Rapport Phéline sur les artistes-interprètes et les webradios : les réactions
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Le 21 décembre 2013 à 10h00
5 min
Droit
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Suite à la publication du rapport « Musique en ligne et partage de la valeur -État des lieux, voies de négociation et rôles de la Loi » remis à Aurélie Filippetti et rédigé par Christian Phéline, conseiller maître à la Cour des comptes, plusieurs représentants d'artistes et d'éditeurs ont réagi. C'est notamment le cas du GESTE, de la SPEDIDAM ou encore du SNEP.
Concentré sur les webradios et surtout sur le cas épineux des artistes-interprètes (qui accompagnent les artistes principaux), payés en cachets et donc ne touchant aucune redevance en fonction des ventes, notamment sur internet, le rapport Phéline a suscité de nombreuses réactions. Il faut dire que les propositions du rapport sont multiples et pourraient avoir des conséquences non négligeables quant à la répartition de la valeur de la musique pour les artistes-interprètes. Tout du moins si elles sont suivies de faits, ce qui est loin d'être une certitude. Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture et de la Communication publiera ses orientations fin janvier 2014.
SPEDIM DAM DOM
Particulièrement concernée, la SPEDIDAM, qui représente justement les artistes-interprètes, a publié un communiqué suite à l'annonce du rapport. Si elle estime qu'un certain nombre de « constats pertinents confirment l'opacité du secteur de la musique en ligne et le blocage dont fait preuve l'industrie phonographique », la société de perception ne cache néanmoins pas être déçue sur plusieurs points. Tout d'abord, elle regrette que Christian Phéline ne se soit pas plus prononcé en faveur d'une seule et unique solution, au lieu de se contenter de multiplier les propositions.
La SPEDIDAM estime de plus que « de prêter encore crédit à une possibilité d'améliorer la situation des artistes interprètes par des accords collectifs » est « anachronique ». Pour la société, la solution se trouve donc ailleurs, à savoir une réforme législative pour une gestion collective obligatoire des droits exclusifs des artistes interprètes par leur société de gestion.
Contactée par téléphone, la SPEDIDAM nous a d'ailleurs confirmé que si ce rapport disposait de certaines propositions intéressantes, elle n'était guère optimiste quant à la mise en place d'une solution pérenne pour les artistes-interprètes. Il faut dire que le dossier traine depuis de longues années, et si les propositions s'enchainent (rapport Zelnik, etc.), elles ne sont jamais suivies de faits tant la pression des producteurs est forte.
Snep Doggy Dogg
Justement, du côté du SNEP, qui représente les producteurs de musique en France, les bons points du rapport sont rares. Le syndicat estime ainsi que ce dernier « se trompe d’enjeu : l’essentiel n’est pas de partager une (encore) très faible valeur mais de créer les conditions permettant l’essor d’un grand marché de la musique en ligne qui bénéficiera à tous les acteurs de l’industrie musicale ».
En s'intéressant aux partages de la valeur entre les différents acteurs (plateformes, producteurs, artistes principaux et artistes-interprètes), le rapport viserait donc à côté explique le SNEP. Il déclare ainsi être « en total désaccord avec les préconisations formulées par le rapport Phéline qui tendent par ailleurs à stigmatiser, de façon injustifiée, le métier de producteur de phonogrammes ».
Pour le syndicat, s'attaquer aux producteurs est bien une erreur, d'autant plus que leurs revenus ont particulièrement souffert depuis le début du siècle. La situation économique du secteur est telle que le SNEP estime qu'après « 10 ans de débats stériles sur la licence globale, de commissions et de rapports sur le partage de la valeur, il est grand temps que les pouvoirs publics changent d’angle de vue ». En clair, il recommande de développer le secteur grâce à « une fiscalité favorable à la musique en ligne, un financement ambitieux et pérenne pour la production musicale en France, le maintien et le renforcement de la lutte contre les usages illicites et l’instauration d’une rémunération compensatoire pour corriger le transfert de valeur dont ont bénéficié les intermédiaires ». Le transfert de l'Hadopi au CSA sera par ailleurs un sujet crucial l'an prochain.
Rien ne remplace le geste même pas le cadeau
Notez enfin que le rapport Phéline pointe aussi les relations contractuelles entre les éditeurs de musique en ligne et les producteurs de musique. Sur ce sujet, il est ainsi proposé qu'à défaut « d’une démarche d’autorégulation, d’insérer dans la loi certains des principes posés par les « 13 engagements pour la musique en ligne ». Il souligne par ailleurs que la sauvegarde de la diversité culturelle gagnerait à un examen en droit de la concurrence de certaines des pratiques en vigueur. »
Le GESTE, qui représente les éditeurs et services en ligne et qui compte des journaux et radios en ligne, des opérateurs ou encore diverses start-ups, dit d'ailleurs saluer ce rapport et accueillir « très favorablement ses propositions ». L'organisation rappelle ainsi que sans un « rééquilibrage de la chaine de valeur », le marché de la musique en ligne en France ne pourra jamais s’ouvrir à de nouveaux acteurs.
Le groupement des éditeurs de services en ligne remarque que les propositions du rapport « nous semblent particulièrement adaptées pour préserver la richesse du maillage de l’écosystème musical online–offline, sur l’ensemble du territoire (concert, festival, artistes, labels indépendants, radio, TV, Presse, blogs…) ».
Tous ces points de vue, parfois totalement opposés, arriveront assurément aux oreilles de la ministre de la Culture. Reste à savoir quelle voix portera le plus près de l'oreille d'Aurélie Filippetti. Réponse dans un mois.
Rapport Phéline sur les artistes-interprètes et les webradios : les réactions
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Commentaires (8)
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Abonnez-vousLe 21/12/2013 à 10h05
Réaction a chaud qui n’a rien avoir avec l’article
Faire un sous titre rigolo ok c’est la PCI touch
mais caser des jeux de mots dans les titres de paragraphe… à force ça craint
c’est comme les antibiotiques… c’est pas automatique
Le 21/12/2013 à 10h11
Tous ces points de vue, parfois totalement opposés, arriveront assurément aux oreilles de la ministre de la Culture. Reste à savoir quelle voix portera le plus près de l’oreille d’Aurélie Filippetti. Réponse dans un mois.
Je mise tout sur la vision SNEP : “Quand la mer monte, tous les bateaux montent”. C’est une doctrine à la mode au PS.
Le 21/12/2013 à 10h34
Moi j’ai bien aimé les jeux de mots dans l’article " />
La position de la SNEP est marrante. En gros c’est “Nos bénéfices ont souffert en 10 ans et on a merdé sur la musique en ligne, alors il faut que les intermédiaires (sous-entendu les FAI) nous paient pour compenser, et nous octroyer un régime de taxation ultra-favorable”.
Autant pour le régime de taxe, ça peut se concevoir, si les modalités de partages des revenus étaient aussi renégocier. Car à force de vouloir le beurre, l’argent du beurre et le cul de la crémière, on fini pas se planter.
Le 21/12/2013 à 12h50
Non mais le SNEP se fout de la gueule du monde non ?
l’essentiel n’est pas de partager une (encore) très faible valeur mais de créer les conditions permettant l’essor d’un grand marché de la musique en ligne qui bénéficiera à tous les acteurs de l’industrie musicale
L’enjeu essentiel n’est pas de partager les bénéfices équitablement; pour que tout le monde ait sa juste part.
Non, l’enjeu essentiel c’est qu’on nous ponde (encore) des lois sur mesure pour qu’on puisse (vivre perfusés) s’en mettre pleins les fouilles !
Gnaaaaaaaa !!!! Pognooooooooon !!!
en total désaccord avec les préconisations formulées par le rapport Phéline qui tendent par ailleurs à stigmatiser, de façon injustifiée, le métier de producteur de phonogrammes
Stigmatiser ?
Ça fait longtemps que plus personne ne se laisse plus berner sur la confortable position de “producteur de phonogrammes”.
Ça ne marche plus.
Inutile d’essayer de nous faire pleurer avec les soit-disant “difficultés” du marcher et les “prises de risques”… tout le monde sait qui s’en met plein les bourses:
Gnaaaaaaaa !!!! Pognooooooooon !!!
En clair, il recommande de développer le secteur grâce à « une fiscalité favorable à la musique en ligne, un financement ambitieux et pérenne pour la production musicale en France, le maintien et le renforcement de la lutte contre les usages illicites et l’instauration d’une rémunération compensatoire pour corriger le transfert de valeur dont ont bénéficié les intermédiaires
En clair:
Nous sommes des guignolos, et on a été INFOUTUS de développer le secteur comme il le fallait, trop occupés à essayer de nous goinfrer, à influencer les politiques pour qu’ils nous créent des lois bien comme il faut, à accuser nos propres consommateurs en les traitant de pirates, à essayer d’entuber les artistes qui n’avaient pas les épaules, à nous rouler dans nos tas de billets…
Maintenant on réclame une N-ième aide… comme ça on ne fera toujours RIEN DU TOUT pour proposer du légal attrayant, mais bordel on aura un plus gros gâteau donc:
Gnaaaaaaaa !!!! Pognooooooooon !!!
Mouai en fait… aucun doute sur quelle vision va l’emporter…
Surtout vu la courte vue d’Aurélie Filippetti, Ministre de l’ INculture…
Le 21/12/2013 à 13h48
C’est normale que j’ai rien compris aux jeux de mot, l’article et le rapport ?" />
Le 21/12/2013 à 14h08
d’autant plus que leurs revenus ont particulièrement souffert depuis le début du siècle
En gros l’invention du phonographe date de 1877, pour la démocratisation dans la haute bourgeoisie on doit bien devoir attendre une grosse dizaine d’années ce qui nous fait arriver en début du siècle….
wait, cette bande de tanches ont donc JAMAIS été rentable à les écouter et depuis le début ils vont droit dans le mur???
Je vois qu’une seule solution, les achever à coup de massue, ils ne méritent que ça
Le 21/12/2013 à 19h13
Le 21/12/2013 à 20h50