Le CSA vient d'annoncer qu'il renouvelle la convention du bouquet OCS pour une durée de cinq ans. Pour cela, Orange a pris de nouveaux engagements, mais l'on ne sait par contre toujours pas ce qu'il en est de l'évolution de la distribution de ces chaînes.

Alors qu'Orange a récemment fait évoluer son bouquet OCS en le réorganisant et en mettant une nouvelle application pour ses clients, on apprend que le CSA vient d'accorder une nouvelle convention de cinq ans aux différentes chaînes qu'il comprend : OCS City, OCS Géants, OCS Max et OCS Choc. 

Si le conseil « salue l’implication, tout au long de l’élaboration de cette convention, tant d’OCS que de l’ensemble des organisations représentatives du cinéma », il se félicite surtout des engagements revus à la hausse pour ce qui est des œuvres françaises et européennes ainsi que des programmes à petit budget : « OCS consacrera un montant de 179 millions d'euros en cinq ans, selon un échelonnement précisé par année (de 33 millions d'euros en 2014 à 38 en 2018), à l’acquisition de droits de diffusion d’œuvres cinématographiques européennes et d’expression originale française et à des actions de soutien à la production et à la diffusion du cinéma d’expression originale française. Il s’agit d’un accroissement de 19 % par rapport à la période précédente. OCS poursuivra son action en faveur de la diversité des films, en particulier ceux d’un budget inférieur à 6,5 millions d'euros. »

OCS : un modèle d'Orange qui a réussi à taper dans le mille...

Mais au-delà de cette nouvelle convention, c'est le modèle d'OCS qui nous questionne à l'heure d'une large évolution de la consommation des programmes de ce genre de bouquets, et de l'arrivée prochaine de géants tels que Netflix en France. En effet, avec OCS, Orange a réussi à créer un ensemble plutôt cohérent qui propose à la fois des classiques, des ovnis, de petites pépites et des séries américaines à succès, tout aussi bien en VF qu'en VOSTFR, 24 heures après leur diffusion chez nous (ou presque). Il se paie même le luxe de proposer une lecture hors ligne aux adeptes de mobilité, une exception dans ce secteur où la liberté de l'utilisateur est souvent perçue comme un ennemi à combattre et un risque de piratage.

Près de 50 € la location d'une saison de série TV... finalement, ce sont des petits joueurs chez Free Mobile

Un pari réussi malgré un tarif qui reste contenu : 12 € par mois. On est ainsi loin d'un MyTF1 VOD qui propose la saison 3 de Person of interest ou la saison 6 de Mentalist pour 2 € l'épisode en location, sans possibilité d'acheter un pack, sans en préciser la qualité et sans même un accès sur tablette par exemple. On évite aussi l'écueil de l'offre de Canal+ chez qui il faut payer 39,90 € par mois (hors promotion), pour accéder à l'ensemble des chaînes, dont Canal+ Cinéma et Canal+ Séries, sans possibilité d'y souscrire séparément. 

... mais qui peine à passer la seconde

Pour autant le modèle n'est pas parfait et l'on se demande pourquoi certaines évolutions ne sont pas déjà en place. Nous avons déjà évoqué l'impossibilité pour les clients qui passent par Canalsat ou SFR d'utiliser l'application OCS sur tablette, ce qui n'a que peu de sens puisqu'ils paient le même prix et devraient avoir accès au même service que les clients d'Orange. Il en est de même pour l'impossibilité d'y souscrire par le biais d'une offre Bouygues Telecom ou Free.

Mais pire, on se demande pourquoi il n'est toujours pas proposé de simplement souscrire en ligne via Dailymotion par exemple. Le site de streaming appartient en effet à la même maison, Orange, et propose déjà une offre de contenus payants. Profiter de cet avantage stratégique pour attirer de nouveaux clients et proposer un usage plus souple, indépendant de la télévision et de ses canaux de distribution, pourrait paraître dans l'ère du temps, mais ne semble toujours pas au programme.