Google Stadia is the new GeForce Now (v1), un pack à 129 € pour en profiter en priorité
Oh, une bêta payante
Le 07 juin 2019 à 11h37
18 min
Hardware
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Comme prévu, Google a dévoilé de nouveaux détails de son service de cloud gaming Stadia hier soir. Il arrivera partiellement en novembre et ne sera complet qu'en 2020. Surtout, le modèle économique a un sérieux air de déjà vu avec son abonnement mensuel et des achats de jeux à l'unité.
On s'y attendait, c'est confirmé : Stadia n'est pas un Netflix du jeu vidéo. Il faut dire que les rêves de certains d'un service de cloud gaming équipé de Xeon et Radeon Pro avec des jeux en illimité pour 10 euros par mois n'avaient rien d'un business model rentable. Même Google n'est pas prêt à tant de sacrifices pour ce marché, au potentiel encore inconnu.
Autant le dire tout de suite : l'annonce d'hier soir était tout sauf excitante. À quelques jours de l'E3 de Los Angeles, le géant américain a opté pour le service minimum avec la diffusion d'une vidéo pré-enregistrée de 30 minutes bourrée de bandes-annonces et de discours de partenaires, où les détails étaient aussi peu nombreux que flous.
Ceux qui s'attendaient à de nouvelles informations techniques sur la composition des serveurs, la répartition de la charge, la gestion de la latence, l'emplacement des datacenters ou l'interface seront déçus. Il a surtout été question du prix, des conditions commerciales, des dates de lancement et des premiers jeux qui seront proposés, à l'achat.
Car Stadia n'est pas vraiment une révolution. Même si le cloud gaming apparaît comme nouveau pour beaucoup, plusieurs acteurs se sont déjà cassé les dents en cherchant à pousser les éditeurs dans cette mutation. Google semble donc avoir misé sur de vieilles recettes pour convaincre, dont sa préférée : favoriser son écosystème.
Plutôt que de publier un article à la va-vite suite aux annonces d'hier soir, nous avons donc pris le temps d'analyser les annonces autour de Stadia et autres petites lignes. Mais aussi de décortiquer l'offre et les performances d'une Radeon RX Vega 56, équivalente à celle utilisée par Stadia, afin de voir le niveau de performances auquel il faut s'attendre.
Google se la joue GeForce Now (en moins bien)
Lorsque NVIDIA a lancé sa Shield TV sous Android TV en France, fin 2015, nous avions formulé un conseil : ne pas la vendre seule, mais en bundle avec l'abonnement mensuel à son service de cloud gaming GeForce Now. Quatre ans et une évolution de la console plus tard, ce n'est toujours pas fait.
Elle reste néanmoins la box TV la plus performante et complète du marché, proposant Wi-Fi 5, HDMI 2.0 (4K) et USB 3.0, avec des services de jeu en streaming local (Game Stream) ou de cloud gaming (GeForce Now). Dans sa version actuelle, elle est proposée dès 199 euros, 229 euros avec une télécommande et une manette. Malheureusement, les FAI français ne se sont pas emparés de ses possibilités pour l'intégrer à leurs offres, excepté Kiwi Fibre.
De son côté, GeForce Now s'est cherché. Au départ, l'offre était simple : un abonnement à 9,99 euros par mois intégrant une liste de jeux plus ou moins récents, de la saga Lego à Tomb Raider en passant par Batman. D'autres jeux pouvaient être achetés, une clé Steam étant livrée pour en profiter également sur un PC.
Dès le départ, l'idée nous avait séduits. D'abord parce que nous croyons depuis des années en la miniaturisation des machines au profit d'un déport de la puissance de calcul sur des serveurs (locaux ou distants), en complément d'usages classiques et selon les besoins de chacun. Ensuite, parce que cela faisait entrer NVIDIA dans l'univers du service, un point intéressant pour l'évolution de ses revenus à long terme.
Mais quelque chose s'est grippé. Si le catalogue s'est agrandi les premières années, le rythme s'est rapidement ralenti. Lorsqu'il a commencé à rencontrer de gros éditeurs comme EA ou Ubisoft, on a senti que les choses se mettaient à patiner, ces derniers voulant imposer leur boutique en ligne déjà à l'époque, plutôt que Steam.
Le choix de limiter GeForce Now à la Shield TV et l'absence de connexions rapides dans la majorité des foyers ont sans doute aussi participé au manque de succès auprès d'un large public et d'une majorité de joueurs.
Bref, il était sans doute trop tôt.
Si la console a continué d'évoluer – se focalisant ces derniers temps sur les fonctionnalités multimédia, les assistants vocaux et les objets connectés – GeForce Now a subi une sorte de coup d'arrêt, puis un pivot. L'abonnement Android TV est devenu gratuit, la tentative d'une version PC n'ayant jamais trouvé un modèle économique jugé satisfaisant.
Désormais, l'ensemble fait office de vitrine technologique à NVIDIA, qui s'en sert également pour optimiser ses solutions techniques. La société cherche surtout à les proposer sous la forme d'infrastructures clé en main à des opérateurs télécom. Un sujet sur lequel nous aurons l'occasion de revenir sous peu.
On pensait que cette tentative refroidirait les autres acteurs. Avec Stadia, Google prouve le contraire puisqu'il s'agit tout simplement... d'un GeForce Now au rabais. Pas sur le plan matériel, puisque les Xeon et Radeon Pro v340 utilisés permettront de jouer dans de bonnes conditions. Mais sur le modèle économique.
Pack à 129 euros, 10 euros d'abonnement, des jeux à acheter à l'unité
Une version gratuite, Stadia Base, a bien été annoncée par Phil Harrison lors de sa conférence enregistrée, mais elle ne sera proposée qu'en 2020, sans plus de détails. D'ici là, il est seulement question de Stadia Pro avec un abonnement payant à 9,99 euros par mois. L'offre sera lancée en novembre.
Pour ce prix, vous aurez simplement accès à l'infrastructure de Google et quelques avantages : un flux vidéo allant jusqu'en 4K à 60 images par seconde, avec HDR et son 5.1. L'offre gratuite est limitée à du 1080p60 et un son stéréo. L'abonnement donne également droit régulièrement à des jeux offerts (à la manière des « Pass » sur consoles de salon) et des remises pour vos achats sur la plateforme (sans plus de détails).
Ce point est pourtant important, car il fait entrer Google dans le secteur fermé de la vente de jeux vidéo en ligne, concurrençant d'une certaine manière l'Epic Store, GoG, Origin, le Microsoft Store, Steam ou encore Uplay.
Quels tarifs seront pratiqués ? Des soldes régulières seront-elles mises en place ? Que se passera-t-il si le service est arrêté (ce qui est une possibilité non négligeable avec Google) ? Des bundles avec les autres services payants de Google seront-ils proposés ? Comment seront mis en avant les jeux du studio maison, Stadia Games and Entertainment ?
Des questions qui ne manqueront pas d'intérêt pour les concurrents. Tout comme pour les autorités, qui veilleront sans doute à ce que Google n'abuse pas de sa position dominante et de pratiques peu avouables pour gagner en parts de marché. D'autant que son écosystème est pour le moment largement favorisé.
Pour son lancement, un Stadia très « Google centric »
Car pour profiter de Stadia Pro dès 2019, « un bundle est nécessaire » précise la FAQ. Une manière de limiter les accès tout en maximisant le revenu par abonné. Pour le moment, il est question de l'édition Fondateur, en précommande à 129 euros dans 14 pays, dont la France. D'autres seront concernés, là aussi en 2020.
Mais que contient ce pack ? Eh bien tout simplement... des produits Google. Stadia n'est d'ailleurs compatible qu'avec des solutions maison pour le moment : ordinateurs via Chrome, Chromecast Ultra, smartphones Pixel 3, Pixel 3 XL, Pixel 3a et Pixel 3a XL. Sans doute une manière de maitriser la situation et de limiter les bugs, tout en vidant les stocks.
Google précise néanmoins que, bien que sa manette soit recommandée, elle n'est pas obligatoire. Elle ne l'est qu'avec le Chromecast Ultra pour le moment. Les appareils tiers sous Android (M+) devraient être progressivement supportés. Dans un premier temps, ils ne permettront que d'accéder à l'application Stadia pour créer un compte, souscrire un abonnement ou acheter des jeux. Il en sera de même pour iOS (11 +).
Contenu de l'édition Fondateur :
- Trois mois d'abonnement à Stadia Pro à offrir (30 euros)
- Trois mois d'abonnement à Stadia Pro (30 euros)
- Le choix de votre pseudonyme Stadia en priorité
- Manette Stadia Night Blue (69 euros)
- Chromecast Ultra (79 euros)
- Destiny 2 : The Collection
On le voit, le pack proposé en précommande est intéressant pour qui veut acquérir un Chromecast Ultra et une manette Stadia. Il s'agit d'ailleurs d'une édition limitée, seuls trois autres coloris étant proposés hors de ce pack : blanc, noir et wasabi. Pour le reste, il s'agit de contenu dématérialisé.
On s'amusera de l'annonce faite hier d'une édition en quantité limitée, « dépêchez-vous d'en profiter » osera même Harrison, comme un simple commercial lorgnant sur ses bonus sur objectif dans une émission de téléachat.
Égo et viralité comme moteurs du lancement
L'intégration de Destiny 2 perd en valeur depuis le passage à un modèle free-to-play. Google précise que les extensions Shadowkeep et Renégats avec abonnement annuel, la Malédiction d'Osiris et l'Esprit tutélaire sont incluses.
Ceux cherchant à faire briller leur égo apprécieront de voir qu'ils ne bénéficieront pas d'un « Stadia name » classique, avec une numérotation à la fin, mais d'un « Founder Stadia Name » de leur choix, complété d'un badge. Attention tout de même : premier arrivé, premier servi.
Google mise également sur la viralité avec son Buddy pass permettant d'offrir à un ami trois mois d'abonnement à Stadia Pro. Les petites lignes précisent que cet accès sera livré au maximum dans les six mois suivant l'envoi du pack Fondateur, et devra être utilisé sous trois mois.
Notez également qu'il est impossible de renvoyer le contenu du pack Fondateur pour se faire rembourser sans perdre son abonnement à Stadia Pro. Il en est de même en cas d'arrêt de votre paiement mensuel d'ici à l'arrivée de Stadia Base. Google ajoute néanmoins qu'en cas de reprise, vous retrouverez votre compte dans l'état où vous l'avez laissé.
De la 4K avec une Radeon RX Vega 56, vraiment ?
Google n'est pas revenu sur la composition de la machine associée à Stadia Pro, ni sur les détails techniques concernant par exemple la gestion de la 4K. Il s'agit de la définition maximale du flux vidéo, mais pourra-t-on modifier les paramètres graphiques et la définition de rendu du jeu ? 60 fps seront-t-ils vraiment un maximum ? Quid du rafraichissement variable ?
Techniquement, on sait seulement que le GPU utilisé est du niveau d'une RX Vega 56, à travers la Radeon Pro V340 (bi-GPU) disposant de fonctionnalités de virtualisation. Il est ainsi possible de placer plusieurs joueurs sur une même puce graphique si Google le souhaite. Est-ce que ce sera le cas pour la version gratuite ? Impossible dire pour le moment.
Afin de nous faire une idée des performances auxquelles nous attendre, nous avons utilisé notre machine de test de cartes graphiques, sous Windows 10 May 2019 Update, avec les derniers pilotes et UEFI, ainsi que The Division 2 à jour. Il s'agit en effet de l'un des titres largement mis en avant pour ce lancement, déjà disponible et avec un test intégré.
Le niveau des performances relevé ne sera sans doute pas parfaitement identique à celui de Stadia : nous n'avons pas de couche de virtualisation, le système utilisé est différent, le CPU également. Néanmoins, il devrait être assez proche. Suffisamment pour savoir à quoi s'attendre en 1080p ou en 4K :
Nous avons utilisé trois niveaux de qualité différents dans le jeu : Moyen, Élevé et Ultra, avec trois définitions courantes pour les joueurs. DirectX 12 était activé, mais pas le HDR, non disponible sur notre écran.
Comme on peut le voir, la promesse d'un jeu en 4K à 60 ips semble déjà entachée. Il faudra sans doute exploiter un second GPU pour y parvenir, ou une génération plus avancée techniquement. Certes, certains pourront se contenter de 26 à 51 ips, on voit bien pire sur les consoles de jeu actuelles. Mais il sera plutôt conseillé d'opter pour une définition inférieure. Sinon, il faudra rogner sur la qualité graphique.
Cela dépendra également du jeu. Avec des titres moins gourmands visuellement comme Get Packed, la 4K à 60 images par seconde sera surement possible.
27 jeux annoncés, d'autres arrivent
Qu'en est-il d'ailleurs des titres qui pourront être achetés et joués sur Stadia ? Aucune exclusivité n'a été annoncée pour le moment, le Studio maison dirigé par Jade Raymond devant livrer ses jeux plus tard.
La liste officielle en compte seulement 27, en partie de grands éditeurs. D'autres seront dévoilés à l'E3 ou pendant l'été. L'annonce la plus intéressante de la soirée était d'ailleurs celle d'un partenariat : celui avec Larian Studios autour de Baldur's Gate III dont le lancement est ainsi confirmé après un teasing il y a quelques jours.
Google semble avoir devancé Shadow dans sa promesse d'un jeu vidéo « autrement » grâce au cloud gaming via Hive. En plus de l'intégration attendue à YouTube qui devrait être un atout de taille, on voit dans la vidéo ci-dessus que Ghost Recon : Breakpoint proposera la fonctionnalité Stream Connect.
De telles possibilités seront-elles offertes à d'autres plateformes ? Google proposera-t-il une intégration de Stadia avancée hors de YouTube ? D'autres services pourront-ils avoir également accès à une intégration YouTube ? Ces points ne seront pas anodins, car ils pourraient rapidement devenir une source de tension... ou les prémices de futures plaintes pour abus de position dominante dont l'Europe est friande.
Voici la liste complète :
- Assassin's Creed Odyssey
- Baldur's Gate 3
- Borderlands 3
- Darksiders Genesis
- Destiny 2
- DOOM Eternal
- Dragon Ball Xenoverse 2
- Farming Simulator 19
- Final Fantasy XV
- Football Manager 2020
- Get Packed
- Ghost Recon : Breakpoint
- GRID
- Gylt
- Just Dance
- Metro Exodus
- Mortal Kombat 11
- NBA 2K
- Rage 2
- Samurai Showdown
- The Crew 2
- The Division 2
- The Elder Scrolls Online
- Thumper
- Tomb Raider Trilogy
- Trials Rising
- Wolfenstein : Youngblood
Quel débit pour profiter de Stadia ?
La question du débit nécessaire a beaucoup fait parler au lancement de Stadia, à tort. En effet, il n'y a pas vraiment de surprise à attendre ici, puisqu'il s'agit d'un flux vidéo comme un autre. Bien que Google n'ait pas détaillé le codec utilisé, les premières indications ne montraient pas d'avancée par rapport à la concurrence sur ce point.
Comme tout service de streaming, un minimum de 10 Mb/s est donc recommandé, l'idéal étant présenté autour des 35 Mb/s. Un test de débit en ligne est disponible. Un rapide calcul mène à des chiffres qui vont sans doute donner le vertiges aux FAI en cas de succès, surtout à l'heure où la consommation de vidéo en ligne explose déjà : 1 h de jeu sur Stadia correspond à 4,4 Go de données échangées au minimum, 15,4 Go dans le mode « optimal ».
Autant dire que les infrastructures ont intérêt à tenir le coup, surtout aux heures de pointe. Un graphique a également été publié pour détailler le débit nécessaire dans différentes situations :
Comme beaucoup d'autres, Google passe ici à côté de l'essentiel et oublie (volontairement ?) certains aspects dans sa communication. Car un service de cloud gaming n'est pas qu'une affaire de débit, mais aussi de stabilité de la connexion de la machine au datacenter. Ce qui comprend aussi bien celle des serveurs de Google, que du FAI et de l'utilisateur.
Des variables comme la latence et la gigue, mis en avant dans le test de NVIDIA au sein de GeForce Now, sont donc essentielles pour savoir si une ligne offrira de bonnes conditions de jeu.
Surtout que cela peut évoluer selon la composition du réseau local. Une connexion filaire est recommandée pour ce genre d'expérience, même si du Wi-Fi 5 ou 6 peut être utilisé sous réserve d'un bon débit et d'une connexion stable, et donc de routeurs/satellites de bonne qualité.
NVIDIA avait d'ailleurs fait le choix de s'associer à des constructeurs pour une gamme de produits certifiés GeForce Now, proposant des fonctionnalités spécifiques sur l'amélioration de la latence. Il faut s'attendre à ce que Google Wifi soit présenté de la sorte par le géant américain, dans sa version actuelle ou dans une nouvelle, plus efficace.
L'utilisation en mobilité sera sans doute plus compliquée, dépendant là aussi de la qualité du réseau à tout instant. Le secteur semble miser sur la 5G pour favoriser un tel usage, Shadow multiplie d'ailleurs les partenariats et démonstrations en ce sens. Ce n'est pas le seul, puisqu'Orange a déjà annoncé un service concurrent de PC dans le cloud, visant les professionnels plutôt que les joueurs et reposant sur un accès 5G.
Stadia a encore tout à prouver
Avec son annonce en amont de l'E3, Google prend de l'avance. Il est en effet le premier géant du numérique à proposer un service de cloud gaming largement disponible, là où tant EA que Microsoft ou Sony semblent encore préparer le terrain pour une évolution en douceur dans les années à venir.
Les annonces de la semaine prochaine seront donc à surveiller de près. Déjà, celle des nouvelles Radeon RX 5700 d'AMD basées sur l'architecture RDNA (Navi), mais aussi celles autour des prochaines PlayStation et Xbox, ou des grands éditeurs. Chacun voudra se positionner face au cloud gaming, sous peine de passer pour un « ringard ». On pense d'ailleurs à NVIDIA qui, bien que pionnier du secteur, est largement absent des solutions évoquées pour le moment.
Mais les perspectives ne sont ici qu'à long terme. Les joueurs ne sont pas près de lâcher leurs consoles et PC en masse pour passer à du 100 % dématérialisé, dont Stadia a tous les défauts : un accès dépendant de l'abonnement et de la qualité de la connexion via un acteur unique, l'impossibilité de profiter du marché de l'occasion, etc.
Microsoft l'a bien compris en faisant un choix intéressant avec All Access : proposer sa console sous forme d'un crédit, en bundle avec un abonnement mensuel donnant accès à des jeux. Car à court terme, la révolution est là : ne plus acheter les titres mais louer l'accès à un catalogue de base, le cloud gaming favorisant l'évolution du matériel.
Chaque solution a ses intérêts. L'une fonctionne en local, presque sans connexion internet. L'autre permet de disposer d'une puissance de calcul forte et évolutive, contre un abonnement mensuel minimal, sans se poser la question du coût et de l'entretien d'un PC ou d'une console.
Quid de Blade et son Shadow ?
Attention tout de même, car le cas Shadow nous a montré que tout n'était pas si simple. Le Français a migré il y a maintenant deux ans sur des cartes du niveau d'une GeForce GTX 1080, sans évolution depuis.
Si le CPU a changé pour améliorer ses performances (malgré un recul de la finesse de gravure), rien n'a encore été dit sur les plans de la société pour passer à des équivalents de GeForce RTX ou à des Radeon RX nouvelle génération. Peut-être une annonce à l'E3 ? Contrairement à ce qui avait été fait pour la précédente annonce de Google, la startup semble avoir décidé de ne pas être dans la réaction et plutôt d'en rire, en attendant de revenir aux choses sérieuses.
Elle ne met ainsi en avant sur Twitter que le lancement de l'énième version de son Launcher. Plus chère, entre 30 et 40 euros par mois, elle a néanmoins des atouts face à Stadia, qui sont également ses défauts.
Il s'agit d'une structure plus agile qui peut rapidement évoluer, tant dans son modèle que dans ses pratiques et orientations. Elle est aussi indépendante, pouvant multiplier les partenariats sans effrayer les éditeurs avec son potentiel hégémonique. Surtout, elle donne accès à un PC complet sous Windows, qui n'est pas limité à un catalogue de jeux.
Elle permet autant de jouer, jusqu'à 144 Hz et avec un écran secondaire, que de travailler sur sa machine distante. Un point fort qui n'est toujours pas assumé par la société. Elle préfère continuer de s'adresser aux joueurs, laissant des acteurs comme Orange lui opposer une concurrence sur le marché B2B. Peut-être que cela finira par changer.
Son idée était de partir le premier dans une bataille qui s'annonce longue et complexe. Il s'agit désormais de rester en avance en matières de technologies, de pratiques et de modèle, pour garder une place et profiter de l'intérêt croissant autour du cloud gaming et finir par faire mieux que de se faire racheter.
Pour cela il lui faut une équipe solide et des appuis forts, car devenir la société championne de ce secteur ne relève pas du 100 mètres, mais plutôt d'une longue course relais... ou rien ne se gagnera seul.
Google Stadia is the new GeForce Now (v1), un pack à 129 € pour en profiter en priorité
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De la 4K avec une Radeon RX Vega 56, vraiment ?
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Quel débit pour profiter de Stadia ?
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Stadia a encore tout à prouver
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Quid de Blade et son Shadow ?
Commentaires (21)
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Abonnez-vousLe 07/06/2019 à 12h06
Un demi-procès !
Le 07/06/2019 à 12h11
“Elle permet autant de jouer, jusqu’à 144 Hz et avec un écran secondaire, que de travailler sur sa machine distante. Un point fort qui n’est toujours pas assumé par la société. Elle préfère continuer de s’adresser aux joueurs, laissant des acteurs comme Orange lui opposer une concurrence sur le marché B2B. Peut-être que cela finira par changer.”
Clairement il y a un vrai intérêt pour les PME d’avoir une machine puissante pour les applications métier (CAO, montage photo / video etc.) mais ils n’offrent pas de support aujourd’hui pour ça.
Le 07/06/2019 à 12h22
Disons qu’il y a des contraintes fortes en entreprise (notamment de sécurité des données, de support, de gestion multi-postes, etc) dont ils ne veulent sans doute pas pour le moment. Puis bon il faudrait repackager la Ghost pour du plus sobre Mais ça reste un mauvais choix amha, parce que le marché est sans doute plus gros/rentable, et que d’autres vont foncer. On verra bien.
Le 07/06/2019 à 12h22
@David
le Geforce Now est toujours opérationnel sur pc (version beta sur invit)
ça marche pluton bien, la config est pas trop vilaine derrière (Xeon E5-2697 V4, 15GB de ram, Tesla P40)
même si ces derniers temps c’est un poil moins bien niveau stream qu’avant
Le 07/06/2019 à 12h23
Je sais :) C’est même sur Mac et PC ;) Ca reste la version gratuite mais en accès privé (et je ne pense pas qu’ils distribuent tant de nouveaux accès que ça).
Le 07/06/2019 à 12h38
Ce n’est absolument pas comparable a Shadow. Les jeux doivent être explicitement portés sur Stadia, Shadow c’est du gaming PC classique donc les jeux existent déjà et n’ont rien de spécifiques a Shadow.
Stadia est surtout un concurrent direct des consoles PS4 et XBox1. Les 3 plateformes (4 si on compte Windows) vont de disputer les exclus et les faveurs des éditeurs.
A mon avis, le point fort de Stadia c’est l’offre basique gratuite (Stadia Base) qui nécessite un investissement minimal pour jouer avec le meme niveau de qualité qu’une PS4/XBox1 (1080p@60).
Comme souvent avec Google, ce produit cible la génération qui arrive. Ceux qui n’ont pas encore de console ou de PC gaming. Stadia n’est pas vraiment fait pour ‘convertir’ les joueurs actuels plus aguerris. C’est a mon avis le point le plus important, la cible n’est pas tout a fait la meme.
Le 07/06/2019 à 12h43
Avant de s’emballer sur Stadia Base, faudra voir si la plateforme technique utilisée est la même (j’ai comme un doute, mais qui sait ? ;)). Pour le reste, je ne dis pas que c’est comparable avec Shadow, mais ils visent un public de joueur interessé par le cloud gaming, ça en fait de fait des concurrents, avec des forces/inconvénients différents.
Pour la génération qui vient, on verra. Je doute que Stadia les vise. C’est plutôt la fondation de quelque chose qui tentera de les convaincre si ça ne s’effondre pas en moins de deux ans.
Le 07/06/2019 à 13h07
La génération qui arrive joue à Fortnite. Étrangement absent de l’annonce :)
Le 07/06/2019 à 13h09
Il paraît qu’une autre petite entreprise française le fait déjà, mais pas sur le segment perfs.
Le 07/06/2019 à 13h17
Le VDI n’a rien de nouveau (Amazon en propose sous la même forme qu’OVH de mémoire), mais globalement on est souvent sur des solutions anémiques alors que l’on commence à voir des offres avec du composant dédié plus abordable, ce qui évite de limiter ça à de la bureautique minimale.
Le 07/06/2019 à 13h24
Disons que si le jeu est gratuit et que la plateforme aussi, ça va commencer à devoir taper fort sur la monétisation annexe pour payer tout ce petit monde
Le 07/06/2019 à 13h29
Pour le montage il faudrait que les couleurs soient réalistes et que la compression ne soit pas présente….
Or même à fond (cas idéal de la fibre + Réglage à fond dans l’application) ça reste perceptible, et les couleurs ne sont pas réelles.
DOnc franchement pour cet usage là je doute que ça soit réaliste.
Et le coût nécessaire à la dispo des vm pour tout le monde tout le temps est non négligeable, ça ne rentre pas dans le tarif actuel.
Le 07/06/2019 à 13h40
qui sait, quelques pubs quand tu ouvres Stadia, des banners quand tu mets en pause ton jeu, ils n’on pas tout dit c’est sûr !
Le 07/06/2019 à 13h48
Si c’est gratuit, c’est qu’il est super le produit. Non, c’est pas ça ?
Le 07/06/2019 à 13h51
Mais personne ne parle de Baldur’s gate 3 ??? D’où ça sort ? C’est une blague ? Je n’ai pas lu la liste des jeux en me disant ils vont pas annoncer un baledur’s gate ou quoi donc rien ne m’intéresse vraiment et hop la blague de shadow et je vois que je rate BG3. WTF ?
^^
Le 07/06/2019 à 13h53
Aucune mention au Playstation Now?
J’ai jamais essayé, mais le business model m’a l’air plus pertinent que celui de Stadia.
Et avec le futur partenariat avec Microsoft, Sony me semble en meilleure position que Google pour prendre ce marché.
Le 07/06/2019 à 13h57
Il ne faut pas confondre la résolution et le framerate du flux vidéo (ce qui est proposé ici par Google), avec la résolution et le framerate rendus par le jeu.
C’est avant tout une histoire de latence ces 60 images par secondes, cela permet d’éviter d’accumuler de la latence dans le système, et d’avoir une latence constante.
C’est ce que font également les autres services.
A noter également que question performance, ça va être difficile de prédire car les éditeurs doivent porter leurs jeux sous Linux/Vulkan, et c’est possible qu’il y ait pas mal d’optimisations spécifique pour Stadia.
Le 07/06/2019 à 14h00
Moi et mon 150 Ko/s en downlink depuis mon déménagement à 15 minutes de la grande ville où j’habitais avant, on retourne pleurer dans notre coin.
De toute façon la location de tout ce qui touche ma vie n’est pas du tout mon envie même si c’est la tendance générale.
Le 08/06/2019 à 11h32
J’ai peut-être loupé l’info, mais faut-il acheter une manette Stadia lorsqu’on joue sur PC ?
Par ailleurs, la résolution varie en fonction du débit mais serons-nous limités au 60 IPS, ou peut-on aller au-dessus (mis à part Shadow) ? Personnellement, pour du gaming, impossible de revenir au 60 IPS.
J’ai l’impression que, bien qu’on puisse lancer le service sur chrome, il ne vise pas vraiment les joueurs sur PC, non ?
Le 09/06/2019 à 04h34
Comme indiqué dans l’article, elle n’est en théorie pas nécessaire pour PC ou smartphone. Par contre, elle est obligatoirement vendue dans le pack fondateur qui est pour le moment le seul moyen d’accéder à Stadia en 2019.
Pour le 60 ips, comme dit aussi, la limite est pour le moment clairement affichée, il faudra voir avec l’évolution du service.
Le 10/06/2019 à 08h06
Tu peux adapter ton workflow pour délolocaliser les tâches les plus lourdes, en particulier le rendu, et conserver en local les opérations nécessitant la justesse colorimétrique.
Par exemple, DaVinci Resolve intégre de base une option pour déployer un serveur de rendu sur une machine distante.