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Mad Catz accumule de nouvelles pertes et risque sa place en bourse

Bad Catz

Mad Catz accumule de nouvelles pertes et risque sa place en bourse

Le 07 février 2017 à 14h00

Le fabricant de périphériques Mad Catz connait une période très compliquée. Lourdement déficitaire, l'entreprise est menacée de perdre sa place sur les marchés boursiers américains en raison de la trop faible valeur de ses actions.

Il y a un peu moins de deux ans, nous notions déjà que Mad Catz traversait une passe difficile. L'entreprise spécialisée dans la production de périphériques de jeu comptait alors sur les ventes de Rock Band 4 pour se refaire une santé, ce alors que son cabinet comptable s'inquiétait de sa capacité à recouvrir les lignes de crédits alors ouvertes. Le cabinet KPMG évoquait ainsi dans le rapport annuel de la société des « incertitudes levant un doute substantiel quant à la capacité de l'entreprise à poursuivre ses activités ».

De son côté, la directrice financière expliquait : « Nous avons déjà violé plusieurs fois les clauses restrictives de nos dettes par le passé et Wells Fargo nous a toujours soutenu. Malheureusement, KPMG [le cabinet chargé de l'audit, ndlr] ne peut pas être certain que Wells Fargo fera de même cette fois-ci, c'est pour cela qu'ils ont dû inclure ce langage ». Si les questions de solvabilité sont aujourd'hui moins pressantes, notamment grâce à la vente de Saitek à Logitech pour 13 millions de dollars, Mad Catz reste dans une situation délicate.

Des comptes encore dans le rouge

Sur les neuf premiers mois de l'exercice fiscal en cours, Mad Catz a enregistré 44,7 millions de dollars de chiffre d'affaires (en baisse de 62 % sur un an) avec un résultat brut de seulement 1,7 million de dollars, en recul de 93 % sur l'année. La marge brute de l'entreprise s'établit à 3,8 %, contre 19,9 % un an plus tôt. Une valeur extrêmement basse. 

Les pertes opérationnelles sur les neuf derniers mois ont été multipliées par presque 40 par rapport à 2015 et atteignent 3,27 millions de dollars. Le résultat net est quant à lui stable, mais il est tout de même question de 4,17 millions de dollars de pertes. 

Côté trésorerie, la situation est elle aussi assez compliquée. Mad Catz dispose de 1,6 million de dollars de liquidités et attend le règlement de factures d'un montant de 8,28 millions de dollars. De l'autre côté de la balance, des créanciers attendent le versement de 19,1 millions de dollars, sans parler d'emprunts s'élevant à 12,21 millions de dollars. La société explique toutefois avoir négocié avec certains de ses fournisseurs pour assainir leur situation, ce qui a mené au reclassement de 3,5 millions de dollars de factures en dettes à long terme.

Les casques audio en sauveurs ?

Dans son dernier rapport trimestriel, Mad Catz assure avoir de bons espoirs pour la suite des évènements, notamment grâce à la signature d'un accord de distribution avec un gros revendeur aux États-Unis. Cependant, ses difficultés de trésorerie posent quelques soucis d'approvisionnement au fabricant, qui doit compenser ces retards en expédiant ses produits par avion, ce qui augmente significativement ses coûts et ronge ses marges, déjà faibles.

En tête des ventes du constructeur, on retrouve les casques audio (51 % du chiffre d'affaires), suivi par les contrôleurs Rock Band 4 (18 %) puis les claviers et souris (13 %). La marque Tritton compte à elle seule pour 50 % des revenus enregistrés ces neuf derniers mois pour l'entreprise contre 23 % pour Mad Catz. Fort logiquement, la société vante donc ses casques Tritton comme étant l'une des clés qui pourrait l'aider à sortir de l'impasse, à condition que les nœuds dans sa chaine approvisionnement se démêlent.

La bourse de New York fronce les sourcils

Une mauvaise nouvelle ne venant jamais seule, Mad Catz a également reçu une « lettre de déficience » signée de NYSE, l'entreprise gérant le New York Stock Exchange. Elle explique que le cours des actions de la société est bien trop bas pour assurer sa présence sur les marchés. Celui-ci est en effet resté pendant plusieurs mois sous la barre des 20 cents, avant de descendre ces derniers jours en dessous des 8 cents, après une chute de plus de 80 % en un an.

Le NYSE réclame donc que Mad Catz procède sous six mois à des ajustements qui lui permettraient de montrer « une amélioration durable » de la valeur unitaire des actions de l'entreprise. Dans le cas contraire, l'entreprise pourrait être délistée de ce marché.

Pour résoudre cet épineux problème, Mad Catz envisage d'effectuer un reverse split de ses titres. Le principe est de fusionner plusieurs actions de faible valeur en une seule représentant une part plus importante de la société et donc plus chère. Cette idée sera soumise au vote des actionnaires lors de leur prochaine assemblée générale.

Commentaires (18)

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yep, les investisseurs ont tellement confiance que la boite risque de se faire éjecter de la bourse <img data-src=" />

En l’occurrence, on parle de confiance dans la dette, là, grosso modo <img data-src=" />

(Et Mad Catz vend du hardware assez basique, ça ne ressemble pas à une start up…)



Je ne leur souhaite pas moins que de redresser la barre (conceptuellement… en vrai j’m’en fous un peu : je ne les connais pas, n’ai pas de part chez eux et n’ai jamais utilisé leurs produits) je réagis juste sur les propos de la directrice financière <img data-src=" />

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normal, quand on voit la qualité d’un casque Sades à 25€

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WereWindle a écrit :



yep, les investisseurs ont tellement confiance que la boite risque de se faire éjecter de la bourse <img data-src=" />

En l’occurrence, on parle de confiance dans la dette, là, grosso modo <img data-src=" />







La bourse, ce n’est pas “les investisseurs”, c’est une catégorie bien spécifique d’investisseurs qui attendent un rendement défini, des risques mesurés et une bonne lisibilité des perspectives.



En phase d’amorçage ou de restructuration, les entreprises travaillent avec des investisseurs plus “proches” de l’entreprise.



Donc tout cela est assez logique.





(Et Mad Catz vend du hardware assez basique, ça ne ressemble pas à une start up…)





Tu sous estime le niveau de technologie nécessaire à la création de ce type de produits, sachant que leurs produits sont loin d’être basique et qu’en informatique même des produits basiques demandent un bon niveau de technologie.



Et d’ailleurs contrairement aux idée reçues, une startup n’implique pas forcément de la haute technologie. Nombre de startup ne produisent que des concepts purement commerciaux.


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Je suis toujours étonné de l’importance qu’on accorde aux détenteurs d’action en bourse, comme si l’évolution des actions était le reflet de la réalité de l’activité d’uneentreprise, alors que le principe même de la bourse est de chiffrer les espoirs de gains des actionnaires, et de conditionner la valeur attribuée aux actions à ces espoirs, qui reposent bien souvent sur des inpressions, du doigt mouillé, des prédictions plus ou moins foireuses, bref, du vent. Quand on pense que ce machin a parfois des effets concrets sur la vie des entreprises, à cause d’intuitions irrationnelles ou d’effet de masse et de panique dénués de logique, ça fait très peur.

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obyonbeone a écrit :



normal, quand on voit la qualité d’un casque Sades à 25€









Sades but true ? <img data-src=" />


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En tête des ventes du constructeur, on retrouve les casques audio (51 %

du chiffre d’affaires), suivi par les contrôleurs Rock Band 4 (18 %)

puis les claviers et souris

(13 %). La marque Tritton compte à elle seule pour 50 % des revenus

enregistrés ces neuf derniers mois pour l’entreprise contre 23 % pour

Mad Catz.







Déjà quand je vois la “qualité” de leurs produits, ça ne m’étonne qu’à moitié qu’ils soient un peu dans les choux. Mais ça m’étonne encore qu’ils arrivent à vendre du Tritton par palettes entières. Franchement dans leur gamme de prix il y a mieux ou moins cher pour une qualité similaire voire supérieure…



Franchement s’ils étaient amenés à disparaître je ne les pleurerais pas trop…

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la directrice financière a écrit :



« Nous avons déjà violé plusieurs fois les clauses restrictives de nos dettes par le passé et Wells Fargo nous a toujours soutenu.





ça ressemble tellement au discours d’un joueur qui espère se refaire à la prochaine main <img data-src=" />


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WereWindle a écrit :



ça ressemble tellement au discours d’un joueur qui espère se refaire à la prochaine main <img data-src=" />







Ou à celle d’un état qui ne respecte pas les 3% de deficit alors qu’il est endetté jusqu’au cou pour des dépenses de fonctionnement…


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Vachalay a écrit :



Ou à celle d’un état qui ne respecte pas les 3% de deficit alors qu’il est endetté jusqu’au cou pour des dépenses de fonctionnement…





aussi, oui <img data-src=" />


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Bad kitty ! Baaaad kitty !





&nbsp;À côté l’autre marque au chat Roccat a l’air de bien se porter. <img data-src=" />

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Je les connais uniquement pour le Rhino X-55, c’est de l’assez bon materiel à un prix abordable. Après effectivement, c’est pas la grosse majorité de leur gamme.

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3% qui sont totalement arbitraires et ne correspondent à rien <img data-src=" />

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loser a écrit :



3% qui sont totalement arbitraires et ne correspondent à rien <img data-src=" />





Tout à fait d’accord avec toi&nbsp;<img data-src=" /> . Pour moi l’Etat devrait être excédentaire.


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WereWindle a écrit :



ça ressemble tellement au discours d’un joueur qui espère se refaire à la prochaine main <img data-src=" />







Ce n’est pas comparable, c’est même tout l’inverse.



Statistiquement, plus un joueur de casino va jouer, plus ses chances de perdre augmentent.



A l’inverse, plus un entrepreneur va jouer, plus son expérience augmentera et donc ses chances de gagner.



Et il faut garder à l’esprit que l’entreprise sans prise de risque, ça n’existe pas…


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sr17 a écrit :



Ce n’est pas comparable, c’est même tout l’inverse.



Statistiquement, plus un joueur de casino va jouer, plus ses chances de perdre augmentent.



A l’inverse, plus un entrepreneur va jouer, plus son expérience augmentera et donc ses chances de gagner.



Et il faut garder à l’esprit que l’entreprise sans prise de risque, ça n’existe pas…





croire qu’une banque te soutiendra tout le temps en dépit de tes résultats merdiques, c’est encore plus dingue, de mon point de vue.

Oui, il faut de la prise de risque qui est nécessaire à l’innovation voire au succès, on est d’accord mais un poil de lien avec le réel (du genre ton produit ne plait pas suffisamment pour que tu puisses un jour te refaire) ça me semble important aussi.

(Après, à quel point on doit arriver avant de considérer que c’est foutu, c’est à chacun d’en juger, je crois)


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WereWindle a écrit :



croire qu’une banque te soutiendra tout le temps en dépit de tes résultats merdiques, c’est encore plus dingue, de mon point de vue.







Il est évident qu’un investisseur se fixe toujours une limite.



Mais il ne faut pas perdre de vue que lâcher l’affaire, ça implique de perdre sa mise…





Oui, il faut de la prise de risque qui est nécessaire à l’innovation voire au succès, on est d’accord mais un poil de lien avec le réel (du genre ton produit ne plait pas suffisamment pour que tu puisses un jour te refaire) ça me semble important aussi.





Sauf que faire un produit qui plait du premier coup, de nos jours, ce n’est pas trivial.



Bien souvent, c’est en analysant les raisons d’un échec qu’un entrepreneur comprends ce qu’il faut faire et ne pas faire.





(Après, à quel point on doit arriver avant de considérer que c’est foutu, c’est à chacun d’en juger, je crois)





Les investisseur ont leurs règles pour estimer jusqu’à combien il peuvent mettre par rapport a leurs estimations de rentabilité potentielles.

Mais il y a forcément une part d’intangible sur le fait de savoir s’ils croient dans tel produit et dans tel entrepreneur.



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justement, c’est en cela que la directrice financière me fait penser à un joueur en pleine déveine : elle croit dur comme fer que la boite va se refaire alors que les chiffre passés n’indiquent rien en ce sens (le côté intangible dont tu parles).

Je ne porte aucune espèce de jugement là-dessus.



En revanche, l’argument “la banque nous a toujours soutenu jusque là” (et implicitement : elle le fera toujours) me donne une impression de fuite en avant.



C’est un fait : plus tu investis dans un projet ou le soutiens plus ça te coutera cher (en fric, en tripes, en espoir, etc.) de l’abandonner. Il n’empêche qu’à un moment ou à un autre la banque dira stop <img data-src=" /> (dans le même trip, voir le film Revolver de Guy Ritchie, qui illustre bien cette idée)



En résumé : c’est ‘beau’ (et rassurant, d’une certaine manière) qu’elle y croie mais ça repose sur un espoir ténu (dans ce cas précis)

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WereWindle a écrit :



justement, c’est en cela que la directrice financière me fait penser à un joueur en pleine déveine : elle croit dur comme fer que la boite va se refaire alors que les chiffre passés n’indiquent rien en ce sens (le côté intangible dont tu parles).

Je ne porte aucune espèce de jugement là-dessus.



En revanche, l’argument “la banque nous a toujours soutenu jusque là” (et implicitement : elle le fera toujours) me donne une impression de fuite en avant.



C’est un fait : plus tu investis dans un projet ou le soutiens plus ça te coutera cher (en fric, en tripes, en espoir, etc.) de l’abandonner. Il n’empêche qu’à un moment ou à un autre la banque dira stop <img data-src=" /> (dans le même trip, voir le film Revolver de Guy Ritchie, qui illustre bien cette idée)



En résumé : c’est ‘beau’ (et rassurant, d’une certaine manière) qu’elle y croie mais ça repose sur un espoir ténu (dans ce cas précis)







Le problème, c’est que ce n’est pas dans les chiffres passé qu’on peut lire les potentialités d’une entreprise.



Certaines entreprises ont perdu de l’argent pendant des années avant de devenir très rentables. C’est même très souvent le cas dans les startup.



Mais c’est mal connaitre les investisseurs que de croire qu’ils investiraient à corps perdu pendant des années.



Leur confiance en pareil cas repose toujours sur une contrepartie tangible, en pratique un travail colossal, convaincant et pertinent pour améliorer la situation. Dans ce genre de situation, l’investisseur a de bonnes raisons de supposer que ça finira par payer.



La confiance sur la relation qu’ils ont avec leurs investisseurs repose peut être simplement sur le fait qu’ils connaissent mieux l’état de cette relation que des tiers extérieurs qui sont condamnés à faire des suppositions.


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