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Semi-conducteurs : l’Europe veut « quadrupler la production », une législation en février

#YakaFokon

Semi-conducteurs : l’Europe veut « quadrupler la production », une législation en février

Le 21 janvier 2022 à 10h28

La Commission européenne a de fortes ambitions dans le domaine des semi-conducteurs. Elle souhaite changer « radicalement » de braquet et doubler sa part de marché d’ici 2030. Elle présentera dans quelques semaines une nouvelle législation, articulée autour de cinq points. 

À l’occasion du Forum économique mondial (ou Forum de Davos en référence à la ville Suisse éponyme), la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prononcé un discours sur « l'état du monde ». Il y était évidemment question de la pandémie de Covid-19 et de la crise économique qui en découle.

L’union était en effet au cœur de la première partie de son allocution, en expliquant que « les 27 États membres ont fait confiance à l'Europe. Ils ont soutenu la Commission européenne dans la décision de lever des capitaux sur le marché et de les investir. Principalement dans nos deux domaines prioritaires : le pacte vert pour l'Europe et la numérisation. C'est NextGenerationEU, notre programme de relance, fort d'une enveloppe de 800 milliards d'euros ».

Elle en profite pour annoncer de gros chiffres et lancer un appel aux entreprises : « L'Europe devra, à elle seule, investir 360 milliards d'euros supplémentaires pour transformer son système énergétique – tous les ans. C'est un chiffre vertigineux, mais il est entièrement à notre portée. Le secteur privé doit cependant nous rejoindre ».

Il était aussi question de l’écologie avec la nécessaire mise en place d’un « cadre juridique détaillé pour garantir la réduction nos émissions d'au moins 55 % d'ici à 2030 ». Cet objectif avait pour rappel été annoncé en septembre dernier, lors du discours sur l’État de l’Union.

La « guerre » des semi-conducteurs

La présidente en profite pour revenir sur un sujet de plus en plus présent au sein des discussions de la Commission : « le secteur critique des semi-conducteurs », un domaine dans lequel les besoins européens « vont doubler dans les dix années à venir ».

« La demande pour ces produits atteint des sommets. Aujourd'hui, les micropuces sont présentes non seulement dans nos ordinateurs et nos téléphones mobiles, mais aussi dans nos voitures, dans le système de chauffage de nos maisons, dans nos hôpitaux, dans ces respirateurs qui sauvent des vies », explique-t-elle.

Or, on le sait déjà depuis longtemps : le numérique et les semi-conducteurs sont très étroitement liés ; le premier ne peut pas fonctionner sans les seconds. Pour s’assurer d’un certain niveau d’autonomie et de souveraineté numérique, il est donc impératif de l’être aussi sur les semi-conducteurs ; nous l’expliquons d’ailleurs dans notre magazine #3.

Objectif : « passer à une vitesse radicalement supérieure »

Pour Ursula von der Leyen, il ne faut pas trainer : l’Europe « doit passer à une vitesse radicalement supérieure en matière de développement, de production et d'utilisation de cette technologie clé ». Thierry Breton (commissaire européen chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, du tourisme, du numérique, de l'audiovisuel, de la défense et de l'espace) expliquait récemment que l’Europe devait même préparer son « avance sur les semi-conducteurs du futur, c'est-à-dire en dessous de 5 voire 2 nanomètres ».

La présidente de la Commission dresse un portrait enjoué de la présence de l’Union dans certains domaines : « la conception de composants pour l'électronique de puissance », « les puces destinées à l'industrie automobile ou manufacturière », la recherche ainsi que le matériel et l'équipement nécessaires au fonctionnement des grandes usines de fabrication. Un sentiment partagé par Thierry Breton : « Nous avons la meilleure recherche – le LETI à Grenoble, IMEC à Louvain ou Fraunhofer à Dresden – et les meilleures technologies au monde ».

L’Europe veut doubler sa part de marché d’ici 2030

Mais, car il y a toujours un mais dans ce genre de cas, la part de marché de l'Europe sur le marché mondial des semi-conducteurs ne décolle pas : elle est de « 10 % à peine ». Les approvisionnements proviennent essentiellement d'une poignée de producteurs situés en dehors de l'Europe (Asie orientale et États-Unis).

Pour la présidente, c’est « une dépendance et une incertitude que nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre ». Elle souhaite que, d'ici à 2030, « 20 % de la production mondiale de micropuces [soient] localisés en Europe ». En prenant en compte que la production mondiale devrait doubler d’ici là, « cela implique de quadrupler la production européenne d'aujourd'hui. Nous n'avons pas de temps à perdre ».

Pour cela, un « Chips Act » devrait rapidement arriver : « L'Europe supportera les investissements, notamment de rupture, et plus largement l'ensemble du secteur en assouplissant les règles de concurrence relatives aux aides d'États. En contrepartie de ce soutien public, nous instaurerons un mécanisme de préférence européenne en cas de crise », a déjà expliqué Thierry Breton.

Les cinq piliers de la future législation européenne

Ursula von der Leyen passe la seconde et proposera début février une « législation européenne sur les semi-conducteurs ». Cinq points sont mis en avant : 

  • Renforcer la capacité d'innovation et de recherche, de niveau mondial.
  • Assurer la primauté de l'Europe dans la conception et la fabrication.
  • Continuer à adapter les règles en matière d'aides d'État, avec des conditions strictes. « Cela permettra d'offrir un soutien public à des installations de production européenne inédites qui bénéficieront à toute l'Europe ».
  • Étendre la gamme d'instruments pour anticiper les pénuries et les crises, mais aussi être en mesure d'y réagir.
  • Soutenir les petites entreprises innovantes (compétences, partenaires et financements).

La présidente marche sur des œufs et ne souhaite froisser personne : « Je veux être claire. L'Europe s'emploiera toujours à maintenir les marchés mondiaux ouverts et connectés. C'est dans l'intérêt du monde et dans le nôtre. Mais nous devons nous attaquer aux goulets d'étranglement qui ralentissent notre propre croissance […] nous encouragerons la diversification entre partenaires partageant les mêmes valeurs ».

Bonne nouvelle chez ASML : l’incendie n’a pas d’« impact significatif »

L’Europe dispose d’ASML, une société qui se présente comme le « leader de l’innovation dans l’industrie des semi-conducteurs ». « Nous fournissons aux fabricants de puces tout ce dont ils ont besoin – matériel, logiciels et services – pour produire en masse des motifs sur silicium grâce à la lithographie », explique l’entreprise.

Elle a récemment dû faire face à un incendie dans une usine berlinoise. Une enquête était en cours sur les conséquences, qui semblent finalement limitées : « ‎Sur la base de nos connaissances actuelles, nous pensons pouvoir gérer les conséquences de cet incendie sans impact significatif sur la production pour 2022 », affirme la société dans son bilan financier publié cette semaine.

Commentaires (23)

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expliquait récemment que l’Europe devait même préparer son « avance sur les semi-conducteurs du futur, c’est-à-dire en dessous de 5 voire 2 nanomètres



Oui mais encore…

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« Nous fournissons aux fabricants de puces tout ce dont ils ont besoin – matériel, logiciels et services – pour produire en masse des motifs sur silicium grâce à la lithographie »


On imprime des boites de soupe alors qu’on a toujours pas de certitudes sur l’avenir agricole… #War(hole)

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xillibit a dit:


expliquait récemment que l’Europe devait même préparer son « avance sur les semi-conducteurs du futur, c’est-à-dire en dessous de 5 voire 2 nanomètres



Oui mais encore…


Elle doit la préparer quoi! Comme on prépare le repas pour le midi, c’est pas compliqué à comprendre :fumer:

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Honnêtement je nous imaginais plus proche de 0% que de 10%
Je suis déjà assez impressionné qu’on soit à 10% du marché mondial sur la production de semi conducteurs

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Il me semble que ST micro https://www.st.com/content/st_com/en.html
est le 6 eme fabricant de puce mondiale. Et sur le site de Crolles en Isère les chaînes de production poussent comme des petits pains pour ce genre de techno à mettre en oeuvre.

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Bonjour, je vous conseille de prendre ces chiffres avec des pincettes car le classement dépend de plein de choses. Est-ce un classement sur les volumes de vente ou de fabrication? Par exemple, ST est bien classé en vente par nécessairement en fabrication. Ils sous-traitent une partie à Samsung!
A coté de cela, vous avez des pure-players du manufacturing comme TSMC, GloFo, UMC… qui eux ne conçoivent rien mais qui produisent des pièces par milliards.
Toujours est-il que c’est un des marchés les plus passionnants actuellement de par sa complexité.

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Il était un temps où en France ON fabriquait des ordinateurs industriels (Mitra, Solar, etc.) que les financiers, placés à la tête de l’entreprise par les politiciens, ont transformé en : «Un super computer a été installé par la Société X à……, venant directement des usines de …… aux États-Unis».
Et de constructeur de bécanes nous sommes devenus les vendeurs de matos étasuniens !… Donc avec pertes des compétences et d’emplois.
C’était une époque lointaine où dans 64k de mémoire un dizaine personnes bossaient et un disque avait une capacité de 5 ou 50 Mo.

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Bizarre, toujours personne pour faire du bashing ? Le sport national dès qu’on parle Gouvernement ou UE.
C’est une bonne direction en tous cas. Comme d’habitude, il faut un électrochoc pour réagir après coup, le Covid n’aura peut être pas que du mauvais au final.

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Optrolight a dit:


Il me semble que ST micro https://www.st.com/content/st_com/en.html est le 6 eme fabricant de puce mondiale. Et sur le site de Crolles en Isère les chaînes de production poussent comme des petits pains pour ce genre de techno à mettre en oeuvre.


En dehors du Top 10 maintenant
https://vipress.net/plus-aucun-europeen-parmi-les-dix-premiers-fabricants-mondiaux-de-semiconducteurs/#:~:text=Intel%20a%20facilement%20conserv%C3%A9%20sa,Electronics%2C%20SK%20hynix%20et%20Micron.

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Elle souhaite changer « radicalement » de braquet et doubler sa part de marché
d’ici 2030….



ah quand même…..!



(psst) normalement, il devrait y-avoir UNE étoile en moins sur le drapeau
maintenant que la “GB.” est partie ! :oui2:

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vizir67 a dit:



(psst) normalement, il devrait y-avoir UNE étoile en moins sur le drapeau maintenant que la “GB.” est partie ! :oui2:


On a d’autres étoiles à rajouter alors si on veut être correct :roll:

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Merci en tout cas pour ce sous-titre :bravo:

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ST-Micro et Infineon font encore partie du top 15 des fabricants de semi-conducteurs, NXP est sortie du top 15 : http://www.semimedia.cc/?p=11377

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Rien d’étonnant pour réduire la dépendance sinon on pénalise toutes les industries européennes, enfin surtout l’Allemagne comme on a tout délocalisé chez nous :)

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vizir67 a dit:



(psst) normalement, il devrait y-avoir UNE étoile en moins sur le drapeau maintenant que la “GB.” est partie ! :oui2:


nop, le nombre n’est pas lié au nombre de pays du conseil de l’Europe de l’époque ;) (contrairement à la première version du drapeau qui avait 15 étoiles pour 15 pays) cf wiki

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L’EU veut quadrupler sa production de semicons ?
4 fois zéro ça fait combien déjà ? :eeek2:

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J’espère que l’UE fera tout pour protéger ASML d’une acquisition américaine ou chinoise.

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Il y a déjà des grosses pressions sur ASML : https://www.wsj.com/articles/china-wants-a-chip-machine-from-the-dutch-the-u-s-said-no-11626514513



Les Américains ont fait pression pour ne pas qu’ils vendent de machines à la Chine continentale.



Par ailleurs la Chine tente de produire sa propre architecture ce qui lui permettrait de ne plus dépendre des Occidentaux : https://www.theregister.com/2021/07/06/xiangshan_risc_v/

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Une usine TSMC fabriquant des semi-conducteurs du type de ceux de nos ordinateurs, cela suppose un investissement de 20 milliards de dollars. Et cette usine, une fois construite, ne produira que 5 ou 8 % de la production mondiale.



L’UE se contente de formuler des souhaits. Pas de crédits, pas de planification de la mise en œuvre. D’ailleurs les entreprises chargées de la réalisation ne sont pas même désignées. À terme, on construira juste les usines pour les semi-conducteurs dont a besoin l’industrie automobile allemande (3000 par véhicules !) et elles, elles seront financées par l’UE…



Nous, la France, on est les vrais bolos de l’UE, pour parler comme les djeunes. De vrais nazes. Macron fait des discours délirants sur nos décombres pour qu’on ne les voie pas.

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c’est dommage car pour le moment la plupart des circuit sont gravé sur du silicum de soitec, entreprise de Grenoble qui bosse main dans la main avec le cea et personne n’en parle.



j’ai bien peur que l’Europe se transforme en tout sauf la France où c’est trop chère. mega usine tesla en europe -> pas en france
investissement massif dans les batterie lithium en europe -> pologne, portugal
investissement massif dans les eoliennes (qu’on aime ou pas) -> Espagne, Allemagne
projet de 8 centrale nucléaire en pologne payé par l’europe -> centrale américaine
etc …



le seul truc que nous avons c’est la facture chaque année :) pour payer au autre leur développement industriel. Nos futur centrale nucléaire c’est nous qui allons les payer (si il y en a), pas l’Europe.



il va falloir ouvrir les yeux, l’economie de chaque pays est ego centré même dans l’Europe. L’euro c’est cool, la libre circulation aussi, pas de douane j’adore, mais au bout d’un moment quand on te suce le sang il faut arrêter l’hémorragie avant de mourir.

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Sur le sujet, un fil twitter (je ne sais pas qui c’est, j’imagine que c’est fiable ) : twitter.com Twitter



Apparemment le besoin urgent n’est pas les technologies de gravure ultra-fines monopole d’ASML mais les puces avec une meilleure finesse de gravure.
Le truc c’est que si la technologie est déjà « amortie » ça va être compliquée pour l’Europe d’être compétitive…

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(reply:1925968:GérardMansoif)


Bien entendu, mais en terme de CA nous sommes minuscule maintenant.
Je dis nous car comme tu l’auras compris je fais parti de cette entreprise. Mais que j’essaie de rester impartial.

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Thierry Breton (commissaire européen chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, du tourisme, du numérique, de l’audiovisuel, de la défense et de l’espace)



Et sinon il bosse le gars ? A part avoir des semaines de 30 jours, je vois pas comment il peut cumuler autant de casquettes sur des domaines aussi vastes qui nécessitent du temps chacun, pas 30 secondes par-ci par-là.

Semi-conducteurs : l’Europe veut « quadrupler la production », une législation en février

  • La « guerre » des semi-conducteurs

  • Objectif : « passer à une vitesse radicalement supérieure »

  • L’Europe veut doubler sa part de marché d’ici 2030

  • Les cinq piliers de la future législation européenne

  • Bonne nouvelle chez ASML : l’incendie n’a pas d’« impact significatif »

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