ADINT : les marchands de pub vendent aussi les données GPS de militaires et d’espions
Ad débloqueurs
Un journaliste allemand a réussi à obtenir, gratuitement, d'un databroker américain, un échantillon de plus de 3 milliards de données géolocalisées révélant les déplacements d'environ 11 millions de téléphones portables. Y figurent notamment des milliers de militaires et d'employés de services de renseignement allemands, et américains. Un phénomène dont l'ampleur interpelle, alors même que les projets de législations visant à renforcer la protection de la vie privée achoppent depuis dix ans aux États-Unis.
Le 22 novembre à 09h02
12 min
Sécurité
Sécurité
La CNIL et la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) organisaient la semaine passée un colloque intitulé « La surveillance dans tous ses états. Quelle éthique pour protéger nos libertés ? ». Sébastien Bourdon, vice-président d'Open Facto (dont l’objectif est de fédérer les acteurs de l'OSINT, ou renseignement d'origines sources ouvertes) et journaliste au Monde, y est notamment revenu sur sa récente enquête consacrée aux traces laissées par les gardes du corps d'Emmanuel Macron, Joe Biden et Vladimir Poutine sur l'application Strava.
En réaction, Nicolas Lerner, directeur général de la sécurité extérieure (DGSE), a quant à lui opportunément pointé du doigt les problèmes, encore plus grands, que pose l'ADINT (pour ADvertising INTelligence), du nom donné à la collecte de données publicitaires, potentiellement encore plus intrusives.
L'été dernier, Bayerischer Rundfunk (BR, le service public audiovisuel de la Bavière) et le média indépendant netzpolitik.org, défenseur des libertés numériques, ont ainsi révélé, dans toute une série d'articles, qu'il était possible de géolocaliser des personnes à l'intérieur de bâtiments de l'armée et des services de renseignement allemands.
Après un bref appel téléphonique, Sebastian Meineck, de netzpolitik.org, avait en effet réussi à obtenir, de la part d'un courtier de données états-unien, un fichier comportant 3,6 milliards de points de localisations collectés sur une période d'environ huit semaines fin 2023.
Il reste 83% de l'article à découvrir.
Déjà abonné ? Se connecter
Soutenez un journalisme indépendant,
libre de ton, sans pub et sans reproche.
Accédez en illimité aux articles
Profitez d'un média expert et unique
Intégrez la communauté et prenez part aux débats
Partagez des articles premium à vos contacts
Abonnez-vousADINT : les marchands de pub vendent aussi les données GPS de militaires et d’espions
-
Géolocalisés de l'école de leurs enfants jusqu'à des maisons closes
-
Suivre à la trace des forces spéciales des États-Unis jusqu'en Syrie
-
Faciliter le chantage, la traque, le harcèlement et l'humiliation publique
-
Des projets de loi mis au placard par les Républicains, en attendant Trump
Commentaires (13)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousAujourd'hui à 10h11
Aujourd'hui à 11h58
Même au Pentagone, ça fait juste hausser les épaules en se disant que c'est "inévitable". Quasiment tout le monde s'en fout...
Aujourd'hui à 12h34
Aujourd'hui à 12h23
Aujourd'hui à 12h40
J'imagine que si on empêche complètement l'affichage des pubs ça limite la surface d'exposition.
Je suppose aussi que désactiver l'identifiant publicitaire aide aussi.
Aujourd'hui à 12h53
Intuitivement, avec un bloqueur qui bloque les trackers, logiquement tu laisses moins de traces chez les publicitaires. Mais j'ai du mal à évaluer à quel point ce "moins de traces" va rendre compliquée une démarche adint. Est-ce qu'il en reste quand même suffisamment pour être bien traçable, ou est-ce que ça rend les choses vraiment compliquées ?
Aujourd'hui à 13h23
BR propose (en allemand) de vérifier/désactiver quelles app' ont accès à votre géolocalisation, et de réinitialiser ses identifiants publicitaires.
Aujourd'hui à 16h18
Modifié le 22/11/2024 à 16h17
Dans l'article on parle beaucoup de position GPS, qui induit normalement le tracking via des applications sur le téléphone, plus que via un site/navigateur, donc avoir un bloqueur de pub ne sert pas trop dans le cas présenté dans l'article. Cependant, ça aide quand même un peu.
EDIT : grillé par JMM. ^^'
Aujourd'hui à 13h50
Ce n'est pas suffisant, car la plupart des données GPS viennent d'autres applications.
Il faut donc utiliser un bloqueur de trackers au niveau OS, et pas navigateur.
Un truc comme NextDNS, PiHole, Blokada... sera beaucoup plus efficace et complet.
Aujourd'hui à 12h50
Aujourd'hui à 13h14
Aujourd'hui à 16h40
Pour ma part, j'ai très rarement la localisation d'activée, et très peu d'applis qui y ont accès.
Après vérification, 4 applis qui ont le droit d'accéder à ma localisation "pendant qu'elles s'exécutent" (2 applis de navigation hors ligne, 1 de test satellites, 1 qui fait du Bluetooth et réclame la permission de localisation alors que plus nécessaire depuis Android 12, ceci dit elle n'a pas accès au réseau).
Pour les rares cas où je veux faire tourner une appli qui exige ma position mais que je ne souhaite pas la communiquer, j'utilise un "simulateur de position".
Une idée du risque que j'ai de faire partie de leurs jeux de données ?