À compter du 1er juillet, chaque drone devra être vendu avec une « notice » de la réglementation
Notice & love
Le 23 avril 2019 à 13h34
5 min
Droit
Droit
Interdiction de survoler des personnes ou des aéroports, obligation d’enregistrer son drone sur Internet si celui-ci pèse plus de 799 grammes, etc. À compter du 1er juillet, toutes ces règles de base devront être détaillées au sein d’une « notice d’information » officielle, intégrée dans chaque emballage de drone, neuf comme d’occasion.
Près de trois ans après le vote de la loi encadrant plus strictement l’usage des drones civils, le gouvernement vient de publier le décret qui obligera bientôt les fabricants et importateurs d’aéronefs à intégrer dans leurs emballages une « notice d’information » à l’attention des pilotes.
L’objectif : rappeler « les principes et les règles à respecter pour utiliser ces appareils en conformité avec la législation et la réglementation applicables », comme l’explique l’article L425-1 du Code de la consommation. Et pour cause, les dispositions en vigueur se révèlent plutôt denses et parfois complexes à appréhender, le tout au milieu de nombreux termes chers au monde de l’aéronautique...
Le législateur espérait ainsi rendre la réglementation plus accessible au grand public.
Une notice qui s’articule autour de dix « règles d’or »
Le contenu de cette notice est détaillé au sein d’un arrêté, lui aussi publié dimanche 21 avril au Journal officiel. Le texte avait initialement été rédigé par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), en 2014, avec le soutien d’autres acteurs – dont la CNIL pour le volet respect de la vie privée.
Dépoussiéré pour l’occasion, ce document continue de s’articuler autour de dix « règles d’or » à respecter par tout droniste :
On retrouve ainsi le b.a.-ba : ne pas effectuer de vol au-delà de 150 mètres au sol, interdiction de survoler des personnes ou des sites sensibles tels que des centrales nucléaires ou des sites militaires, toujours garder son drone visible à l’œil nu, etc.
Au rayon des nouveautés, la notice rappelle surtout que désormais, les appareils dont la masse est supérieure ou égale à 800 grammes doivent être enregistrés sur Internet (voir notre article), et être équipés d’un dispositif de « signalement électronique ». Les pilotes de tels drones ont en outre l’obligation de suivre une formation en ligne.
Une notice obligatoire, y compris pour les drones d’occasion
À compter du 1er juillet, les fabricants et importateurs d'aéronefs circulant sans personne à bord devront donc inclure cette fameuse notice, tant « dans les emballages de leurs produits » que « dans les emballages de leurs pièces détachées ».
Le gouvernement a toutefois limité la portée de ces dispositions de la loi de 2016, en précisant par décret que l’obligation ne prévaudra que pour les pièces détachées suivantes :
- « Les calculateurs de vol »
- « Le châssis des aéronefs à voilures tournantes circulant sans personne à bord ou le fuselage des aéronefs à ailes fixes circulant sans personne à bord »
Autrement dit, ne vous attendez pas à trouver une notice lorsque vous achèterez une simple hélice, par exemple.
Il est enfin à noter que cette obligation s’impose également à tout « vendeur d'un aéronef d'occasion ». Lors des débats parlementaires, la rapporteure de l’Assemblée nationale avait laissé entendre que cette réforme s’appliquerait même aux non-professionnels : « La notice étant téléchargeable en ligne, il s’agirait d’une obligation assez aisée à remplir, même pour un particulier », avait ainsi lancé la députée Marie Le Vern.
Sur les bancs de l’opposition, Lionel Tardy craignait toutefois que cette obligation ne soit « disproportionnée », notamment parce que les vendeurs d’occasion sont « souvent des petits commerçants ».
« Il n’y a pas de raison que l’acheteur d’un drone d’occasion soit privé d’information alors que l’acheteur d’un drone neuf en a une. Nul n’est censé ignorer la loi » avait rétorqué Marie Le Vern.
Le fait de mettre en vente ou de vendre un drone ou une pièce détachée sans notice sera passible d’une amende de 450 euros.
Retards dans les décrets
Différents décrets et arrêtés d’application de la loi de 2016 manquent encore à l'appel, quand bien même le gouvernement espérait les avoir tous publiés avant juin 2018... Certains pourraient même ne jamais voir le jour.
Dans le cadre du projet de loi « d’orientation des Mobilités », l'exécutif a en effet demandé au Parlement de revenir sur l’obligation d’installer un dispositif de « signalement sonore » avertissant de la chute d’un drone (laquelle devait entrer en vigueur en juillet dernier). Ces dispositions ont d'ores et déjà été approuvées par le Sénat il y a quelques semaines. L’Assemblée doit se saisir du texte à compter du 14 mai.
À compter du 1er juillet, chaque drone devra être vendu avec une « notice » de la réglementation
-
Une notice qui s’articule autour de dix « règles d’or »
-
Une notice obligatoire, y compris pour les drones d’occasion
-
Retards dans les décrets
Commentaires (29)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 23/04/2019 à 15h14
Le 23/04/2019 à 15h18
Bonjour,
Vos propos laissent penser que vous appréhendez mal le monde du drone.
La cible des fabricants de drones ne visent pas les citadins mais plutôt les personnes, intéressées par la photo et la vidéo, qui voyagent.
Pour en revenir à l’article, on ne sait toujours pas par quels moyens, le signalement électronique va pouvoir être mis en place sur les drones de plus de 800Grs déjà mis en circulation et comment va être imposé ce signalement, auprès des fabricants, pour les drones à venir.
Pour l’instant, à ma connaissance, il n’y a que la France qui l’impose….
Le 23/04/2019 à 15h24
Le 23/04/2019 à 15h38
Le 23/04/2019 à 16h22
Le 24/04/2019 à 05h28
Le 24/04/2019 à 05h44
Je me rappel d’une époque où il y avait des rassemblements de voitures radiocommandé thermique au bois de Boulogne tout les weekend. C’était bien sympa, par contre pour le calme et la sérénité autour, c’était pas vraiment ça, mais le bois est grand…
Le 24/04/2019 à 06h39
En France c’est interdit de faire voler les drones dans les espaces publics. A moins d’avoir un jardin assez grand lié à son chateau privatif, c’est compliqué de voir l’interet des drones.
D’autres pays européens ont une législation un poile plus souple. En général en Finlande, les espaces publics sont autorisés par exemple, avec certaines “No drone zone” quand ça craint, et avec un affichage précis d’un site internet de conseil quand c’est requis.
Le 24/04/2019 à 08h53
C’est quand meme d’un compliqué pour faire voler son drone facilement non ? Depuis mon retours à Paris, j’ai pas pris le temps de sortir en banlieue pour le faire voler. Je l’avais acheté lors d’un de mes voyages pour faire de belle prise et de beau montage :) Mais meme en voyageant, tu as pas mal de zone interdites, donc ca gache le plaisir de s’investir à faire des plans tout ça…
Mais je peux comprendre qu’il faut règlementer tout ça
Le 24/04/2019 à 10h16
Il me semble clair qu’il n’y a aucun intérêt à disposer d’un drone à Paris ou Strasbourg pour tenter de le faire voler en ville … C’est pour nous, les habitants de petites villes ! Quel plaisir de faire voler mon drone dans mes vergers, de vrais parcours entre les arbres ! " /> Par contre, les abeilles l’attaque volontiers s’il s’approche un peu trop des ruches " /> ! d’autres ont constaté cela ?
Le 24/04/2019 à 14h29
Le 24/04/2019 à 14h45
C’est connu, les abeilles tuent les drones qui ont survécu aux vols nuptiaux.
(ce message contient un jeu de mot pour entomologiste anglophone).
Le 24/04/2019 à 22h02
Quand le drone est en vol piqué ? " />
Le 25/04/2019 à 06h30
C’est pourtant pas compliqué, il suffirait d’obliger les piétons à porter une armure avec casque lourd comme ça ils seraient protégés des drones, des trottinettes électriques et autres trucs dont il est scandaleux de vouloir réguler l’utilisation. " />
Cela constitue une atteinte inacceptable à la liberté des geeks de pouvoir faire ce qu’ils veulent où ils veulent, tout ça pour protéger des gus arriérés qui refusent les progrès technologiques. " />
Le 25/04/2019 à 08h40
Hmmm, je n’ai pas fait de vidéo, sur le coup, comment dire, j’étais un peu…. retourné ! Je voulais faire un vol en arrivée sur la ruche, un peu comme si on était une abeille (pour notre syndicat apicole) et qu’on rentrait à la ruche. Mauvaise idée. En fait, les abeilles viennent se coller au drone, et je pense tenter de le piquer …
Le 25/04/2019 à 10h32
Le 25/04/2019 à 12h36
Je suis bien d’accord et ma phrase était volontairement ironique.
J’espère bien que les parcs publics resteront à l’abri de ces trucs.
Tout comme la valeur (selon Corneille), la connerie n’attend pas le nombre des années. " />
Le 25/04/2019 à 13h33
Il n’y a donc que moi qui trouve choquant que, si on prend des photos avec un drone qui ne violent pas le “droit d’auteur” (genre qui prend en photo un site sous droit d’auteur, comme la tour Eiffel la nuit), et qui ne viole pas non plus le droit à l’image des gens, on n’ait pas le droit d’en faire une utilisation commerciale ? " />
Cela veut par exemple dire que si je fais un petit site dédié au tourisme et que je prends quelques photos de forêts/plaines avec un drone, on peut me contraindre à acheter une licence ou je sais pas quoi ?
J’avais oublié qu’on était en France, en effet…
Le 25/04/2019 à 14h10
Le 23/04/2019 à 13h48
" />
Le 23/04/2019 à 13h50
Le problème c’est que la réglementation va à l’encontre de la cible de ce genre d’engin… Cible majoritairement citadine et bien souvent pour pouvoir faire légalement voler l’engin il va falloir en sortir. Vu qu’en transport c’est mort il ne reste que la voiture, en moyenne une heure de route et beaucoup de citadins ne possèdent pas une voiture. Vu que l’engin bien souvent coute plus de 500€ ça fait un peu cher pour ne le sortir qu’une ou deux fois par ans lors d’une balade en foret.
Globalement c’est plus ou moins le même problème avec le modélisme même si les prix baissent de plus en plus, il est très difficile de pratiquer en groupes même si ça pourrait être très facile de monter de petite structure à pas cher. Par exemple avec les voitures, ça couterais absolument rien de faire des circuit dans les parcs publics… Je vois parfois des gamins avec des voitures, mais “jouer” en solo c’est vraiment pas drôle, surtout sur du plat.
A la france, ce pays non fun qui passe son temps à vouloir tout réglementer ce qui à pour effet de tuer toute innovation / évolution dans l’oeuf.
Le 23/04/2019 à 13h55
Pour les drones, tu peux trouver des volières qui permettent de ne pas être soumis à la réglementation concernant les vols en extérieur…
Le 23/04/2019 à 14h00
Des “cibles majoritairement citadines” ? Ça ne me viendrait jamais à l’esprit d’acheter un drone si j’étais en ville.
Le 23/04/2019 à 14h04
Le 23/04/2019 à 14h08
Le 23/04/2019 à 14h17
Le 23/04/2019 à 14h37
Le 23/04/2019 à 14h45
C’est toujours le même problème : il y a toujours potentiellement du monde en dessous.
Il faudrait que le parc réserve une zone pour le vol de drones, avec interdiction de s’y promener. Et comme tu l’as justement fait remarqué, vu le prix du m² dans des grosses villes, ce n’est pas forcément la priorité dans un parc.
Après, s’il y a des personnes assez connes pour débourser une telle fortune dans un appareil sans s’être posées la question de son utilisation.
Ici, la loi ne semble pas trop mal faite (ça va, disons que ce sont des règles de bon sens), je crois même qu’elle assouplit les lois pour l’aéromodélisme (avant il me semble que c’était la même loi que pour n’importe quel engins volant : maquette d’avion ou ULM, c’était la même chose).
Le 23/04/2019 à 14h58