Rocket Lake-S : les processeurs Core de 11e génération en précommande, dès 190 euros
En attendant Alder Lake-S
Le 17 mars 2021 à 06h13
7 min
Hardware
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Un peu moins d'un an après l'annonce des Core de 10e génération pour PC de bureau, Intel les remplace. Une marche forcée qui traduit assez bien l'empressement de la société à passer à autre chose, pour arriver enfin à des puces en 10 nm puis en 7 nm et revenir enfin à la charge face à AMD.
Intel lance aujourd'hui la déclinaison pour PC de bureau de ses processeurs Core de 11e génération, connus sous le nom de code Rocket Lake-S. Il s'agit d'un dérivé de Tiger Lake que l'on trouve dans les PC portables depuis quelques mois, avec les mêmes évolutions au niveau du CPU, un GPU de la génération Xe... mais une gravure en 14 nm.
Nous ne reviendrons pas ici sur les évolutions architecturales auxquelles nous avions consacré plusieurs articles. Avec les cœurs Cypress Cove utilisés ici, comme pour les Willow Cove des puces mobiles en 10 nm SuperFin, le gain en IPC est annoncé comme pouvant atteindre 19 %. Mais cela se fait avec les avantages d'une puce « Desktop ».
Ainsi, les TDP sont plus élevés (jusqu'à 125 watts) et les fréquences suivent la même tendance : jusqu'à 4,7 GHz sur huit cœurs, jusqu'à 5,1/5,3 GHz selon les modes de « Boost ». Contrairement à la génération précédente (Comet Lake-S), aucun modèle à dix cœurs n'est proposé. AMD reste donc le grand gagnant à ce niveau avec ses Ryzen.
Les processeurs Core de 11e génération sont disponibles en précommande, dès 190 euros.
Tiger Lake adapté aux PC de bureau
Mais Intel compte bien tenter de préserver sa position tout de même, et opère quelques changements. Bien entendu, il y a l'arrivée de la partie graphique Xe (jusqu'à 32 unités d'exécution), plus véloce que celle des APU de son concurrent, mais aussi accompagnée de nombreuses fonctionnalités : (dé)compression vidéo accélérée, calculs OpenCL (même via Blender), outils pour une prise en charge matérielle de certains modèles d'IA, etc.
Ces derniers accompagnent ce qui est intégré au CPU comme DL-Boost/VNNI ou l'unité GNA 2.0 pour les traitements audio à très faible consommation. Un avantage de poids face à AMD et ses Ryzen qui sont dépourvus de telles possibilités, dans ses CPU, ses parties graphiques intégrées ou ses Radeon.
Ainsi, l'entreprise met en avant des applications comme GigaPixel AI de Topaze (vendue 99 dollars) qui profite des possibilités de ses puces pour augmenter rapidement et avec précision la définition d'une image grâce à l'IA. Notez qu'Adobe a récemment intégré une fonctionnalité similaire à certains de ses outils : Super Resolution. Il sera intéressant de voir comment les CPU d'Intel s'en sortent avec, notamment face à des GPU dédiés.
Le moteur vidéo gère désormais l'AV1 10-bits en décompression, le HEVC 12-bits, le HDMI 2.0, la compression HBR3 pour le DisplayPort. 20 lignes PCIe 4.0 sont intégrées plutôt que 16 lignes PCIe 3.0, la fonctionnalité Resizable BAR du PCIe est gérée pour renforcer les possibilités d'adressage mémoire des GeForce et Radeon.
La connectivité est aussi revue à la hausse. Intel intègre désormais dans sa plateforme tout ce qu'il faut pour que ses partenaires proposent facilement du réseau à 2,5 GB/s, du Wi-Fi 6(E) via CNVi sur tous les nouveaux chipsets de série 500, de l'USB 3.2 2x2 (20 Gb/s), du Thunderbolt 4. Le lien chipset/CPU DMI 3.0 a été doublé (8 lignes).
Rétrocompatibilité et jeu des chipsets
Comme cela avait été annoncé dès le départ : Rocket Lake-S vient avec une bonne nouvelle : il est compatible avec le socket LGA 1200 utilisé pour Comet Lake-S et certains chipsets de série 400. Intel restant Intel, une segmentation est en effet toujours de la partie. Officiellement, les H410/B460 ne sont ainsi pas concernés. Rien ne dit néanmoins que certains constructeurs de cartes mères ne trouveront pas un moyen de rendre cela possible à l'avenir.
Quoi qu'il en soit, trois nouveaux chipsets accompagnent ce lancement : les H510, B560, H570 et Z590. Il ne faut pas s'attendre à des changements majeurs par rapport à la génération précédente. Outre le lien DMI doublé, les cartes mères les utilisant auront parfois accès à des connectiques plus récentes comme l'USB 3.2 à 20 Gb/s (qui n'est pas très intéressant) et au PCIe 4.0. Mais cette dernière possibilité dépendant du CPU, elle pourra aussi être exploitée sur certaines cartes mères équipées de chipset de la série 400. Nous aurons l'occasion d'en reparler sous peu.
Intel met aussi en avant la possibilité d'overclocker la mémoire ouverte aux chipsets B560 et H570 et des possibilités plus avancées concernant la montée en fréquence. Mais celle-ci ne sera toujours pleinement exploitable que sur les modèles « K », plus chers et dotés d'un TDP supérieur aux autres modèles.
19 processeurs annoncés, ne soyez pas trop pressés
Car comme à son habitude, Intel a multiplié les références, avec ou sans partie graphique active, avec un TDP plus ou moins élevé, nombre de cœurs, un cache plus ou moins important. Ils sont organisés en trois familles :
- Core i5 : 6C/12T, 12 Mo de cache
- Core i7 : 8C/16T, 16 Mo de cache, Turbo Boost Max 3.0
- Core i9 : 8C/16T, 16 Mo de cache, Turbo Boost Max 3.0 et Velocity Boost
On apprécie néanmoins que toutes ces puces partagent certaines caractéristiques comme les deux canaux de DDR4 à 3,2 GHz, le nombre de lignes PCIe, la présence de certaines fonctionnalités comme DL-Boost, AVX2, QSV, etc. Un niveau supplémentaire de segmentation viendra sans doute avec l'arrivée de modèles inférieurs.
Car pour le moment, on s'arrête aux Core i5, avec seulement les premiers modèles qui ont droit à une puce Xe moins véloce : les i5-11400 qui doivent se contenter d'une UHD Graphics 730 à 24 EU et moins rapide plutôt qu'une 750. Côté tarif, il faut compter de 182 à 262 dollars pour un Core i5, de 323 à 539 dollars pour un Core i7/i9 :
Une grille tarifaire qui évolue peu par rapport aux habitudes d'Intel. Un choix qui s'explique par une raison simple : le fabricant n'a pas eu à baisser fortement ses prix, puisqu'avec ses dernières générations, c'est AMD qui a rejoint ses pratiques en la matière avec de nouvelles hausses. Les deux concurrents pourraient donc être au coude à coude.
Certains de ces 19 modèles sont proposés en précommande par différents revendeurs, avec une livraison annoncée pour le 30 mars prochain. Les tarifs varient de 190 à 690 euros en France. Lorsqu'ils seront disponibles, il sera temps de les opposer aux Ryzen 5000 d'AMD pour constater les avantages de chacun.
Pour les plus impatients, Anandtech a déjà publié de premiers résultats. Pensez néanmoins à faire preuve de patience si possible, car outre le fait que de nombreux composants sont parfois difficiles à trouver ces derniers temps, ces processeurs pourraient, comme les précédents avoir une durée de vie assez courte.
En effet, Intel travaille déjà depuis longtemps à la relève qui pourrait se faire connaître d'ici la fin de l'année avec Alder Lake-S et son architecture hybride, faite d'une multitude de gros et petits cœurs, gravés en 10 nm.
Un « refresh » de Comet Lake-S à petit prix
Intel fait comme AMD pour l'entrée de gamme et se repose pour le moment sur l'ancienne génération. Ainsi, une version « refresh » de Comet Lake-S est annoncée pour les Pentium Gold et Core i3. Ils sont reconnaissables par le « 5 » à la fin de leur référence. Cette fois, une dizaine de modèles est annoncée, de 64 à 154 dollars.
Rocket Lake-S : les processeurs Core de 11e génération en précommande, dès 190 euros
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Commentaires (16)
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Abonnez-vousLe 17/03/2021 à 10h48
Fichtre, j’ai beau faire des efforts pour essayer d’organiser tout ça dans ma tête, mais je trouve toujours ça d’un fouillis leur gamme 😅
Bientôt il faudra un fichier Excel à côté pour pouvoir suivre l’évolution des procs Intel…
Mais merci pour l’article, je m’accroche 😁
Le 17/03/2021 à 11h39
Le seul point positif c’est la segmentation Pentium/i3/i5/i7 en 2⁄4, 4⁄8, 6⁄12 et 8⁄16.
Le 17/03/2021 à 14h15
Et je suis sur que cette fois-ci, la consommation électrique sera contenue.
…
😅
Le 17/03/2021 à 15h55
Le 17/03/2021 à 15h58
J’avoue que le i9 fait “pitié”
Le 17/03/2021 à 16h02
Faudrait surtout un comparo de l’évolution des perfs de la Gen. 6 à la Gen. 11.
Le 17/03/2021 à 16h21
On peut dire que c’est le premier tock depuis Skylake, 6 ans déjà !
Et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est pas fameux d’après Anandtech et les tarifs annoncés…
Peut-être auraient-ils mieux fait de tout miser sur Alder Lake voire
Ice Lake STiger Lake S, quitte à rester un peu en arrière plan comme l’a fait AMD avant ses Ryzen.Le 17/03/2021 à 18h15
Thermal velocity boost a tout son intérêt: si tu mets un gros refroidissement, le turbo boost va encore plus loin…
Le 17/03/2021 à 19h33
Oui après un “potentiel” de 300 MHz en plus sur 5 GHz pour 140 dollars… ;)
Le 18/03/2021 à 10h32
Si je ne me trompes pas, ces processeurs supportent mieux les montées en charge sous gros ventirad que les i7 k équivalent. Avec un pote graphiste, on a bien senti la différence…
Le 18/03/2021 à 15h29
je suis plus inquiet sur la pénurie de composants que sur les perfs brutes de ces CPU. Sortir des CPU c’est bien mais encore faut-il qu’elles soient dispos et lorsqu’elles le sont pas au tarif MSRPx2..
@David_L: Peut une idée d’article pour expliquer les difficultés d’appro voir de prod (j’ai abandonné chez AMD et Ryzen 5)
Le 18/03/2021 à 15h49
J’ai un Excel avec les scores de Cpubenchmark.net, histoire de voir la progression et m’aider à la décision. Mais comme les Ryzen massacrent tout depuis un bail, il me manque plein de références Intel.
J’avais espéré en voyant le 11700K voir même le 11700 “simple” et leur tarification que ça pourrait être une alternative au 5800X ou que ça contraindrait AMD à s’ajuster à ce niveau, mais manifestement non. Performances en retrait pour consommation supérieure, ma prochaine upgrade sera probablement la 5800X…
Le 18/03/2021 à 16h19
vivement alder lake avec la ddr5
Le 18/03/2021 à 18h44
Oui comparer les 2 marques est actuellement plus facile que de s’y retrouver dans les modèles Intel 😁
Le 19/03/2021 à 03h53
Je ne vois pas ce que tu peux sentir sur des CPU pas encore disponible. Si tu essaies de généraliser sur i7/i9 sur base de l’ancienne génération, ça n’a pas de sens, ce sont des dénominations marketing aux “atouts” qui changent d’une génération à l’autre. Ce que l’on voit ici, c’est que l’i9 n’apporte presque rien malgré le prix toujours plus élevé.
Pour rappel, sur la génération précédente (10e Gen, CML-S) i9 = 10C, i7 = 8C. Ici on a 8C dans les deux cas.
Plus de demande que d’offre.
Le 19/03/2021 à 04h01
Quand tu regardes l’offre dans l’ensemble pourtant (de l’Athlon au Ryzen, APU/CPU chez AMD), il y a de la complexité chez l’un comme chez l’autre. Il ne faut pas aussi oublier un point que beaucoup mettent trop souvent de côté, mais chez Intel la différenciation APU/CPU n’existe pas.
Toutes les puces ont une partie graphique (désactivée dans les modèles F). Le tableau reprend aussi tous les dérivés d’un même modèle (K/F/T) selon le marché visé. Sur le fond, il y a 4 références en 11e Gen, c’est elle qu’ll faut choisir principalement. Chacune compte pas mal de dérivés pour un TDP spécifique (35/65/125 W) avec ou sans partie graphique active. Là il faut affiner selon ses besoins.