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RSF s’élève contre l’installation de nouvelles armes de surveillance en Syrie

DPI et cyber-censure

RSF s'élève contre l'installation de nouvelles armes de surveillance en Syrie

Le 24 mai 2013 à 13h21

Une trentaine de serveurs Blue Coat, reposant sur des technologies très intrusives de type DPI, seraient utilisés depuis peu en Syrie d'après de récentes découvertes réalisées par un groupe de hackers. La célèbre association Reporters Sans Frontières vient ainsi de s'élever contre l’installation de ces appareils, qu'elle perçoit comme « une menace supplémentaire pour la circulation de l’information, ainsi que pour la sécurité des net-citoyens, des journalistes et de leurs sources ».

bluecoat

Document mis en ligne sur « We fight censorship ».

 

Reporters Sans Frontières s'alarme d’une découverte rendue publique mardi dernier par le groupe d’hacktivistes Telecomix : l’installation par les autorités syriennes de 34 serveurs commercialisés par la société Blue Coat. L’association déplore que ce type de matériel, basé sur des technologies de Deep Packet Inspection (DPI), autorise le régime de Bashar Al-Assad à « analyser et contrôler l’activité des internautes syriens : censure de sites, interception d’emails, détails des sites visités par internaute, etc. ». Plus de détails sur cette découverte sont d’ailleurs proposés sur la plateforme « We fight censorship », gérée par RSF.

 

L’association a immédiatement demandé des explications à Blue Coat. Et pour cause : déjà mise en cause par RSF, notamment au travers de son dernier bilan sur la cyber-censure, la société américaine avait tenté de la convaincre de sa bonne foi. « Nous respectons et soutenons pleinement les droits de l’homme, comme la liberté d’expression. Nous ne concevons pas nos produits pour réprimer les droits humains, et ne tolérons pas leur utilisation à de telles fins » écrivait ainsi la firme en mars dernier. Elle promettait surtout « un examen complet de [ses] activités, politiques et procédures » dès 2013, afin de voir comment « limiter les abus de [ses] produits ».

RSF n’exclut pas une action en justice

Sauf que RSF refuse de se faire mener en bateau. « Si l’entreprise américaine venait à déclarer, comme elle le prétendait le 12 mars dernier, qu’elle ne vend pas ses serveurs à la Syrie, elle se doit d’expliquer aux Syriens et à la communauté internationale la présence en Syrie de ses équipements ». L’association n’exclut au passage pas une éventuelle action en justice contre la société américaine. « Si, au terme d’une enquête sur le système d’exportation utilisé, il devait s’avérer que Blue Coat n’a pas pris les mesures nécessaires pour empêcher une telle exportation de ses produits, ou si cette exportation devait avoir eu lieu au mépris des lois en vigueur, Reporters sans frontières se réserve le droit de porter l’affaire devant l’opinion publique ou les tribunaux appropriés ».

 

L’association en profite enfin pour rappeler que cette affaire démontre bien « qu’une réglementation et un contrôle de l’exportation de matériel de surveillance sont indispensables ». Il s’agit en effet d’un vieux cheval de bataille de RSF que d’obtenir, notamment au niveau européen, un contrôle des exportations d’armes de surveillance. Le gouvernement a d’ailleurs ouvert une porte en ce sens lors du séminaire gouvernemental sur le numérique. Mais en mars dernier, l’association expliquait qu'elle préférait attendre « de voir des actions concrètes » de la part de l’exécutif avant de crier victoire trop rapidement.

Commentaires (12)

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Pas ce matériel là mais à l’époque de la Lybie, je ne sais plus qui disait “pour une fois que de la haute technologie est made in France, on ne peut même pas s’en vanter”



(et sinon, ils ne pourront rien faire, ce type de technologie n’est pas (encore) catégorisée dans les “armes de guerre” nécessitant déclaration/autorisation)

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vince120 a écrit :



Pas ce matériel là mais à l’époque de la Lybie, je ne sais plus qui disait “pour une fois que de la haute technologie est made in France, on ne peut même pas s’en vanter”



(et sinon, ils ne pourront rien faire, ce type de technologie n’est pas (encore) catégorisée dans les “armes de guerre” nécessitant déclaration/autorisation)





C’était Amesys une filiale de Bull. Le principe était le même, du DPI.

Pour Bluecoat ça fait très longtemps qu’ils sont en place, au moins 2 ans, on en parlait sur le web avant que les révoltes commencent.


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la société américaine avait tenté de la convaincre de sa bonne foi. « Nous respectons et soutenons pleinement les droits de l’homme, comme la liberté d’expression. Nous ne concevons pas nos produits pour réprimer les droits humains, et ne tolérons pas leur utilisation à de telles fins »



Sûrement un complot islamo-communiste <img data-src=" />

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La Syrie est en guerre civile… Que dire de plus ?



C’est évident que le pouvoir en place espionne par tous les moyens possibles. Il laisse volontairement certaines portes ouvertes pour mieux les surveiller.



C’est comme pour le trafic de munitions : le pouvoir introduit des munitions défectueuses sur le marché des armes.


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Prenez :




  • Liberté d”expression

  • DPI

  • Sécurité nationale

  • Islamiste en Djellaba dans une grotte

  • Méchante Dictature



    Mélangez le tout dans une sauce de mauvaise foi, vous obtenez un juteux cocktail de paradoxes



    Quelqu’un peut me dire. Elle est ou la limite entre sécurité nationale et répression?

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Pour ces entreprises c’est tout bénef, des essais grandeurs natures qui ne coûtent rien. Le rêve!

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« Nous respectons et soutenons pleinement les droits de l’homme, comme la liberté d’expression. Nous ne concevons pas nos produits pour réprimer les droits humains, et ne tolérons pas leur utilisation à de telles fins » écrivait ainsi la firme en mars dernier. Elle promettait surtout « un examen complet de [ses] activités, politiques et procédures » dès 2013, afin de voir comment « limiter les abus de [ses] produits ».





mais on fait des produits pour lutter contre qu’ils pourraient ajouter.

C’est marrant ça me fais penser à une histoire de stylos avec amesys….<img data-src=" />

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Y’a pas que Blue Coat …

Vous avez aimé l’Eagle d’Amesys ? Vous allez adorer Cerbero d’Advanced Middle East Systems <img data-src=" />

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La surveillance automatique, systématique, intensive et globale des télécommunications informatiques et vocales, c’est pas ce que font déjà les USA et d’autres pays anglophones avec des trucs du genre Echelon ? <img data-src=" />

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ces mecs là, c un peu comme les pédophiles en prison…..

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Il serait grandement temps de considérer ces équipements comme du matériel sensible à l’instar des armes et de rendre pénalement responsable les dirigeants de ces sociétés qui continueraient à les vendre à des dictatures telles que celle-ci.



Et quant à nos pays, le DPI reste inutile si les accords de peerings sont correctement négociés et que les câbles sont proportionnés à la montée du trafic.

Les autres raisons avancées telles que le QoS ne sont que des excuses pour un jour faire de la surveillance de masse de population pour les échanges chiffrés.

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Question de point de vue j’imagine, mais la QoS est un concept assez intéressant et utile.



D’or et déjà utilisée sous forme de règles dans les proxy pour hiérarchiser les paquets en vu de leur transmission.

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