L’enquête antitrust de la FTC sur Microsoft se précise
Bis repetita placent
L’autorité de la concurrence américaine a bien engagé un processus d’enquête formelle sur les pratiques de Microsoft en matière de cloud computing. La FTC interroge également le comportement de l’éditeur sur les marchés de la cybersécurité et de l’intelligence artificielle. L’ouverture de cette enquête intervient quelques semaines avant la fin de l’administration Biden, et le probable remplacement de Lina Khan à la tête de la FTC.
Le 28 novembre à 18h24
4 min
Économie
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Vingt-cinq ans après une longue enquête qui avait manqué se conclure par le démantèlement de Microsoft en raison de la position dominante d’Internet Explorer, la Federal Trade Commission braque à nouveau ses projecteurs sur l’éditeur de Windows.
D’après Bloomberg et le New York Times, l’autorité de la concurrence américaine aurait fait parvenir une requête formelle d’une centaine de pages au siège de Microsoft, à Redmond. Signé de la main de Lina Khan, présidente de la FTC, le document prendrait la forme d’une longue de liste de questions portant sur les pratiques de l’éditeur en matière de cloud computing, d’intelligence artificielle, mais aussi de cybersécurité.
Amazon et Google en soutien
L’enquête, qui n’a pas encore été officiellement annoncée par la FTC, chercherait ainsi à identifier les éventuels abus de position dominante dont aurait pu se rendre coupable Microsoft, du fait de l’imbrication entre ses différents logiciels et services.
Le Financial Times, qui révélait déjà mi-novembre les signes avant-coureurs de cette enquête, soulignait quant à lui qu’elle interrogeait aussi la place de l’offre Office 365 et ses liens exclusifs avec les infrastructures de l’éditeur.
Dans son enquête, la FTC devrait par ailleurs chercher à confirmer ou infirmer les accusations formulées par l’association de lobbying américaine Netchoice, qui réunit de grands acteurs de l’économie numérique aux États-Unis dont Amazon, Google, Snap, X, eBay, Netflix ou Airbnb.
Interrogée par la FTC en 2023 dans le cadre d’une demande d’informations relatives au marché du cloud computing, Netchoice avait en effet tiré à boulets rouges contre Microsoft (PDF), en l’accusant notamment de facturer plus cher les licences de ses logiciels si ces derniers n’étaient pas utilisés sur Azure.
Le sujet est d’ailleurs pris à bras-le-corps par Google en Europe : le numéro un mondial de la recherche en ligne y a, en effet, très officiellement déposé plainte contre Microsoft en septembre dernier.
D’après les sources invoquées par Bloomberg et le New-York Times, la panne CrowdStrike, qui avait défrayé la chronique et paralysé bon nombre d’entreprises le 19 juillet dernier, aurait également joué un rôle dans la décision de la FTC d’ouvrir une enquête. Bien que Microsoft n’en soit pas responsable, l’incident soulignait l’omniprésence de ses solutions sur le marché.
L’incertitude Trump
Symboliquement, l’ouverture de cette enquête représente peut-être le chant du cygne de la démocrate Lina Khan, actuelle présidente de la FTC. Arrivée à ce poste en 2021, sur proposition de Joe Biden, cette adversaire historique des grandes plateformes devra selon toute attente céder son siège en janvier prochain, après l’investiture du président élu, Donald Trump.
Le républicain, dont de nombreux soutiens émanent du monde économique, revendique en effet une approche pro-business peu compatible avec la vision professée par Lina Khan. Il devrait donc rapidement chercher à la remplacer, et pourrait solliciter de son successeur qu’il mette un terme aux poursuites engagées contre Microsoft.
Symboliquement toujours, Donald Trump s’inscrirait alors dans les pas de Georges Bush, dont l’administration avait défendu Microsoft et mis un terme à la procédure engagée par l’administration Clinton quelques années plus tôt…
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Ce n'est pas normal qu'il y ait autant de dépendance avec la politique. Il faudrait que ce genre d'info soit diffusé au maximum ..