Brevet unitaire : réunion accélérée, inquiétudes accentuées
Après des mois de reports
Le 16 novembre 2012 à 14h57
3 min
Droit
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La Commission des affaires juridiques du Parlement européen se prépare à une réunion extraordinaire lundi 19 novembre, consacrée exclusivement au brevet unitaire. Une réunion programmée jeudi 15 novembre après des mois de reports sur ce dossier fondamental.
Après de nombreux reports, il semble que les institutions européennes aient désormais décidé de passer le dossier à un rythme accéléré. Et pour cause : la réunion de la Commission des affaires juridiques a été annoncée hier jeudi 15 novembre pour ce lundi 19.
Les pronostics ? La présidence Chypriote de l'Union européenne va semble-t-il proposer un texte de compromis pour tenter de trouver une solution à la suppression-surprise des articles 6 à 8 du règlement sur le brevet unitaire.
Cette suppression, exigée en juin dernier par les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne, avait été refusée par les députés lors de leur séance plénière en juillet dernier. L'un des rapporteurs, Bernhard Rapkay, avait alors expliqué que la décision des dirigeants européens était une « procédure sans précédent », il avait ironisé : « comparer le compromis trouvé à un bazar oriental serait une insulte aux marchands de bazar ». Un autre rapporteur, Klaus-Heiner Lehne, indiquait que cela conduirait à « émasculer » la proposition. Et pour cause, ces trois articles fixaient un encadrement juridique du brevet unitaire européen : l'article 6 définit une violation directe d'un brevet unitaire, l'article 7 une violation indirecte et l'article 8 définit les limites des droits conférés par un tel brevet.
Le champ de la brevetabilité et les libertés informatiques
La gestion de ce dossier est critiquée depuis des mois par l'April, qui souligne que derrière l'apparence d'un texte technique, on assiste au retour des brevets logiciels et à l'extension du champ de la brevetabilité (voir à ce sujet notre longue interview de Gérald Sédrati-Dinet, conseil bénévole sur les brevets pour l'April). L'association de promotion et de défense du Logiciel Libre, qui a analysé les dernières avancées du projet, souligne d'ailleurs que la proposition de compromis n'est toujours pas disponible à l'heure actuelle. En tout cas publiquement, car Frédéric Couchet, délégué général de l'April, laisse entendre que certains lobbys pourraient avoir déjà le fameux texte du compromis. En attendant, elle lance sur son site un appel à mobilisation pour contacter les membres du Parlement européen.
Gérald Sédrati-Dinet, que nous venons de contacter, nous explique que « le Conseil est en train d'essayer d'enlever tous les pouvoirs aux institutions européennes ». Il ajoute « les eurodéputés ne doivent pas laisser passer cette suppression de tout contrôle démocratique au profit d'organismes internationaux, surtout quand ceux-ci tentent régulièrement d'imposer de nouvelles restrictions sur nos libertés informatiques. »
Brevet unitaire : réunion accélérée, inquiétudes accentuées
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Le champ de la brevetabilité et les libertés informatiques
Commentaires (23)
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Abonnez-vousLe 16/11/2012 à 20h33
Le 16/11/2012 à 20h57
Le 16/11/2012 à 21h01
Le 16/11/2012 à 21h15
Le 16/11/2012 à 21h32
Le 16/11/2012 à 21h42
edit: j’aurais du corriger l’erreur tout de suite au lieu de poursuivre mon commentaire “de laisser le choix à certains pays d’appliquer ….” " /> (contre-moi) " />
Le 16/11/2012 à 22h22
Le 17/11/2012 à 00h08
Le 17/11/2012 à 08h20
Le conseil européen est bien formé des chefs d’état des pays de l’union, non ? Alors pourquoi j’ai l’impression qu’il roule toujours pour les lobbys ?
Le 17/11/2012 à 20h47
Le brevet, c’est bien le truc qui permet à une maison mère située aux iles caïmans (ou dans un autre éden fiscal), de faire payer des royalties énormes à ses filiales dans les autres pays fiscalisés pour qu’elles ne payent pas d’impôts.
J’ai juste ?
JM
Le 18/11/2012 à 09h57
Le 19/11/2012 à 14h58
Le 16/11/2012 à 15h05
Ah ! Nous y voilà !
Certains organismes internationaux tentent de court-circuiter les instances européennes. " />
Le 16/11/2012 à 15h09
Le 16/11/2012 à 15h23
Le 16/11/2012 à 15h33
N’oublions surtout pas les OGM " /> (si il a une défense de la culture, pourquoi pas aussi de l’agriculture)
Le 16/11/2012 à 15h36
Le pain n’appartient pas qu’à une multinationale (farine de blé, etc, je veux dire)
Le 16/11/2012 à 16h05
Les semences appartiennent à une poignée de multinationales qui ont bien verrouillé le marché, avec le soutien des Etats et de la Commission Européenne.
Le 16/11/2012 à 16h52
Le 16/11/2012 à 17h21
L’article aurait mérité un rappel de ce qu’est le brevet unitaire.
Le 16/11/2012 à 19h36
Le 16/11/2012 à 20h00
Le 16/11/2012 à 20h17