ArianeGroup veut supprimer 600 postes et transférer la production du moteur Vinci en Allemagne
Le 24 septembre 2021 à 08h07
1 min
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Dévoilé par Challenges, le programme a été confirmé à l’AFP par la directrice des ressources humaines de la société : « Nous avons effectivement annoncé un plan d’adaptation des effectifs d’un maximum de 600 personnes qui concerne la France et l’Allemagne ».
« Tous les postes de travail sont concernés, sauf les personnels en atelier », précise une source syndicale à nos confrères. ArianeGroup pour autant « ne parle pas de plan social » et affirme étudier des solutions de redéploiement de salariés vers Safran et Airbus.
« Les perspectives de lancement d’Ariane 6 portent sur un besoin de sept tirs par an, 30 % de moins que lors du lancement du projet 2014, forçant l’entreprise à réduire ses coûts », explique l’AFP.
Autre annonce, toujours selon nos confrères : « L’accord franco-allemand comprend également le transfert de la production de Vinci, le moteur réallumable de l’étage supérieur du lanceur, de Vernon (Eure) vers le site d’ArianeGroup à Ottobrunn, en Allemagne ».
Le 24 septembre 2021 à 08h07
Commentaires (18)
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Abonnez-vousLe 24/09/2021 à 09h30
La france, le paillasson du monde !!! :)
Merci les 3lite5.
Le 24/09/2021 à 09h53
Décision pour le moins surprenante, quoique… Avec une belle hypocrisie à la clé.
Le 24/09/2021 à 11h03
Face à Space-X, c’est évoluer ou disparaître… Stéphane Israël le disait en 2016: la force d’Arianespace, c’est le “domaine exploré”, qu’il était difficile de faire trois choses à la fois: innover à chaque lancement, lancer à haute fréquence et ne pas échouer et que chez Arianespace, la philosophie était de s’assurer que chaque lancement soit le plus similaire au précédent.
Devinette, combien y a t’il eu de lancements de fusées Ariane cette année? Et combien de Falcon 9 ?
Le 24/09/2021 à 11h34
Il me semble aussi que Ariane 6 n’est pas en mode “récupération”, mais toujours “on reconstruit tout après chaque lancement”
Assez bizarre comme choix quand on voit finalement les avantages qu’en tire SpaceX, et que d’autres s’y mettent aussi.
Le 24/09/2021 à 14h22
Ariane 6 est un projet qui a dix ans. L’architecture finale a été choisie en 2014, soit au moment où SpaceX commençait seulement à réussir de récupérer un lanceur.
C’est le projet Ariane Next qui vise à concevoir des lanceurs réutilisables avec Callisto et Themis.
Le 24/09/2021 à 14h27
Ah oui ok, j’avais oublié la latence terrible dans ce genre de projet ^^,
Mais j’avoue que la méthode SpaceX a l’air de mieux payer, quitte à cramer 50 lanceurs pour les tests.
Chez Ariane j’ai l’impression qu’on construit plus de manière théorique pour fabriquer directement le bon équipement sans qu’il y ait de tirs de tests foireux, mais cette méthode a tendance à prendre beaucoup plus de temps.
Le 24/09/2021 à 14h36
Oui, clairement, le cycle itératif “die and retry” de SpaceX a été payant.
C’est pas pour rien que quasi tous les acteurs du New Space ont repris ce mode de développement, ArianeGroupe inclus ! Le démonstrateur technique FROG a été construit par cycle itératif : un saut, analyse des données, rebelote.
Le principal problème pour ArianeGroupe de mon point de vue, c’est que c’est une grosse machine multi-pays avec une gouvernance qui est certainement très lourdingue. De l’entreprise à papa qui n’est clairement plus compétitive par rapport au management des entreprises récentes.
Perso je le vois dans les entreprises pour qui je travaille comme prestataire, le moindre sujet donne l’impression de devoir soulever des montagnes. Le vieux management monolithique à la française est inefficace à en crever. L’autre problème aussi est qu’en France, on aime pas l’échec et on fait que de l’appuyer. Un lanceur qui pète et c’est la fin de l’entreprise. C’est pas avec cette mentalité qu’on avance.
Le 24/09/2021 à 12h57
Je me souviens encore de Stéphane Israel, en 2010, qui se moquait de SpaceX sur un plateau de TV en disait que ce n’était pas sérieux…. comment peut-il encore en poste ?
Le 24/09/2021 à 13h03
On monte jusqu’à son premier niveau d’incompétence… mais on en redescend rarement.
Le 24/09/2021 à 12h16
La conséquence directe du mépris pour SpaceX et le refus de voir à temps que la réutilisation est l’avenir.
Quand ils s’en sont rendu compte, c’était trop tard.
Le 24/09/2021 à 14h33
Il y a un bon reportage sur france 5 qui raconte l’épopée arianespace.
Avec un chapitresur la crainte européenne de l’échec qui en dit long sur la différence avec SpaceX : Ariane, une épopée spatiale
Le 24/09/2021 à 18h17
Et du coup ils comptent renommer le moteur vinci en oinci ?
Ça m’a l’air d’être un coup dur pour l’usine historique de Vernon ? Quelqu’un sait ce qu’il en est ?
Le 24/09/2021 à 19h37
Je me demande si les dirigeants n’ont pas su dès le départ que le réutilisable avait des chances de marcher et si ça arrivait ça allait tout casser.
Sans avoir aucune information éclairée, je n’ai pas de peine à imaginer que cette élite dirigeante ait juste refusé d’avouer son échec, et que celui qui commencerait à émettre publiquement des doutes serait soit écarté soit mis au ban des réseaux pro de grands diplômés. C’est plus facile d’attendre d’échouer avec tout le monde que d’être celui qui critique de l’intérieur quand il en est encore temps. (c’est pure spéculation)
Le 25/09/2021 à 08h30
Compte tenu du nombre d’acteurs disposant à ce jour d’un lanceur réutilisable (soit SpaceX, Rocket Lab, et Blue Origin), versus tous les essais qui ont été réalisés durant le XXème et XXIème siècle, y’a pas beaucoup de monde qui y croyait je pense (l’ESA avait procédé à des tests de récupération des boosters d’Ariane 5 avant même la Falcon 9 de SpaceX). Depuis, tous les acteurs se sont mis à investir dedans.
Je pense que beaucoup ont attendu de voir si SpaceX allait se casser la gueule ou pas avec son projet de lanceur réutilisable.
Le 25/09/2021 à 22h05
N’oublions pas les nombreuses précédentes tentatives pour la réutilisation qui ont été des échecs : Wikipedia
Certains ont la critique facile, assis confortablement dans leur canapé, arrivant une fois la bataille finie et sans avoir dû mettre leur cou*lles sur le billot en croisant les doigts…
Le 26/09/2021 à 14h08
C’est une chose d’avoir eu des doutes quand le concept n’avait pas été démontré, s’en est une autre de continuer à nier quand SpaceX faisait déjà plus de lancement par an qu’Ariane, et avait pris presque tout le marché aux Russes en réutilisant le plus possible (ce qui indiquait que c’était intéressant pour eux).
En lisant l’article de Wikipédia on se rend chez compte que ça se résume à la navette américaine et une tentative de copie par les russes, avec un concept complètement différent de SpaceX.
C’est sûr que c’est facile de critiquer Arianne de son canapé, mais c’était aussi facile de mépriser et se moquer du nouveau venu SpaceX au lieu de se demander s’il apportaient quelquechose d’intéressant
En tant qu’ingénieur, personellement, sans être dans le domaine spatial, j’ai toujours trouvé leur technologie très prometteuse, sans aucune comparaison possible avec la navette américaine. Ça m’avait choqué à l’époque que des dirigeants d’Ariane balaient ça de la main en faisant référence à la navette alors que ça n’a rien à voir.
Il est clair que SpaceX se basait sur les nouvelles possibilités de l’informatique moderne pour être en mesure d’opérer leur fusée légère de manière complètement autonome et permettre un atterrissage vertical précis, ce qui avait le potentiel de changer la donne.
Arianne aurait dû commencer à se bouger sérieusement pour développer des prototypes dès les premiers essais réussi de SpaceX.
Le 25/09/2021 à 09h40
En fait, c’est un juste retour aux sources. L’activité moteurs de fusées à Vernon vient du Laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques qui a été créé en 1946 grâce à 150 spécialistes allemands du missile balistique V2.
Le 27/09/2021 à 15h10
La révolution SpaceX, contrairement à ce que l’on pense, ce n’est pas la réutilisation, mais le moteur re-allumable (aussi bien pour le premier étage que le second), ce que va enfin faire Ariane 6.
Les moteurs Raptor de SpaceX sont tout simplement technologiquement incroyables, qui combinent le meilleur des deux mondes entre puissance et ré-injection des gaz déja brulés.
La réutilisation du premier étage a aussi ses inconvénients: il faut embarquer le carburant nécessaire au retour, donc de la charge inutile en plus, donc moins de charge utile disponible. Impossible de lancer un télescope spatial comme James Webb avec une Falcon.
A noter que la majorité des lancements opérés de cette façon cette année par SpaceX le sont pour leur propre constellation de satellites Starlink, donc en orbite basse. la Falcon est taillée pour ça.
Par contre, le Starship ça sera bien autre chose: les concurrents vont avoir de gros soucis à se faire vu la vitesse à laquelle SpaceX avance.
Quand à Ariane 6, elle est assez polyvalente pour trouver des marchés et sera bien moins chère. Mais clairement, après le départ du moteur Vinci, les ingénieurs français n’auront aucun mal à trouver du travaille aux USA par exemple, puisque la France a décider de les sacrifier.