Le fichier TES généralisé au-delà des frontières françaises dès le 15 septembre
Les Français de l'étranglé
Le 13 septembre 2017 à 07h26
4 min
Droit
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En un arrêté long de deux phrases, le gouvernement a décidé d’étendre le fichier des titres électroniques sécurisés à l’ensemble des postes diplomatiques et consulaires français. Le fameux fichier TES sera donc généralisé dès le 15 septembre 2017 au-delà de nos frontières.
Fin mars 2015, après un test dans deux départements, « TES » a été généralisé à toute la France métropolitaine, outre la Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Nouvelle-Calédonie, la Réunion, Mayotte, la Polynésie française, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna et la Guyane.
Dans un arrêté publié au Journal officiel ce matin, l’exécutif étend davantage encore ce méga-fichier né d’un décret du 28 octobre 2016. ll concernera en effet toutes les « demandes de cartes nationales d'identité présentées dans les postes diplomatiques et consulaires français à compter du 15 septembre 2017 ».
Toujours possible de refuser la numérisation des seules empreintes
Il ne restera donc plus que deux jours aux Français de l’étranger, par exemple, pour refuser que leurs données biométriques soient versés en une seule base regroupant passeports et cartes nationales d’identité (CNI).
Avec deux précisions : d’une part, la centralisation existe déjà depuis plusieurs années en matière de passeport. D’autre part, depuis mai 2017, dans un but d’apaisement, le gouvernement a accepté que les demandeurs de CNI puissent refuser la numérisation de leurs empreintes digitales (mais non celle de leur visage).
Ces empreintes restent néanmoins recueillies sur un formulaire joint au dossier de demande, et conservées 20 ans (majeurs) ou 15 ans (mineurs).
Selon le discours officiel, ce fichier TES vise à améliorer la délivrance et le renouvellement des titres mais aussi à lutter contre la fraude documentaire, et ce, dans le cadre du Plan préfecture nouvelle génération (PPNG).
Une base critiquée, un gouvernement se voulant rassurant
L’édiction d’une telle base pouvant recenser la quasi-totalité de la population avait néanmoins été très critiquée aussi bien par la CNIL que par le Conseil national du numérique (présidé alors par un certain Mounir Mahjoubi), notamment. Pas seulement parce qu’elle est née par décret, donc sans débat préalable au Parlement, mais surtout compte tenu des risques de voir concentrer en un même lieu autant d’informations sensibles.
Depuis, à l'aide des textes en vigueur, le gouvernement n’a eu de cesse de vouloir rassurer : jamais ce fichage des 66 millions de Français ne permettra d’identifier une personne à l’aide de ses seules traces biométriques. Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la CNIL, avait cependant relevée cette problématique sociétale :
« On constitue une base de l’ensemble de la population qui, bien sûr à ce stade ne peut servir qu’à des fins d’authentification, mais qui, en réalité peut illustrer une sorte de préconstitution de preuve au bénéfice de l’État par rapport à l’ensemble des citoyens, si d’aventure il s’avérait utile de les identifier dans certaines situations. On sent bien que cette préconstitution de preuve, pour des citoyens communs, sans relation avec la justice, change un petit peu notre relation avec la sécurité et la démocratie. »
Un audit de l’ANSSI et de la DINSIC, commandé par l’Intérieur, avait d’ailleurs révélé par la suite qu’une telle identification biométrique était bien possible avec TES. En outre, des vulnérabilités avaient été dénichées, « de gravités variables ». Depuis, le gouvernement a promis de mieux sécuriser ce système.
Le fichier TES généralisé au-delà des frontières françaises dès le 15 septembre
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Toujours possible de refuser la numérisation des seules empreintes
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Une base critiquée, un gouvernement se voulant rassurant
Commentaires (18)
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Abonnez-vousLe 13/09/2017 à 08h02
Je voudrais bien savoir ce qu’en pense Mahjoubi justement…
Le 13/09/2017 à 08h07
le gouvernement a promis…
Nous voilà rassurés…. aie confiance citoyen domestiqué " />
Le 13/09/2017 à 08h11
Le 13/09/2017 à 08h13
Le 13/09/2017 à 08h57
1984 est une réalité depuis un bon moment … c’est maintenant le manuel de base de toute “démocratie” " />" />" />
Le 13/09/2017 à 09h02
Le 13/09/2017 à 09h14
« Depuis, le gouvernement a promis de mieux sécuriser ce système. »
On aimerait bien qu’il y ait peu plus que des promesses.
Le 13/09/2017 à 09h29
C’est en cours, ils n’ont plus qu’a imiter l’âge de cristal pour économiser les retraites.😈
Le 13/09/2017 à 09h35
Je pensais garder la nationalité française au moment de ma future naturalisation dans mon pays d’accueil actuel, je pense que je vais l’abandonner.
Le 13/09/2017 à 11h05
Et on peut savoir quel est ce pays d’accueil qui a l’air si merveilleux ?
Le 13/09/2017 à 11h22
J’ai jamais donné mes empreintes. Est-ce que si je renouvelle ma carte d’identité je vais devoir donner mes empruntes ? je pense que oui mais j’ai des amis qui m’ont fait part qu’on ne leur avait pas demandé les empruntes quand ils ont refait leur cni (en 2017). J’ai donc un doute. Est-ce que en pratique les empruntes sont tjrs demandé ?
Le 13/09/2017 à 11h32
refus des empreintes possibles mais numérisation du visage. Couplé avec le reconnaissance faciale, ca fait une bel outil de surveillance supplémentaire.
Quand aux promesses de sécurisation dont acte . Ahahah et le jour ou le gros fichier de 66 millions de français fuite que fait-on ?
Le 13/09/2017 à 12h17
Le 13/09/2017 à 12h21
Le 13/09/2017 à 12h50
Le 14/09/2017 à 03h26
Ton pays d’accueil n’accepte pas la double nationalite ?
A moins de renoncer a ta citoyennete, tu seras toujours citoyen francais, meme si tu ne renouvelles pas ton passeport ou ta carte d’identite nationale.
Meme si la classe politique en France est totalement degeneree, il y a tout de meme, a mon avis, un interet a avoir une ou plusieurs nationalites en backup.
Le 13/09/2017 à 07h35
Risque d’être de plus en plus dur pour ceux qui veulent recommencer à zéro avec une nouvelle identité.😎
Le 13/09/2017 à 07h42