Véhicules autonomes : Uber licencie la principale cible de la plainte d’Alphabet
Une entreprise, c'est comme une montgolfière
Le 31 mai 2017 à 09h30
4 min
Droit
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Uber a licencié Anthony Levandowski, un transfuge de chez Waymo impliqué dans une affaire de vol de propriété industrielle. La filiale d'Alphabet accuse en effet le service de VTC de se servir de ses propres technologies dans le développement de ses voitures autonomes.
Pour comprendre la portée de la mesure, il faut rembobiner un peu. En février dernier, Alphabet dépose plainte contre Uber pour vol de propriété industrielle. Le premier reproche au second d’avoir profité de l’embauche d’Anthony Levandowski, qui a travaillé un temps chez Waymo, une des filiales de la maison mère de Google, notamment sur les systèmes lidar (laser detection and ranging) essentiels aux véhicules autonomes.
Levandowski n’est pas allé directement travailler chez Uber. Il a d’abord été embauché par Waymo, avant de fonder sa propre entreprise, Otto, spécialisée dans la conception de poids-lourds autonomes. Or, c’est cette société qu’Uber a racheté quelque temps après. Pour 680 millions de dollars, elle récoltait notamment toute la propriété industrielle, y compris celle créée par Levandowski… que Waymo a accusé de récupération.
La conséquence d'un refus d'obtempérer
Uber s’est donc débarrassée littéralement d’Anthony Levandowski. L’information a d’abord été rapportée par le New York Times, qui a obtenu confirmation de l’entreprise, tout comme Recode.
La question qui se pose évidemment est de savoir si ce départ forcé est une conséquence directe de l’affaire qui lie Alphabet à Uber. Dans l’affaire en cours, le témoignage de Levandowski est bien entendu un élément clé. Or, l’ingénieur et chef d’équipe a refusé de s’y plier pour l’instant, invoquant le Cinquième amendement de la Constitution américaine, qui permet de ne pas témoigner contre soi-même.
Il y a environ deux semaines, Uber a officiellement demandé à Levandowski de changer de ligne de conduite. L’entreprise lui recommandait ainsi de ne plus s’abriter derrière le Cinquième amendement et d’obtempérer au tribunal, qui lui réclame de nombreux documents. En outre, il lui est demandé son ordinateur portable ainsi que les données qu’il contient et la liste de tous les contacts qui auraient pu accéder à ces informations.
Salle Yoo, responsable juridique d’Uber, rappelait alors à Levandowski que s’il ne répondait pas aux demandes, son emploi serait sur la sellette. L’ingénieur n’ayant pas changé de défense, la sanction est tombée. Angela L. Padilla, responsable associée, a ainsi confirmé : « Nous prenons très au sérieux nos obligations envers la cour, et nous avons donc décidé de mettre fin à son emploi chez Uber ».
Et maintenant ?
Difficile pour l’instant de savoir comment la situation va évoluer, aussi bien pour Levandowski que pour Uber. Aucun des deux n’en a fini avec le tribunal. L’ingénieur reste sous le coup de nombreuses demandes, Alphabet ayant accusé Uber de profiter de 14 000 documents dérobés par Levandowski avant qu’il ne parte de Mountain View.
L’un doit donc fournir ces fameux fichiers, tandis que l’autre va devoir prouver que ses avancées techniques ne sont pas liées à la propriété d'Alphabet. Selon les premiers éléments collectés il y a plusieurs mois déjà, la partie semble cependant complexe pour Uber. Un fournisseur de composants avait ainsi indiqué à Waymo que le dessin d’une carte électronique d’Otto avait une « très forte ressemblance » avec le sien, y compris des caractéristiques décrites comme « uniques ».
Uber se sépare donc d’un élément qui devenait trop gênant. Ce qui ne résout en rien les soucis de l’entreprise, mais permet de relâcher un peu de pression, notamment en termes d'image, la défense de Levandowski risquant de l'écorner quelque peu. Or, Uber fait déjà face à plusieurs problèmes. Outre les plaintes de Waymo et Alphabet, l’entreprise a rencontré des soucis avec ses véhicules autonomes, notamment à San Francisco, et a été entouré d’un parfum de scandale après les accusations d’une ex-ingénieure sur le harcèlement sexuel qui sévirait dans l’entreprise.
Véhicules autonomes : Uber licencie la principale cible de la plainte d’Alphabet
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La conséquence d'un refus d'obtempérer
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Et maintenant ?
Commentaires (16)
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Abonnez-vousLe 31/05/2017 à 09h52
J’ai jamais compris l’intérêt du 5eme amendement…
Le 31/05/2017 à 09h53
Vraiment une boîte de pourris…
J’aimerais qu’elle tombe, mais elle est trop grosse maintenant
Espérons en tout cas que ça ne nuira pas aux procès
Le 31/05/2017 à 10h00
Wikipediaempêche d’être jugé deux fois, sécurité juridique, + pas à s’accuser soi-même.
On doit avoir un équivalent dans tous les pays d’europe, je crois bien
Le 31/05/2017 à 10h02
c’est bien expliqué sur wikipedia
Wikipedia
je trouve que c’est important comme article
ca protège de la justice
Le 31/05/2017 à 10h23
Mais Uber, c’est pas une société de Google déjà ?
Le 31/05/2017 à 10h38
non ?
Le 31/05/2017 à 10h38
Non, Google siège au conseil d’administration d’Uber, mais n’est pas l’actionnaire majoritaire.
Le 31/05/2017 à 10h44
Mouai je ne comprend toujours pas l’intérêt du droit de ne pas d’incriminer soi-même.
Dans l’exemple de cette news, je ne vois pas en quoi ça rend la justice meilleure.
Le 31/05/2017 à 10h48
Le 31/05/2017 à 10h51
Le 31/05/2017 à 10h56
Ce n’est pas a l’accusé d’apporté ses preuves de culpabilité. Du coup, si l’on veut avoir les preuves sur l’ordinateur, il faut un mandat d’une autorité juridique pour le forcer a donner son PC et perquisitionner ses locaux.
Contre les preuves des plaignants, l’accusé doit apporter des preuves de son innocence. Du coup, au juge de demander un mandat pour récupérer le PC et les documents.
Le 31/05/2017 à 11h04
Bah eu.. exemple tout con :
Plaignant : Vous avez volé un ordinateur et on sait qu’il est chez vous. Apportez nous la preuve que vous êtes coupable.
Accusé : Je n’ai pas l’ordinateur chez moi.
Juge : on va y aller avec un mandat.
Accusé : fu …
(dans cette grand récit, oui, l’accusé a bien l’ordinateur chez lui)
Voilà.
Depuis quand tu dois te descendre toi même ? C’est débile On t’accuse et tu doit non seulement apporter les preuves des accusations mais aussi apporter les contre preuves de ces dernières ?
Alors d’accord, quand le gars est coupable, cela ne fait que lui faire gagner du temps car la justice peut exiger ces documents. Après c’est un droit. Il peut l’appliquer ou non.
Mais s’il est innocent, il n’a pas a se faire chier. c’est au plaignant d’apporter la preuve de la culpabilité de l’accusé ou d’apporter assez d’éléement au juge pour que ce dernier ordonne la saisie de l’ordinateur ou bien un mandat pour fouiller un lieux.
L’Accusé ne doit qu’apporter une preuve de son innocence contre les preuves de culpabilité une fois ces dernières récupérer.
Le 31/05/2017 à 11h21
Il y a aussi le risque qu’il parle, il lâche involontairement des trucs dont les flics n’auront pas de preuve que son témoignage
Qu’il se fasse virer pourquoi pas, faut juste voir combien il a de part dans son entreprise. Car bon se faire virer alors qu’on a 10 millions ou plus sur son compte…
Limite c’est une bonne technique si c’est pas couvert par son contrat concernant un délais avant de bosser dans le même secteur
Le 31/05/2017 à 11h42
Le 31/05/2017 à 12h15
le plus simple aurait été de le pousser sous les roues d’une google car.
d’une pierre 2 coups.
Le 31/05/2017 à 15h41
ce n’est pas exactement ça car là il a menti
c’est plutôt
vous avez volé l’ordi
je ne dis rien
et bon en sachant qu’aux usa le parjure est plus réprimé que chez nous, ca sert