Télécom : l’Autorité de la concurrence n’a reçu « aucun projet de fusion »
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Le 28 février 2014 à 14h40
4 min
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En pleine tempête de rumeurs quant à de possibles rapprochements entre opérateurs télécoms, Bruno Lasserre, le président de l'Autorité de la concurrence, a rappelé que tous les scénarios ne seraient certainement pas possibles. Il a de plus précisé que pour le moment, aucun projet de rachat ou de fusion n'avait atterri sur sa table.
Des scénarios impossibles car créateurs d'un duopole
Depuis l'arrivée de Free Mobile, les rumeurs de fusions et de rapprochements se sont multipliées. Il faut dire que certains mettent en doute la viabilité de la présence de quatre grands opérateurs dans le mobile, et la perte de valeur de Bouygues Telecom et de SFR poussent leur maison-mère respective à revoir leur stratégie. Rajoutez à cela la montée en puissance d'Iliad et le renforcement de Numericable/Completel, et l'on obtient en 2014 une configuration sans rapport aucun avec celle de 2011.
Cela ne signifie pas pour autant que tous les rapprochements sont réalisables. Leader du marché internet avec plus de 10 millions d'abonnés, mais aussi du secteur mobile avec plus de 26,7 millions de clients, Orange ne peut certainement pas racheter l'un de ses concurrents. Tout au plus un petit MVNO peut rejoindre l'opérateur historique, mais certainement pas les grands opérateurs du pays.
Concernant SFR, Bouygues, Free et Numericable, la logique est différente et devrait être un casse-tête pour l'Autorité de la concurrence. En effet, si SFR et Bouygues devaient se rapprocher, cela ne poserait pas spécifiquement de problème dans le secteur internet, avec environ 7 millions d'abonnés à eux deux, contre 10 millions pour Orange et 5,6 millions pour Iliad. Mais dans le secteur mobile, les deux géants rattraperaient Orange et créeraient une sorte de duopole en mettant ainsi de côté Free Mobile, ce qui fragiliserait fortement ce dernier.
Pour l'Autorité de la concurrence, les autres scénarios ne sont guère moins délicats. Une fusion entre Free et SFR serait problématique dans les secteurs internet et mobile, mettant cette fois de côté Bouygues. Quant à un rapprochement entre Free et Bouygues, cela demeure tout à fait possible sur le papier en matière de concurrence et de nombre de clients, mais les deux sociétés sont connues pour ne pas prendre de bain ensemble.
En réalité, seul un scénario avec Numericable est aujourd'hui crédible, ce dernier pouvant rejoindre n'importe qui (sauf Orange) sans que cela ne crée d'énormes bouleversements. Néanmoins, cela n'empêche pas les rumeurs d'indiquer que Free comme Bouygues sont intéressés par un rachat de SFR. Mais que dit l'Autorité de la concurrence de cette actualité. Si Bruno Lasserre, le président de l'autorité indépendante renouvellé récemment, ne peut évidemment pas commenter chaque cas pour des raisons évidentes, il a néanmoins noté qu'à ce jour, « personne ne nous a présenté de projet concret de rachat ou de fusion ». Il a qui plus est rappelé son importance dans tout ce brouhaha médiatique.
« Notre rôle n'est pas de faire du Meccano industriel »
« C'est l'Autorité de la concurrence qui sera l'arbitre impartial de la recomposition des télécommunications, » a-t-il ainsi prévenu. « Je ne suis pas un acteur de l'économie de marché et notre rôle n'est pas de faire du Meccano industriel, » a-t-il rajouté. Certainement une réponse aux récents propos d'Arnaud Montebourg. Ce dernier, lors des vœux 2014 de la Fédération Française des Télécoms qui compte Orange, Bouygues et SFR parmi ses membres, a ainsi violemment attaqué l'autorité dans son discours : « Lorsque je reçois l'Autorité de la concurrence, qui vient à mon bureau, je lui dis : "Vous, vous êtes contre les ententes, et moi, je les organise. Vous, vous êtes nommé, moi je suis élu." Donc, qui a raison ? Forcément moi. »
Face à une telle critique, l'Autorité de la concurrence compte donc certainement rappeler son importance. « Saisis d'un dossier de fusion entre opérateurs mobiles, nous pouvons dire “non” ou “oui mais”. Sans a priori. Mais ce sont des dossiers complexes qui impliquent des sociétés cotées et qui demanderont un examen minutieux » a d'ailleurs précisé Bruno Lasserre. Néanmoins, s'il n'a pas d'a priori, il semble bien que certains scénarios soient d'ores et déjà à oublier. C'est notamment le cas d'une fusion entre Free et SFR. Le président a ainsi confirmé une nouvelle que nous connaissons depuis le début de l'année, à savoir que l'autorité a dissuadé les dirigeants de Vivendi et d'Iliad de se rapprocher. « Cela aurait précipité le retour vers un duopole, qui n'est pas l'optimum concurrentiel. »
Télécom : l’Autorité de la concurrence n’a reçu « aucun projet de fusion »
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Des scénarios impossibles car créateurs d'un duopole
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« Notre rôle n'est pas de faire du Meccano industriel »
Commentaires (25)
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Abonnez-vousLe 28/02/2014 à 14h43
“Vous, vous êtes contre les ententes, et moi, je les organise. Vous, vous êtes nommé, moi je suis élu.” Donc, qui a raison ? Forcément moi. »
Depuis quand un ministre est-il élu ? " />
Pour moi, le gouvernement est nommé par le président et le parlement le valide ou non. " />
Corrigez moi si je me trompe.
Le 28/02/2014 à 14h53
Le 28/02/2014 à 14h54
Le 28/02/2014 à 15h54
Le 28/02/2014 à 15h59
Le 28/02/2014 à 21h37
Le 01/03/2014 à 11h55
Le 01/03/2014 à 22h29
Le 02/03/2014 à 13h09
Vous vous trompez: il n’a pas dit “je suis élu” il a dit:
“ Je suis l’ÉLU
Digne fils du Tout Puissant Satan, je suis la réincarnation de Jesus Christ.
Sous mon Règne millénaire, la France deviendra l’usine du monde.
Ses nappes phréatiques seront transformées en gazoducs.
Les supermarchés vendront de l’eau et de l’air français enrichit en gaz de shit.
Partout le Made In France assurera 3 emplois à temps plein de plus à chaque français (sauf à ceux qui en ont déjà 3).
Et, heu et puis c’est tout ce que ma tumeur au cerveau me dit de vous dire pour l’heure.
Donc j’ai raison!
Ça a été coupé, mais les rires génés à la fin de sa tirade ont été laissés..
Le 28/02/2014 à 14h56
Le 28/02/2014 à 14h56
Le 28/02/2014 à 14h58
Le 28/02/2014 à 15h00
Le 28/02/2014 à 15h01
Le 28/02/2014 à 15h12
Le 28/02/2014 à 15h13
Perso je reste persuadé qu’une scission de SFR en mobile+ADSL+autre avec mobile pour Free, ADSL pour bouygues et le reste ils se débrouillent serait l’idéal.
Ca permettrait à Free d’avoir un réseau mobile et des fréquences, et donc de pouvoir attaquer sur la fibre.
Ca permettrait à bouygues de combler son manque de réseau fixe, et d’arriver au niveau de Free (avec toujours un avantage sur le mobile pour Free néanmoins).
On aurait une concurrence nationale à 3 acteurs + numéricable qui serait alors pas trop mal, si ce dernier peut trouver une offre mobile pas trop chère.
Le 28/02/2014 à 15h13
Arnaud Montebourg {…} a ainsi violemment attaqué l’autorité dans son discours : « Lorsque je reçois l’Autorité de la concurrence, qui vient à mon bureau, je lui dis : “Vous, vous êtes contre les ententes, et moi, je les organise. Vous, vous êtes nommé, moi je suis élu.” Donc, qui a raison ? Forcément moi. »
HEIN ?? ALLÔ QUOI … MDR
Montebourg élu, on aura tout lu !!! " />
Le 28/02/2014 à 15h21
le plus drôle quand même dans tout ça c’est que l’on risque de ce retrouver avec 3 acteurs dans le mobile … euh juste comme ça pour rappel pourquoi y a eu forcing pour que Free arrive dans le mobile … à oui concurrence " />
Le 28/02/2014 à 15h28
Le 28/02/2014 à 15h29
Le 28/02/2014 à 15h33
il y a aussi certainement des opérateurs étrangers qui regardent le dossier.
Le 28/02/2014 à 15h33
Tout ça est sorti hier dans Le Monde, mais bonne idée de le déterrer un vendredi " />
Le 28/02/2014 à 15h34
Le 28/02/2014 à 15h35
De toutes façons, la partie sera vite jouée. L’introduction de SFR en bourse est pour bientot. Donc, tout ce petit jeu de cartes doit être conclu avant.
Le 28/02/2014 à 15h43