TAFTA : 35 organisations réclament la lumière sur l’accord UE-USA
Tafta yo-yo
Le 21 mars 2013 à 10h38
4 min
Droit
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L’accord commercial en préparation entre l'Union européenne et les États-Unis n’en finit pas d’inquiéter les différents acteurs. Le Transatlantic Free Trade Area (TAFTA ou TPIP pour Transatlantic Trade and Investment Partnership) pourrait abriter en son sein plusieurs dispositions autrefois incluses dans ACTA. Ce fameux accord anti contrefaçon rejeté en juillet dernier par le Parlement européen.
Le problème posé par l’accord TAFTA est le même que celui rencontré avec ACTA. Les actuelles négociations sont couvertes par le secret. Elles empêchent du coup des représentants de la société civile d’exercer un contrôle démocratique sur ce qui est finalement négocié sur son dos. « Les accords commerciaux passés ou en cours de négociation ont tous adopté des règles qui obligeraient les FAI à se transformer en police du copyright, avec des peines sévères et disproportionnées contre ceux qui échangent des fichiers tout en nuisant sérieusement à la capacité des utilisateurs à innover et accéder aux contenus sur Internet » remarque l’ Electronic Frontier Foundation (EFF).
Cheval de Troie
Dans un communiqué commun(*), 35 organisations européennes et américaines demandent donc à ce que l’Union européenne et les États-Unis dévoilent ce contenu. Seule la fin de l’opacité permettra de s’assurer que TAFTA n’est pas un énième cheval de Troie du traité ACTA. À tout le moins, les signataires réclament à ce que la propriété intellectuelle sorte de l’espace des négociations. « Des négociations « commerciales » secrètes sont des forums absolument inacceptables pour la conception d’accords contraignants qui changent des lois nationales bien au-delà du champ commercial. »
Parmi les signataires, on compte l’EFF, L’European Digital Right, la FFII, la Quadrature du Net, Public Knowledge ou encore Act Up et Aides puisque le secteur pharmaceutique est potentiellement concerné. « Les accords commerciaux négociés par les US et l’UE dans le passé ont significativement accru les privilèges des entreprises multinationales, au détriment de la société en général. Les règles de ces accords peuvent, entre autres choses, limiter la liberté d’expression, contraindre l’accès à du matériel éducatif comme les livres de cours ou les journaux académiques, et dans le cas de la médecine, augmenter les coûts des traitements et contribuer à des souffrances et des morts qui pourraient être évités » selon les signataires.
La crainte des ayants droit français, le soutien de François Hollande
Rappelons que l’accord commercial en préparation entre l'Union européenne et les États-Unis inquiète également les ayants droit français. Ils craignent qu’il menace le « droit des États et des regroupements d’États à mener librement des politiques de soutien à la création culturelle ». la Coalition française pour la diversité culturelle, présidée par Pascal Rogard (SACD) croit savoir que « les États-Unis militent en effet pour un détachement de la VàD, TV de rattrapage, etc. du secteur audiovisuel classique ». De ce fait, le secteur pourrait être libéralisé avec une « exception culturelle (…)réduite à peau de chagrin, car elle n’aurait plus vocation qu’à s’appliquer à la distribution des œuvres via les médias traditionnels, mais ne vaudrait plus pour la diffusion des œuvres par Internet, qui représentera à l’avenir l’essentiel de ces services. »
Ces mêmes ayants droit français ont eu un soutien d’importance. Comme le note Les Echos, François Hollande a exprimé la semaine dernière son souhait de voir l'audiovisuel exclu du champ de la négociation (avec les normes sanitaires). En attendant, Pascal Rogard multiplie les hommages fleuris à l’égard du Commissaire européen Karel de Gucht chargé de négocier ces services audiovisuels dans cet accord de libre-échange avec les États-Unis.
21 mars 2013 : et la Commission européenne n est toujours pas troublée par les soupçons de fraude fiscale qui pèsent sur K. De Gucht !
— coalition_fr (@coalition_fr) 21 mars 2013
Tiens ce serait une bonne idée qu'EdwyPlenel et Mediapart s'intéressent au commissaire De Gutch
— Pascal Rogard (@fandoetlis) 20 mars 2013
(*) traduit par la FFII France
Commentaires (16)
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Abonnez-vousLe 21/03/2013 à 12h50
Le 21/03/2013 à 12h51
Faut un KASTA (pov con)
Le 21/03/2013 à 12h54
Le 21/03/2013 à 13h12
s’ils étaient si clairs que ca, ils ne chercheraient pas à tout faire en secret…
Le 21/03/2013 à 13h18
Et l’accord avec le Canada qui peut servir de proxy au US, avec exactement les même effets, il en est ou ?
Le 21/03/2013 à 14h41
Le secret, toujours le secret… Alors qu’avec la transparence, ils contenteraient plein de monde et noieraient le commun des mortels sous le volume d’information…
Ils pourraient aussi faire diversion avec un truc pourri dont ils ne veulent pas, pour l’enlever et faire passer discrètement un autre truc dont nous ne voulons pas non plus.
Ils n’ont vraiment rien compris à l’ère internet !
En plus, c’est encore un accord construit sans la participation des euro-députés ? On leur soumettra discrètement et on leur forcera la main pour qu’ils votent un truc qu’ils ont pas eu le temps de lire ?
De toute façon, c’est toujours pareil, toujours les mêmes pourris et leurs magouilles.
Le 21/03/2013 à 15h47
Je trouve injuste cette comparaison entre ACTA et TAFTA. Dans TAFTA il y a en plus de la vache élevée aux hormones avec de vraies mamelles purulentes. Et ça c’est le petit détail en plus qui fait plaisir.
Pour un petit aperçu…
Le 21/03/2013 à 17h20
Le 21/03/2013 à 17h42
Ces organisations d’escrocs…
Le 21/03/2013 à 20h40
De la bouffe nettoyée au javel !
Pourquoi le monde tombe si bas, avec ces gens cupides ?
La réponse est dans la question.
Le 21/03/2013 à 20h42
Le 22/03/2013 à 10h20
Le 22/03/2013 à 10h26
Addendum : après vérification il semble que ce ne soit pas causé par la rBGH.
Le 21/03/2013 à 10h50
C’est clair que De Gucht n’est pas blanc … Qui a dit délit d’initié dans “l’Affaire Fortis” ? " />
Ok, il a été mais bon, ce mec est un troll à lui tout seul …
Le 21/03/2013 à 11h35
ACTA, TAFTA, …
Le copyright et les brevets font partie de leur arsenal économique et commercial. Ils ont besoin d’un accord mondial pour valoriser un marché qu’ils ont eux-même créé.
Hors de question pour eux de lâcher le morceaux.
Le 21/03/2013 à 11h44
Je ne comprend pas ni comment ni pourquoi ces travaux peuvent etre secret.
Cela n’aura pas été possible dans un etat de droit.
Mais comme cela se passe à Bruxelles dans le cadre européens, on voit qu’il n’y a aucune regle, aucune opposition. Les citoyens sont bien trop loin de cette organisation qui nous dirige aujourd’hui.
Une espece de dictature administrative telecommandé par les multinationales.
Il n’y en fait aucun responsable identifié.
Regardons Chypres … qui a decidé cette taxation des citoyens ? De quel droits ? avec quelle autorité ?
Personne ne sait et personne ne veut savoir.