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Chip Act européen : 43 milliards d’euros pour « redevenir leader mondial des semi-conducteurs »

Sans Jon et Ponch

Chip Act européen : 43 milliards d'euros pour « redevenir leader mondial des semi-conducteurs »

Le 11 février 2022 à 15h51

L’Europe a dévoilé son plan « pour redevenir leader mondial des semi-conducteurs ». La Commission veut agir vite face à la crise et aussi préparer l’avenir. 43 milliards d’euros d’investissement sont attendus, dont 11 milliards de fonds publics. 

Après avoir été « teasé » par plusieurs responsables de la Commission européenne, le Chip Act a officiellement été présenté cette semaine : « Le paquet législatif sur les semi-conducteurs renforcera la compétitivité et la résilience de l'Europe et contribuera à la réalisation des transitions numérique et écologique ».

La pénurie est déjà là, d’autres pourraient suivre

La Commission commence par rappeler que « les récentes pénuries de semi-conducteurs à l'échelle mondiale ont entraîné des fermetures d'usines dans un large éventail de secteurs, de l'automobile aux dispositifs de soins de santé […] Cette situation a mis en évidence l'extrême dépendance, à l'échelle mondiale, de la chaîne de valeur des semi-conducteurs à l'égard d'un nombre très limité d'acteurs dans un contexte géopolitique complexe ».

Les ambitions sont déjà connues : en plus d’améliorer sa souveraineté sur le sujet, l’Union espère grimper à 20 % de part de marché. L’Europe a des atouts, elle est notamment « très bien placée en ce qui concerne les matériels et les équipements requis pour faire fonctionner de grandes usines de fabrication de puces, et compte de nombreuses entreprises qui jouent un rôle essentiel dans la chaîne d’approvisionnement ».

Passer de 10 à 20 % nécessite de faire x4

Néanmoins, sa part globale sur ce marché « ne s’élève qu’à 10 % et elle est en grande partie dépendante de fournisseurs de pays tiers », elle était largement supérieure il y a quelques dizaines d’années. En cas de perturbation de la chaine d'approvisionnement mondiale, les conséquences de cette dépendance pourraient être dramatiques pour l’Europe : « les réserves européennes de puces électroniques dans certains secteurs industriels (par exemple, l'automobile ou les dispositifs de soins de santé) pourraient s'épuiser en quelques semaines, ce qui paralyserait de nombreuses entreprises européennes ».

Il ne s’agit pas seulement de doubler la production pour passer de 10 à 20 % : la production mondiale devrait elle aussi doubler pendant ce temps et donc atteindre 20 %. Il faut donc quadrupler la cadence européenne. À contrario, « en l’absence d’investissements rapides et suffisants, la part de marché de l’Europe descendra sous les 5 % ». Les effets négatifs dont nous venons de parler seraient alors décuplés. 

Cinq objectifs, des visions à court, moyen et longs termes

Dans sa présentation de la situation, la Commission se montre assez pessimiste pour la suite des événements : « La pénurie actuelle ne devrait pas prendre fin avant 2023, voire 2024. Comme la demande continuera de s’accélérer et que les capacités de production sont lentes à se consolider, les pénuries de puces subsisteront et les pressions inflationnistes vont s’intensifier ».

C’est pour cela que son action se déroule sur trois temporalités. À court terme tout d’abord, avec une « boîte à outils » pour permettre une coordination entre les États et la Commission ; « cela permettra de discuter et de décider en temps utile de mesures de réaction proportionnées en cas de crise, si cela est jugé nécessaire ».

À moyen terme ensuite, le règlement à venir sur les semi-conducteurs « renforcera les activités de fabrication dans l'Union et soutiendra l'expansion et l'innovation dans l'ensemble de la chaîne de valeur, en veillant à la sécurité de l'approvisionnement et à la résilience accrue de l'écosystème ».

Enfin, à long terme, ce même règlement « maintiendra le rôle moteur de l'Europe en matière technologique tout en préparant les capacités technologiques requises pour favoriser le transfert de connaissances du laboratoire à l'usine et placer l'Europe en position de leader technologique sur les marchés innovants en aval ».

Europe Chip Act

La Commission dévoile cinq objectifs présentés comme stratégiques :

  • Renforcer son rôle de premier plan en matière de recherche et de technologie ; « nous sommes le leader mondial », affirmait même la présidente Ursula von der Leyen dans son discours.
  • Passer « du laboratoire à l'usine » : développer et renforcer sa propre capacité à innover dans la conception, la fabrication et la mise boîtier de puces avancées, économes en énergie et sûres, et à les transformer en produits manufacturés.
  • Mettre en place un cadre adéquat pour accroître de manière substantielle ses capacités réelles de production d’ici à 2030. Cela doit permettre, « d'apporter un soutien public aux installations ».
  • Remédier à la pénurie aiguë de compétences, attirer de nouveaux talents et soutenir l’émergence d’une main-d’œuvre qualifiée.
  • Développer une compréhension approfondie des chaînes d’approvisionnement mondiales.

43 milliards d’euros, dont 11 milliards de fonds publics

Le niveau global des investissements, « en appui au paquet législatif sur les semi-conducteurs », est estimé à plus de 43 milliards d’euros, d’ici à 2030. « Ces investissements sont susceptibles d’attirer et de mobiliser d’autres investissements privés à long terme d’un volume comparable », espère la Commission.

Mais attention, cela ne signifie pas que l’Europe va mettre 43 milliards d’euros sur la table. Cette somme correspond à un mélange de fonds publics et privés. L’Union et les États membres investiront ainsi 11 milliards d'euros d’argent public d’ici 2030. Ce montant de 43 milliards n’est d’ailleurs certainement pas choisi au hasard, il se place à peu près au même niveau que les 52 milliards de dollars annoncés par Joe Biden. Plusieurs fabricants, dont Intel, ont déjà fait part de leur intention d’ouvrir de nouvelles usines aux États-Unis.

« Afin de faciliter l’accès au financement et de soutenir le développement d’un écosystème dynamique et résilient des semi-conducteurs », cette manne financière du fonds Semi-conducteurs se divise en deux catégories :

« Premièrement, un mécanisme spécifique de financement mixte en fonds propres pour les semi-conducteurs sera mis en place au titre d’InvestEU en étroite coopération avec le Groupe Banque européenne d’investissement […] Les prêts de la BEI peuvent soutenir jusqu’à 50 % des investissements dans l’ensemble de la chaîne de valeur, depuis la RDI jusqu’aux équipements, en passant par les centres pilotes et d’essai, et depuis la conception jusqu’à la fabrication à grande échelle et aux extensions de capacité pour puces avancées.

Deuxièmement, le Conseil européen de l’innovation (CEI) d’Horizon Europe offrira […] des possibilités d’investissement spécifiques sous la forme de subventions et de fonds propres pour soutenir les PME innovantes à haut risque, […] les aidera à faire mûrir leurs innovations et à attirer les investisseurs ».

La Commission veut donc mettre les moyens de s’investir dans ce marché juteux. Elle rappelle que, « en 2020, plus de 1 000 milliards de micropuces ont été fabriquées dans le monde, soit quelque 130 puces pour chaque être humain sur terre ».

Europe Chip Act

Personne ne peut être autosuffisant, « c'est impossible »

Ursula von der Leyen rappele un point important : « Il est clair qu'aucun pays, ni même aucun continent, ne peut être entièrement autosuffisant. C'est impossible. L'Europe s'emploiera toujours à maintenir les marchés mondiaux ouverts et à les maintenir connectés ». Entre les besoins de connaissances, de licences technologiques et de matière première, il n’est pas évident de cocher toutes les cases.

Il faut donc s’attaquer « aux goulets d'étranglement qui freinent notre croissance, comme nous l'expérimentons aujourd'hui ». L’Europe va donc établir des partenariats sur les semi-conducteurs avec des partenaires qui partagent les mêmes valeurs… « par exemple les États-Unis ou le Japon ». La présidente équilibriste parle ainsi « d'interdépendances équilibrées et de fiabilité ».

2 nm, IA, RISC-V, matériaux innovants, formation…

« Les efforts de recherche se concentreront notamment sur les technologies visant à mettre au point des transistors aux dimensions inférieures à 2 nm [attendues à partir de 2024 selon la Commission, ndlr], des technologies de rupture pour l’IA, des processeurs à très faible consommation d’énergie, des matériaux innovants, ainsi qu’à obtenir l’intégration hétérogène et tridimensionnelle de différents matériaux et des solutions de conception émergentes, par exemple sur la base de l’architecture informatique à source ouverte RISC-V ».

La Commission veut aussi garantir « le déploiement, dans toute l’Europe, d’outils avancés de conception de semi-conducteurs, de lignes pilotes pour la production de puces électroniques de nouvelle génération et pour des installations d’essai relatives à des applications innovantes de la technologie de pointe dans le domaine des semi-conducteurs ».

L’aspect humain n’est pas laissé de côté : le projet « Semi-conducteurs pour l’Europe » soutiendra les initiatives en matière d’éducation, de formation, de qualification et de reconversion professionnelle. Il est aussi prévu d’ouvrir « un réseau de centres de compétences », avec l’ambition de les transformer en pôles d’attraction pour l’innovation et les nouveaux talents. Des promesses déjà entendues pour les plans quantiques et cyber en France, sans grand changement à la clé pour le moment.

Et maintenant ?

Pour résumer, la Commission explique avoir adopté « une communication, deux propositions de règlement et une recommandation » sur la question des semi-conducteurs. La balle est maintenant dans le camp du Parlement européen et des États membres, qui doivent examiner les propositions de règlement dans le cadre de la procédure législative ordinaire. La Commission  les encourage à le faire « dès que possible ». Ensuite, une fois que le règlement sera adopté, il sera directement applicable dans l'ensemble de l’Union. Les États n’auront pas besoin de le transposer.

En attendant, les États sont justement invités à suivre la recommandation qui prend la forme d’une « boîte à outils pour surveiller et atténuer les perturbations de l'écosystème des puces électroniques. Il s'agit notamment de mesures immédiates qui pourraient être prises si elles sont appropriées pour contribuer à surmonter la pénurie actuelle avant l'entrée en vigueur du règlement ».

Commentaires (24)

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Renforcer son rôle de premier plan en matière de recherche et de technologie ; « nous sommes le leader mondial », affirmait même la présidente Ursula von der Leyen


C’est vrai qu’elle était osée celle là !

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Le manque de talents. Ce n’est pas la dernière réforme du lycée en France qui va aider à augmenter nos effectifs dans les filières scientifiques. Il n’y a plus de math à partir de la 1ière.
Et que dire des coûts des écoles d’ingénieurs ?



S’ils veulent augmenter les effectifs dans les filières scientifiques il y a un gros travail de communication à faire au niveau des lycées.
L’Europe pourrait mettre en place des primes pour les étudiants pour les motiver à l’excellence. Ce serait un vrai signal envoyé à nos jeunes.
En France, le signal que le gouvernement leur envoie c’est un chèque culture.

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11 millions de fond public sur 43 milliards, soit 0.026%. Waw :incline:

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je viens de signaler l’erreur, plus loin 11 milliards sont évoqués

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PushTheRedButton a dit:


C’est vrai qu’elle était osée celle là !


C’est pourtant vrai. Sans la recherche et les machines européennes, les US n’auraient pas leurs belles usines en Asie ^_^. l’UE ne fait pas tout, bien évidemment, mais c’est une part importante de l’équation, et c’est un atout qu’il serait temps d’activer.



D’ailleurs, pour compléter, lorsque l’on annonce un plan où l’on cherche le 2nm, il ne faut pas imaginer que l’on espère produire uniquement du 2nm. Plus de 90% (voir 99%) du marché des semi-conducteurs c’est du 24, 32, ou 100+ nm, c’est ce qu’on retrouve dans les voitures, les lave-lige, les microcontrôleurs industriels, bcp de smartphones, l’internet des objets, les rPI etc. Les finesses de gravures type 2 ou 7~10nm, ça concerne les CPU et GPU (et encore, juste des parties) de PC et datacenters, et à l’échelle mondiale c’est une goûte d’eau, et elle n’est même pas spécialement rentable. Un grand fondeur dont je tairai le nom envisage même de reconvertir des lignes 7nm en lignes moins “nobles” car très sollicités et plus rentables.
Ce que veut l’UE, c’est augmenter nos capacités de production sur ce premier segment, et pas sur les 7 ou 2nm. Cela nous permettrait de moins subir les pénuries. Et il y a effectivement un coup à jouer.

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Quelle bande de clowns…
Désindustrialisation/délocalisation massive à l’ère Tchuruk années 90-2000,
et maintenant à peine le montant de deux fabs sur les nodes <10nm,
pour repasser leaders mondiaux?



Ils se rendent compte du problème, du point de vue stratégie des petit pas c’est tout bon.

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C’est certain, de grosses erreurs furent commises. Les décideurs ne l’admettront jamais, on sait déjà que l’on peut en faire notre deuil (de leurs excuses). Parcontre aujourd’hui on a le choix : rebondir, ou se laisser aplatir. Rebondir implique le risque de faire d’autres erreurs, mais qui ne tente rien n’a rien :D

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Entièrement d’accord.



Il fait arrêter de constamment avoir les yeux rivés sur le rétroviseur et plutôt regarder devant soit.

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si tu ne regarde pas derrière si tu es sur la bonne route, tu as beau regarder devant toi, tu n’ira nul part :)



l’excuse à la mode qui justifie tout.

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C’est bien de regarder de temps en temps dans le rétro pour savoir d’où on vient. Le mot important de mon message était : “constamment”.

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Une excuse pour quoi ?



Pour préférer passer son temps à avancer des solutions plutôt que râler et chercher des responsables de quelques situations pénibles ?

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La désindustrialisation est un des résultats logiques du Traité de Maastricht et de sa libre circulation des biens et des capitaux. Avant 1992, il fallait l’autorisation du gouvernement pour délocaliser, et inutile de dire que les bijoux de famille ne quittaient pas le pays. Après 1992, ça a été openbar : petit à petit, tout est parti vers l’Asie, avec des conditions sociales et environnementales effroyables que l’on connaît !
L’UE EST donc LA responsable de ce désastre, et ce n’est pas parce qu’elle aligne ici 11 petits milliards de NOS impôts (car c’est une machine à consommer qui vit de notre argent : elle ne produit rien !) que la situation va changer. Je suis d’ailleurs très curieux de savoir qui financera les 32 milliards sans passer par des fonds de pension US…
Un peu comme Breton et son pot commun qui veut 200 milliards en s’imaginant qu’ils va trouver 20 géants européens prêts à investir 10 milliards chacun. Ces gens n’ont pas les pieds sur terre. On est juste dans de la communication pré-électorale pour draguer le niais de service, gardé dans son ignorance crasse, puisque l’UPR est toujours interdite de grands médias pour faire part de ses analyses et élevé le niveau d’une campagne présidentielle au ras des pâquerettes !
Quand on voit l’avance de la Chine sur les véhicules électriques et plus globalement l’Asie sur les batteries, on va payer encore très cher le dogme eurofasciste dans les prochaines années. Et si la planche à billets est certes une solution de facilité - déjà en cours d’utilisation sans que les peuples européens n’en mesurent toute la nocivité - ça ne peut pourra pas durer éternellement. L’inflation et la remontée des taux devraient quand même alerter que la fête est finie. Surtout en France où ils ont arrosé pour maintenir artificiellement l’économie, ce qui annonce le crash à venir une fois que les aides seront supprimées !
Enfin - et on l’a bien vu avec gallileo - l’UE a gaspillé un pognon de dingue, et pris des années de retard pour un résultat qui ne sert à rien, la défense européenne étant de toute façon assujettie à l’OTAN, donc aux USA, via l’article 42 du TUE. Et là, depuis la fiole de destruction massive irakienne, on sait que l’OTAN n’est plus qu’une vulgaire machine de guerre au service des seuls USA - donc il faut s’en défaire - et le plus vite rapidement possible.
Je rappelle en outre que les projets industriels de type Airbus ou Arianespace n’ont rien à voir avec l’UE : il n’y a jamais besoin de l’UE pour faire des consortium industriels qui marchent, et c’est même tout le contraire : la machine à normes n’a cessé de se tirer des balles dans le pied, en s’interdisant de créer des géants industriels pour faire face aux multinationales US, leur laissant le monopole effarant que l’on observe aujourd’hui, notamment en informatique.
La conclusion est toujours la même : il ne faut pas compter sur une UE qui s’interdit tout protectionnisme par dogmatisme débile pour redresser la situation. L’UE est un désastre, une batterie de 27 ânes tirant chacun de leur côté contre les autres, impossible à réformer puisque comme l’a très bien expliqué Asselineau, il faut l’unanimité des 27 états membres + 27 parlements, mathématiquement impossible à obtenir.
Donc à part le Frexit, et un consortium industriel sérieux, très loin des technocrates débiles de Bruxelles, et de sa présidente qui rêve debout, on n’en sortira pas… L’UE nous a planté dans tous les domaines économiques, et comme les délocalisations ne leur suffisaient toujours pas, ils ont encore encouragé les travailleurs détachés, que le bâtiment et les routiers connaissent très bien, nous piquant ce qui reste de nos emplois…
Il faut en sortir avant d’être entraîné dans le naufrage !

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Euh non la cause c’est la recherche du bas coût et de ne pas vouloir d’industrie polluante ici. Ce n’est pas l’Europe la responsable quand il est moins coûteux d’envoyer du bois en Asie pour en faire des lattes importées par exemple

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StephaneGames a dit:


Le manque de talents.


Il n’y a que le manque de talents. La France produit des “cerveaux” très appréciés à l’étranger contrairement à ce que l’on pourrait penser. Le problème majeur c’est que la France a perdu de l’attrait pour ses jeunes diplômés (surtout au-delà de BAC+5) (conditions de travail, reconnaissance du niveau d’étude, recrutement archaïque…). Forcément, en face les USA, le Canada font souvent rêver mais également les pays nordiques.
De manière générale, si l’UE veut conserver ses cerveaux, qu’elle commence à écouter ses jeunes diplômés… Mais bon quand on voit la part des étudiants et de l’enseignement supérieure dans la campagne présidentielle (Je ne parlerai pas des hallucinations de Vidal), et ceux malgré les ravages du confinements, on se dit que le chemin est encore très très long.



Sinon pour le reste c’est une bonne chose que l’UE se réveille enfin et avance ! Il y a un sacré travail à faire.

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BlackLightning a dit:


Il n’y a que le manque de talents. La France produit des “cerveaux” très appréciés à l’étranger contrairement à ce que l’on pourrait penser.


De moins en moins, en fait.
Et comme tu me mentionnés, les 2 dernières années de confinement ont clairement fait chuter le niveau des étudiants qui sortitont cette année. Et ce dans tous les domaines : mon coiffeur me disait encore ce matin que les étudiants coiffeurs des 2 dernières années sont lamentables

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Si c’était pas pathétique ce serait drôle.
“L’Europe re-devenir (double SIC) leader mondial des semi-conducteurs.”
La récente refonte de l’appli et du site de la SNCF est assez représentative du niveau Européen en général et Français en particulier :mdr:

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C’est moche de tirer sur l’ambulance.

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Ouais… le problème c’est que les ambulances ça manque pas dans notre beau pays.
On pourrait aussi parler du DMP…
Faudrait pas oublier qu’il s’agit d’argent public, de nos impôts.
J’ai peut-être tort de lire le Canard Enchaîné mais des dossiers comme ça, ils en dénoncent à la pelle et à chaque fois on se demande comment on a pu en arriver là.



Pour en revenir à la SNCF, leur site internet est pointé du doigt par les utilisateurs depuis … des années. Ils peuvent pas dire qu’ils étaient pas attendu au tournant et qu’ils avaient intérêt à bétonner le truc. Caramba ! Encore raté…

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hansi a dit:


La désindustrialisation est un des résultats logiques du Traité de Maastricht et de sa libre circulation des biens et des capitaux. Avant 1992, il fallait l’autorisation du gouvernement pour délocaliser, et inutile de dire que les bijoux de famille ne quittaient pas le pays. Après 1992, ça a été openbar : petit à petit, tout est parti vers l’Asie, avec des conditions sociales et environnementales effroyables que l’on connaît ! L’UE EST donc LA responsable de ce désastre, et ce n’est pas parce qu’elle aligne ici 11 petits milliards de NOS impôts (car c’est une machine à consommer qui vit de notre argent : elle ne produit rien !) que la situation va changer. Je suis d’ailleurs très curieux de savoir qui financera les 32 milliards sans passer par des fonds de pension US… Un peu comme Breton et son pot commun qui veut 200 milliards en s’imaginant qu’ils va trouver 20 géants européens prêts à investir 10 milliards chacun. Ces gens n’ont pas les pieds sur terre. On est juste dans de la communication pré-électorale pour draguer le niais de service, gardé dans son ignorance crasse, puisque l’UPR est toujours interdite de grands médias pour faire part de ses analyses et élevé le niveau d’une campagne présidentielle au ras des pâquerettes ! Quand on voit l’avance de la Chine sur les véhicules électriques et plus globalement l’Asie sur les batteries, on va payer encore très cher le dogme eurofasciste dans les prochaines années. Et si la planche à billets est certes une solution de facilité - déjà en cours d’utilisation sans que les peuples européens n’en mesurent toute la nocivité - ça ne peut pourra pas durer éternellement. L’inflation et la remontée des taux devraient quand même alerter que la fête est finie. Surtout en France où ils ont arrosé pour maintenir artificiellement l’économie, ce qui annonce le crash à venir une fois que les aides seront supprimées ! Enfin - et on l’a bien vu avec gallileo - l’UE a gaspillé un pognon de dingue, et pris des années de retard pour un résultat qui ne sert à rien, la défense européenne étant de toute façon assujettie à l’OTAN, donc aux USA, via l’article 42 du TUE. Et là, depuis la fiole de destruction massive irakienne, on sait que l’OTAN n’est plus qu’une vulgaire machine de guerre au service des seuls USA - donc il faut s’en défaire - et le plus vite rapidement possible. Je rappelle en outre que les projets industriels de type Airbus ou Arianespace n’ont rien à voir avec l’UE : il n’y a jamais besoin de l’UE pour faire des consortium industriels qui marchent, et c’est même tout le contraire : la machine à normes n’a cessé de se tirer des balles dans le pied, en s’interdisant de créer des géants industriels pour faire face aux multinationales US, leur laissant le monopole effarant que l’on observe aujourd’hui, notamment en informatique. La conclusion est toujours la même : il ne faut pas compter sur une UE qui s’interdit tout protectionnisme par dogmatisme débile pour redresser la situation. L’UE est un désastre, une batterie de 27 ânes tirant chacun de leur côté contre les autres, impossible à réformer puisque comme l’a très bien expliqué Asselineau, il faut l’unanimité des 27 états membres + 27 parlements, mathématiquement impossible à obtenir. Donc à part le Frexit, et un consortium industriel sérieux, très loin des technocrates débiles de Bruxelles, et de sa présidente qui rêve debout, on n’en sortira pas… L’UE nous a planté dans tous les domaines économiques, et comme les délocalisations ne leur suffisaient toujours pas, ils ont encore encouragé les travailleurs détachés, que le bâtiment et les routiers connaissent très bien, nous piquant ce qui reste de nos emplois… Il faut en sortir avant d’être entraîné dans le naufrage !


L’Europe n’est pas pas une entité à part: L’Europe, c’est nous. Arrêtons de nous voiler la face: L’Europe ne fait que ce que les gouvernements des pays membres veulent (et aussi ceux que nous avons élus).



Galileo permet à l’Europe d’être indépendante sur la géolocalisation (et donc la navigation) sans être à la solde de qui que ce soit (Américain, Russe, Chinois,…). Et la plupart d’entre nous l’utilise sans le savoir (regarde sur quels constellations se basent la puce de positionnement de ton smartphone [GPS désigne le système américain] ).



Ce n’est pas l’UE qui a empêché la fondation des géants (GAFAM en tête), mais notre manière de penser et le manque de capital risque.

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43 milliards seulement pour redevenir leader ? Quand on voit tout ce qu’on a perdu et où on en est aujourd’hui ?
C’est pas un Chip Act, c’est plutôt un Cheap Act….

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SebGF a dit:


Il fait arrêter de constamment avoir les yeux rivés sur le rétroviseur et plutôt regarder devant soi.


En Harley Davidson !
On n’ a besoin de personnes, pas du port obligatoire du casque ou d’un duo de choc. (bien vu ce sous-titre !)

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Je comprends bien ces investissements massifs pour corriger le tir sur le moyen terme, mais la stratégie à long terme, je ne la vois pas.



Quand Ursula VDL dit: « Il est clair qu’aucun pays, ni même aucun continent, ne peut être entièrement autosuffisant. C’est impossible. L’Europe s’emploiera toujours à maintenir les marchés mondiaux ouverts et à les maintenir connectés », elle combat l’idée de protéger l’industrie européenne par des leviers politiques (taxes…). Hors qu’est-ce qui risque de se passer sur le long terme ? La hausse de la production résorbe les pénuries (c’est bien ce qu’on lui demande), donc refait chuter les prix, donc remet les industries EU en grosse tension sur la compétitivité, donc rebolote sur les fermetures et compagnie, et on revient au point de départ.



C’est quoi la stratégie pour lutter contre ça ?

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jotak a dit:


La hausse de la production résorbe les pénuries (c’est bien ce qu’on lui demande), donc refait chuter les prix, donc remet les industries EU en grosse tension sur la compétitivité, donc rebolote sur les fermetures et compagnie, et on revient au point de départ.



C’est quoi la stratégie pour lutter contre ça ?


Patienter pour que la part du transport contredise les prévisions de rendement des usines délocalisées (stratégie d’Intel). Ce qui n’est pas loin d’arriver, d’ailleurs, mais ne règle pas la tension initiale sur les ressources premières. AMHA.

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(reply:1930157:Idiogène)


Mais le coût du transport c’est bcp lié au covid, rien ne dit que ça persistera au long terme, si ça se trouve ce sera déjà retombé avant même que les investissements aient commencé à être consommés

Chip Act européen : 43 milliards d’euros pour « redevenir leader mondial des semi-conducteurs »

  • La pénurie est déjà là, d’autres pourraient suivre

  • Passer de 10 à 20 % nécessite de faire x4

  • Cinq objectifs, des visions à court, moyen et longs termes

  • 43 milliards d’euros, dont 11 milliards de fonds publics

  • Personne ne peut être autosuffisant, « c'est impossible »

  • 2 nm, IA, RISC-V, matériaux innovants, formation…

  • Et maintenant ?

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