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Google annonce ses changements pour se conformer au DMA

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Google annonce ses changements pour se conformer au DMA

Mise en application du DMA oblige, Google publie à son tour la liste de ses changements. Bien moins nombreux et profonds que ceux d’Apple, ils incluent quand même d’importantes modifications, notamment dans les liens entre services.

Le 06 mars à 17h01

Le règlement sur les marchés numériques, ou DMA, entre en application aujourd’hui. On a beaucoup parlé d’Apple, dont les changements à apporter sont nombreux pour se conformer aux nouvelles règles. Ces dernières visent à favoriser la concurrence et à ne pas abuser d’une position de monopole dans le domaine des services numériques.

Dans son billet, Google précise dès le départ se comporter comme un élève modèle du DMA : « Les changements que nous avons apportés sont le résultat d'un travail intensif mené pendant de nombreux mois par des ingénieurs, chercheurs, chefs de produits et concepteurs de produits dans l'ensemble de l'entreprise. Tout au long de ce processus, nous nous sommes largement engagés auprès de la Commission européenne, des acteurs de l'industrie et des associations de consommateurs, à travers notamment des dizaines d'ateliers, d'événements et de discussions directes ».

Plus de liens entre la recherche et d’autres services

Le plus gros changement est sans doute la cassure entre les résultats d’une recherche et l’intégration des autres services de Google. Le cas le plus proéminent est Google Maps.

Jusqu’ici, lorsque l’on cherchait un lieu, une vue Maps apparaissait de la zone, ainsi qu’un lien vers le service pour des actions plus précises. Ce n’est plus le cas désormais. Une vue apparait toujours, mais elle est statique. On peut cliquer dessus pour ouvrir le service Maps dans le même onglet avec le lieu recherché. En outre, l’onglet Maps en haut disparait. Il n’existe aucun moyen de restaurer l’ancien comportement.

On retrouve cette cassure pour l’ensemble des services. Si l’on cherche par exemple « nota bene » pour retrouver la chaine YouTube correspondante, on obtient simplement le lien correspondant en premier résultat. Mais plus la sélection de vidéos que l’on pouvait trouver jusqu’à présent. Même chose pour Flight, le service de Google n’intégrant plus de propositions pour des vols après une recherche. À la place, on trouvera les liens sponsorisés, qui remontent donc dans les résultats.

Des liens entre produits coupés par défaut pour les données

Un nouveau panneau de réglages a été mis en ligne pour gérer les liaisons entre les produits, toutes désactivées par défaut en Europe. Les services concernés sont la recherche, YouTube, Google Play, les services publicitaires, Chrome, Shopping et Maps. Google prévient que ces liaisons permettront aux produits de partager leurs données pour personnaliser les contenus et les annonces, développer et améliorer ses services, ou encore mesurer et améliorer la diffusion des annonces. Il ne s’agit cependant pas de restaurer les fonctions perdues.

« Les utilisateurs peuvent également voir de nouvelles bannières de consentement leur demandant s'ils souhaitent relier leurs services Google », prévient l'entreprise.

En « contrepartie », la société indique avoir amélioré certains aspects, notamment via l’introduction de nouvelles unités d’agrégation et de puces de filtre, ainsi que des résultats enrichis de type carrousel pour les agrégateurs et fournisseurs sur les recherches de proximité, liées à un voyage ou sur un achat.

Des écrans de choix supplémentaires

Comme Apple l’a fait dans iOS 17.4, un écran de choix obligatoire va arriver sur Android. L’objectif est le même, mais avec un effet supplémentaire : la sélection du navigateur et du moteur de recherche par défaut. La conception de ces écrans a été faite « sur la base d'études et d'essais auprès des utilisateurs, ainsi que celles du secteur », selon Google.

Ces réglages existent déjà dans Android depuis bien longtemps. L’idée est cette fois de rendre ces choix obligatoires. Pour une partie des utilisateurs, ce sera d’ailleurs peut-être une découverte, beaucoup n’allant jamais vraiment fouiller dans les paramètres.

À noter que des modifications spécifiques seront « bientôt » introduites pour Chrome, aussi bien la version pour ordinateurs que celle pour iOS. On imagine qu’il sera au moins question du moteur de recherche.

Des modifications aussi pour les développeurs et les annonceurs

Parmi les changements annoncés, l’un en particulier attire le regard : les développeurs auront bientôt la possibilité d’inclure dans leurs applications des liens menant à des pages où des tarifs moins chers que ceux du Play Store pourront être affichés. C’est donc une cassure dans une mesure anti-steering, du même acabit que celles largement reprochées à Apple par Google.

C’est une modification majeure, car les éditeurs ne pouvaient jusqu’à présent pas prévenir les utilisateurs qu’il existait potentiellement des prix ou abonnements moins chers sur le site officiel. On retrouve ce genre de cas pour des services célèbres comme X, qui répercutent la commission payée à la boutique sur le prix de l’abonnement, avec des tarifs plus élevés et quasi identiques sur Android et iOS que sur le web.

Sur la question des prestataires de paiement et de facturation, Google ne se prive bien sûr pas d’expliquer que ce type de choix est possible depuis un moment déjà. Mais pas partout, puisque l’entreprise annonce qu’il sera étendu aux jeux dès cette semaine.

Aux annonceurs, Google présente également plusieurs changements, dont des outils pour les aider à demander plus lisiblement le consentement des utilisateurs pour les données collectées. Les annonceurs pourront également recevoir des « données supplémentaires », mais Google ne dit rien de plus à ce sujet.

Portabilité des données et petite pique à la Commission européenne

Google lance également une nouvelle API dédiée à la portabilité des données. Comme l’entreprise l’explique dans une note, elle va permettre à des produits dans l’espace économique européen d’intégrer des fonctions liées, capables de récupérer une partie des données stockées chez Google pour les importer.

Google précise que l’import de ces données sera une action ponctuelle. Il n’est donc pas question de synchronisation. En outre, l’action ne supprimera aucune donnée chez Google. La société précise par ailleurs qu’une fois l’importation réussie, c’est à l’entreprise réceptrice d’assurer la gestion et la protection de ces informations. Une précision qui peut paraitre évidente, mais qui n’a bien sûr rien d’anodin.

Enfin, même si la communication de Google sur le DMA est plus « digne » que celle d’Apple, la firme de Mountain View ne peut éviter de lancer une petite pique à la Commission européenne.

« Nous avons abordé la question de la conformité en faisant preuve de transparence et en apportant des modifications significatives aux produits, même si nous craignons que certaines règles ne réduisent les choix offerts aux citoyens et aux entreprises en Europe. Nous pensons qu'une interprétation et une application cohérentes de ces nouvelles règles dans toutes les entreprises désignées seront essentielles pour garantir des conditions de concurrence équitables pour les entreprises et les consommateurs européens à l'avenir », indique-t-elle à la fin de son billet.

Commentaires (13)

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« Les utilisateurs peuvent également voir de nouvelles bannières de consentement leur demandant s’ils souhaitent relier leurs services Google », prévient l’entreprise.
J'ai vu ça il y a quelques jours je ne sais plus pour quel service.
C'était tout sauf clair pour l'utilisateur lambda et ça poussait à relier les services.
Comme je suis au point sur ce genre de sujets et au courant de l'arrivée du DMA, j'ai refusé de lier, mais, je pense que la majorité va accepter sans comprendre.
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C'est calqué sur les modèles éprouvés des cookies consent. On formule de façon compliquée, on laisse sous entendre qu'on va y perdre et on fait un gros bouton "J'accepte les yeux fermés de vendre mon âme" ou 'Je prévois une petite demi heure pour mesurer les conséquences de chaque case".
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Ça s'appelle des dark pattern et c'est (normalement) répréhensible dans le cadre du RGPD… Par contre, les procédures sont longues et les amendes trop faibles, ça sera probablement pareil avec le DMA.
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J'ai pas cité le terme car je trouve que Google est pas non plus dans les formats les plus sombres du marché (comme ceux qui te mettent plusieurs boutons de validation pour un seul refus, le bouton de refus en microscopique gris clair sur fond blanc, où obligent à décocher à l'unité les 1337 partenaires...).
En tout cas je ne pense pas que leur écran de "séparation des services" puisse être sanctionnable en l'état.

Quand on voit ce que fait Facebook à côté "Oui bien sûr que tu peux séparer Messenger de Facebook, conformément à la législation. Juste pour info, tu perdras absolument tout sur ton Messenger, car ça restera sur ton compte Facebook". C'est en réalité pas un choix pour le compte, c'est une proposition d'en créer un nouveau pour dissuader...
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Tiens c'est un sujet qui m'intéresse ça, Facebook/Messenger.

Mon épouse est concernée et hésite (elle voudrait fermer son compte Facebook et ne garder que Messenger).

Elle m'a demandé ce que j'en pensais et je trouvais les explications de Meta pas claires du tout. Je lui ai dit de se méfier, qu'elle risquait potentiellement de perdre son historique de discussion et ses contacts (dont un à l'autre bout du monde qu'elle n'a que par ce biais là).

Mais je ne suis pas sûr de tout ça, tant y a juste rien d'expliqué sur les conséquences précises de cette séparation de comptes.
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Ha ben moi j'ai eu l'écran de choix, et je peux te garantir que Meta a été clair : si je demande à séparer, ils m'ouvrent un nouveau compte "Messenger only" et mes messages/contacts restent sur mon compte Facebook sans passer sur mon compte Messenger. En gros, je repars à 0.

Après, peut-être que Messenger peut gérer 2 comptes à la fois pour basculer progressivement, mais j'ai pas voulu tenter (sachant que j'utilise encore un petit peu Facebook, en plus).
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Il faut faire jouer la portabilité des données pour les exporter du compte Facebook puis pour les importer dans Messenger.

Je ne sais pas si c'est possible, mais c'est une obligation du DMA. Donc ça devrait le faire.
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L'export est obligatoire pour le sortant, mais l'import pour l'entrant, je ne pense pas... En tout cas jamais vu dans Messenger.

C'est comme quand tu récupères tes Google Photos, t'as des dossiers avec tes images, des fichiers distincts qui contiennent les contenus EXIF. Si t'as retouché des photos dans l'app (recadrage, filtre...), il laisse un doublon entre l'originale et la retouchée.
Ensuite, c'est à l'utilisateur de se débrouiller pour trier tout ça et/ou refaire ses albums dans son nouvel outil.
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Je trouve la manière de faire beaucoup plus transparente. Même si pas claire pour tout le monde.

Faudrait pouvoir choisir les services qu'on lie avec le moteur de recherche, genre brancher OSM pour les cartes, son instance Mastodon pour les messages, son instance peertube pour les vidéos, etc.
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Pendant ce temps chez Apple.... https://www.epicgames.com/site/en-US/news/apple-terminated-epic-s-developer-account :D
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J'approuvais les changements à la lecture de l'article.

Puis j'ai testé en tapant le nom d'une ville en recherche. Et... j'ai tout en haut l'intégration de Maps, centrée sur cette ville. Je peux déplacer, dé/zoomer, bref, ce n'est pas une image, c'est bien interactif.
Est-ce que ce que raconte l'actu n'est pas encore déployé ?

J'aimerais bien pouvoir désactiver le résumé wikipédia sur la droite aussi (et les recherches associées, j'OSEF). Bref, revenir à une liste de résultats. Une simple liste de résultats.
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Je te conseille d'utiliser https://www.startpage.com/
C'est basé sur les résultats de google, sans la "personnalisation" et les liens sponsorisés.
Et bonus, tout est anomyisé
Ca te vira tout ce qui t'embête sauf pour wikipédia, mais ça, moi, je le veux car je vais très souvent dessus en 1er lien de lecture.
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*Enfin, même si la communication de Google sur le DMA est plus « digne » que celle d’Apple, la firme de Mountain View ne peut éviter de lancer une petite pique à la Commission européenne.

« Nous avons abordé la question de la conformité en faisant preuve de transparence et en apportant des modifications significatives aux produits, même si nous craignons que certaines règles ne réduisent les choix offerts aux citoyens et aux entreprises en Europe. Nous pensons qu’une interprétation et une application cohérentes de ces nouvelles règles dans toutes les entreprises désignées seront essentielles pour garantir des conditions de concurrence équitables pour les entreprises et les consommateurs européens à l’avenir », indique-t-elle à la fin son billet.*

S'il y a une petite pique à la commission sur l'aspect cohérence de l'application, qui indirectement pointe l'attitude d'Apple.

Google annonce ses changements pour se conformer au DMA

  • Plus de liens entre la recherche et d’autres services

  • Des liens entre produits coupés par défaut pour les données

  • Des écrans de choix supplémentaires

  • Des modifications aussi pour les développeurs et les annonceurs

  • Portabilité des données et petite pique à la Commission européenne

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