Marseille suspend son projet de vidéoprotection dite « intelligente »
Le 08 février 2021 à 08h57
2 min
Droit
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La mairie de Marseille a décidé de suspendre le projet de vidéoprotection dite « intelligente » engagé en 2015, rapporte France 3. Elle a demandé un audit du système de caméras de surveillance reliées au centre de visionnage de la police municipale.
En 2018, l'ancienne majorité municipale avait signé un contrat avec la société SNEF pour l'acquisition d'un système de vidéoprotection intelligente (VPI), capable de détecter des mouvements de foule, des comportements suspects, un objet, une bagarre... de retrouver une personne signalée par reconnaissance faciale, ou encore de détecter un bruit anormal, comme des coups de feu par exemple.
Tel qu'envisagé, le nouveau système aurait permis de stocker les images prises par les caméras pendant 10 jours. La VPI aurait ainsi permis de faire des recherches rapides à l'aide de filtres, dans les images stockées, dans le cadre d'enquêtes policières ou judiciaires. Dans le cas d'une voiture rouge suspecte, le temps de recherches serait ramené à dix minutes, au lieu de huit heures, selon un spécialiste de la société SNEF.
Mais la nouvelle équipe a suspendu le dispositif, s'interrogeant sur la pertinence et l'efficacité d'un système qui coûte sept millions d'euros par an en fonctionnement.
Le 08 février 2021 à 08h57
Commentaires (17)
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Abonnez-vousLe 08/02/2021 à 10h22
Les joies de la vidéo protection, c’est bien de faire un pas de côté pour analyser la pertinence d’un tel investissement (du financement en moins pour former ou embaucher des fonctionnaires de police)
Et comme disait quelqu’un de très marrant “j’ai jamais vu une caméra descendre de son poteau et passer les menottes à un criminel”
Le 08/02/2021 à 11h53
Par le passé, je pensais aussi que la surveillance ne permettait pas (ou peu) les délis en cours. Peut-être un peu dogmatiquement par biais de confirmation (la surveillance non-contrôlée et sans sanction en cas d’abus, ça me fait flipper). Mais ça augmente les risques pour le délinquant de se faire retrouver par la suite, donc ça peut jouer un rôle disuasif (sûrement pas parfait car les délinquants peuvent améliorer leurs techniques pour ne pas être reconnus/retrouvés, ou œuvrer dans des lieux moins surveillés).
Bref, l’argument est à nuancer.
Le 08/02/2021 à 12h01
Pas d’accord, le dictionnaire est très clair sur la définition (source: Larousse):
protéger
[…] Mettre quelqu’un, quelque chose à l’abri d’un dommage, d’un danger […]
surveiller
[…] Observer un lieu, regarder avec attention ce qui s’y passe : Surveiller la mer […]
Les caméras sont des caméras de vidéo-surveillance. Pourquoi ne pas les appeler des caméras de “vidéo-bienveillance” ou “vidéo-bonheur” tant qu’on y est?
Le 08/02/2021 à 12h09
J’ai déjà vu vidéo-tranquillité à Cergy. On n’est pas loin de tes propositions !
Le 08/02/2021 à 13h58
Merde… moi qui pensais déposer un brevet
Le 08/02/2021 à 20h35
Je ne parlais pas du terme « vidéo-protection » qui est pour moi de la nov’langue (comme le « Patriot Act »: qui serait contre la protection ou le patriotisme). Je parlais de l’effet qui en résulte.
Le 08/02/2021 à 11h55
Ce qui me dérange dans tout ça, c’est même pas le fait de mettre des caméras, mais d’appeler ça de la vidéo-protection au lieu de vidéo-surveillance.
Chaque mot à un sens et comme tu le dis, une caméra n’a jamais protéger qui ou quoi que ce soit.
Je dirais que c’est même pire car vouloir tromper les gens rend la chose suspicieuse. Et la où une vidéo-surveillance affiche clairement la couleur, la vidéo-protection montre qu’il y a magouille.
Le 08/02/2021 à 10h59
Nextinpact, vous vous êtes trompé de mot à mettre en guillemets, c’est “vidéoprotection” qu’il fallait entourer de guillemets :)
Le 08/02/2021 à 19h34
Rha, j’allais la faire mais je regarde le brief trop tard et me suis fait BBQed
Le 08/02/2021 à 14h09
Si tu tapes vidéo bienveillance dans un moteur de recherche, tu trouveras des entreprises qui l’utilisent pour leur communication
Le 08/02/2021 à 15h27
Certes mais pour cela il faut pouvoir identifier la personne et souvent ces caméras sont de mauvaises qualité.
Ensuite petite estimation, une caméra filme à quoi, maxi 70m aller on va être fou on va dire qu’elle est super performante et peu identifier une personne à 100m.
Donc soit on met une caméra tous les 100m (et on couvre les angles morts) soit on les met à des points stratégique. Idem ta camera elle est orientée, orientable, 360° ? pour quel champ de vision ?
Au final même en passant sous une caméra si jamais elle filme dans un sens précis elle ne te verra peut être pas du tout.
Donc bon, la dissuasion est limitée, sans compter l’infra qu’il faut derrière, l’entretien, … Et sans même parler du risque de voir ces images détournées de leur but. Si tu offre au politique la caméra, l’étape d’après c’est la reconnaissance faciale. Tout ça pour quelle utilité ? De mémoire la proportion d’affaires ou la vidéo surveillance a aidée est infime :/
Ne vaut il pas mieux aller au contact des populations en donnant aux agents une formation et des moyen qui leurs permettent de réaliser leur mission ?
Tout à fait ! Faut appeler un chat un chat :)
Le 08/02/2021 à 15h31
C’est parce qu’il manque la petite sulfateuse sur la caméra de video protection. Ou alors, ce sont des ondes invisibles à l’œil nu qui protège l’honnête citoyen de l’affreux jojo (pas celui du manga, hein ! )
Le 08/02/2021 à 15h56
Sur le reportage qui est passé il n’y a par longtemps sur fr5 il me semble que les enquêtes où les caméras ont été pertinantes ne représenteraient à peine 1%. Mais bon comme l’état est incapable d’en déterminer le nombre et en l’absence d’études d’impacts difficile à dire. Mais comme dirait l’autre quand c’est flou c’est qu’il y a un loup
Le 08/02/2021 à 20h44
Si j’ai bien tout compris (dragonnez-moi si je me flambe ), l’intérêt du système VPI ce n’est pas les caméras, qui n’ont rien de spécial, mais l’aide à l’analyse des données ainsi récoltées, certainement à base de Deep Learning and co.
Certes, avec cette aide ça doit être ultra-rapide (10 minutes au lieu de huit heures pour une voiture rouge ! C’est-y pas beau ça ?)… Hum…
Suggestion : peut-être un tout p’tit chouilla de quart de poil trop rapide ?
Non parce qu’un autre truc peut arriver à la vitesse de la pensée (“Hein ? quoi ? quelle pensée ? Tu veux ma mort ou quoi ?” ), tel un cadeau Bonux empoisonné ET supersonique : l’erreur judiciaire, qui comme chacun sait ne mange pas de pain, mais peut faire de très, très gros dégâts, trop souvent irréparables…
Le 08/02/2021 à 20h44
Le problème de l’argument de la faiblesse technique, c’est que la qualité des capteurs s’améliore sans cesse. Peut-être qu’il y a 15 c’était de la qualité DVD (en journée), ça ne m’étonnerait pas qu’aujourd’hui des très hautes résolutions soient accessibles. (même si ça ne règle pas les problèmes “techniques” que tu évoques)
Et l’appétence de certains élus pour les caméras est sans limite. :-(
Mon argument principal est l’argument moral (je n’ai pas confiance que les agents “assermentés” soient plus moraux que n’importe qui).
Le 08/02/2021 à 20h49
Je vais me faire l’avocat du diable: la technique doit être utilisée comme source d’information, pas pour la prise de la décision. Si il y a une “alarme” (voiture rouge repérée, visage reconnu), alors un être humaine doit réanalyser l’info (l’image) avant qu’une action soit prise. Bon, pas comme quand des policiers ont cru arrêter Xavier de Ligones en Écosse…
Le 08/02/2021 à 21h03
Oui mais pour cela, il faut que les personnes chargées de ré-analyser / contrôler les données de l’IA soient capables de produire une pensée cohérente et intelligente… Peux-tu me garantir cela ?