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Chronologie des médias : un député demande des actes à Aurélie Filippetti

Au temps, suspend ton dol

Chronologie des médias : un député demande des actes à Aurélie Filippetti

Le 30 mai 2014 à 12h20

Où en est la réforme promise de la chronologie des médias ? C’est en substance ce que vient de demander le député socialiste Hervé Féron à Aurélie Filippetti.

csa rapport smad chronoLa chronologie des médias, résumée par le rapport du CSA

 

Hervé Feron, député socialiste vient de demander à Aurélie Filippetti des actes en matière de chronologie des médias. Pour mémoire, cette chronologie rythme les règles d’exploitation des films dès leurs sorties en salle au travers des autres supports (notre dossier). Ainsi, un film peut être diffusé en vidéo à la demande 4 mois après sa sortie en salles, 10 mois pour les services de cinéma de premières diffusions (Canal Plus, au titre du préfinancement), 36 mois pour les services de vidéos à la demande par abonnement (Canalplay infinity).

 

Cependant à l’heure de Netflix, nombreuses sont les voix à réclamer une évolution de ce cadre. « Il n’y a pas lieu d’opposer les services linéaires aux services non linéaires, dès lors que nombre de ces services sont souvent édités par les mêmes groupes et que les revenus des services non linéaires ont vocation à compléter ceux des services linéaires et donc à contribuer au développement de la production, grâce à l’essor de la télévision de rattrapage et à terme de la vidéo à la demande » expliquait par exemple le CSA dans un rapport remis fin 2013 et portant sur les SMàD (services de médias audiovisuels à la demande).

La crainte des exploitants

Le Conseil marque ainsi sa volonté, dans la lignée du rapport Lescure de ramener le délai minimum « entre la sortie d’un film en salles et son exploitation en vidéo à la demande, de quatre mois à trois mois pour l’ensemble des films ». Pourquoi ? « De nombreux films cessent leur exploitation en salles bien avant ce délai, et pourraient trouver plus aisément leur public s’ils étaient proposés en ligne à un horizon plus proche de leur sortie en salles ». En face, les exploitants craignent qu’un délai trop rapproché dissuade le public de se rendre dans les salles.

 

Dans ce même document, le Conseil reprenait les mesures dérogatoires et expérimentales proposées par la mission Lescure afin de « faciliter les sorties en vidéo à la demande des films à très faible durée d’exploitation en salles (expérimentation des sorties simultanées en salles et en vidéo à la demande dans le cadre de « week-end premium », utilisation des technologies de géolocalisation pour offrir, plus rapidement, des films en vidéo à la demande au public ne disposant pas de salles de cinéma proches de son lieu de domicile, dérogations pour les films à petit budget et les échecs commerciaux). »

 

Il proposait encore que la vidéo à la demande par abonnement soit ramenée de 36 à 24 mois pour tous les films. Avec des exceptions. Par exemple, les films européens ou d’expression originale française préfinancés par un service de vidéo à la demande par abonnement. Pour eux, il propose que ce même service puisse proposer ce film 14 mois après la sortie en salle.

 

Selon le député Hervé Ferron, « ce projet de réforme semble être une volonté partagée aussi bien par les professionnels que par les politiques ». On pourra relire à titre d’illustration, les positions de Michel Hazanavicius, réalisateur des OSS et de The Artist pour qui « si on ne crée pas le Netflix de demain chez nous, alors ce que Canal a empêché arrivera ». Le député se souvient surtout que la ministre avait par exemple fin 2013 multiplié les annonces pour faire bouger les lignes. Selon les propos rapportés par Édition Multimédi@, elle avait menacé qu’ "une disposition législative pourrait intervenir" si les professionnels ne trouvent pas d’accord. Quelques mois plus tard, dans sa question écrite tout juste publiée, le parlementaire socialiste demande donc à la ministre de lui faire un point sur les pistes envisagées. Nous mettrons à jour cette actualité, une fois sa réponse connue.

Commentaires (17)

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ayaredone a écrit :



Plus simple si tous les ayants-droits se mettent d’accord sur UNE chronologie. Mais comme il est presque certain que chacun fera sa sauce, ce sera extrêmement compliqué pour le consommateur.



En plus, je suis prêt à parier que ce ne sera pas avantageux pour nous ! SVOD à 60 mois par exemple.



Après, si personne n’achète… peut-être que…





Merci, je ne comprenais pas l’intérêt de la chronologie.

Y’a pas des pays ou elle a était supprimé et ou ca se passe bien ?


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On pourrait imaginer de laisser les gens faire ce qu’ils veulent? Dans la mesure ou il est illusoire d’espérer les en empêcher, et qu’il est plus facile, moral et économique d’en corriger les effets induits…

Genre la :licenceglobale: ou quoi ;)



Je veux mater le film chez moi tranquille, je commande le Blu-ray le jour de la sortie du film, ou n’importe quand.

Je veux profiter de l’expérience ciné: j’en profite à pas-cher.

Je veux voir le film sans payer? Je paye quand même (déjà le cas) ma part du cout de production via une chiée de taxes <img data-src=" />



Du coup on n’emmerde plus les tribunaux pour des conneries, les internautes n’ont plus besoin de se cacher de la Gestapo pour partager leur culture, les artistes sont payés, mais pas assez pour mourir d’overdose, et tout le monde est heureux dans la plus belle anarchie :rock:

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WereWindle a écrit :



ouahou…

dit autrement : vu que ça va être piraté, il est inutile d’imaginer une chronologie quelconque…

Je trouvais qu’Aces passait d’un extrême à l’autre. Là je reste sur le cul <img data-src=" />



Non, l’idée étant que le piratage ayant au final très peu d’impact sur le nombre d’entrées au cinéma, il est fort probable que l’impact de la vente physique et de la diffusion grand public soit aussi extrêmement minime sur les ventes de place de ciné.


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J’ai peut-être pas la même opinion que la majorité ici mais entre me taper les enregistrements tipiakés enregistrés en salle de cinema et un vrai blu ray il y a une vraie difference. Si on peut chopper des Blu-ray légalement où la qualité Blu-ray en tipakant le jour de la sortie en sale les salles vont mourrir car très peu de personnes iront voir les films.

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meneldal a écrit :



J’ai peut-être pas la même opinion que la majorité ici mais entre me taper les enregistrements tipiakés enregistrés en salle de cinema et un vrai blu ray il y a une vraie difference. Si on peut chopper des Blu-ray légalement où la qualité Blu-ray en tipakant le jour de la sortie en sale les salles vont mourrir car très peu de personnes iront voir les films.





On a pas tous des télés et home cinéma assez bien pour avoir l’équivalent d’une expérience ciné. Surtout que le Blu-ray est souvent plus cher que 2 ou 3 places de cinés.


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Même sans avoir l’équivalent, entre de la qualité qui vaut pas le 240p de youtube et du 720p il y a déjà une grande difference. Même avec un équipement pourri la difference est notable. Bien sur on n’arrive pas au niveau ciné mais c’est pas ce que tous les gens recherchent

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meneldal a écrit :



Même sans avoir l’équivalent, entre de la qualité qui vaut pas le 240p de youtube et du 720p il y a déjà une grande difference. Même avec un équipement pourri la difference est notable. Bien sur on n’arrive pas au niveau ciné mais c’est pas ce que tous les gens recherchent





Tu ne connais pas bien la chronologie des médias:

À la première sortie d’un film, des enregistrements en salle sont fait, dont la qualité n’est pas forcement garantie.

Plus tard, quand tu peux te procurer la BRD, des fichiers 1080p encodés à 2.5Go sont disponibles en partage.

Il y a des variantes: il n’est pas rare que des fichiers de grandes qualité fuitent au même moment que le film sort en salle.

Au final, on paye toujours parce qu’on a envie de payer, pas parce qu’une Haute-Autorité est là pour y veiller (ou pour veiller à nous en couper l’envie, plus probablement).


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Zeurf a écrit :



Tu ne connais pas bien la chronologie des médias:

À la première sortie d’un film, des enregistrements en salle sont fait, dont la qualité n’est pas forcement garantie.

Plus tard, quand tu peux te procurer la BRD, des fichiers 1080p encodés à 2.5Go sont disponibles en partage.

Il y a des variantes: il n’est pas rare que des fichiers de grandes qualité fuitent au même moment que le film sort en salle.

Au final, on paye toujours parce qu’on a envie de payer, pas parce qu’une Haute-Autorité est là pour y veiller (ou pour veiller à nous en couper l’envie, plus probablement).





Je me suis sûremment mal exprimé du coup. Je voulais dire que si maintenant on peut systématiquement trouver des 1080p le jour de la sorties en ligne (et en passant 2.5Go le film en 1080p c’est pourri même si tu sais encoder, ça passe pour du 720p mais faut pas aller plus loin en definition) l’attrait de la sale de cinema en prend un coup.

Honnêtement je télécharge jamais les cam même pour les films que je veux voir, ça m’arrache trop les yeux et je préfère attendre et télécharger quand le blu ray sort si je comptais pas payer le film et si j’ai vraiment envie de la voir j’irai au ciné.


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Et si pour une fois ils faisaient simple, sans 12, 24, 36 mais si alors 18, 27, 42 (réponse universelle).



4 mois en VOD/DVD/BR

8 mois sur Canal+/M6/TF1 (si producteur)

12 mois en SVOD



et on y va.

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Je ne comprends pourquoi il faut un tel délais aujourd’hui alors que la plupart des cinémas récents diffusent en numérique….

Si un film a eu un succès monstre, dans l’idée est de ne pas attendre pour le sortir aussi bien en BR/DVD mais aussi en VOD et achat de films à télécharger pour se le mater sur sa TV.



Après on s’étonne de trouver des films tipiaké à peine 1 mois après la sortie en salle…



Bref, il faut virer ce délais et le mettre à dispo seulement un mois après sa diffusion en salle et quelque soit le film et d’où il vient…

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ayaredone a écrit :



Et si pour une fois ils faisaient simple, sans 12, 24, 36 mais si alors 18, 27, 42 (réponse universelle).



4 mois en VOD/DVD/BR

8 mois sur Canal+/M6/TF1 (si producteur)

12 mois en SVOD



et on y va.





Et si on faisait encore plus simple : laisser l’industrie du divertissement gérer tout seul leur contrat de diffusion.


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tazvld a écrit :



Et si on faisait encore plus simple : laisser l’industrie du divertissement gérer tout seul leur contrat de diffusion.







Plus simple si tous les ayants-droits se mettent d’accord sur UNE chronologie. Mais comme il est presque certain que chacun fera sa sauce, ce sera extrêmement compliqué pour le consommateur.



En plus, je suis prêt à parier que ce ne sera pas avantageux pour nous ! SVOD à 60 mois par exemple.



Après, si personne n’achète… peut-être que…


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ayaredone a écrit :



Et si pour une fois ils faisaient simple, sans 12, 24, 36 mais si alors 18, 27, 42 (réponse universelle).



4 mois en VOD/DVD/BR

8 mois sur Canal+/M6/TF1 (si producteur)

12 mois en SVOD



et on y va.





Je propose une séquence de chronologie des médias selon la série 4, 8, 15, 16, 23 et 42. Ce serait approprié. <img data-src=" />


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Je ponds des œufs a écrit :



Pour la protection des cinémas, qui ne sont pas tous gérés par de grands groupes. C’est ainsi que je le vois: si la diffusion d’une oeuvre est autorisée instantanément sur tous les supports (cinéma, VOD, VODS, DVD), les consommateurs seront plus tentés d’acheter le DVD ou de consommer le produit via VaDA, car abonnement et tarif plus intéressant. Ils déserteraient les cinémas, et seuls les grands groupes qui détiennent certaines salles, qui distribuent également les films ou ont à leur disposition un groupe de chaînes télévisées ou de service en ligne d’achat de films ou d’abonnement à un catalogue de films survivraient. Les petits cinémas périraient.



Dans la mesure où tous les films sont disponible en ligne quelques jours après leur sortie en salle, pour moi cet argument de la sortie différée sur les autres supports ne tient pas. Par conséquent, je ne comprends même pas pourquoi l’état se sent obligé de légiférer sur le sujet. Les distributeurs sont bien assez grand pour savoir quel est le délai idéal.


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kwak-kwak a écrit :



Dans la mesure où tous les films sont disponible en ligne quelques jours après leur sortie en salle, pour moi cet argument de la sortie différée sur les autres supports ne tient pas. Par conséquent, je ne comprends même pas pourquoi l’état se sent obligé de légiférer sur le sujet. Les distributeurs sont bien assez grand pour savoir quel est le délai idéal.





ouahou…

dit autrement : vu que ça va être piraté, il est inutile d’imaginer une chronologie quelconque…

Je trouvais qu’Aces passait d’un extrême à l’autre. Là je reste sur le cul <img data-src=" />



En revanche, l’idée de laisser aux distributeurs le soin de régler cette chrono comme des grands, je suis pour (même si, histoire de vraiment maximiser les rentrées d’argent, on va se retrouver avec des délais encore plus longs et/ou à deux vitesses <img data-src=" />)


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Inny a écrit :



Je propose une séquence de chronologie des médias selon la série 4, 8, 15, 16, 23 et 42. Ce serait approprié. <img data-src=" />







Mais seulement dans les petites îles du pacifique accueillant une charmante fumée noire et des labos secrets <img data-src=" />


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Les laisser décider ??? Les lois sont déjà faites en fonction de leurs désirs, si nous en sommes là c’est à cause d’un foutu cercle vicieux qui fait qu’ils décident depuis un moment. Non ce qui me ferait rire c’est de briser tout ça une fois pour toute et si l’exception culturelle française doit y passer je ne pleurerais pas.

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