« Meta permettra aux utilisateurs européens, à partir de mercredi, de choisir une version de ses services qui ne les ciblera qu'avec des publicités basées sur des catégories larges, telles que leur tranche d'âge et leur localisation générale, sans utiliser, comme c'est le cas actuellement, des données telles que les vidéos qu'ils regardent ou le contenu sur lequel ils cliquent à l'intérieur des applications de Meta », rapporte le Wall Street Journal :
« Les utilisateurs qui souhaitent se désengager devront remplir un formulaire en ligne pour s'opposer à l'utilisation par Meta de leur activité dans l'application à des fins publicitaires, et l'entreprise évaluera ensuite l'objection de l'utilisateur avant de valider et mettre en œuvre leur modification. »
Le Wall Street Journal relève à ce titre que cette option, proposée en réponse aux plaintes de noyb instruites par la Commission irlandaise de protection des données, « pourrait limiter l'effet du changement sur l'activité publicitaire de Meta et ne pas satisfaire certains régulateurs et défenseurs de la vie privée ». Avec l’option décochée, le ciblage sera certes moins précis qu’avant, mais toujours existant avec l’age et la localisation par exemple.
Meta, qui disposait d'un délai de trois mois pour se conformer au RGPD suite à la décision du régulateur irlandais, publiée en janvier, n'en a pas moins décidé de faire appel de sa condamnation et des amendes qui lui ont été infligées, et maintient qu'elles ne l'empêchent pas de proposer des publicités ciblées, rapporte le Wall Street Journal :
« L'approche de Meta, qui consiste à utiliser une option de refus plutôt qu'à rechercher activement un consentement explicite, pourrait donner lieu à de nouvelles plaintes, dont la résolution pourrait prendre des années. »
Près du quart des 114 milliards de dollars de recettes publicitaires générées par Meta émaneraient de l'Union Européenne. Un mémo daté d'octobre dernier et consulté par le Wall Street Journal estime que « le nombre élevé de désistements rend difficile la diffusion d'annonces personnalisées pertinentes et crée des vents contraires en termes de revenus », l'entreprise devant passer « d'un monde où nous pouvons utiliser toutes les données à des fins publicitaires à un monde où les consommateurs devront donner leur consentement explicite pour l'utilisation de données par des tiers et même, dans certaines juridictions, [par le site qui affiche les publicités] ».
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