RSF tance Bruxelles sur les exportations de technologies de surveillance
Le fil rouge sur le bouton rouge
Le 09 novembre 2012 à 08h53
3 min
Droit
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Près de deux ans après les « printemps arabes », le rôle de plusieurs sociétés européennes dans la surveillance et la censure de certains peuples ne fait pas de doute selon Reporters Sans Frontières. L’association vient de lancer un appel à la Commission européenne afin que les 27 contrôlent mieux les exportations de technologies de surveillance et de censure.
Les systèmes de surveillance GLINT (à gauche) et SMINT (à droite) d’Amesys.
Le septième forum annuel sur la gouvernance d’Internet se tenait cette semaine à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan. Parmi les participants, se trouvait Reporters Sans Frontières. L’association a ainsi eu l’occasion de faire valoir ses positions, par la voix Christian Mihr, directeur exécutif de la section allemande de l’organisation. Ce dernier a lancé un appel à la Commission européenne, afin que les États membres exercent un meilleur contrôle des exportations de nouvelles technologies de surveillance et de censure.
Selon RSF, le constat est là : des pays peu (ou pas) respectueux des droits de l’Homme (Syrie, Égypte, Bahreïn, etc.) réussissent à acheter du matériel de surveillance ou de censure à des industriels occidentaux, et notamment européens. « Des logiciels espions (spyware) sont utilisés pour espionner le contenu d’autres disques durs, récupérer des mots de passe, accéder au contenu de messageries électroniques ou espionner des communications de VOIP, explique l’association. Ils peuvent être installés directement sur les ordinateurs ou via le réseau Internet par l’intermédiaire de fausses mises-à-jour ou de pièces jointes dans un e-mail sans que l’utilisateur ne s’en aperçoive ».
L’organisation s’alarme en outre que ce type de programme soit fréquemment fourni directement à des acteurs étatiques tels que les services secrets ou des services de sécurité. D’après RSF, certains industriels n’hésitent d’ailleurs pas à faire la publicité de leurs capacités à surveiller et traquer les opposants politiques.
Pour un contrôle similaire à celui exercé pour les armes de guerre
« On sait depuis des années que d’importants fabricants de technologies de surveillance - y compris des fabricants européens - exportent leurs produits vers des États totalitaires, et contribuent ainsi à éradiquer la liberté d'expression et la liberté de la presse sur Internet », a expliqué Christian Mihr. Ce dernier a d'ailleurs donné des exemples, dont celui d’Amesys, filiale française de Bull, toujours suspecté en France de complicité d’actes de tortures en Libye.
Ce que demande l’association ? RSF dit exiger des législateurs européens, de la Commission européenne et des États membres de l’Union, « qu’ils reconnaissent leur responsabilité à protéger les Droits de l’homme dans le monde, et agissent en conséquence ». Concrètement, l’organisation réclame notamment que ces technologies subissent en cas d’exportation un contrôle et une régulation similaires à celui des armes de guerre traditionnelles.
Neelie Kroes, commissaire européenne en charge de l’agenda numérique des vingt-sept, s’est vu adresser ces réclamations lors du forum de Bakou.
RSF tance Bruxelles sur les exportations de technologies de surveillance
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Pour un contrôle similaire à celui exercé pour les armes de guerre
Commentaires (18)
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Abonnez-vousLe 09/11/2012 à 12h29
Le 09/11/2012 à 12h41
Le 09/11/2012 à 13h37
Le 09/11/2012 à 16h46
Le 09/11/2012 à 16h50
Le 09/11/2012 à 18h59
Ce sont des histoires très très sales… va falloir être punis pour de telles horreurs… on ne peut pas rester indifférent… et en attendant hadopi toujours pas abrogée avec des ingénieurs/techniciens qui moralement ne voient aucun inconvénient (oui l’argent justifie TOUT) à faire marcher cette abomination, car techniquement… ce sont les mêmes systèmes mais pour… du copyright (disproportion et outils vraiment dangereux).
Le 09/11/2012 à 19h47
La série “Person of interest”° nous montre comment pourrait devenir un monde aussi surveillé et en de mauvaises mains " />" />
° Très bonne série dont la première saison est passée sur la RTBF
Le 09/11/2012 à 08h58
Concrètement, l’organisation réclame notamment que ces technologies subissent en cas d’exportation un contrôle et une régulation similaires à celui des armes de guerre traditionnelles.
Parcequ’il y en a qui croit aux controles des exportations d’armes de guerre ?
Le 09/11/2012 à 09h11
Au moins ils rempliraient des formulaires, l’arme ultime de l’administration.
République Française
Le 09/11/2012 à 09h25
Le 09/11/2012 à 09h27
Le 09/11/2012 à 09h29
On a déjà vu ce que ça donne avec les mines anti-personnel l’indignation vertueuse…
Maintenant, nous jugerons sur pièces les efforts des responsables concernés… A suivre
Le 09/11/2012 à 09h29
Le fil rouge vert sur le bouton rouge bleu
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Le 09/11/2012 à 09h36
Les systèmes de surveillance GLINT (à gauche) et SMINT (à droite) d’Amesys.
Pas mal, pas mal, ils vendent aussi aux particuliers, j’ai quelques chefs d’état à surveiller de près et …..BAMBAM
ah p’tain les keufs " />" />" />
Le 09/11/2012 à 09h46
Le 09/11/2012 à 09h48
Le 09/11/2012 à 10h20
Ils se reveillent pas un peu tard ? parce que les armes électroniques sont déjà réglementées…
lien 1 (en englais)
lien 2 (numerama)
Le 09/11/2012 à 10h42
pourquoi est ce que j’ai l’impression de voir un minitel sur la photo de droite ? " />