À l'occasion de l'arrivée du chipset X99, des processeurs Haswell-E et du nouveau socket LGA 2011-v3, de nombreux constructeurs ont annoncé leurs cartes mères. ASUS est aussi de cela, bien entendu, avec une gamme complète mais aussi une spécificité plutôt étrange : son « OC Socket ».

Avec l'arrivée d'une nouvelle plateforme Intel, on a forcément droit à une floppée d'annonce de cartes mères. Si nous avons avons déjà parlé de celles d'ASRock, EVGA et Gigabyte, ou encore de celles de MSI, ASUS a de son côté décidé de se limiter à cinq modèles : un pour les serveurs (X99-E WS), un pour les amateurs de produit haut de gamme (Rampage V Extreme), et trois produits plus classiques (X99-A, Pro et Deluxe).

Une gamme classique mais complète avec trois cartes mères entre 229 et 359 euros

Pour ces trois dernières cartes, la base reste la même. On retrouve ainsi une robe noire pour le PCB et des dissipateurs aux couleurs claires. C'est un choix inhabituel pour la marque mais finalement plutôt plaisant. On se rappelle en effet de l'affreux jaune utilisé pour la génération Z87. Quoi qu'il en soit, il est au minimum question de huit emplacements pour la DDR4, un M.2 Gen3 x4 (32 Gb/s), huit ports S-ATA 6 Gb/s, dix USB 3.0, huit USB 2.0 trois PCIe 3.0 x16 et une puce réseau Intel Gigabit pour la X99-A.

On note aussi la présence d'un port S-ATA Express qui est désormais généralisé, contrairement à ce qui avait été fait pour la gamme Z97 qui en disposait sur le cœur de gamme, mais pas sur les produits RoG par exemple. Un choix étrange que la marque n'avait jamais réussi à nous justifier clairement.

Le modèle supérieur passe d'ailleurs à deux ports S-ATA Express, cinq PCIe 3.0 x16, alors que la version Deluxe a droit pour sa part à un second M.2 Gen3 x4, un second port réseau Intel Gigabit et à du Wi-Fi 802.11ac. ASUS est assez fier semble-t-il de proposer un système et une antenne gérant trois flux permettant d'atteindre un débit maximal théorique de 1300 Mb/s.

Ces trois modèles n'arriveront pas en même temps sur le marché. La X99-A et la Deluxe sont ainsi annoncées avec une disponibilité immédiate pour 229 euros et 359 euros, alors que la Pro arrivera un peu plus tard. 

Comme toujours, la marque n'est pas avare en fonctionnalités plus ou moins utiles. Cette fois, on appréciera tout de même les efforts faits du côté de l'information sur la gestion des lignes PCIe du processeur. En effet, Intel ayant eu l'idée géniale de les limiter à 28 contre 40 pour le Core i7-5820K, la gestion des configurations SLi et CrossFire pourra évoluer d'un CPU à l'autre.

Pour ce faire, des diodes présentes sur la carte mère indiquent où connecter les cartes de manière idéale en fonction du processeur connecté. Un petit interrupteur vous proposera d'indiquer si vous voulez connecter deux ou trois cartes. L'UEFI reflètera aussi ces informations dans une nouvelle section dédiée à cet effet, ce qui sera là aussi assez utile.

On retrouve bien entendu des éléments plus classiques comme EPU pour l'économie d'énergie, Digi+ Power pour le contrôle de la consommation, TPU et Turbo App pour l'overclocking du CPU ou Fan Xpert 3 qui pourra ici être utilisé avec une carte d'extension livrée avec le modèle Deluxe, rajoutant trois connecteurs de ventilateurs et trois pour des sondes thermiques. 

X99-E WS : pour les adeptes des serveurs, qui ont 500 euros à dépenser

Pour les adeptes de serveurs, la marque a décidé de proposer un produit spécifique : la X99-E WS. Celle-ci se distingue de par la présence de sept ports PCIe 3.0 x16 (pouvant tous être exploité en x8 ou quatre à x16). Deux S-ATA Express sont présents, ainsi qu'un M.2, deux ports LAN Intel Gigabit, et un support pour la PIKE II, un carte d'extension de la marque dédiée aux adeptes du SAS. Bien entendu, la marque indique avoir apporté une attention particulière aux composants de ce produit, annoncé à 500 euros, tout de même !

Une Rampagne V Extrême complète et pleine de promesses pour les adeptes de l'OC

On retrouve d'ailleurs le même discours pour la Rampage V Extreme qui vise un tout autre marché : celui des overclockeurs et autres joueurs au budget conséquent. Là encore les fonctionnalités habituelles de la gamme RoG sont présentes comme l'OC Panel, l'OC Zone et sa tripotée de boutons, KeyBot qui passe en version 2.0, SSD Secure Erase, RAMDisk, GameFirst III, la partie audio SupremeFX (2014, s'il vous plait !) et une connectique assez fournie : douze S-ATA 6 Gb/s, deux S-ATA Express, un M.2 Gen3 x4, 14 USB 3.0, six USB 2.0, cinq port PCIe 3.0 x16, du Wi-Fi 802.11ac (3x3 à 1300 Mb/s), etc. 

Néanmoins, on a droit à quelques nouveautés comme le Safe boot, qui vous permet de redémarrer la machine comme avec un Clear CMOS mais en gardant en mémoire les paramètres de votre UEFI lorsque vous y accédez. Le bouton Retry vous permettra pour sa part de redémarrer la machine comme si vous aviez coupé entièrement le bloc d'alimentation. Enfin les dissipateurs exploitent la même technologie DirectCU que les cartes mères. Pour faire simple, le but est simplement de mettre en contact un caloduc en cuivre directement avec les composants afin de faciliter la dissipation de la chaleur.

ASUS promet avoir travaillé là encore sur les composants et l'étage d'alimentation afin d'offrir des capacités optimales, mais au niveau de l'oveclocking extrême et de la stabilité cette fois. Mais plutôt que de digérer les kilomètres de PDF fournis, le mieux sera sans doute d'attendre de voir les records qui pourront être battus avec ce modèle face à la concurrence pour s'assurer de la qualité des choix de la marque.

Côté tarif, il faudra compter 399 euros tout de même pour ce produit de luxe qui sera chez les revendeurs dès la mi-septembre.

OC Socket : la technologie d'ASUS qui va faire grogner la concurrence... ou pas ?

Mais finalement, ce qui devrait le plus faire débat dans cette nouvelle gamme signée ASUS, c'est l'OC Socket. En effet, la marque dit avoir travaillé avec une société sur une technologie brevetée lui permettant d'accéder à des broches supplémentaires des CPU d'Intel qui lui ouvriraient certaines possibilités. La marque indique ainsi disposer d'un avantage certain en terme de gestion de toutes les tensions du processeur ou de la mémoire, lui permettant d'assurer une meilleure stabilité lors de la montée en fréquence.

Un avantage au niveau de l'overclocking qu'Intel nie avoir mis à la disposition d'ASUS qui confirme avoir travaillé de son côté sur ce projet, sans la validation du géant de Santa Clara. Le contraire aurait sans doute énervé la concurrence. Reste maintenant à tester tout cela pour savoir ce qu'il en est vraiment, et si l'on est dans une esbroufe marketing ou dans une véritable innovation, ce que l'on ne devrait plus tarder à savoir, les premiers tests étant publiés par nos confrères.