Année majeure pour Facebook, avec notamment son entrée fracassante mais difficile en bourse, l'année 2012 a pour le moins été spéciale pour le réseau social. D'un côté, son chiffre d'affaires a fortement progressé, avec de nouveaux records à la clé. De l'autre, son bénéfice s'est effondré, du fait de l'explosion de ses dépenses et des rémunérations en actions.

Utilisateurs actifs mensuels sur Facebook

Un chiffre d'affaires qui explose 

Avec 5,089 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel (+ 37 %), dont 1,585 milliard rien qu'au dernier trimestre (+ 40 %), Facebook a réalisé de nouveaux records en 2012. Ces belles progressions sont liées à l'augmentation du nombre d'utilisateurs quotidiens et mensuels, ainsi qu'à une forte croissance du chiffre d'affaires moyen par utilisateur (voir plus bas).

Mais les dépenses de Facebook ont elles aussi connu une véritable explosion. Ses rémunérations en actions ont notamment progressé. Facebook termine ainsi l'année avec un ridicule bénéfice net de 53 millions de dollars, contre un bénéfice d'environ un milliard de dollars en 2011. Notez que l'année 2012 a été sauvée par le dernier trimestre, Facebook réalisant 64 millions de dollars de bénéfice net lors de cette période.

Venons-en maintenant aux innombrables statistiques du réseau social. Facebook compte désormais 1,056 milliard de visiteurs mensuels actifs, en hausse de 49 millions en trois mois et de 211 millions en un an. Sans surprise, l'Amérique du Nord (USA et Canada) et l'Europe n'ont pas franchement participé à cette croissance du nombre d'utilisateurs actifs mensuels. Ces deux zones n'ont en effet crû que de 46 millions d'utilisateurs, dont 14 millions en Amérique du Nord. L'Asie, elle, a fait un bond de 89 millions d'utilisateurs. Et le reste du monde, représenté par l'Amérique Latine, l'Afrique et l'Océanie, a progressé de 79 millions d'utilisateurs.

De fortes différences de chiffre d'affaires selon les régions

Résultat, l'Amérique du Nord et l'Europe ne représentent « que » 43 % de son nombre d'utilisateurs dans le monde, contre 48 % un an plus tôt et plus de 55 % il y a deux ans. Pour autant, l'Occident, bien qu'en infériorité numérique, est toujours vital pour Facebook. En effet, l'Asie et le reste du monde n'ont généré en 2012 que 1,1 milliard de dollars, soit  21,6 % de son chiffre d'affaires. En somme, l'Europe et l'Amérique du Nord représentent toujours plus des trois quarts des résultats du réseau social.

Si l'on ramène chaque revenu en fonction de l'origine de l'utilisateur, les différences sont ainsi abyssales. Alors que la moyenne mondiale est de 5,32 $ par utilisateur sur toute l'année 2012, soit un maigre 0,44 $ par utilisateur par mois, voici les chiffres en fonction des régions :

• États-Unis et Canada : 13,58 $ par utilisateur en 2012 (1,13 $ par mois)
• Europe : 5,91 $ en 2012 (0,49 $ par mois)
• Asie : 2,35 $ en 2012 (0,19 $ par mois)
• Reste du monde : 1,84 $ en 2012 (0,15 $ par mois)

Pour Facebook, un Américain ou un Canadien rapporte donc quasi 10 fois plus qu'un habitant dit du reste du monde. Ces revenus moyens par utilisateur grimpent toutefois dans tous les continents, même si la croissance en Europe (+ 8,2 %) a été largement plus faible que les autres territoires :+ 20 % en Amérique du Nord,+ 14,6 % en Asie et + 22,6 % dans le reste du monde.

L'explosion du mobile, et la mollesse de l'Amérique du Nord

Enfin, voici d'autres statistiques en vrac :

• Utilisateurs actifs quotidiens : 618 millions (+ 135 millions en un an)
• dont USA/Canada : 135 millions (+ 9 millions)
• dont Europe : 169 millions (+ 26 millions)
• dont Asie : 153 millions (+ 48 millions)
• dont Reste du monde : 161 millions (+ 52 millions)
• Utilisateurs actifs mensuels sur téléphone : 680 millions (+ 248 millions en un an)
• Utilisateurs actifs mensuels sur téléphone exclusivement : 157 millions (+ 99 millions en un an)
• Chiffre d'affaires publicitaires : 67 % via le site, 23 % via l'application mobile (au Q4 2012)
• Nombre d'employés : 4619 (+ 1419 en un an)

La croissance dans le mobile a été telle que pour Mark Zuckerberg, Facebook est désormais devenu « une compagnie mobile ».

Notez que l'action en bourse de Facebook a légèrement augmenté hier avant clôture (+ 1,46 %), mais a fortement reculé après clôture (- 4,4 %). Les résultats, qui ont pourtant dépassé les attentes des analystes, n'ont donc pas convaincu tout le monde. Selon un fond d'investissement interrogé par le Los Angeles Times, cette chute serait liée à une déception, certains actionnaires s'attendant à résultats exceptionnels, alors qu'ils sont tout simplement bons.