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iOS 17.4 disponible : tous les changements, dont ceux liés au DMA

Pomme de raie nette

iOS 17.4 disponible : tous les changements, dont ceux liés au DMA

C’est hier soir, juste avant l’entrée en vigueur du DMA, qu’Apple a ouvert les vannes sur la mise à jour 17.4 pour iOS. Elle contient l’ensemble des changements prévus par l’entreprise pour se mettre en conformité avec le règlement européen. D’autres apports sont aussi présents, ainsi que des correctifs pour plusieurs failles de sécurité.

Le 06 mars à 10h54

Le règlement sur les marchés numériques, ou DMA, entre en application aujourd’hui. Alphabet, Amazon, Apple, ByteDance, Meta et Microsoft sont nommés contrôleurs d’accès et ont, à ce titre, des obligations supplémentaires. Le ministère de l’Économie et des Finances l’a rappelé hier soir dans un communiqué.

Pour Apple, l’arrivée du DMA se traduit par de gros travaux, car iOS, Safari et surtout l’App Store sont concernés. Cela signifie que tout doit avoir été fait pour faciliter la concurrence. La liste des changements est importante sous le capot, comme nous l’indiquions dans notre actualité dédiée. Hier, nous avons pu voir à nouveau tout le mal qu’Apple pensait du DMA, adoptant un ton plaintif et invoquant l’émotion de certains utilisateurs ou agences face à un changement jugé délétère.

Maintenant qu’iOS 17.4 est là, penchons-nous sur ses apports concrets.

Navigateur par défaut et PWA

Sur iOS, on pouvait déjà choisir le navigateur par défaut depuis longtemps. iOS 17.4 propulse ce choix au premier plan. Après installation de la mise à jour, un écran de sélection apparaitra à la première ouverture de Safari.

Dans ce panneau, douze navigateurs seront affichés : Aloha, Brave, Chrome, DuckDuckGo, Ecosia, Edge, Firefox, Onion Browser, Opera, Private Browser Deluxe, Qwant et Safari. L’ordre d’affichage est aléatoire.

Ces navigateurs sont toujours présents, même quand ils ne sont pas installés. Dans ce dernier cas, appuyer sur la flèche conduira à la possibilité d’installer l’application. À la première ouverture de l’App Store, un nouveau panneau vous accueillera d’ailleurs, avec un message de bienvenue. Il y est précisé que l’App Store est « un espace sûr ».

Captures d'écran de la sélection du navigateur par défaut

Comme nous l’indiquions hier, toute installation d’application affichera préalablement un panneau d’information sur l’opération à venir, avec le résumé des informations essentielles.

Concernant les Progressive Web Apps (PWA), c’est finalement le statu quo. Cette capacité avait disparu durant la phase bêta, mais est restaurée avec la version finale. Il faudra donc toujours passer par WebKit, même si un autre navigateur a été déclaré par défaut.

Apple avait déclaré qu’il était trop complexe de mettre en place la même infrastructure de contrôle pour l’ensemble des navigateurs, au regard du faible nombre d’utilisateurs des PWA. La Commission européenne avait indiqué se pencher sur la situation. Il n’est pas dit cependant que le statu quo convienne à cette dernière.

Rappelons que les PWA permettent d’ajouter un site web sur l’écran d’accueil, avec sa propre icône, son nom, son espace de stockage réservé (et isolé) et ses notifications. Cette fonction peut être utile pour des services comme X, quand les besoins ne sont pas trop intensifs. D’autres, comme GeForce Now et Xbox Game Pass, en ont impérativement besoin pour diffuser leurs jeux en streaming, les applications natives pour cette activité étant interdites sur l’App Store.

Moteurs de navigateurs et NFC

iOS 17.4 autorise les navigateurs à embarquer leur propre moteur. C’est un changement majeur, car ils étaient forcés jusqu’ici de se servir de WebKit, Apple tenant à une cohérence stricte du rendu. Et probablement à la part de marché de Safari en environnement mobile.

Techniquement, Chrome pourrait donc embarquer Blink et Firefox son Gecko. Cependant, ces conditions ne sont valables qu’en Europe. En clair, les éditeurs intéressés devront maintenir la version habituelle dans le reste du monde. Mozilla avait dénoncé cette situation, annonçant qu’il n’y aurait pas de Mozilla-Gecko sur iOS dans de telles conditions.

Autre changement important, l’ouverture du NFC. On attend tout particulièrement la réaction des banques, car leurs applications seraient en mesure de proposer le paiement sans passer par Apple Pay ni Cartes (Wallet). On peut craindre toutefois qu’un certain nombre d’entre elles décident de couper la compatibilité avec Apple Pay et Cartes pour se concentrer sur leurs propres solutions. Ce qui pourrait nuire à une partie des utilisateurs.

Boutiques tierces d’applications

Ce qui assure la transition avec le sujet suivant : les boutiques alternatives. C’est clairement le plus gros apport d’iOS 17.4. Les éditeurs intéressés peuvent désormais contacter Apple et remplir un dossier d’autorisation. Le feu vert d’Apple est obligatoire pour ouvrir une boutique alternative sur iOS. Il ne faut toutefois pas s’attendre à voir éclore une flopée de boutiques rapidement.

MacPaw a été le premier à annoncer sa volonté de proposer sa boutique sur iOS, Setapp Mobile, avec une bêta programmée pour le mois prochain. L’éditeur ukrainien, coutumier des offres par abonnement, proposera une formule qu’il connait bien : contre une somme mensuelle, l’intégralité des applications sur la boutique pourront être utilisées. MacPaw promet que ces applications n’intègreront ni publicités ni achats in-app. On ne connait pas encore la sélection précise d’applications.

Les éditeurs devront cependant montrer patte blanche, même si les règles ont été largement assouplies. La garantie bancaire d’un million d’euros a ainsi disparu, remplacée par l’obligation d’être un membre sans problème du programme Apple Developer depuis au moins deux ans. Autre condition, avoir dans l’Union européenne une application « dont le nombre de premières installations annuelles sur iOS dans l'UE a dépassé le million au cours de l'année civile précédente ».

On sait qu’Apple surveillera également les ressources et moyens mis en place pour l’application. Une boutique ne peut être ouverte qu’après signature d’un contrat spécifique. En cas de refus, Apple s’est engagée à expliquer précisément les raisons. On imagine que la Commission européenne surveillera de près ces fins de non-recevoir.

Attention cependant, car avec les nouvelles règles européennes, des conditions financières particulières sont mises en place. La commission sur les achats passe de 30 à 20 %, et même à 17 % si l’éditeur choisit de passer par une autre solution de paiement que celle d’Apple.

Mais les éditeurs devront faire un choix : soit ils restent sur les règles actuelles, soit ils passent aux nouvelles. Dans ce dernier cas, ils seront astreints à une Core Technology Fee de 0,5 euro par installation annuelle au-delà du premier million d’installations.

Apple avait proposé dans la foulée un simulateur de frais qui pouvait afficher des chiffres impressionnants. Par exemple, pour une application téléchargée 10 millions de fois pour un produit vendu 1 dollar (générant donc un gain de 10 millions de dollars), l’éditeur correspondant devra payer 574 276 dollars par mois. S’il reste aux anciennes conditions, cette somme sera de 250 000 dollars.

Des conditions qui ont provoqué la colère de plusieurs éditeurs, dont Epic, Spotify, Microsoft ou encore Proton.

Un iOS 17.4 européen isolé

Précisons quelques points importants. D’abord, les changements évoqués plus haut ne sont valables qu’en Europe. Apple ne distribue d’ailleurs pas deux versions différentes du système : c’est le même numéro de build partout. Seulement, quand iOS détecte un iPhone européen, il active ses mesures spécifiques au DMA.

Autre point important à rappeler : ces changements ne sont valables que pour iOS. Puisque les autres plateformes ne sont pas concernées, elles n’intègrent aucun changement. C’est en particulier le cas pour iPadOS, qui reprend à son compte toutes les améliorations d’iOS habituellement. Cela pourrait entrainer un écart dans l’expérience utilisateur, au risque de perturber une partie des utilisateurs.

Les changements d’iOS 17.4 non liés à l’Europe

Comme toute mise à jour importante d’iOS, la version 17.4 apporte un lot d’améliorations générales et disponibles partout.

La fonction de protection contre le vol d’appareil est ainsi renforcée. Apparue dans iOS 17.3, elle permet pour rappel de réclamer l’identification biométrique en plus du code à six chiffres pour toutes les opérations importantes comme la modification du Trousseau, la désactivation du mode Perdu ou l’effacement du contenu et des réglages. Cette identification biométrique était à nouveau réclamée une heure après pour les réglages les plus précieux, sauf quand l’iPhone se trouvait dans un endroit connu (au travail et au domicile principalement). iOS 17.4 permet de faire sauter ce critère, afin que l’identification biométrique soit toujours réclamée.

Le fameux « Dis, Siri » est simplifié. On peut se contenter désormais de dire « Siri » pour faire réagir l’assistant vocal. Ce changement est actif par défaut chez tous les utilisateurs, même si l’ancienne formule fonctionne encore. Par ailleurs, Siri peut lire les messages dans des langues supplémentaires, qu’il faudra sélectionner dans l’option « Message avec Siri » dans les Paramètres.

L’application Podcasts se dote d’une nouveauté importante et attendue : la retranscription textuelle. Compatible avec le français, l’anglais, l’espagnol et l’allemand, elle se paye le luxe d’être synchronisée avec la lecture, à la manière des paroles dans une application de streaming musical. On peut lancer une recherche dans le texte et, une fois le passage choisi, appuyer dessus pour se rendre au moment correspondant.

Parmi les autres nouveautés, signalons l’inévitable sélection de nouveau emojis, l’arrivée des chronomètres dans les activités en direct ou encore une section « À suivre » plus pratique dans TV.

Enfin, iOS 17.4 corrige quatre failles de sécurité, dont deux sont activement exploitées (l’une dans le noyau, l’autre dans RTKit) et liées à des problèmes de corruption de la mémoire.

Commentaires (11)

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Pomme de raie nette
Grrr, j'ai l'air dans la tête !

Je vais lire l'article maintenant.
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Déso pas déso :D
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Dommage, Next ne parle pas de la nouvelle API pour les hand gestures.

Ca aurait pu faire Pomme de raie nette et Pomme d'API :D
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iOS 17.4 édition N :mdr:
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C'est "rigolo", y'a pas Vivaldi.

Et le fait que ce soit pas les même règles sur iPad, c'est hallucinant. Quelle bande de pourriture Apple.
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Ils ne sont pas contrôleur d'accès sur iPad : bien moins d'utilisateurs. C'est donc normal, puisqu'il pensent que les évolutions sont néfastes pour la sécurité de leurs produits et pour la protection des données : ils font les évolutions uniquement où c'est obligatoire.
Mais oui, la pomme est pourrie !
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Nan mais je comprend pourquoi Apple fait ça.
Mais c'est tellement une manipulation pour éviter que la décision DMA change quoi que ce soit !
Genre on va avoir des navigateurs avec leurs moteurs sur iOS, mais pas sur iPad ?! Qui voudra développer un navigateur juste pour iOS, juste pour l'Europe ?

Bref, c'est honteux.
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Le 23 Février, Apple a demandé à Tim Sweeney si Epic allait bien honorer tous ses engagements suite à l'entrée en vigueur du DMA. Le jour même,Tim Sweeney a répondu : " Epic et ses filiales agissent de bonne foi et respecteront tous les termes des accords actuels et futurs avec Apple, et nous serons heureux de fournir à Apple toute assurance supplémentaire spécifique sur le sujet que vous souhaitez "

Une semaine plus tard, le compte développeur d'Epic est clôturé et fermé , les avocats d'Apple usant du prétexte que la société Epic n'était plus digne de confiance.

La vraie raison derrière ? Apple n'a pas du tout apprécié que Tim Sweeney dise haut et fort comment Apple essaye de trucider le DMA en y mettant le maximum de mauvaise volonté.

Décidément le fantôme de Jobs rôde toujours à Palo Alto et toujours cet appétit insatiable pour le fric avant tout... Comme s'ils en avaient pas assez.

:cartonrouge:
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Ne possédant aucun produit Apple, ces changements ne me concernent pas. Néanmoins, je ne suis pas certain que de tels changements soient bénéfiques à l'utilisateur.

Si Apple était le seul fabricant de smartphones, je serais d'accord. Mais c'est loin d'être le cas. Quand on choisit un produit Apple, c'est clairement pour bénéficier d'une certaine expérience. Si l'expérience ne convient pas, il existe de nombreux fabricants Android proposant des expériences / écosystèmes différents, avec des durées garanties de mises à jour plus ou moins longues. Si on est aventureux, on peut même opter pour un appareil sous Linux (que l'UE aurait très bien pu financer pour grandement améliorer sa situation).

Au final, ce sont des changements qui bénéficieront sans doute à quelques entreprises, mais les utilisateurs ne verront pas la moindre baisse de prix et auront sans doute une expérience utilisateur dégradée.
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Je ne possède pas non plus de produits Apple (sauf un vieux Apple ][e dans un coin).

Mais je suis avec intérêt ce qui touche au DMA parce que ça touche tous les gros du métier. Je pense que si l'UE a mis en place le DMA (et le DSA), ce n'est pas seulement pour quelques entreprises mais pour l'ensemble des utilisateurs.

La brève d'aujourd'hui sur le DMA cite quelques points en faveur des utilisateurs.

En plus, je ne vois pas trop comment l'expérience des utilisateurs qui ne veulent rien changer va être impactée, à part une fois au démarrage de la nouvelle version de iOS où il va falloir faire quelques choix (et Apple va les guider pour faire des choix conservateurs), il vont utiliser leur iPhone comme avant. Ceux qui étaient bridés dans cet environnement vont au contraire avoir plus de possibilités.

Et tout ça sera aussi bénéfique pour les utilisateur des autres contrôleurs d'accès puisque les positions de la Commission vis-à-vis d'Apple serviront de jurisprudence.

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