Kickstarter en France, qu’est ce que ça change ?
Finalement, pas grand chose pour le moment
Le 13 mai 2015 à 06h30
5 min
Internet
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C'est hier que Kickstarter, le géant américain du financement participatif, a annoncé son arrivée d'ici la fin du mois dans l'Hexagone. Si cela devrait bousculer un peu les acteurs nationaux que sont KissKissBankBank et Ulule, à quels changements doivent s'attendre les donateurs et les porteurs de projets ?
Le 27 mai, la plateforme de financement participatif Kickstarter ouvrira officiellement ses portes en France. Une arrivée plutôt symbolique puisque jusqu'à présent les internautes français pouvaient déjà lancer leurs propres projets sur le site ou bien apporter leur soutien à ceux déjà existants. Cette annonce apporte quand même avec elle quelques changements aussi bien du côté des porteurs de projets que des donateurs.
Des frais en plus, des contraintes en moins
Étant donné que Kickstarter ne lancera pas de site distinct pour la France, la différence au niveau du contenu sera inexistante. Pas de panique donc, vous pourrez toujours soutenir votre développeur de jeux indépendants préféré ou vous offrir la prochaine version de la montre Pebble. La plateforme cherchera tout de même à y mettre en avant des projets locaux grâce à un système de filtrage géographique, déjà existant. Rien de neuf donc de ce côté-là.
Bonne nouvelle pour les porteurs de projets : il n'est plus nécessaire d'être domicilié aux États-Unis pour pouvoir proposer son idée sur le site. Désormais, une adresse en France et une carte bancaire suffisent pour les particuliers, tandis que les entreprises devront fournir quelques documents supplémentaires. Un changement plutôt bienvenu dans la mesure où cela rendait la tâche plus complexe aux entreprises hexagonales, celles-ci devant jusqu'ici faire confiance à un prestataire américain avec les risques que cela implique, comme le soulignait Gamekult il y a quelques mois.
D'autres nouveautés se situent au niveau des commissions prélevées par les partenaires de la plateforme au titre des prestations de paiement. Aux États-Unis, les frais s'élèvent à 3 %+ 0,20 dollar par transaction supérieure à 10 dollars ou 5 %+ 0,05 dollar pour toute contribution inférieure à ce montant. Les porteurs de projets français devront supporter des tarifs légèrement supérieurs, puisque si la partie variable des commissions reste la même, la part fixe passe à respectivement 0,20 euro et 0,05 euro, soit une augmentation d'environ 10 % au cours actuel.
On notera d'ailleurs que les frais prélevés par Kickstarter sont un peu plus élevés que ceux pratiqués par ses concurrents hexagonaux comme KissKissBankBank et Ulule, qui de leur côté ne prélèvent que 3 % du montant collecté au titre des frais de paiement par carte bancaire. Ils sont néanmoins un peu meilleur marché que ceux de PayPal (3,4 %+ 0,25 euro). Si la différence sera importante sur les projets de grande envergure, elle sera par contre un peu plus négligeable sur ceux où seulement quelques milliers d'euros seront collectés.
Kickstarter ne représente pas l'ensemble du financement participatif
Si Kickstarter est sans aucun doute la plateforme de financement participatif la plus connue, elle n'est pas la seule a œuvrer dans ce domaine, et surtout elle n'en couvre absolument pas toutes les branches. Certains acteurs hexagonaux ne devraient donc pas souffrir davantage de cette nouvelle concurrence. C'est par exemple le cas de plateformes spécialisées comme Tipeee (propriété de My Major Company) qui proposent de soutenir de façon récurrente des créateurs de contenus ou de celles spécialisées dans les prêts participatifs.
Contacté par nos soins, Vincent Ricordeau, le fondateur de KissKissBankBank ne voit d'ailleurs pas l'arrivée de Kickstarter en France comme une nouvelle menace, dans la mesure où le géant américain faisait déjà partie du paysage. « Techniquement, ils sont déjà présents en France, ils y ont levé 7 millions d'euros l'an dernier pendant que nous en levions 15 millions. Ils sont donc déjà troisièmes derrière Ulule. Leur arrivée provoquera surement un appel d'air sur le marché français et il faudra voir quelle part de marché ils saisiront sur cet appel. S'ils ne récoltent que les fruits du marché qu'ils ont créé, tout ira pour le mieux chez nous, s'ils vont au-delà, ça sera peut-être un petit peu différent » nous explique-t-il.
La plateforme française pense d'ailleurs pouvoir tirer son épingle du jeu malgré l'arrivée du géant américain sur ses terres, en sortant un atout de sa manche : la proximité. Vincent Ricordeau nous explique en effet qu'en six années de présence en France, sa plateforme a pu tisser tout un réseau de « mentors » qui peuvent soutenir les porteurs de projets tout au long de son avancement, même après la levée de fonds. Un avantage sur lequel Kickstarter ne peut pas encore compter. « Nous avons six ans d'avance sur ce point », esquisse le responsable.
Les acteurs français pourront également compter sur leur diversification pour maintenir leurs parts de marché. Comme nous l'avons vu plus haut, certains s'essaient au « tip », quand d'autres misent sur les prêts participatifs, des secteurs où Kickstarter n'a pas (encore ?) mis les pieds. Vincent Ricordeau prévoit d'ailleurs de s'attaquer au marché de l'investissement participatif (equity-based crowdfunding) d'ici 2017, un terrain encore vierge de tout géant américain.
Kickstarter en France, qu’est ce que ça change ?
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Des frais en plus, des contraintes en moins
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Kickstarter ne représente pas l'ensemble du financement participatif
Commentaires (36)
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Abonnez-vousLe 13/05/2015 à 08h59
Vrai, mais je parlais de crowd-funding " />
Le 13/05/2015 à 08h59
Tu as pepsee.ch en Suisse. =)
Le 13/05/2015 à 09h00
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Le 13/05/2015 à 09h01
Ah oui, j’avais oublié ce site !
Le 13/05/2015 à 09h38
Le 13/05/2015 à 10h11
Forbidden !
Le 13/05/2015 à 10h14
Fait F5 après, il y a un contrôle de référé.
Le 13/05/2015 à 10h28
Le 13/05/2015 à 11h00
Si si, c’est quand même légèrement exagéré " />
Bien sûr qu’il y a des endroits où il y a plus de voitures de luxe que d’autres (quartiers bourges par exemple), mais ce n’est pas le cas partout. Viens où j’habite, tu n’en croiseras pas si souvent " />
Le 13/05/2015 à 11h14
Kickstarter en France, qu’est-ce que ça change
Prélèvement de 50% de l’État de la somme versée par la participant + imposition à hauteur de 20% de la somme reçue par le kickstarteur.
Résultat: sur une somme initiale de 100 000 euros, 30 000 euros seront reversées pour le projet (en sus des cotisations sociales CSG/RDS …)
L’innovation peut ainsi se faire de manière juste et équitable (pour le fisc, surtout)" />
Bienvenue en France, pays leader en matière d’imposition.
Vous avez une idée? Nous ferons tout pour qu’elle n’existe jamais.
Le 13/05/2015 à 12h11
Le 13/05/2015 à 12h20
tu peux venir en belgique si tu veux c’est encore pire :)
Le 13/05/2015 à 12h34
Le 13/05/2015 à 12h41
en tout cas pour un patron/indépendant les charges patronales sont plus élevées qu’en france ^^
Le 13/05/2015 à 12h46
des impots, des impots, toujours des impots.
sinon l’herbe est toujours plus vertes ailleurs " />
Le 13/05/2015 à 13h00
Le 13/05/2015 à 06h35
Bon, puis en Suisse on a quoi ?
Le 13/05/2015 à 06h36
C’est bon ça. Je vais enfin pouvoir lancer mes projets de jeux vidéos dessus.
Le 13/05/2015 à 07h15
Le 13/05/2015 à 07h52
Le 13/05/2015 à 08h03
Ces stéréotypes " />
Oui, en Suisse, on est tous millionnaires et nos voitures sont au minimum des Jaguar. Même le vendeur de supérette a un salaire mirobolant à six chiffres " />
Le 13/05/2015 à 08h04
Oui, mais essaie d’obtenir un prêt comme avec le crowd-funding " />
Le 13/05/2015 à 08h24
Le 13/05/2015 à 08h25
Vous avez pas voulu faire parti de l’Europe, il ne faudra pas s’attendre à ce que cela arrive vite.
Le 13/05/2015 à 08h30
Ce n’est pas plus mal " />
Le 13/05/2015 à 08h32
du travail: un taux de chômage très inférieur à la France, notamment chez les jeunes.
Le 13/05/2015 à 08h42
Le 13/05/2015 à 08h44
au moins on aura les frais de douane en moins :p
Le 13/05/2015 à 13h26
Aucun soucis, tu as les taxes fédérales, puis les taxes régionales, puis les taxes communales.
Tu n’es donc pas taxé de la même façon que tu sois flamand, bruxellois ou wallon (et ce dans un même pays faut-il le rappeler). Etant donné que la dernière réforme de l’Etat donne encore plus de responsabilités fiscales aux régions, ça ne fera qu’empirer à l’avenir, où tu auras 3 régimes fiscaux inégalitaires dans notre beau Pays. Il fait pas bon être wallon pour les prochaines décennies je vous le dit…
Je te dit pas le bordel au niveau des taxes, on arrives même à avoir
Le 13/05/2015 à 13h59
C’est vrai qu’on a beaucoup de prélèvements en France et s’il est vrai qu’on peut se poser la question du bon emploi de certains, tout n’est pas à jeter à la poubelle.
La TVA n’est payée que sur ce que tu achètes et uniquement si tu es un client final. C’est la taxe la plus rémunératrice pour l’Etat mais aussi celle sur laquelle on a le plus de contrôle. Je me dis qu’on est capable de contrôler sa fréquence d’achat assez facilement.
Pour les impôts, je peux être mécontent de voir que mes sous vont payer les boîtes noires du renseignement mais content quand je vois que je peux aller à l’hôpital sans dépenser 2000€/jour pour la moindre opération.
Globalement, un séjour de 3 jours à l’hosto, c’est 3 années d’impôts que tu n’as pas à payer.
De manière générale, les impôts se calculent par tranche. Dire qu’on est imposé à 40% de nos revenus est un raccourci inexact.
Exemple :
Je suis imposé à 20% sur la première tranche, 10% sur la deuxième et 10% sur la troisième.
La première tranche représente 50% de mes revenus, la deuxième et troisième le sont à hauteur de 25% chacun.
J’espère ne pas me tromper, mais l’imposition totale fait : 50%20% + 25%10% + 25%*10% = 15%
Les 40% deviennent 15% de mes revenus totaux. Pas tant que ça au final.
Si j’en crois les prévisions de cette année, mes impôts seront égaux à 6% de mes revenus. Pour un célibataire vivant seul chez lui, ça va.
Le 13/05/2015 à 14h20
Le 13/05/2015 à 14h20
Le 13/05/2015 à 15h01
En France, c’est un mixe entre échelle/palier.
On a un taux pour un palier particulier et selon ton revenu, tu es imposé plus ou moins dans chaque palier. Si jamais des lecteurs peuvent infirmer ou confirmer mes dires, comme tout bon maudit colon on aime les calculs.
Le 13/05/2015 à 15h08
Le 13/05/2015 à 15h35
Le 13/05/2015 à 18h28
Pour en revenir au sujet : ne jamais oublier que dans un projet KS, il n’y a presque pas d’obligation de la part du fondateur du projet.
Si ce dernier ne se réalise pas, ou seulement en partie, ou s’il met des mois voire des années à se concrétiser, il n’y a pas de remboursement.
Les objets offert en récompense aux backers ne sont pas soumis aux garanties usuelles non plus.
Certains ne sont même pas toujours certifiés par les autorités idoines, donc gare aux assurances en cas de problème (incendie, accident,…).
Sinon, après 16 mois d’attente, j’ai enfin reçu l’email m’invitant à finaliser le paiement de mon imprimante 3D (projet KS M3D). Reste plus qu’à attendre l’avis d’expédition…et la réception.