Après l’échec de Starliner, la NASA adresse 80 recommandations à Boeing
Tout le monde en prend pour son grade…
Le 09 juillet 2020 à 10h00
5 min
Sciences et espace
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La NASA détaille à Boeing comment améliorer la sécurité et la fiabilité de sa capsule habitable Starliner. Le fabricant s’est engagé à apporter les modifications demandées. Un nouvel essai à vide sera (peut-être) réalisé… d'ici la fin de l’année.
En décembre dernier, la capsule habitable Starliner de Boeing échouait à rejoindre la Station spatiale internationale lors de ce qui devait être son ultime test à vide (Orbital Flight Test-2). Heureusement, il n'y a pas eu d’explosion ou d’incident grave qui aurait pu être fatal à des humains s’ils avaient été présents.
Boeing préférait voir le verre à moitié plein : « Nous avons probablement rempli 85 à 90 % de nos objectifs », selon Jim Chilton, vice-président en charge des opérations spatiales. Avis partagé par Jim Bridenstine de la NASA : « Nous avons eu quelques difficultés, mais beaucoup de choses se sont bien passées, notamment l'entrée dans l'atmosphère et l'atterrissage "en plein dans le mille" de la capsule ».
Après une période de flottement, l’Agence spatiale américaine décidait de réaliser un nouveau test avant d’envoyer des astronautes dans l’espace (dans le cas contraire, le moindre problème lui aurait certainement été reproché). Pour rappel, SpaceX a déjà envoyé deux membres d’équipage dans l’ISS avec sa capsule Crew Dragon (et ils y sont toujours).
Six mois plus tard, les deux partenaires (NASA et Boeing) ont « accompli un gros travail en examinant les problèmes rencontrés lors du test en vol sans équipage de Starliner ». De nombreux points ont été soulevés durant cette enquête et plusieurs dizaines de pistes d’améliorations ont été transmises à Boeing, qui a du pain sur la planche…
- Retour sur le succès (ou l’échec) partiel de la capsule spatiale habitable Starliner de Boeing
- Crew Dragon : les enjeux de la mission historique Demo-2 de SpaceX
80 recommandations sur des domaines variés
En décembre, les premiers éléments de l’enquête laissaient entrevoir deux séries de problèmes. La première sur la partie logicielle de la capsule : « Il semblerait que le véhicule spatial utilisait une minuterie de mission [MET, ndlr] qui n'était pas celle de la mission […] Nous ne savons pas pourquoi cela s'est produit », reconnaissait Jim Chilton.
La seconde concernait la liaison entre la Terre et Starliner pour les communications : des commandes ont rapidement été envoyées pour corriger la mauvaise trajectoire, mais elles n’étaient pas arrivées assez rapidement. La capsule se trouvait alors entre les zones de couverture de deux satellites et Boeing n’avait visiblement pas bien géré ce cas.
Un troisième incident logiciel – « valve mapping software » – a été dévoilé publiquement en février, deux mois après le lancement, bien que « diagnostiqué et corrigé en vol ». Les conséquences potentielles « ne sont pas claires », mais cela aurait pu engendrer une collision entre le module de service et la capsule au moment de la séparation… Bref c’était grave.
Une première enquête avait livré ses conclusions en mars dernier, avec la mise en lumière de « plusieurs problèmes techniques et organisationnels liés au travail de Boeing ». Le rapport présentait aussi « 61 mesures correctives et préventives » pour éviter que les anomalies sur la partie logicielle ne se reproduisent.
Aujourd’hui, le dernier pan de l’enquête (sur les communications sol/capsule) est bouclé. Au total, pas moins de 80 recommandations ont été envoyées à Boeing. La société, en collaboration avec la NASA, les prendra en compte avec des plans d'action « déjà bien avancés » pour chacune. Le détail n’est pas public, mais voici les grandes lignes :
- « Testing and Simulation » : 21 recommandations (avec des tests d’intégration matérielle et logicielle plus poussés)
- « Requirements » : 10 recommandations (notamment sur les évaluations logicielles)
- « Process and Operational Improvements » : 35 recommandations (vérifications par les pairs, documentation…)
- « Software » : 7 recommandations (mises à jour correctives pour le MET et l’algorithme de sélection d’antennes)
- « Knowledge capture and hardware modification » : 7 recommandations (changements organisationnels sur les rapports de sécurité, ajout d’un filtre radiofréquence pour supprimer les interférences hors bande, etc.)
« Nous avons encore beaucoup de travail à faire »
Boeing a annoncé en avril qu’un second test de sa capsule sera effectué avant d’y mettre des astronautes, « sans frais pour le gouvernement afin de prouver que le système Starliner répond aux exigences de la NASA, y compris pour l’amarrage à la Station spatiale internationale ». La NASA tient à souligner « l’engagement de l’équipe Boeing tout au long de ce processus ».
Néanmoins, « pour être clairs, nous avons encore beaucoup de travail à faire », ajoute Phil McAlister, le directeur du développement commercial des vols spatiaux à l’Agence spatiale américaine. Steve Stich, responsable du programme des vols commerciaux de la NASA, prend sa part de responsabilité : « Peut-être étions-nous trop focalisés sur SpaceX ».
L’Agence américaine aurait ainsi fait un peu trop confiance à Boeing et pas suffisamment surveillé son partenaire : « Nous étions plus habitués aux processus de Boeing », contrairement aux nouvelles méthodes de SpaceX. Aucune nouvelle date concernant le second vol Orbital Flight Test-2 n’a été donnée pour le moment.
Selon Steve Stich, il pourrait avoir lieu « à la fin de l'année », mais sans aucune garantie.
Après l’échec de Starliner, la NASA adresse 80 recommandations à Boeing
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80 recommandations sur des domaines variés
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« Nous avons encore beaucoup de travail à faire »
Commentaires (19)
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Abonnez-vousLe 09/07/2020 à 20h32
Mais si, l’élimination des malades c’est d’utilité publique. " />
Le 10/07/2020 à 04h45
Le 10/07/2020 à 06h39
Le 10/07/2020 à 07h06
Y en a des organismes américains qui font “trop confiance a boeing”…
Le 12/07/2020 à 14h19
Bon, en gros, faut comprendre que chez Boeing ce sont des boulets.
J’avais déjà compris ça en voyant leurs choix d’architecture dans l’aéronautique, je ne veux plus jamais voler dans ces coucous, mais là ça confirme ce que je pensais.
Je serais la Nasa, je choisirais SpaceX et je laisserais Boeing crever.
Le 12/07/2020 à 21h18
Je dirais surtout que certaines divisions de Boeing vont plus mal que d’autres, probablement lié à une perte de compétence interne. (Boeing avait fait partie des constructeurs des navettes spatiales, mais le dernier vol c’était une il y a 10 ans sur de la technologie qui en avait 30…)
Starliner, produit par Boeing, a des difficultés à s’imposer et beaucoup de soucis. Apparemment le programme semble être sous le girond de la division BCA vu le numéro de modèle.
J’ai l’impression qu’ils n’arrivent pas à suivre la concurrence des entreprises plus jeunes comme SpaceX ou Blue Origin et qu’ils sont largués en termes de techno et de process.
Mais à côté de ça, la division “Boeing Defense, Space and Security” maintient une navette autonome (X-37) qui est de nouveau en mission après une qui a durée plus d’un an en orbite pour le compte de l’armée.
Le 09/07/2020 à 10h49
Ah, ça va être la faute de SpaceX maintenant ?!!! Ils sont gonflés !!! " />
Le 09/07/2020 à 10h56
petite coquille : Le détail n’est pas publid
Le 09/07/2020 à 10h59
Conclusion : la NASA a trop fait confiance à Boeing alors qu’ils devraient savoir que ce sont des branquignols.
Le 09/07/2020 à 11h01
Le 09/07/2020 à 11h26
Le 09/07/2020 à 11h27
Le 09/07/2020 à 11h31
Le 09/07/2020 à 11h51
Le 09/07/2020 à 12h31
Le 09/07/2020 à 12h59
Le 09/07/2020 à 13h31
Ben ils disent que Space X les a habitué à mieux avec plus de surveillance, pas vraiment que c’est de la faute de Space X
Le 09/07/2020 à 16h10
Ok : Crew Dragon a amené les 2 astronautes à l’ISS. Mais à ma connaissance, la capsule n’a pas fini sa mission, et il reste la rentrée dans l’atmosphère avec tous les risques que l’on sait…
Le 09/07/2020 à 20h15