Correspondances, violences conjugales : les dangers de Windows Recall s’étendent
Le 05 juin 2024 à 15h59
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IA et algorithmes
IA
Depuis sa présentation, Windows Recall n’en finit plus de faire parler de lui et, au fil des jours, de nouveaux cas d’usage problématiques remontent à la surface. À tel point qu’on se demande maintenant quand et comment Microsoft va revoir ses plans.
Cette fonction, alimentée par une IA locale, prend régulièrement des captures d’écran de tout ce qui est fait. Via une analyse OCR, Recall extrait les informations. On peut ainsi retrouver toute activité faite sur la machine au cours des trois derniers mois au moins.
Cette fonction, active par défaut (opt-out), s’attire les foudres de nombreuses personnes, y compris chez les experts en cybersécurité, comme Kevin Beaumont. Mais les dangers ne concernent pas seulement la personne utilisant son PC Copilot+.
Si l'on utilise n'importe quel autre appareil sans Recall (Mac, Linux, smartphone…), on aura tôt fait de se dire « je ne suis pas concerné ». Mais vous l’êtes : si vous communiquez avec une personne utilisant un PC Copilot+ avec Recall activé, les informations que vous lui transmettrez pourront se retrouver dans sa base de données.
Les scénarios sont multiples : photos diverses et variées (y compris intimes), informations confidentielles, codes, discussions personnelles, données protégées par des accords de non-divulgation, partage d'écran… Certains se demandent – avec plus ou moins d'humour – s'il faudra demander systématiquement à un correspondant sur Copilot+ si Recall est activé avant tout échange.
Le chef de brigade Eric Freyssinet, conseiller en cybersécurité au ministère de l'Intérieur, a ainsi publié un billet de blog présentant divers cas problématiques, dont l’espionnage par un proche abusif. Dans le cadre de violences conjugales, un mari pourrait vérifier tout ce qu’a fait son épouse sur l’ordinateur familial.
Il est probable que la polémique ait pris assez d’ampleur désormais pour que Microsoft révise ses plans. D’autant que la CNIL anglaise (Information Commissioner's Office) a ouvert une enquête à ce sujet.
Le 05 juin 2024 à 15h59
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