Avec la CNIL, l’Oracle du Net tente de gratter le vernis des algorithmes des plateformes
Gif contre Goliath
Le 08 septembre 2017 à 11h37
4 min
Internet
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Allez sur Facebook, Google ou Twitter, cliquez sur une extension navigateur et commencez à gratter la page pour faire apparaître les rouages des algorithmes. C'est l'expérience que propose Hally, un projet de Victoria Duchatelle, qui propose de jeter un regard rapide derrière le rideau de services en ligne.
Le 5 septembre, Hally, « l'Oracle du Net » a été mise en ligne. Objectif : démystifier le travail de certains algorithmes et donner une idée des critères utilisés pour sélectionner ce que nous affichent Facebook, la recherche Google et Twitter au quotidien. L'expérience promet d'« avoir une interaction très différente avec les pages », selon Olivier Desbiey du Laboratoire d'innovation numérique de la CNIL (LINC), qui a hébergé le projet.
Installez une extension pour navigateur, rendez-vous sur l'un des trois sites supportés et commencez à gratter certains cadres pour enlever un peu de leur vernis. La pédagogie passe par le design : jeu pour trouver les parties interactives, couleurs vives, gif animés et messages courts en tutoiement... pour faire comprendre que les algorithmes sont essentiellement un miroir déformant.
L'ensemble a été conçu entre avril et juin par Victoria Duchatelle, dans le cadre d'un Diplôme Supérieur d'Arts Appliqués de recherche en design multimédia à l'École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d'art Olivier de Serres. La CNIL l'a accueillie en stage pour mener ce projet, qui suit un mémoire sur l'idée de « hacker son auto-prophétie ».
Le projet est open source, son code étant diffusé via GitHub sous licence GPLv3. Une Extension Firefox doit arriver dans la journée, rejoignant celle déjà disponible pour Chrome.
Décortiquer la documentation des plateformes
Pour la Commission, il s'agit de soutenir un projet qu'elle ne se sentait pas capable de mener au sein du LINC. En contrepartie, elle a fourni son expertise technique et juridique sur les algorithmes, ainsi que sa force de communication. 90 % du travail a été mené par Victoria Duchatelle, avec un soutien éditorial de la CNIL.
« À chaque fois, notre matière première sont les explications [des services] : politique de vie privée, conditions générales d'utilisations... Elles sont reformulées de manière un peu ironique, provocante. Tout est factuel, nous n'avons rien fantasmé, nous avons adapté la forme et la tonalité » assure Olivier Desbiey, malgré l'absence de références précises vers les documents en question.
« Le premier objectif est d'aiguiser la curiosité des internautes », affirme LINC, quitte à simplifier les problématiques et utiliser des concepts comme les bulles de filtre ; populaire médiatiquement mais contesté par certains universitaires. La classification des algorithmes en quatre catégories s'appuie, elle, sur les travaux du sociologue Dominique Cardon.
« Les algorithmes ont tendance à renforcer les routines et comportements » rappelle le laboratoire de la commission. Le but de l'Oracle n'est donc pas tant de proposer de changer de services, mais de mener un effort conscient pour changer les habitudes.
Design et éthique des données
Il s'agit de contrer « un discours extrêmement puissant d'acteurs très puissants et présents. On apporte une prise de distance, pour que les gens prennent le temps de s'interroger. Les entreprises mettent beaucoup d'efforts dans le design, donc nous pouvons l'utiliser pour interpeller les utilisateurs et les forcer à avoir cette distance critique » nous affirme encore Olivier Desbiey.
Cette approche par le design n'est pas entièrement nouvelle pour la commission, alors que la réflexion sur le traitement des données est au cœur de ses missions. Depuis janvier, elle se concentre sur l'éthique des algorithmes, après quelques années à se pencher sur des projets liant vie privée et design.
Il y a trois ans, elle avait placé des mouchards sur des smartphones Android et iOS, un logiciel développé avec l'équipe Privatics d'Inria qui suivait les envois de données et l'installation d'application. Des agents de la CNIL ont remplacé leur appareil principal par celui-ci pendant trois mois, pour prendre la mesure des masses de données brassées.
Ce projet Mobilitics en a accompagné d'autres, au sein de LINC. Il va ainsi s'adapter à l'Internet des objets. Cela donne IoTics, dont on devrait connaître les résultats l'an prochain. On peut aussi évoquer CabAnon, qui part de la publication de données « anonymisées » de taxis new-yorkais, retraitées par Uber pour mieux les protéger.
Pour le laboratoire, les efforts fournis sont bien insuffisants et les informations permettent bien d'identifier et suivre des personnes. Ces données ont donc été reprises pour les anonymiser suffisamment et voir quelles informations (importantes ou non) étaient perdues dans le processus. Résultat dans les prochaines semaines, nous promet-on.
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Design et éthique des données
Commentaires (17)
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Abonnez-vousLe 09/09/2017 à 09h13
Pareil avec ma grosse tour Noname sous Bubuntu…. Surtout que juste avant il détecte bien que je suis sur Linux.
Après, intérêt limité me concernant dans la mesure où je n’utilise pas de facetruc, et que j’ai Qwant en moteur de recherche principal.
Le 09/09/2017 à 09h13
la vraie question est pourquoi autant de (médiocre?) travail pour démontrer ce que chacun devrait savoir.
C’est la Loi qui devrait, comme c’était le cas initialement, protéger les citoyens y compris les moins armés pour cela des excès et autres abus des puissants du web quant à leur privée.
Demander aujourd’hui à des gamins (de 14 ans à ∞ ) trop attirés par les couleurs vivaces d’un jeu sur smartphone de (se) protéger leur données (et nous avec) en leur expliquant pourquoi c’est crucial, la réponse sera implacablement:“Osef!”
Le 09/09/2017 à 13h15
Ironiquement, tout le monde se dresse contre les lois sécuritaires qui veulent nous mettre des caméras dans nos chiottes, tout en faisant un selfie avec son dernier caca posté en temps réel sur Instatwitbook.
Le 09/09/2017 à 15h43
Le 09/09/2017 à 17h12
Esprit mal placé, l’Oracle ressemble à un préservatif." />
Le 10/09/2017 à 18h15
‘ensemble a été conçu entre avril et juin par Victoria Duchatelle, dans le cadre d’un Diplôme Supérieur d’Arts Appliqués de recherche en design multimédia à l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art Olivier de Serres
Tout ca pour surement finir graphiste pour jeux de smartphone ou pour encarts publicitaire web…
Le 08/09/2017 à 11h52
L’Oracle me dit que je suis fan de design parceque je suis sur Mac.
Mon ThinkPad sous Debian apprécie vachement.
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Le 08/09/2017 à 12h17
Mouahahahah : “Tiens, tu m’as ouvert dans Firefox. Je sens que je tiens un adepte de l’open source. Nous avons donc les mêmes valeurs.”
Ensuite : “Tu sais moi, j’ai encore plein de tours dans mon chapeau !
Installe moi dans ton navigateur, et je te ferai découvrir les tours de passe passe du web. Télécharge-moi sous forme de plug-in chrome”
Visiblement l’oracle est pas trop fidèle a ses valeurs car un plugin Chrome, voila quoi…
Le 08/09/2017 à 12h24
Chrome only ? C’est l’hôpital qui ce fout de la charité " />
Le 08/09/2017 à 12h27
Le 08/09/2017 à 12h27
c’est quand meme assez mal réalisé (de nombreux bugs d’affichages, un design intéréssant mais mal executé, pour google sur du .fr ca fonctionne sur du .ch plus d’oracle… entre autres). Les infos sont quand à elles sans interêt vu le niveau “3+” de celles-ci.
Aucun user lambda ne s’amusera avec ca (faut deja le trouver) et si c’est le cas il n’apprendra pas grand chose ici. Quand aux autres pas besoin de ca pour savoir comment ca fonctionne.
Le 08/09/2017 à 12h30
Le 08/09/2017 à 12h51
Le 08/09/2017 à 13h06
J’ai perdu 3/10eme aux deux yeux.
Le 08/09/2017 à 13h19
Le 08/09/2017 à 14h12
Le 08/09/2017 à 18h07
Le contenu de la vidéo est intéressant mais la bande son est assez insupportable à écouter, dommage :(