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La guerre en Ukraine menace la coopération spatiale et la souveraineté européenne

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La guerre en Ukraine menace la coopération spatiale et la souveraineté européenne

Le 02 mars 2022 à 10h30

Jeudi, alors que l’armée russe pénétrait en Ukraine, le dirigeant de l’agence spatiale russe a menacé sur Twitter de laisser tomber, littéralement, l’ISS. Samedi, cette même agence annonçait le retrait des lanceurs Soyouz de Kourou en réaction aux sanctions financières européennes. La guerre en Ukraine fait vaciller la coopération spatiale internationale. Des projets entiers vont devoir être reportés, d’autres déjà en orbite sont en stand-by.

Dmitry Rogozin, le directeur général de l’agence spatiale russe Roscosmos, est un habitué des positions radicales sur Twitter mais ses homologues ne s’attendaient sûrement pas à ce que, le 24 février, il tweete : « voulez-vous gérer l'ISS vous-même ? […] Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l'ISS d'une désorbitation incontrôlée et d’une chute sur les États-Unis ou l’Europe ? » en réponse aux sanctions américaines qui, selon Joe Biden lui-même, ont pour objectifs, entre autres, de « détériorer leur industrie aérospatiale et de nuire à leur capacité de construire des vaisseaux ».

Si la menace du responsable russe est brutale, le sociologue et chargé de recherche au CNRS Arnaud Saint-Martin qui travaille notamment sur le milieu des sciences astronomiques, n’y croit pas : « la station est une coopération internationale, Dmitry Rogozin met les pieds dans le plat comme d’habitude et c’est sans filtre. Mais personne n’a intérêt à ce que ça se passe là-haut », nous explique-t-il.

« En l’occurrence, l’une des contributions essentielles des Russes est d’assurer le contrôle d’altitude sur orbite pour la maintenir à environ 400 km – car sinon, elle rentrerait se consumer dans l’atmosphère. La station est aussi présentée comme le résultat d’une collaboration technologique et scientifique pacifique entre agences spatiales civiles (NASA, Roscosmos, ESA JAXA, CSA). Ce programme n’est pas militaire et c’est d’ailleurs la justification aujourd’hui avancée par les responsables des agences pour placer celui-ci en dehors de ce genre de conflits terrestres ».

Soyouz, un lanceur encore nécessaire pour l’Europe

Deux jours après, la réaction de l’agence spatiale est plus concrète. Roscosmos annonçait toujours sur Twitter : « En réponse aux sanctions de l'UE contre nos entreprises, Roscosmos suspend la coopération avec des partenaires européens pour organiser des lancements spatiaux depuis le cosmodrome de Kourou et retirer son personnel, y compris l'équipage de lancement consolidé, de la Guyane française ».

Jusque-là, Roscosmos et Arianespace travaillaient en coopération sur l’envoi de satellites à travers l’entreprise Starsem en utilisant le lanceur russe Soyouz depuis Kourou en Guyane et Baïkonour au Kazakhstan.

Thierry Breton, Commissaire Européen en charge de l'espace, a déclaré que cette décision de Roscosmos « ne porte aucune conséquence sur la continuité et la qualité des services de Galileo et de Copernicus. Cette décision ne remet pas non plus en cause la continuité du développement de ces infrastructures ». Pourtant, Arianespace prévoyait pour cette année encore deux vols depuis Kourou embarquant des satellites Galileo.

L’agence spatiale européenne (ESA), elle, annonce qu’il y aura bien des conséquences sur son planning, déclarant qu’elle va « évaluer en conséquence pour chaque charge utile institutionnelle européenne sous [sa] responsabilité le service de lancement approprié en fonction notamment des systèmes de lancement actuellement en service et des futurs lanceurs Vega-C et Ariane 6 ».

Mais l’ESA est, de fait, très embêtée par cette annonce. « Sans Soyouz, nous sommes sans solution de rechange pour l’instant », commente Arnaud Saint-Martin. « La vénérable Ariane 5 est bientôt en retraite. Il y a un problème de continuité avec Ariane 6, qui n’est pas encore opérationnelle. Vega, lui, n’est pas adapté aux lancements plus lourds. Sans lanceur dédié, l’exercice de notre souveraineté (française, européenne) est menacé. On imagine mal l’Union européenne, l’ESA ou des agences d’États européens s’attacher les services d’un lanceur commercial états-unien aussi agressif sur le marché que SpaceX… »

ExoMars, Euclid… : des missions dans l’expectative 

Et les conséquences pour les chercheurs sont directes. « Sur les collaborations de l’ESA, le point le plus saillant est la mission ExoMars » estime le sociologue. Elle vise notamment à envoyer le robot mobile européen Rosalind Frankin et à déterminer si la vie a existé sur Mars. « Elle symbolise le retour de l’ESA sur Mars qui est très important pour l’agence », rajoute-t-il. L’agence admet dans son communiqué que « les sanctions et le contexte plus large rendent un lancement en 2022 très improbable ».

D’autres missions scientifiques sont aussi touchées. Marc Sauvage, astrophysicien au CEA se lamente : « La prochaine mission spatiale qui devait être lancée sur Soyouz, celle sur laquelle je travaille, Euclid, ne partira pas sur ce lanceur. Elle est maintenant prévue pour le deuxième lancement d’Ariane 6 ».

L’ajustement ne devrait pas être si difficile puisque le chercheur explique qu’« il y avait déjà eu des études pour réfléchir aux adaptations nécessaires pour un lancement sur Ariane 6. Nous sommes déjà en train de finaliser un berceau d’adaptation pour atténuer un certain nombre de vibrations pour pouvoir lancer Euclid ».

Mais ce lancement est tributaire du développement du programme d’Ariane 6 sachant que deux lancements réussis sont nécessaires avant de pouvoir effectuer celui-ci et que la date du premier lancement n’est pas encore claire. Pour l’instant, Marc Sauvage table sur des retards d’environ un an, mais il est encore difficile de les évaluer vraiment compte tenu de l’incertitude de la suite des événements.

D’autres coopérations menacées ou en stand-by

La guerre en Ukraine menace d’autres projets spatiaux même s’ils ne sont pas évoqués dans les communiqués. Arnaud Saint-Martin fait remarquer que « Vega, le lanceur plus léger d’Arianespace, sous maîtrise d’œuvre du constructeur italien Avio, est composé de plusieurs étages. Le dernier est propulsé par un moteur ukrainien développé par le Bureau d'études Ioujnoïe (basé à Dnipro), constructeur légendaire de l’histoire de l’astronautique. Si ce composant essentiel vient à manquer, il va falloir reconfigurer le lanceur. Ça ne s’improvise pas, des développements seront nécessaires, et donc des retards dans les calendriers sont à prévoir ».

Si le chercheur du CEA n’a encore reçu aucune instruction dans ce sens, Marc Sauvage constate que d’autres organisations commencent à interdire toute collaboration avec les chercheurs russes : « par exemple, le Facility for Antiproton and Ion Research, organisation européenne de physique des hautes énergies, a envoyé à toutes ses composantes un message indiquant à son personnel de fermer l’accès de documents partagés et interdisant la coopération avec toute organisation russe ».

En ce qui concerne les satellites scientifiques déjà lancés, il ne devrait pas y avoir de risque d’attaque mais le chercheur explique que « le satellite eROSITA, collaboration russo-allemande, a été mis en mode veille parce qu’il n’est plus possible de trouver un système d’organisation dans lequel ils arrivent à le faire fonctionner pour la commande et le contrôle du satellite ».

Cette situation pourrait se produire pour d’autres coopérations satellitaires scientifiques. Pessimiste, l’astrophysicien estime que « petit à petit, les collaborations qu’on pouvait avoir avec les équipes russes vont passer dans un mode stand-by, gelées en attendant de pouvoir reprendre mais dans certains cas, j’imagine mal comment cette reprise sera possible ».

Un spatial russe suicidaire

Le conflit sera aussi dévastateur pour le spatial russe. « Une des choses qui vexent beaucoup Rogovin c’est que la Russie spatiale vit beaucoup sur son histoire » estime Marc Sauvage, « C’est un fait qu’avec Soyouz, ils ont fait la meilleure fusée de l’histoire mais ils n’en ont pas fait d’autres. Et en termes de programme spatial de recherche, ils sont assez inexistants ».

« Il y a quelque chose de suicidaire » considère même Arnaud Saint-Martin, « cela fait des années que les observateurs font la chronique du déclin inexorable d’un programme spatial russe sous financé, gangrené par la corruption, des scandales chez les filiales et les sous-traitants de l’agence spatiale russe, Roscosmos ».

Il lui reste à espérer d’éventuelles collaborations avec la Chine. Mais de l’avis de Marc Sauvage « Au niveau politique, il y a clairement des intérêts à ce qu’il y ait des accords entre la Chine et la Russie mais au niveau spatial, la Chine n’est pas très demandeuse ».

Commentaires (32)

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On n’imagine mal l’Union européenne, l’ESA ou des agences d’États européens s’attacher les services d’un lanceur commercial états-unien aussi agressif sur le marché que SpaceX… »


Les US ne sont pas nos alliés, pourtant ?
Heureusement qu’ils fourniront quand même du gaz en remplacement du gaz russe…. Ou pas : “on imagine mal l’UE s’attacher les services de sociétés commerciales aussi agressives que les 7 soeurs”.

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Je suis pas sûr que dépendre des US soit mieux…
On voit bien le problème lors d’un conflit, tout ce qui est vendu comme “acquis” est dénoncé/cassé.



C’est là qu’on se rend compte qu’il serait plus qu’utile d’être souverain sur pas mal de point critiques.



Par exemple à ce jour, il ne me semble pas que la France ait encore une OS made in France. (mageia pourrait être la base même si pas idéal c’est peut-être la distrib la plus FR)
Et même si la gendarmerie tourne sous Ubuntu, ça reste une entreprise US.
J’ai toujours du mal à comprendre comment on peut en arriver là sur des choses aussi critiques.



Il y a beau y avoir des interdépendances, en cas de conflit tout peut voler en éclat. Il serait peut-être temps d’y réfléchir sur certains points critiques.

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Canonical (société éditrice d’Ubuntu) est britannique visiblement. Ça reste que ce n’est pas français, mais ça ne concentre pas tous les oeufs dans le panier US au moins ^^

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Effectivement, mais il n’en reste pas moins que ça n’est pas Interne.
Je trouve que ça fait partie des choses critiques qui devrait rester “interne” au pays, peu importe le coût.

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BP est anglaise, Shell est Hollandaise, Total est Française… on n’a pas besoin de companies US pour s’approvisionner en gaz. et du gaz on peut aller le chercher en Algérie, par exemple.



le problème sur le sujet c’est que SpaceX taille des croupières l’ESA sur le segment.
donc leur filer des sioux c’est plutôt mal vu, oui. ^^
c’est bêtement commercial.

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SpaceX est une entité privée.

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hellmut a dit:


le problème sur le sujet c’est que SpaceX taille des croupières l’ESA sur le segment. donc leur filer des sioux c’est plutôt mal vu, oui. ^^ c’est bêtement commercial.


Je sais bien, j’ironisais un peu.
Mais plus sérieusement, on verra bien si on ne va pas quand même devoir importer du gaz de schiste des US / Canada

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carbier a dit:


SpaceX est une entité privée.


Tu tombes bien.
Qui nous disait que l’UE serait le grand gagnant de tout ça ?

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Drepanocytose a dit:


Tu tombes bien. Qui nous disait que l’UE serait le grand gagnant de tout ça ?


En quoi l’UE serait perdant si La Russie ne veut plus vendre ses lanceurs ?
Cela va obliger à moyens termes de redéfinir un programme spatial entièrement souverain ?
C’est sur qu’on est perdant :mdr:



La Russie de son côté s’auto inflige un coup quasi fatal pour son secteur aérospatial: bien joué :yes:

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carbier a dit:


En quoi l’UE serait perdant si La Russie ne veut plus vendre ses lanceurs ? Cela va obliger à moyens termes de redéfinir un programme spatial entièrement souverain ? C’est sur qu’on est perdant :mdr:


Parce qu’on n’y avait pas pensé avant, évidemment .
Bien sur qu’on est perdant, on ne parle pas de risque sur notre souveraineté si tout va bien




La Russie de son côté s’auto inflige un coup quasi fatal pour son secteur aérospatial: bien joué :yes:


Oui, c’est vrai ça. La Russie aussi sera perdante, personne ne l’a nié et sûrement pas moi.
Donc le vrai gagnant sont (roulement de tambour…) : les US, et un peu la Chine par ricochet.
Nous on perd du temps, les russes s’affaiblissent, d’y coup les chinois et les US ont les coudées plus franches..

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Toujours est-il qu’ici, un des grands effets collatéraux c’est que tout ca va mettre un gros coup de frein à tous les programmes actuels et à moyen terme de coopération spatiale internationale, et à mon avis d’ailleurs pas que spatiale.



Les chinois, c’est pas demain qu’ils coopéreront avec qui que ce soit, et de moins en moins à mesure qu’ils se renforceront. Les US continueront de le faire peut-être, mais pas avec tout le monde, et moins probalement avec la Chine et les russes, qui eux deux vont finir par se rapprocher vraiment.
L’Europe continuera dans sa voir molle et se fera victimiser comme d’hab.

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Et même si la gendarmerie tourne sous Ubuntu, ça reste une entreprise US.


Ubuntu n’est pas une entreprise mais une distribution. L’entreprise derrière Ubuntu est Canonical qui est une société Anglaise créée par un Sud-Africain :mad2:



Edit: Grillé :transpi:

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C’est bien beau tout ça mais si la guerre économique contre la Russie réussie (vous l’avez?) ils ne pourront de toute façon plus financer cette coopération…

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Le premier Falcon 9 est lancé en 2010.



Si 12 ans plus tard on en est toujours à dépendre de Soyouz et Ariane 5 on ne peut s’en prendre qu’à nous même.



Même si la Russie était encore un partenaire ça reste des lanceurs obsolètes et très chers.



On paye cash les années de déni.

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des lanceurs particulièrement performant et peu couteux, tu as un biais dans l’esprit.

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On pouvait dire ça il y a 20 ans mais plus aujourd’hui.



Comme expliqué dans l’article, la Russie a arrêté d’investir dans le spatial, trop cher. Pour plus de détails:




Le programme spatial russe pourri de l’intérieur.”
arstechnica.com Ars Technica


Soyuz a rencontré plusieurs échecs de missions et problèmes techniques ces dernières années, ce qui n’arrivait jamais avant. De plus leur activité de lancements commerciaux, qui était rentable, a été détruite par la compétition de SpaceX et est désormais un coût à supporter pour la Russie.



Falcon 9 est le lanceur le plus fiable actuellement, avec 121 lancements sans échec consécutifs:
https://www.spacelaunchreport.com/log2022.html#rate



Falcon 9 est surtout 3x moins cher que Soyuz et 5x moins cher qu’Arianne:
https://i.redd.it/kpqjd9psfsoy.jpg



Ça n’est pas une surprise, mais nous avons perdu 5 ans à se répéter en coeur que Musk est un clown et SpaceX une blague sans avenir. Aujourd’hui on paye cash ce retard.

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De ce que j’ai compris, et depuis 2014, Ariane 6 a pour mission de remplacer Ariane 5 ET Soyouz…



Donc on y avait pensé. C’est dit dans l’article que c’est chiant, mais pas critique, juste parce qu’on a pas encore eu le temps de faire décoller Ariane 6 pour l’instant, pour voir si tout fonctionne.



Ça tombe bien, c’est prévu dans quelques mois ! Et si tout est OK, c’est juste chiant parce que tout va devoir rentrer dans le planning chargé d’Ariane, au lieu d’être partagé sur 2 lanceurs.

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Drepanocytose a dit:


Toujours est-il qu’ici, un des grands effets collatéraux c’est que tout ca va mettre un gros coup de frein à tous les programmes actuels et à moyen terme de coopération spatiale internationale, et à mon avis d’ailleurs pas que spatiale.


Pour le spatial il y a un autre scénario qui peut se dégager : Comme l’UE semble avoir compris (enfin) qu’elle doit se doter d’une armée (au moins d’une force militaire dissuasive), elle va devoir investir massivement dans l’armement (et aussi pour continuer la modernisation). Hors très souvent armement et spatial ne sont pas aussi déconnecter que cela. Hors tu as toujours une course à l’Espace et l’Europe a une agence qu’elle doit financer pour y arriver. Par conséquent les coopérations intra-EU vont continuer surtout que l’Allemagne va avoir besoin d’un gros de pouce de la France pour se remettre à niveau dans ses domaines. (Si évidemment nos dirigeants ne sont pas trop idiots pour vendre nos technos et savoirs).



Pour l’aspect des coopérations extérieures (i.e., hors UE) pour des missions scientifiques, c’est rarement les états et leur représentant qui font quoi que ce soit. Ce sont les scientifiques qui, entre eux, au cours d’une conférence demande à une équipe de bien vouloir les aider (soit en fournissant des instruments, des compétences d’analyses, appui politique, argent…). Et ensuite, tu montes les dossiers pour les instances dirigeantes. Pour avoir vécu de près ceux-ci, parfois ça ne tient qu’à un simple ami de longue date ou une bête question.



Pour le reste, les US vont continuer à participer pour leur soft-power. Peut-être moins, mais ils continueront car si demain (et ça arrivera) la station internationale devient Chinois, on ne pensera plus US mais Chine (et par sur que Biden soit très heureux à cette idée). Enfin, reste qu’il y aussi d’autres puissances spatiales dans le monde comme la JAXA ou qui sont en émergence (comme l’Inde, Israël…). Après la question est de savoir si nous devons avoir des coopérations avec ses nouvelles puissances, la question est à se poser.

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Drepanocytose a dit:


Les US ne sont pas nos alliés, pourtant ? Heureusement qu’ils fourniront quand même du gaz en remplacement du gaz russe…. Ou pas : “on imagine mal l’UE s’attacher les services de sociétés commerciales aussi agressives que les 7 soeurs”.


Pour le moment pour le gaz on se tourne vers la Norvège : https://www.usinenouvelle.com/article/sous-pression-face-a-la-russie-engie-augmente-ses-achats-de-gaz-en-norvege.N1789797 et l’Algérie : https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/economie-africaine/l-algerie-prete-a-augmenter-de-30-ses-livraisons-de-gaz-vers-l-italie_4987566.html

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xillibit a dit:


Pour le moment pour le gaz on se tourne vers la Norvège : https://www.usinenouvelle.com/article/sous-pression-face-a-la-russie-engie-augmente-ses-achats-de-gaz-en-norvege.N1789797


La Russie est un énorme exportateur (2eme ou 3eme mondial je crois), et l’OPEP (dont fait partie la Russie en fait) n’a pas encore décidé d’augmenter sa production (et quand elle le fera, ca prendra plusieurs mois).
Donc il suffirait que la Russie serre la vis et le monde est dans la merde noire. Si on n’exclue pas GazpromBank de SWIFT, ce n’est pas un hasard.

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Quel est le rapport avec l’OPEP ?



Fermer les centrales nucléaires en Allemagne, Belgique et se retrouver piégés avec le gaz russe, la solution temporaire c’est de ré-ouvrir des centrales à charbon dans l’attente de construire des nouveaux terminaux pour le gaz

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wagaf a dit:


Ça n’est pas une surprise, mais nous avons perdu 5 ans à se répéter en coeur que Musk est un clown et SpaceX une blague sans avenir. Aujourd’hui on paye cash ce retard.


Je me souviens d’un discours à la TV d’une représentante de Arianespace, qui expliquait de l’idée de la réutilisation c’était pas rentable, pas fiable etc. Et maintenant on voit ou on en est…

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xillibit a dit:


la solution temporaire c’est de ré-ouvrir des centrales à charbon


Yes. Allez, je claque des doigts et ca réouvre.
Et fuck les Grünen (15% des sièges au Bundestag)

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ce que je leurs reproche, c’est de NE PAS avoir parlé franchement dès le début,
et de dire :




  • voila…nous allons fermer des ‘CN.’, mais faudra payer son électricité 40% plus chère
    et ré-ouvrir des ‘CàC.’ qui pollueront plus–> êtes-vous prêts à ce sacrifice ?



mais pas comme ça passé :




  • (on en débat entre nous), “et le Peuple suivra”* !!!



  • n’a qu’à…. :langue:


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L4igleNo1r a dit:


Je me souviens d’un discours à la TV d’une représentante de Arianespace, qui expliquait de l’idée de la réutilisation c’était pas rentable, pas fiable etc. Et maintenant on voit ou on en est…


En effet, on voit où on en est : on ne sait toujours pas si c’est rentable…
SpaceX fonctionne bien grâce aux subventions ricaines, pas parce que la réutilisation est rentable. Ce 2eme point, encore personne n’a pu l’établir avec précision, même si beaucoup d’entreprises du secteur s’engouffrent dedans.

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Drepanocytose a dit:


La Russie est un énorme exportateur (2eme ou 3eme mondial je crois), et l’OPEP (dont fait partie la Russie en fait) n’a pas encore décidé d’augmenter sa production (et quand elle le fera, ca prendra plusieurs mois). Donc il suffirait que la Russie serre la vis et le monde est dans la merde noire. Si on n’exclue pas GazpromBank de SWIFT, ce n’est pas un hasard.


Le pétrole représente 60% de la valeur totale des exportations russes.
Si la Russie fermait les vannes, elle serait à genoux en quelques mois alors que contrairement au gaz, il est relativement facile de changer de fournisseur.

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carbier a dit:


Le pétrole représente 60% de la valeur totale des exportations russes. Si la Russie fermait les vannes, elle serait à genoux en quelques mois alors que contrairement au gaz, il est relativement facile de changer de fournisseur.


Pas tant, comme dit plus haut l’OPEP n’a pas augmenté sa production, et il ne t’aura pas échappé que le marché est déjà bien bien tendu.
Suffit qu’ils ferment les vannes une seule semaine et le monde part en crise financière rien que par la peur des investisseurs..

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Drepanocytose a dit:


Je sais bien, j’ironisais un peu. Mais plus sérieusement, on verra bien si on ne va pas quand même devoir importer du gaz de schiste des US / Canada


Les quantités possibles sont anecdotiques comparés aux besoins. C’est d’ailleurs la même chose pour le gaz algérien. A part agiter une justification tordue à ce conflit, cette idée reste une vue de l’esprit

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Patch a dit:


En effet, on voit où on en est : on ne sait toujours pas si c’est rentable… SpaceX fonctionne bien grâce aux subventions ricaines, pas parce que la réutilisation est rentable. Ce 2eme point, encore personne n’a pu l’établir avec précision, même si beaucoup d’entreprises du secteur s’engouffrent dedans.


Finalement, le prix payé par la NASA pour ces lancements reste largement inférieur à ce qu’ils auraient payé à une autre entreprise, donc les contribuables américains y gagnent deux fois (capacité stratégique et prix inférieur).



Par ailleurs, le fait que SpaceX continue encore aujourd’hui de privilégier au maximum et de plus en plus la réutilisation tout en maintenant des prix bas montre bien que c’est rentable pour eux, même si effectivement on ne peut pas le calculer avec précision. Une boite comme SpaceX ne pourrait pas se permettre de perdre des milliards en le faisant à perte juste pour le bluff : les bénéfices de leur activité de lancement sont essentiels pour financer leur R&D (Starlink, Starship & co).



Le problème est surtout qu’il est désormais délicat de rattraper le retard car SpaceX a déjà capturé une bonne part du volume limité de commandes. Cela nécessite une grande volonté politique. On vera si la rupture du lien avec la Russie changera la donne en forçant certains investissements.

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Drepanocytose a dit:


Yes. Allez, je claque des doigts et ca réouvre. Et fuck les Grünen (15% des sièges au Bundestag)


Cela ne les dérange pas, pour avoir poussé la fermeture des centrales nucléaires en Allemagne pour avoir du gaz, charbon et pétrole à la place

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t’inquiète en France à Forbach, le gouvernement retarde les fermetures programmé des centrales à charbon a “cause des tension sur le marché de l’électricité”



c’est dommage il y avait 2 réacteur nucléaire (1800Mw) à 100km qui ont été fermé



entre nous ca va faire 200 chômeurs de plus sans compter l’ensemble des entreprise en maintenance tout autour qui vont fermer. :bravo:

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wagaf a dit:


Finalement, le prix payé par la NASA pour ces lancements reste largement inférieur à ce qu’ils auraient payé à une autre entreprise, donc les contribuables américains y gagnent deux fois (capacité stratégique et prix inférieur).


Sur ce point je ne peux rien dire, je ne connais pas assez :chinois:




Par ailleurs, le fait que SpaceX continue encore aujourd’hui de privilégier au maximum et de plus en plus la réutilisation tout en maintenant des prix bas montre bien que c’est rentable pour eux, même si effectivement on ne peut pas le calculer avec précision. Une boite comme SpaceX ne pourrait pas se permettre de perdre des milliards en le faisant à perte juste pour le bluff : les bénéfices de leur activité de lancement sont essentiels pour financer leur R&D (Starlink, Starship & co).


Non je confirme, personne ne sait encore si c’est rentable ou pas, même pas SpaceX. Je te laisse regarder la vidéo qui en parle sur l’excellente chaîne sur l’espace d’Hugo Lisoir qui fait le point sur le sujet.




Le problème est surtout qu’il est désormais délicat de rattraper le retard car SpaceX a déjà capturé une bonne part du volume limité de commandes. Cela nécessite une grande volonté politique. On vera si la rupture du lien avec la Russie changera la donne en forçant certains investissements.


Surtout qu’il y a pas mal d’acteurs supplémentaires qui arrivent bientôt ou sont déjà sur le pied de guerre :D

La guerre en Ukraine menace la coopération spatiale et la souveraineté européenne

  • Soyouz, un lanceur encore nécessaire pour l’Europe

  • ExoMars, Euclid… : des missions dans l’expectative 

  • D’autres coopérations menacées ou en stand-by

  • Un spatial russe suicidaire

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