Le célèbre grand magasin parisien détenu par LVMH a installé cet été des faux détecteurs de fumée camouflant des caméras, révèle Mediapart.
Des salariés de la Samaritaine ont expliqué au média en ligne s'être rendu compte qu'ils étaient filmés à leur insu via des petits appareils contenant une caméra, des piles et une carte mémoire. Médiapart explique que « dans le commerce, il est présenté comme un "faux détecteur de fumée caméra espion HD" ».
L'un des salariés se méfiait de ces appareils et a voulu en avoir le cœur net lors de son dernier jour de contrat. Ces dispositifs se trouvaient dans les réserves et les espaces pour le personnel du magasin ou 50 caméras étaient déjà présentes officiellement.
DFS, l'entreprise filiale de LVMH qui les emploie, dément auprès de Médiapart toute irrégularité, dénonçant « des accusations graves, fausses et totalement contraires aux valeurs que [le groupe] prôn[e] » soutenant que l'utilisation de la vidéosurveillance du magasin « intervient dans le strict respect des dispositions légales applicables (information des clients, des salariés, du CSE, respect des règles CNIL, déclaration auprès de la préfecture de police…) ».
Mais le média explique avoir « eu accès à de nombreux enregistrements réalisés par plusieurs des mouchards » dans lesquels on peut entendre des conversations professionnelles ou personnelles et des échanges entre salariés et représentants du personnel.
À la question « peut-on me filmer en permanence sur mon poste de travail ? », la CNIL répond « en principe, non », rajoutant, « toutefois, la surveillance d'un poste de travail peut être possible compte tenu d'un risque particulier [...]. Dans ce cas, les caméras doivent être orientées de la façon la moins intrusive possible ». Mais surtout, l'employeur doit informer ses salariés de l'installation d'une caméra.
L'entreprise explique finalement à Médiapart que ces dispositifs sont des « caméras test » et se défausse sur l'un de ses prestataires qui les aurait installés à cause « d’une recrudescence de vols rendus possibles du fait du mauvais emplacement des caméras installées ».
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