Vastes changements à l’étude pour BlackBerry et emplois menacés
Un éclatement de la structure est à prévoir
Le 02 septembre 2013 à 15h11
6 min
Économie
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BlackBerry, anciennement RIM, vit des temps difficiles. Après un lancement de sa plateforme BlackBerry 10 remarqué, l’enthousiasme est retombé et les ventes de son modèle à clavier Q10 sont décevantes. Alors que la firme réfléchit à faire de Messenger une franchise à part, elle pourrait devenir une structure bien plus petite, un constructeur sur un créneau bien particulier.
Une entreprise qui va mal
RIM est une entreprise qui a marqué durablement le monde de la mobilité et plus particulièrement des smartphones. Ses modèles à clavier physique ont longtemps été (et sont toujours) une référence pour une frappe rapide et précise, et elle a longtemps proposé des services novateurs et fiables, notamment BlackBerry Messenger, qui proposait par exemple les statuts de lecture des messages. La firme s’appelle désormais BlackBerry, et malgré le lancement d’une toute nouvelle plateforme, la firme a bien du mal à redorer son blason.
La faute incombe prioritairement à trois facteurs. D’une part, le marché des smartphones a subi l’invasion de la concurrence, et le passage d’Apple et de son iPhone a jeté un brusque éclairage sur ce que le grand public désirait, au point de changer fondamentalement le regard des concurrents sur la question. D’autre part, le marché grand public a gagné en intensité à tel point qu’il déborde sur le monde de l’entreprise. Désormais, les structures professionnelles et même gouvernementales mettent en place des politiques BYOD (Bring You Own Device) permettant aux employés d’utiliser presque n’importe quel téléphone.
Enfin, durant cette période, RIM a clairement manqué d’ambition, avec une plateforme à la traîne technologiquement, un grand manque d’applications tierces et un matériel peu puissant. Même si le Z10 a montré que le Canadien pouvait produire un smartphone haut de gamme, les regards des clients étaient déjà depuis longtemps tournés vers d’autres marques, Apple et Samsung en tête.
Un éclatement de la société est à l'étude
Mais les prochains mois de l’entreprise vont certainement être très mouvements. Bert Nordberg, élu au conseil d’administration de BlackBerry en février dernier, a livré une partie de ses pensées au Wall Street Journal. Il a ainsi confié que l’ensemble du conseil connaissait précisément la valeur de l’entreprise mais qu’il existait désormais un vrai fossé entre la valeur « sur le papier » et celle, plus importante, estimée par les investisseurs et les actionnaires, autrement dit Wall Street.
Nordberg estime qu’il y a dans l’entreprise des parties dont elle pourrait se « débarrasser », sans donner malheureusement la moindre information supplémentaire à ce sujet. Mais il indique qu’il y a « beaucoup de travail à accomplir » et en est certain : « Je pense que BlackBerry est capable de survivre en tant que société de niche. Mais être une société de niche signifie le décider. Historiquement, BlackBerry a toujours eu de plus larges ambitions. Mais se battre avec des géants tels qu’Apple, Google et Samsung est difficile. »
Bert Nordberg fait désormais partie d’un comité spécial de cinq personnes chargé de réfléchir à l’avenir de la firme. Le tout est désormais de garder les forces vives et de ne pas trop élaguer : « BlackBerry a une position forte dans le monde de l’entreprise, ses produits sont protégés contre la NSA dans le sens où leurs communications ne peuvent pas être interceptées, ses claviers physiques ont de nombreux fans dans le monde et la forme a un excellent réseau mondial de données ».
Des suppressions d'emplois sans doute en réflexion
Et pourtant, en dépit d’un message qui se veut sans doute rassurant, notamment en rappelant l’héritage du constructeur, il se pourrait bien que BlackBerry soit victime de coupes très sévères dans ses activités comme dans sa structure même. Bert Nordberg n’a en effet rien d’un nouveau venu. Au début des années 2000, il avait ainsi rejoint le conseil d’administration de l’équipementier suédois Ericsson, qui flirtait avec la banqueroute. Sous son impulsion, la firme avait supprimé plus de la moitié des postes, supprimant presque 60 000 emplois à travers le monde. Devenu ensuite PDG, c’était lui qui avait conduit Ericsson vers la joint-venture avec Sony peu après.
Or, comme il l’a indiqué au Wall Street Journal, le défi de BlackBerry semble plus difficile : « En tant que PDG de Sony-Ericsson, décider de parier sur Android était une décision simple. Avec BlackBerry, les choses sont beaucoup plus difficiles. Le framework de sécurité de BlackBerry est bâti dans la plateforme mobile, vous ne pouvez donc pas simplement décider de modifier le système d’exploitation. Mais BlackBerry a des réserves et n’a aucune dette, donc je pense que nous réussirons à rassembler les morceaux en fin de compte. »
Un futur pour l'instant très flou
Il est également conscient de son aura de suppresseur d’emplois : « Bien sûr, j’ai été impliqué dans la disparition d’un grand nombre d’emplois dans ma carrière ». Il tient à rappeler cependant « que si une société comme Ericsson n’avait pas été sauvée, des milliers d’emplois auraient disparu à jamais. Ericsson est désormais de retour avec plus de 100 000 employés. »
Ce n’est pas la première fois que BlackBerry est sur la sellette. La société a largement investi ses efforts dans la plateforme BlackBerry 10, qui représente aujourd’hui son présent et une partie de son avenir. Mais quelle que soit la qualité du produit, les ventes ne sont pas assez importantes pour autoriser un grand espoir. De fait, d’autres solutions sont étudiées, et il se pourrait finalement que la structure générale soit éclatée en plusieurs petites. Des technologies sous licences, des entités séparées, des reventes et des suppressions d’emplois sont donc à l’étude.
Vastes changements à l’étude pour BlackBerry et emplois menacés
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Une entreprise qui va mal
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Un éclatement de la société est à l'étude
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Des suppressions d'emplois sans doute en réflexion
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Un futur pour l'instant très flou
Commentaires (27)
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Abonnez-vousLe 02/09/2013 à 15h19
Pour RIM c’est la traversée du PACIFIC !
Le 02/09/2013 à 15h21
Le 02/09/2013 à 15h23
Le 02/09/2013 à 15h27
Le 02/09/2013 à 15h33
ses produits sont protégés contre la NSA sans le sens où leurs communications ne peuvent pas être interceptées
Ha bon ? c’est pas ce qu’on a pu lire un peu partout Si l’inde le peut, la NSA le peut surement aussi…
Le 02/09/2013 à 15h35
Le 02/09/2013 à 15h35
Le 02/09/2013 à 15h49
Le 02/09/2013 à 15h49
En Belgique, les GSM ne sont pas subventionnés par l’ opérateur ce qui nous mets le Z10 et Q10 à 600/650€ … en attendant le nouveau Q5.
Trop cher pour le client lambda.
A l’ image d’ Ericsson, la revente de sa filiale grand grand public et un retrait pur et simple vers le monde pro me semble la situation la plus plausible.
Mais je donne pas cher de l identité de la marque dans le grand public, qui se souvient encore que Ericsson fut un des pionniers de la téléphonie mobile…
Le 02/09/2013 à 15h55
Le 02/09/2013 à 16h01
Le 02/09/2013 à 16h59
Après quelques années de bons et loyaux services, je vais certainement quitter blackberry avec quelques amertumes sur la plastique de la soi-disant référence :
C’est tout ce qui me vient à l’esprit, sans compter le temps de boot de l’OS6/7.
Je ne sais ce que valent réellement les nouveaux terminaux… Mais je ne sais pas non plus si beaucoup vont s’y risquer en connaissance de l’état de santé de la société.
Le 02/09/2013 à 18h31
J’aurais plus vue un rachat. Même dans les marchés de niche ça risque d’être dur.
Le 02/09/2013 à 19h11
Question: Si la société coule, les téléphones “marcheront” encore? Ou certaines fonctionnalités vont être bloqués?
Le 02/09/2013 à 19h18
Le 02/09/2013 à 19h26
Le 02/09/2013 à 19h29
Le 02/09/2013 à 19h36
Le 02/09/2013 à 19h46
Le 02/09/2013 à 19h46
Ce qui m’étonne, c’est la constance des entreprises à garder les BB coûte que coûte.
Le 02/09/2013 à 19h59
Le 02/09/2013 à 20h33
Le 02/09/2013 à 20h59
Le 03/09/2013 à 00h42
Le 03/09/2013 à 02h18
Le Z10 est à 349 EUR pour info, depuis peu " /> (Chez Base par exemple, et environ 300 EUR en Allemagne via les VPCistes " />)
Le 03/09/2013 à 08h13
Le Z10 est à 349 EUR pour info, depuis peu (Chez Base par exemple, et environ 300 EUR en Allemagne via les VPCistes )
Effectivement" />
Etant chez Mobistar j’ ai jamais été voir du coté des boutiques ou du site Base.
Reste plus qu’ à attendre la baisse de prix du Q10 ici en Belgique ou, ailleurs …" />
Le 03/09/2013 à 15h32
Bon bah les annonces dans ce sens se multipliant, je pense que je devrais changer de marque au prochain changement de téléphone…Possesseurs de successivement 3 Blackberry en 6 ans (dont un volé snif), toujours de bonnes occas’ !
Je vais les garder des fois que ça trouve sa place dans un “Musée du Smartphone” dans quelques années héhé
Je me demande si je trouverais un téléphone qui me conviennent autant par contre