Online Safety Bill : WhatsApp et Signal continuent de tirer l’alarme
Le 05 juillet 2023 à 05h33
2 min
Internet
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Alors que le projet de loi britannique « Online Safety Bill » se rapproche de son dernier débat et du dernier vote (à la fin de cette semaine), les dirigeants de trois applications de messagerie d’envergure s’inquiètent ouvertement de ses effets sur la surveillance des internautes.
Auprès de l’Evening Standard, la présidente de Signal Meredith Whittaker, le directeur de WhatsApp Will Cathcart et le directeur général d’Element Matthew Hodgson ont tous trois répétés leurs inquiétudes vis-à-vis du projet de texte. Tel que formulé actuellement, « le projet de loi met en danger le chiffrement de bout en bout fournit sur un service comme Signal, indique la première, et ouvre la porte à la surveillance de masse ».
En créant des vulnérabilités exploitables par n’importe quel hacker, le projet met en péril n’importe quel projet de développement numérique créé au Royaume-Uni, ajoute-t-elle.
De son côté, le gouvernement d’outre-Manche répète auprès du média être « pro-innovation sans ambiguïté », mais refuser que des constructeurs tech ne « déploient du chiffrement de bout en bout si elles ne peuvent pas empêcher les horribles abus sexuels sur mineurs commis via leurs plateformes ».
Signal se déclare peu impressionné par ce type de déclaration, citant une étude de l’Institut Max Planck pour l’étude de la criminalité sur une loi allemande en vigueur de 2008 à 2010 et qui avait permis la surveillance de masse des données et adresses IP des citoyens dans une tentative de trouver plus de suspects. Malgré les quantités de données récoltées, l’étude n’a constaté aucun effet dissuasif, ni d’aide dans l’élucidation de crimes, ni d’augmentation dans le nombre de condamnations.
Fin juin, Wikipédia a publié une lettre ouverte demandant aux autorités britanniques de ne pas inclure les « projets d’intérêt public » comme lui dans le champ d’application de la loi en cours de discussion.
Le 05 juillet 2023 à 05h33
Commentaires (10)
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Abonnez-vousLe 05/07/2023 à 07h50
Merci pour cet article !
J’aurais bien aimé avoir ici un peu plus d’informations concernant la potentialité du vote effectif de cette loi : c’est très probable que ça passe, ou plutôt sur le fil, ou improbable, ou compliqué à estimer ?
Le 05/07/2023 à 08h11
Transposons :
Toujours pas de problème ?
Le 05/07/2023 à 08h47
L’utilisation des couteaux dans la métaphore c’est voulu ?
Par ce qu’il y aurait eu des appels de l’église d’Angleterre pour interdire la vente des couteaux pointus.
Le 05/07/2023 à 09h01
Je ne connaissais pas, mais ça renforce ma comparaison.
Le 05/07/2023 à 09h07
L’espression « not impressed » ou « unimpressed » en anglais est très ironique. C’est le genre de trucs qu’on dit à un service client quand ils ont fait de la merde. En français, ça se traduirait plutôt par « vraiment pas convaincu » par les arguments avancés.
Pour ça, ils ont la parade « prouver que tu as plus de 18 ans » à l’achat du couteau, et avoir intérêt à ne pas perdre le ticket de caisse si tu as le malheur de te faire contrôler par les flics quand tu ramène ton couteau chez toi. (Edit: ça sert à rien quand même, on est d’accord, mais ils ont fait quelque chose pour faire genre qu’ils s’en occupent, alors que ce type de contrôle n’est pas à l’ordre du jour pour les services de messagerie)
Le 05/07/2023 à 11h36
Hmm… transposition non pertinente puisque dans un cas le couteau est l’arme, alors que dans l’autre la messagerie est un moyen de transport (de données).
De manière plus pertinente, on pourrait transposer à d’autres moyens de transport. Par exemple un service type FedEx qui garantirait l’inviolabilité des colis.
Le 05/07/2023 à 11h44
En effet, mais dans ce cas précis, on pourrait dire que la “douane” peut intercepter le colis et vérifier son contenu?
Le 05/07/2023 à 13h03
à la différence que la douane qui ouvre ton colis, quand tu reçois le colis ça semble évident qu’il a été ouvert (que la raison soit légitime ou pas est une autre histoire)
un message chiffré sur un support numérique, il peut être dupliqué et “ouvert” à ton insu
donc t’as même pas moyen de porter plainte vu que t’es même pas au courant
un colis ouvert, tu peux porter plainte, même si c’est pas de manière “pénale”, tu peux faire une réclamation au transporteur qui peut peut-être mener une enquête interne par exemple et aller en justice contre un prestataire/livreur “indélicat”
Le 05/07/2023 à 12h59
Oui, c’est exactement ce que demande les autorités britanniques: un moyen d’ouvrir les paquets pour vérifier leur contenu.
C’est pourquoi la métaphore avec Fedex est plus pertinente que celle des couteaux de cuisine.
Le 05/07/2023 à 14h06
S’ils votent et mette en application cette loi, ça va changer quoi pour les autres ? En dehors du Royaume-Uni, si les entreprises et fournisseurs de services ne veulent pas s’y plier, ils diront << SO LONG ! >> au pays du coup ?
Je débarque un peu mais bon, en matière d’idées de m*rde, les britanniques ont toujours étés un peu précurseur.