le problème avec les tests de chalumeau, il faut bien que tu puisse conserver une chaleur relativement uniforme, si tu ne permet pas le recul des flux d’air (ce qui fait visiblement bouger les chalumeaux) tu va forcement faire augmenter massivement la chaleur et sortir des données prévu par ton test (~1300°c a première vu dans le cas présent).
Pour les Hops il me semble qu’ils font ces tests pour valider le fonctionnement a bas régime des moteurs (c’est nécessaire lors du retour de ce dernier sur terre, la masse étant bien inférieur a celle du décollage).
Il avait fait la même chose avec la Falcon 1. Je suppose que ça doit être plus simple a valider et confirmer que ça ne fait pas basculer le véhicule en le fessant en “condition réel)”, en plus ils auront de toute façon besoin du même matériel pour faire des teste a plus haute altitude alors pourquoi se priver.
Le 19/03/2019 à 12h25
Faire des essais autrement demande également des installations bien particulières. Il existe à Kourou une installation permettant de tester les moteurs sur des fusées en position verticale, mais qui est peu utilisée vu qu’on ne teste pas régulièrement des nouveaux moteurs.
Se passer de ce genre de structure est aussi un moyen de faire des économies.
Le 19/03/2019 à 13h07
Le 19/03/2019 à 13h50
Sauf peut être que c’est un test en mouvement, rien à voir avec un test statique. Bien vérifier que les pompes et les réservoirs ce comportent normalement en descente/monté et que le flux de propulsion ne fait pas n’importe quoi, genre tout cramer autour de lui. Vérifier aussi le comportement des pieds au moment de l’impact. Quelques test qui ne peuvent pas être facilement fait en statique.
Mais il faut bien sur aussi montrer que ça marche, pour les actionnaires, pour le publique et aussi pour les employés actuel et futur. Contrairement à Ariane et aux autres, spaceX sait faire rêver, Ariane 6 c’est tout le contraire de ça.
Le 19/03/2019 à 14h51
Pour spaceX, le show, c’est leur marketing. Le patron excentrique, ça fait partie du spectacle.
Après, tu compares ça avec les agences nationales, ils ont des comptes à rendre aux contribuables. Je doute que ça passerait bien si Ariane décide de balancer une 2-CV dans l’espace. Ils n’ont pas la possibilité d’être aussi excentrique.
Après, oui, on peut reproché surtout au groupe européen d’être très terre à terre et d’avoir en général une communication qui n’est pas destiné au grand public. Sauf que les patrons de ces boites, eux doivent plus convaincre des gouvernement de leur filer du fric avec des comptes rendu que des investisseurs privé et une fiscalité opaque. Du coup, la com’ n’est pas du tout la même.
Pourtant il y a des truc assez cool ces dernières années :
…
Sans compter tous les autres satellites d’observation aussi bien de la Terre que de l’univers.
Le 19/03/2019 à 19h07
Le 19/03/2019 à 21h14
Il ne faut pas négliger l’aspect “marketing” de la recherche spatiale, et l’ESA ne l’a pas oublié dernièrement.
C’est la raison pour laquelle la mission de Thomas Pesquet a été fortement médiatisée et a exploité les médias sociaux (tout comme la NASA le fait avec ses missions, et les autres agences) afin de redonner un certain engouement à un secteur qui a une perception de plus en plus floue par le public. (et créer des vocations, accessoirement)
Beaucoup ont une image de dépense inutile et futile de la recherche spatiale en prônant le fait qu’on devrait se focaliser sur des sujets plus terre à terre, mais ils oublient que cette même recherche a des retombées très avantageuses pour le plancher des vaches.
ArianeGroup communique d’une façon assez similaire à SpaceX sur ses missions avec des lives mais aussi les tests à côté. Même si la mise en scène est plus solennelle que l’entreprise américaine qui a plus d’excentricité dans sa culture.