La nouvelle loi française encadrant les pratiques des influenceurs « a sonné la fin de l'âge d'or d'un système de placement de produits bien rodé, dont les failles financières et les vices auront mis quelques années à être révélés au grand jour », relève Le Figaro. Et ce, d'autant que les placements de produits de moindre qualité ou issus du « dropshipping » disparaissent progressivement du paysage.
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De plus, les tarifs pour les placements de produits se sont « globalement effondrés » depuis la campagne du rappeur Booba contre ceux qu'ils qualifient d' « influvoleurs », et les nombreuses actions du ministère de l'Économie et de la DGCCRF, le bras armé de Bercy, qui a multiplié les actions de « name and shame ». Le Figaro estime que les marques qui proposaient hier en moyenne jusqu'à 2 000 euros pour un placement de produit sur Instagram ne sont prêtes qu'à en débourser 300 aujourd'hui.
Nombre de ces influenceurs, confrontés aux difficultés à monétiser leur notoriété, auraient même quitté Dubaï pour revenir exercer des métiers « plus classiques » en France : « Les exemples de personnalités populaires des réseaux sociaux qui ont repris leur travail se multiplient : Clarysse (153 000 abonnés sur Instagram) dans la restauration, Ludivine (44 000 abonnés) dans les ressources humaines, ou Valentin (45 100 abonnés) dans l'événementiel... » Des départs également justifiés par l'explosion des loyers, qui ont augmenté en moyenne de 27 % l'an passé.
« L'espoir de déménager à Dubaï et de vivre la grande vie, c'est fini », confirme de son côté une influenceuse, qui souhaite garder l'anonymat. « Il y a une vague de personnalités qui commencent à quitter Dubaï pour s'installer en Thaïlande, en Indonésie ou au Maroc, des pays où l'on paie moins d'impôts qu'en France mais dont la vie au quotidien est beaucoup moins chère que dans l'Émirat », tempère Nicolo Federico Ferrari (830 000 abonnés sur Instagram).
« Quand l'économie de la téléréalité s'effondre, l'industrie de l'influence en France continue, elle, à se structurer face à la nouvelle loi française », explique de son côté Cyril Attias, fondateur de l'agence de marketing adms.paris : « Il y a une montée en gamme du marché. Les marques répartissent différemment leur budget : entre moins d'influenceurs, mais mieux rémunérés ».
Le Figaro avance que cet écosystème réunirait près de 150 000 personnalités en France. Et relève que pour renforcer leur crédibilité auprès du grand public, des régulateurs et des marques, près de 70 entreprises du secteur (l'agence Follow, Point d'orgue, Kolsquare, Smile, Reech, Influence4You...) ont décidé en janvier dernier de se fédérer autour d'un nouveau syndicat, l'Umicc (Union des métiers de l'influence et des créateurs de contenus), et d'adopter en mars dernier une charte de bonnes pratiques.
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