Microsoft a publié la version web de son service Xbox Music. L’interface ressemble comme deux gouttes d’eau à la mouture disponible de l’application au sein de Windows 8.1. Mais de nombreuses limitations sont à déplorer, d’autant que l’éditeur ne fait toujours pas un véritable pas vers les plateformes concurrentes.

Une copie visuelle de l'application livrée avec Windows 8.1 

Le service Xbox Music a l’ambition de se battre avec les services concurrents de streaming musical. Spotify, Deezer ou encore Rdio proposent ainsi des fonctionnalités équivalentes, souvent des clients pour Windows et OS X ainsi que des applications mobiles. Microsoft possède pour sa part un sérieux handicap car son service n’est disponible que sur ses propres plateformes : Windows 8, Windows Phone 8 et la Xbox 360. Mais une version web vient d’être lancée, et elle permet évidemment d’accéder à son compte depuis n’importe où.

L’interface de la version web reprend trait pour trait celle de l’application fournie avec Windows 8.1. Évidemment, les utilisateurs ne seront pas dépaysés, d’autant que le placement des éléments, même si assez classique, est bien plus logique que dans les premières moutures du service. On trouve donc une barre latérale à gauche pour regrouper la fonction de recherche, l’accès à la collecte ou encore les listes de lecture. On notera d’ailleurs que la collection est un avantage comparé à Spotify par exemple puisque l’utilisateur pourra y déposer des albums qui s’afficheront alors en grille, offrant une autre méthode de rangement que les simples listes de lecture.

Le gros avantage de cette version web réside essentiellement dans l’accès à son contenu pour ceux qui ont un abonnement Xbox Music Pass. Car contrairement à de nombreux concurrents, il n’est pas question de compte gratuit, de découverte et d’un nombre limité d’heures d’écoute : pas de compte, pas de Xbox Music en ligne.

De trop nombreuses limitations 

Globalement, cette version web représente uniquement un lecteur distant pour son contenu, par exemple sur un ordinateur qui n'est pas à soi, et le service est d’ailleurs parfaitement compatible avec l’ensemble des navigateurs, y compris Safari sous OS X. Pour ne pas vraiment s’ennuyer, Microsoft a d’ailleurs bâti sa solution sur le plugin Flash d’Adobe. Un choix finalement identique à celui de Spotify et Deezer.

Mais les soucis de Xbox Music sont ailleurs, et en fait un peu partout. Globalement, cette première mouture est particulièrement limitée et de très nombreuses fonctionnalités, pourtant très classiques, sont tout simplement absentes. Qu’on ne s’y trompe pas : la version web n’est pas équivalente à l’application Windows.

Le plus gros manque de Xbox Music est très clairement l’absence de découverte. Rien n’est fait pour guider l’utilisateur et l’emmener vers des contenus qu’il ne connaîtrait pas. Aucune recommandation n’est de mise, il n’y a aucune radio thématique et cette pingrerie fonctionnelle va même jusqu’à ne proposer aucune autocomplétion lorsque l’on lance une recherche. Dans la capture ci-dessous, on peut voir que le service ne réagit pas lorsqu’on lui indique « cold » alors même que Coldplay est parfaitement recensé.

Cette absence d’indication à la frappe oblige l’utilisateur à lancer une recherche complète et ensuite à se repérer dans les résultats. Ce ne serait pas vraiment un problème si Microsoft avait ajouté un fil d’Ariane, ce qui n’est pas le cas. L’utilisateur qui s’enfoncera dans les résultats n’aura d’autre choix que de revenir en arrière via le bouton Précédent du navigateur. Tout juste l’utilisateur aura-t-il droit aux artistes similaires sur la page d’un chanteur ou d’un groupe.

Xbox Music ne propose non plus aucune option ni aucun réglage. Il n’est évidemment pas question d’un égaliseur, mais on aurait tout de même souhaité avoir un mot à dire sur la qualité d’encodage, la possibilité d’activer le fondu et ainsi de suite.  Les contrôles de lecture sont réduits à leur plus simple expression : lecture/pause, avance, retour et répétition. La pingrerie a encore frappé puisque même le mode aléatoire n’a pas été ajouté.

Précisions également que les listes de lecture ne sont pas à confondre avec les sélections. Ainsi, les premières sont temporaires et ne sont valables que pour la session en cours. Les collections sont permanentes et synchronisées entre les postes. Attention donc à la confusion, surtout si vous avez l’habitude des produits concurrents.

Les applications mobiles sont plus qu'attendues 

Enfin, rappelons que l’abonnement Xbox Music Pass coûte 9,99 euros par mois ou 99 euros par an, ce qui représente tout de même 20 % d’économies. Il est également possible de créer un compte gratuit pour les 30 premiers jours mais attention : il faudra obligatoirement renseigner sa carte bleue ou son compte Paypal. D’autre part, après activation du compte gratuit, le renouvellement automatique est activé par défaut. Même si le paramètre est affiché clairement et facile à modifier, on regrettera cette manière de faire.

En définitive, Xbox Music ne se démarque toujours pas de la concurrence. Le service ne peut espérer vraiment exploser en fréquentation tant qu’il n’aura pas fait un vrai pas vers les autres plateformes. Un utilisateur possédant un iPhone ou un smartphone Android n’a aucune raison de se diriger vers ce service, et pour cause : il sera inexploitable sur son appareil. Ces applications mobiles, prévues pour cette année, sont donc attendues pour lutter à armes égales. En espérant qu’elles seront réussies et ne feront pas l’impasse sur des fonctionnalités essentielles.