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5G, exposition aux ondes et risques sanitaires : l’Anses publie un rapport préliminaire

Qui veut un tuto chapeau d’alu ?

5G, exposition aux ondes et risques sanitaires : l’Anses publie un rapport préliminaire

Le 28 janvier 2020 à 13h37

L’arrivée de la 5G sur de nouvelles bandes de fréquences présente-t-elle des risques biologiques ou sanitaires potentiels ? Saisie par trois ministères, l’Anses doit apporter des éléments de réponses à cette délicate question. L’agence sanitaire vient de publier son rapport préliminaire où elle dresse notamment une liste des études disponibles.

L’Anses, en collaboration avec l’ANFR, vient de mettre en ligne son rapport préliminaire sur « l’exposition de la population aux champs électromagnétiques liée au déploiement de la technologie de communication 5G et effets sanitaires associés », un vaste sujet alors que le déploiement va commencer dans quelques mois. L’agence précise avoir été saisie le 9 février 2019 par les ministères en charge de la santé, de l’environnement et de l’économie.

5G sur les 3,5 et 26 GHz : deux nouvelles préoccupations pour l’Anses

Pour rappel, la 5G pourra être déployée sur les fréquences déjà attribuées aux opérateurs – de 700 MHz à 2,6 GHz – mais aussi sur de nouvelles bandes qui seront ouvertes pour l’occasion : les 3,5 GHz (de 3,4 à 3,8 GHz) et 26 GHz (de 24,25 à 27,5 GHz). L’Arcep vient d’ailleurs de donner le coup d’envoi de la procédure d’attribution des premières, tandis qu’il faudra encore attendre un moment pour les secondes (fréquences dites millimétriques).

Tout cela va conduire à augmenter le nombre d’antennes déployées par chaque opérateur, et donc l’exposition aux ondes du public. C’est là que l’Anses entre en jeu : « L’augmentation prévue, avec le déploiement de la 5G, du nombre de sources émettant des champs électromagnétiques dans de nouvelles bandes de fréquences, nécessite à présent d’évaluer les effets biologiques ou sanitaires éventuels qui leur seraient spécifiquement associés ». 

Dans son rapport préliminaire de 74 pages, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail commence par dresser un état des lieux des travaux déjà disponibles pour des fréquences identiques ou proches que celles utilisées par la 5G. Elle distingue bien les 3,5 GHz des 26 GHz, car les situations ne sont pas les mêmes. 

3,5 GHz : un manque flagrant d’études sur les risques sanitaires...

L’agence fait rapidement face à un problème : « peu de publications ont étudié les effets d’exposition à des fréquences comprises entre 3 et 6 GHz ». La raison est simple : les technologies et fréquences étudiées de près par les scientifiques sont en phase avec les usages les plus développés, généralement en dessous de 3 GHz. 

Le Wi-Fi dans les bandes des 2,4 et 5 GHz fait aussi l’objet de nombreuses études, mais cela reste toujours éloigné des 3,5 GHz de la 5G. Malgré tout, des déploiements ont déjà eu lieu dans cette bande de fréquence, mais pas avec le même niveau de pénétration que le potentiel de la 5G :

« Concernant l’exposition des personnes à des signaux dans la bande de fréquence 3,4 - 3,8 GHz, l’Anses soulignait, dans son rapport d’expertise publié en 2013, qu’en mai 2011, 19 acteurs bénéficiaient encore d’autorisations d’émission de boucle locale radio (BLR) en France métropolitaine dans cette bande de fréquences.

La majorité des déploiements correspond à des projets réalisés dans le cadre de réseaux d’initiative publique visant à apporter le haut débit fixe dans des zones non desservies à ce jour. La technologie de réseau sans fil pour la BLR la plus courante est celle de la norme WiMAX »

... comme sur les 26 GHz

On retrouve une situation analogue sur les 26 GHz : « Les dispositifs utilisant ces fréquences les plus élevées des radiofréquences et qui peuvent occasionner aujourd’hui une exposition des personnes sont, pour l’essentiel, les portiques à ondes millimétriques (détecteurs de sûreté utilisés dans les aéroports notamment), qui utilisent des fréquences variant de 24 à 30 GHz (proches de la bande de fréquence autour de 26 GHz dans laquelle la 5G sera déployée) et certains faisceaux hertziens et radars dont les fréquences se situent aux alentours de 50 GHz ».

Malgré tout, « aucune étude portant sur des fréquences comprises entre 24 et 30 GHz n’a été identifiée. Les effets des ondes millimétriques ont été largement étudiés dans la littérature, mais pour les fréquences comprises entre 40 et 60 GHz », explique l’Anses.

En 2010, lors de son analyse sur les effets sanitaires des scanners corporels, son groupe de travail avait alors établi qu’il était « concevable de supposer que les effets biologiques potentiels des champs électromagnétiques dans cette gamme de fréquences [autour de 30 GHz, ndlr] sont similaires à ceux des champs électromagnétiques à des fréquences légèrement plus élevées (comprises entre 40 et 60 GHz) ». 

Il est important de rappeler que les effets des fréquences millimétriques – 26 GHz dans le cas de la 5G – et ceux sous les 6 GHz ne sont pas les mêmes : « La physique des interactions entre les rayonnements électromagnétiques et les propriétés diélectriques des tissus biologiques implique que plus la fréquence des ondes électromagnétiques augmente, plus les ondes sont absorbées par les couches superficielles de la peau et plus la profondeur de pénétration de ces ondes dans l’organisme diminue ». L’Anses reprend les recommandations de l’ICNIRP mises à jour en 2018 qui indiquent « qu’au-delà d’environ 6 GHz, l’échauffement survient principalement au niveau de la peau ». 

Smartphone 5G
Crédits : sarayut/iStock

4 études sur les 3,5 GHz, 174 pour les 26 GHz… au sens large

Pour trouver des études scientifiques « relatives aux effets biologiques et sanitaires éventuels liés à l’exposition aux champs électromagnétiques » et ainsi pouvoir poser son diagnostic, l’Anses s’est appuyé sur les moteurs de recherches ScopusPubMed et EMF-Portal (les algorithmes utilisés sont détaillés page 24 de ce document).

S’il en était besoin, on se rend compte ici de l’intérêt de la science ouverte. Après élimination des doublons et un tri en deux étapes – d’abord sur la base de la lecture du titre et du résumé, puis sur la base de la lecture du texte intégral − seulement « quatre études concernant la bande [3 – 4] GHz ont été identifiées ».

La pêche n’est pas meilleure sur les 26 GHz car « aucune étude portant sur des fréquences comprises autour de 24 GHz, y compris jusqu’à 30 GHz, n’a été identifiée ». Par contre, en prenant un compte un spectre étendu, l’agence dispose d’un « total de 174 études concernant la bande [24– 60] GHz ».

Peut-on extrapoler les données existantes ? 

L’Anses regrette donc le « manque important voire une absence de données relatives aux effets biologiques et sanitaires potentiels » pour les 3,5 GHz. Elle imagine un plan B, qui doit encore être validé : « dans quelle mesure, et sous quelles conditions, les résultats déjà obtenus en matière d’évaluation des risques pour la santé [pour des fréquences inférieures à 3 GHz, ndlr] pourraient être extrapolés et donc pertinents pour la 5G ».

Dans tous les cas, de telles extrapolations ne seraient pas suffisantes et son Comité d’experts spécialisé (CES) souligne « la nécessité de mener en parallèle des études dans la bande de fréquences autour de 3,5 GHz ». La recommandation est la même pour les fréquences comprises entre 24,25 et 27,5 GHz.

La question du beamforming en 5G

Un autre point à prendre en considération est l’utilisation d’antennes MIMO (Multiple-Input Multiple-Output) pour améliorer les performances de la 5G afin de « focaliser » l’émission vers une zone précise.

Les antennes « permettent ainsi de diriger le signal radio uniquement vers les utilisateurs quand ils en ont besoin plutôt qu’il soit émis dans toutes les directions de manière constante. Les puissances instantanées seront donc plus importantes, mais théoriquement plus limitées dans le temps et dans l’espace, ce qui modifiera les schémas d’exposition des utilisateurs ».

Bref, l’ANSES se contente pour le moment de soulever les nombreuses questions relatives à l’arrivée de la 5G et fait le point de la bibliographie disponible. Il faudra maintenant qu’elle épluche les publications scientifiques et tente d'apporter des réponses plus concrètes.

La version finale arrivera après les premiers déploiements de la 5G

La version finale de son rapport est attendue pour le premier trimestre 2021, une date finalement assez lointaine puisque la procédure d’attribution des fréquences devrait se terminer au printemps, avec les premiers déploiements prévus dès la seconde moitié de l’année 2020.

Les opérateurs devront d’ailleurs s’engager à « ouvrir un service commercial basé sur un accès mobile disponible sur au moins 50% de la surface d’une commune de plus de 150 000 habitants et sur au moins 50% de la surface d’une autre zone d’un seul tenant couvrant au moins 150 000 habitants, situées dans des régions administratives distinctes ».

La 5G inquiète déjà certains collectifs, qui n’ont pas attendu le rapport préliminaire de l’Anses pour faire part de leurs craintes. L'Agence ne se prononçant par encore sur le fond, la situation ne devrait pas changer avant plusieurs mois.

Commentaires (12)

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Ils auraient pu y penser avant, et que l’état en attribuant les fréquences fasse payer un peu plus pour donner du budget au CNRS (ou autre organisme adapté) pour étudier la question…



Maintenant, on dit juste, bah on sait pas, mais comme les fréquences étaient déjà utilisées et que les problèmes causés historiquement étaient dans la tête des gens, ce sera seulement un psychodrame avec beaucoup de petits chapeaux en aluminium.

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Comme je l’ai déjà dit dans un commentaire, tout le monde se fout de la bande (UN PEU utilisée quand même…) des 2,4 GHz alors qu’il s’agit de la fréquence de “travail” de l’eau… Pas sûr que les bandes en 5 GHz soient plus ou moins problématiques que les autres…

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Et puis d’abord, le plomb, ça marche mieux 😅

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Mouais, a moins que le 3.6ghz entre en resonnance (est ce possible????) avec une des parties de l’animal au sens large, je ne vois pas le probleme, meme 26ghz, la lumiere c’est je sais pas combien de centaines de giga/tera/peta hertz et ca va. Le problème est la quantité (lumiere=brulure).

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12,98 Gbps! Avec un tel débit je peux fumer mon forfait de données mensuel en 12 secondes et des poussières… 

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ouai mais le pauvre technicien dans le laboratoire en pièce fermée ( surement isolée ) , pour faire passer un flux de 12Gbps



il doit prendre quelque petits rayon gamma ? un futur Hulk orange ?

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PercevalIO a écrit :



Comme je l’ai déjà dit dans un commentaire, tout le monde se fout de la bande (UN PEU utilisée quand même…) des 2,4 GHz alors qu’il s’agit de la fréquence de “travail” de l’eau… Pas sûr que les bandes en 5 GHz soient plus ou moins problématiques que les autres…





2.4 Ghz c’est la fréquence utilisée par les micro ondes en Europe, c’est un compromis entre l’agitation des molécules d’eau et la pénétration des ondes dans les tissus.



En fait l’agitation des molécules d’eau, se constate à partir de 500Mhz avec un maximum à 22Ghz (pour la partie réelle  de la fréquence d’excitation).

Il n’y a pas de raie d’absorption à proprement parler  car c’est une molécule composée (H2O) à 2 branches .


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sleid a écrit :



En fait l’agitation des molécules d’eau, se constate à partir de 500Mhz avec un maximum à 22Ghz (pour la partie réelle  de la fréquence d’excitation).



Tu ne voulais pas plutôt dire 2.2 GHz ? Parce que 22 GHz ça me paraît un peu haut, mais je peux me tromper, d’où ma question.


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Le problème de la 5G, c’est aussi et surtout le problème de la hausse de consommation d’énergie du pays de 2% et de ses ressources minières. Avec le problème du réchauffement climatique (et les morts qui vont en découler), pas sur qu’on ait besoin de cela, malgré les milliards de licence.



Les ondes à coté, même au niveau sanitaire, c’est anecdotique.

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Inodemus a écrit :



Tu ne voulais pas plutôt dire 2.2 GHz ? Parce que 22 GHz ça me paraît un peu haut, mais je peux me tromper, d’où ma question.



2,2 étant inférieur aux 2,4 du micro-ondes, je ne suis pas sûr qu’il y ait erreur <img data-src=" />


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Au delà la sauce tomate sort des spaghettis, ou l’inverse selon le point de vue. <img data-src=" />



Il y a quand même un graphique assez net dans le rapport préliminaire de l’ânesse et juste après :



Entre 100kHz et 10GHz,les moments dipolaires de l’eau et des molécules biologiques n’absorbent pas, de façon résonante, l’énergie de ces radiofréquences. Cependant, la composante électrique alternative entraîne, par couplage, le moment dipolaire des molécules d’eau du milieu biologique. Ces molécules ont alors tendance à suivre les oscillations du champ, ce qui génère des frottements intermoléculaires, une élévation de température et une dispersion diéléctrique, c’est-à-dire une modification de la permittivité du milieu, sans effet sur sa conductivité.



Les pertes engendrées par frottements se traduisent, au sein du tissu exposé, par une relaxation thermique, c’est à dire une transformation en chaleur





Page 72-73.https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2019SA0006Ra.pdf

(attention un PDF…)

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Inodemus a écrit :



Tu ne voulais pas plutôt dire 2.2 GHz ? Parce que 22 GHz ça me paraît un peu haut, mais je peux me tromper, d’où ma question.



C’est 22 Ghz pour la partie réelle de la fréquence d’excitation et 100Ghz pour la partie imaginaire pour l’eau à l’état liquide, à l’état de vapeur (mais là c’est trop tard pour le corps humain!!) les fréquences d’absorption s’étalent jusque dans l’infra rouge.


5G, exposition aux ondes et risques sanitaires : l’Anses publie un rapport préliminaire

  • 5G sur les 3,5 et 26 GHz : deux nouvelles préoccupations pour l’Anses

  • 3,5 GHz : un manque flagrant d’études sur les risques sanitaires...

  • ... comme sur les 26 GHz

  • 4 études sur les 3,5 GHz, 174 pour les 26 GHz… au sens large

  • Peut-on extrapoler les données existantes ? 

  • La question du beamforming en 5G

  • La version finale arrivera après les premiers déploiements de la 5G

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