Facebook régresse-t-il dans ses pays clés ?
Chaque livre a une fin
Le 29 avril 2013 à 14h59
5 min
Internet
Internet
Depuis l'an passé, les questions se multiplient quant au succès de Facebook, notamment dans les pays matures où ses parts de marché sont déjà très élevées. Le réseau social numéro un au monde stagne-t-il voire régresse-t-il ? Si certains articles l'affirment, il ne faut pas pour autant déjà creuser la tombe de Facebook.
Une faible croissance en Europe et en Amérique du Nord
Il y a un an quasi jour pour jour, Facebook annonçait avoir gagné 56 millions de nouveaux utilisateurs actifs mensuels en trois mois. L'Europe et l'Amérique du Nord où le réseau social est déjà très bien implanté, affichaient ainsi une croissance assez faible par rapport à l'Asie notamment. Deux mois plus tard, l'institut comScore dévoilait que l'entreprise de Mark Zuckerberg perdait des plumes aux États-Unis, avec 158,01 millions de visiteurs uniques en mai 2012, contre 158,69 millions en avril et 158,93 millions en mars. Des données en partie confirmées par Marketwatch au début de cette année, l'institut affirmant que Facebook avait perdu 1,4 million de visiteurs uniques au pays de John Steinbeck.
Lors de son dernier bilan, en janvier dernier, Facebook indiquait d'ailleurs la faible croissance en Amérique du Nord et surtout en Europe de son nombre d'utilisateurs, au point que l'Asie et le reste du monde écrasent désormais totalement les territoires occidentaux. En Europe, le site ne gagne ainsi plus que 3 à 4 millions d'utilisateurs mensuels par trimestre depuis le dernier trimestre 2011. Son prochain bilan, dévoilé dans deux jours, devrait d'ailleurs nous confirmer cette tendance.
Ces derniers mois, de nombreuses études et tout autant d'articles s'attaquent à Facebook. Ainsi, nous avons appris que les jeunes préfèrent Tumblr à Facebook ou encore que les ados accordent plus d'importance à Twitter et Instagram. D'une manière globale, la presse anglo-saxonne pointe du doigt la problématique des plus jeunes sur Facebook. Certains apprécient peu la présence de leurs parents (voire grands-parents) sur le réseau, et préfèrent donc utiliser d'autres sites, gagnant ainsi en discrétion et en liberté. Qui plus est, le réseau américain semble cibler plutôt les adultes aux revenus élevés plutôt que les pauvres adolescents qui ne rapportent pas grand-chose.
Attention à l'interprétation des données
Mais depuis hier, Facebook est décrit comme un réseau social en totale perdition. Si l'on en croit The Guardian, qui se base sur des données de SocialBakers, Facebook a perdu 6 millions de visiteurs outre-Atlantique, et 1,4 million au Royaume-Uni, ceci en seulement un mois. Sur six mois, la chute serait même proche de 9 millions de visiteurs aux États-Unis et de 2 millions outre-Manche. Et les utilisateurs français, espagnols, allemands, japonais et canadiens seraient eux aussi moins nombreux. Et certains parlent déjà du nouveau MySpace. Notre confrère La Tribune va d'ailleurs dans le même sens, indiquant une forte érosion du nombre d'utilisateurs aux États-Unis et au Canada, rajoutant que la moyenne d'âge des utilisateurs venait de grimper de 38 à 41 ans. Et cette donnée n'est pas liée à l'arrivée massive de retraités.
Il faut toutefois prendre garde à toutes ces données. Au regard du succès de l'article de The Guardian, déjà repris ou copié dans le monde entier (de LCI-TF1 au Dailymail, en passant par El Economista, Computer World, Spiegel Online et The Times of India), SocialBakers n'a pas caché son exaspération, pour ne pas dire son irritation. Le site a ainsi expliqué dans un billet de son blog que le Guardian avait réalisé la même erreur il y a trois mois en annonçant déjà la détérioration de Facebook.
Indiquant que les journalistes ont parfois la mauvaise habitude de mal interpréter les statistiques, SocialBakers précise ainsi que ses statistiques sont destinées aux spécialistes du marketing, et surtout, qu'il s'agit de simples estimations, et non de données brutes et précises. « Nous avons déjà publié une clarification à l'un des articles de The Guardian il y a trois mois. Dans cet article, j'ai donné des explications sur les statistiques en question, j'ai révélé la source des statistiques, et j'ai prévenu les journalistes contre leurs conclusions hâtives pour leurs sujets futurs. Eh bien, The Guardian n'a pas tenu compte de cet avis, offrant une conclusion encore plus grande cette fois. »
Il y a trois mois, suite à un autre article de The Guardian qui reprenait donc ses données, Social Bakers expliquait ainsi que les informations qu'il publiait, basées sur l'interface publicitaire de Facebook, pouvaient varier fortement pour de multiples raisons. Par exemple, les utilisateurs très occasionnels du réseau social ont un poids important. Certains ne s'y rendent parfois qu'une seule fois dans le mois, gonflant ainsi les statistiques mensuelles. Il suffit donc que des utilisateurs ne vérifient pas leur compte dans le mois pour qu'ils ne soient plus comptabilisés. Cela rappelle surtout que ces statistiques ne précisent pas si les baisses sont liées à des utilisateurs réguliers ou non, ce qui est capital pour Facebook. Social Bakers rajoute que l'interface publicitaire de Facebook a toujours des retards (de plusieurs semaines), ce qui décale les chiffres.
Enfin, le site tient à rappeler qu'avec des taux de pénétration supérieurs à 50 % aux États-Unis, au Royaume-Uni et ailleurs (Canada, Argentine, Australie, Taiwan, Chili, Suède, etc.), ceci alors que la population âgée de plus de 65 ans est quasi absente du réseau social, Facebook est bien le roi des réseaux sociaux. Pour Social Bakers, au regard de tels niveaux de pénétration, il est normal de voir Facebook régresser parfois. Une analyse à plus long terme est néanmoins primordiale, d'autant plus que Facebook dispose encore de fortes marges chez les moins de 13 ans (officiellement interdits) et les plus anciens. Iain Mackenzie de Facebook UK s'est d'ailleurs moqué du Guardian en publiant les titres du site britannique depuis 2007.
Facebook régresse-t-il dans ses pays clés ?
-
Une faible croissance en Europe et en Amérique du Nord
Commentaires (25)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 29/04/2013 à 15h25
Le 29/04/2013 à 15h32
Je n’utilise plus Facebook que pour les événements publics, la messagerie et certains groupes.
Au final je passe beaucoup plus de temps sur Google Plus. L’interface et l’app mobile est bien mieux pensée, les communautés sont peuplées de gens très intéressants.
Le système de cercle fait que je suis beaucoup plus enclin à partager du contenu que sur Facebook. Je peux si je le souhaite partager un album photo seulement avec mes amis les plus proches ou alors seulement avec les membres de ma famille…
Les événements sont également super bien pensés, à chaque fois que je part en voyage ou que j’organise une soirée avec des amis, nous créons un événement sur lequel on envoie toutes nos photos. Ça crée automatiquement un gros album communautaires, visible seulement par les gens présents et/ou invitées.
Ça, plus toutes les petites innovations (Photosphères, Photos en très haute résolution, Instant-Upload, création de fiches de contact…) font que je trouve Facebook de plus en plus fade…
Le 29/04/2013 à 15h44
Le 29/04/2013 à 16h07
Ils peuvent dire merci à leur censure à géométrie variable. Quand on partage des photos de chats on se fait bloquer par contre si on est islamiste tout est autorisé, du style menace de mort, incitation à la violence ethnique, publication de vidéos de massacres ou de décapitation publique.
Mais alors les chats quelle incitation à la haine.
Le 29/04/2013 à 16h28
Vivement qu’on trouve une autre planète habitable, qu’ils puissent installer Facebook Home " />
Le 29/04/2013 à 16h29
Le 29/04/2013 à 17h26
Je ne me sens pas concerné puisque je suis désinscrit depuis quelque temps.
Etrangement rien n’a changé pour moi.
Ah si, la tranquillité de ces stupides notifications, et ces stupides choses qui défilaient sur mon mur.
Le 29/04/2013 à 17h28
Le 29/04/2013 à 18h12
Le 29/04/2013 à 18h13
Le 30/04/2013 à 06h08
La pieuvre Facebook doit mourir, comme toutes choses. L’agonie numérique a déjà commencé.
Le 30/04/2013 à 07h16
Le 30/04/2013 à 07h21
Marrant Facebook. Ils sont en train de ficher la terre entiere et ca n’emeut personne. Si un gouvernement avait voulu faire cela qu’est-ce qu’on aurait pas entendu …
Le 30/04/2013 à 08h55
Le 30/04/2013 à 10h14
Le 30/04/2013 à 11h33
Le 29/04/2013 à 15h06
d’autant plus que Facebook dispose encore de fortes marges chez les moins de 13 ans
Et ouais, mais ils ont rien compris chez faceplouc, ils sont hasbeen maintenant, c’est devenu ringard chez les moins de 10 ans et over mega out dated chez les teen ager de moins de 7 ans !
Je sais, je sors —>
Le 29/04/2013 à 15h08
Moi en tout cas facebook aujourdh’ui c’est quoi ? Un agenda à évenement entre amis et une boite mail entre amis… rien d’autre…
Le 29/04/2013 à 15h08
Quelques années de manipulation et les utilisateurs ont fait le tour.
Comme d’autres sites, le principe restera, mais beaucoup de monde ira ailleurs.
Le 29/04/2013 à 15h10
Ca fait au moins deux ans que je suis désinscris et miracle , j’ai gardé mes amis dans la vraie vie " />
Le 29/04/2013 à 15h12
Le 29/04/2013 à 15h13
Le 29/04/2013 à 15h20
Ils s’en sortent peut-être bien au niveau VU, mais qu’en est-il du temps passé dessus ? C’est plutôt cette variable qui en a pris un coup, selon moi.
Le 29/04/2013 à 15h21
Perso, je ne regarde jamais mon fil d’actualité facebook, il ne me sert que de client de chat via l’app facebook messenger (sur android et sous windows ^^).
Le 30/04/2013 à 12h32