Spotify abandonnera totalement le modèle P2P dans les mois qui viennent
Une offre familiale en préparation
Le 17 avril 2014 à 15h20
4 min
Internet
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De la même manière que Skype est dans une période de transition visant à abandonner son architecture P2P pour des échanges plus classiques de type client/serveur, Spotify va lui aussi laisser de côté les échanges de pair à pair. Une bascule qui devrait permettre à terme selon l’entreprise de proposer des formules de type familiales.
Un développement de l'entreprise basé essentiellement sur le P2P
Spotify est depuis plusieurs années maintenant l’un des ténors du streaming musical. Grand concurrent de Deezer et d’autres services tels que Rdio, il dispose d’un catalogue avoisinant les 30 millions de titres et propose, comme pratiquement tous les autres, une formule gratuite et deux payantes. La première, à 5 euros par mois, permet d’écouter de la musique en illimité sur son ordinateur, sans publicité. La seconde, à 10 euros par mois, ajoute l’utilisation mobile (iOS, Android et Windows Phone) et la possibilité de synchroniser les listes de lecture en mode local.
Alors que presque toutes les applications ont reçu récemment une importante mise à jour rénovant largement l’interface et l’ergonomie, en ajoutant notamment une gestion classique des collections musicales, Spotify continue ses travaux et annonce d’importants changements à venir dans son infrastructure. Il faut savoir en effet que le service s’est très largement appuyé sur les échanges P2P jusqu’à récemment, mais que les envois de données se font pour la plupart depuis des fermes de serveurs aujourd’hui.
L'une des plus grosses plateformes d'échanges pair à pair
Comme le précise TorrentFreak, qui rapporte l’information, le P2P a permis à Spotify de s’étendre très rapidement et à moindres frais, le nombre de pays concernés atteignant étant désormais de 61. Le site rappelle également que Spotify a été pendant des années l’une des plus grosses plateformes d’échanges P2P. Quand un utilisateur demandait un titre, ce dernier pouvait provenir de trois emplacements différents : le cache sur l’ordinateur dans le cas où le fichier avait déjà été lu, l’un des serveurs de Spotify, ou d’un ou plusieurs autres utilisateurs via le P2P. Sachez d’ailleurs que pour concevoir cette architecture, Spotify avait engagé Ludvig Strigeus, principal auteur du client uTorrent, comme l’un de ses principaux ingénieurs.
En 2011, le trafic provenant des sources P2P représentant la bagatelle de 80 % de tous les échanges faits sur Spotify. Mais ce qui pouvait être crucial pour une jeune entreprise l’est nettement moins aujourd’hui et de nouvelles problématiques sont apparues. Elles rejoignent en fait un long billet explicatif qui avait été posté par Skype l’année dernière et expliquant pourquoi le P2P n’était pas réellement une solution pouvant répondre universellement à tous les besoins.
Une infrastructure classique client/serveur et une offre familiale
En ligne de mire, l’utilisation sur les mobiles. Les échanges P2P massifs ne se prêtent pas à ces appareils sur lesquels ils consomment davantage de ressources, le processeur effectuant davantage de calculs. En outre, le P2P permettait de maintenir une latence faible, un critère essentiel pour rendre le service agréable à utiliser. Là encore, la multiplication des serveurs a permis de prendre le relais au fur et à mesure sans que cela impacte l’attente sur une action.
L’information de cette importante transition a été confirmée par une porte-parole de Spotify, Alison Bonny : « Nous supprimons progressivement l’utilisation de la technologie P2P qui a aidé nos utilisateurs à profiter de leur musique facilement et rapidement ». Plus précisément, le P2P sera totalement supprimé au cours des prochains mois, l’envoi de musique se faisant depuis des centres classiques de données.
Pour les utilisateurs, la bascule devrait être transparente. Il y aura d’ailleurs une conséquence positive car le cache de Spotify deviendra moins important sur la durée, n’étant plus utiles comme sources de données pour les autres utilisateurs. Cela permettra également à la société de proposer prochainement des offres familiales, à la manière de ce pratique déjà Rdio : une formule à 17,99 euros par mois pour deux personnes, chaque personne supplémentaire (dans une limite totale de cinq) n’ajoutant que 5 euros de plus par mois, contre 10 normalement. On imagine que l’offre de Spotify devrait être du même acabit.
Spotify abandonnera totalement le modèle P2P dans les mois qui viennent
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Un développement de l'entreprise basé essentiellement sur le P2P
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L'une des plus grosses plateformes d'échanges pair à pair
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Une infrastructure classique client/serveur et une offre familiale
Commentaires (47)
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Abonnez-vousLe 17/04/2014 à 15h47
Le P2P est le seul moyen de réduire les couts de réseau : quand les transferts se font entre utilisateurs d’un même réseau alors le cout est virtuellement 0.
A mon avis c’est plutôt une question de contrôle de la distribution et avoir de meilleur stats.
Quand les transferts se font en P2P, ils n’ont plus le contrôles total de ces transferts.
Il y a aussi une question de ressource Dev, puisqu’ils ont 2 code réseau a maintenir (i.e modifier tout le temps pour éviter le reverse engineering).
La ils ont plus qu’un seul code a maintenir.
Le 17/04/2014 à 15h48
Le 17/04/2014 à 15h52
Le 17/04/2014 à 16h15
C’est du tout bon tout ça ! Moins de stockage utilisé par l’application vu que le cache se réduira, peut être même encore une meilleure réactivité. Vivement l’arrivé des offres familles !
Le 17/04/2014 à 16h20
Le 17/04/2014 à 16h51
Le 17/04/2014 à 16h54
Spotify est limité à un PC ? Si j’ai 2 PC je ne peux pas écouter de la musique sur les 2 en même temps ?
Le 17/04/2014 à 17h20
Le passage du P2P au modèle centralisé est plus probablement dû à des raisons de licences qu’à des raisons techniques, autrement ils auraient tout simplement laissé le mode P2P comme mode secondaire. Leur insistance à vouloir retirer le mode P2P entièrement montre que ça leur porte préjudice.
Ma petite intuition me dit que spotify est sensé payer ses royalties dans le pays où est basé le serveur qui émet les données. (le point de diffusion)
Dans le cas de transferts P2P, on a des milliers de points de diffusions dont la plupart se trouvent dans des pays où les royalties coûtent cher (usa, france, etc…), et donc une grosse partie des revenus partent en royalties aux 4 coins du monde.
Dans le cas de transferts centralisés, l’intégralité des données sont émises là où se trouve le serveur central : Spotify n’a qu’à implanter son serveur dans un paradis fiscal à royalties très faible, (regardez où s’est implanté l’iTunes store d’Apple) et c’est le jackpot.
Le 17/04/2014 à 17h24
Le 17/04/2014 à 17h32
Le 17/04/2014 à 17h49
Le 17/04/2014 à 17h53
Le 17/04/2014 à 18h00
D’après ce que j’ai compris, une des raisons pour lequel ils lâchent le P2P c’est que ca leur coute un bras de garder 2 code réseau (direct et p2p), sachant que le code P2P n’est utilise que pour le client desktop et qu’il doivent se taper de le modifier tout les 4 matins pour éviter le rétro-engineering.
Du coup il peuvent recentrer leur service sur le code direct, la version mobile et web.
Je ne serais pas complétement étonné que le client desktop passe a la trappe d’ici quelques mois une fois la transition effectue.
Le 17/04/2014 à 18h20
Le 17/04/2014 à 18h50
Le 17/04/2014 à 19h01
Perso j’avais abandonné spotify car l’upload bouffait toute ma bande passante.
Et comme ils n’avaient pas de version web à l’époque, je suis parti pour deezer.
Quand ils auront viré le P2P je reviendrais volontier vers eux.
Le 17/04/2014 à 19h03
Le P2P c’est bien à la maison. Mais dans un bureau, c’est interdit. Sur mobile, ça fait fondre les batteries. Derrière un firewall, ça ne marche pas. Derrière un NAT tu l’as dans l’os.
Vu la croissance du nombre d’utilisateur mobile dans le monde entier, la portion de client qui peut utiliser cette technologie se réduit de plus en plus. Il est donc normal de se poser la question si ça vaut toujours le coup.
Il faut bien voir que dans les nouveaux marchés, les gens ont très peu d’ordinateurs fixes et plus souvent des téléphones. Il est donc nécessaire d’avoir des serveurs dans ces régions pour qu’ils aient une bonne qualité de service. Si tu as déjà des serveurs un peu partout, alors l’importance du P2P est bien moindre.
De plus, du code qui fait du P2P, c’est pas simple. C’est pas évident à interfacer avec le reste. Donc ça simplifiera probablement le code et la robustesse du service. Et le P2P de Spotify fonctionne avec des trackers chez eux (un peu comme Bittorrent). Imaginez un tracker qui supporte 20 millions de fichiers avec plusieurs millions de clients en simultané. A mon avis, ça doit être difficile de le faire supporter la charge avec la croissance de l’entreprise…
Le 17/04/2014 à 20h56
Le 17/04/2014 à 21h24
Tu etait déja abonné au forfait a 4.99?
Moi je n’ai que ça :http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=614586Capture.jpg
Le 17/04/2014 à 21h34
Mince je peux plus édite :
et sur clubic : (je ne trouve plus la source PCINpact)
L’offre intermédiaire Unlimited à 5 euros/mois disparait
Ce qui n’a pas été dit non plus lors de la conférence, c’est ce que devient l’offre intermédiaire Unlimited à 5 euros/mois. Contacté par nos soins, un porte parole du service nous confirme qu’elle a été purement et simplement supprimée. Pour s’épargner d’intermèdes publicitaires, il ne reste donc plus que l’abonnement Premium à 10 euros/mois, auquel sont également réservés l’audio haute qualité ainsi que la synchronisation hors ligne, quasi indispensable pour faire de Spotify sa source principale de musique.
Source :http://www.clubic.com/telecharger/logiciel-musique-et-streaming/spotify/actualit…
Le 17/04/2014 à 21h45
Le 18/04/2014 à 01h12
Le 18/04/2014 à 07h54
La plupart des gens sont derrière un firewall ou dans un réseau NAT. Ce qui fait qu’ils sont juste consommateurs et non émetteurs. Ils n’ajoutent rien à la bande passante disponible globalement.
Ensuite non, du code qui fait du P2P, ce n’est pas simple, surtout quand tu dois être robuste et rapide, sans trop surcharger les connexions. Tu dois aussi coté serveur géolocaliser en permanence les peers pour les faire télécharger sur des seeds à proximité (imagine si toutes tes sources étaient en Asie la latence que tu aurais). J’imagine que comme ça doit aller vite, tu ne peux pas te permettre d’envoyer des listes de seeds énormes (le client n’aurait jamais le temps de se connecter à toutes) et la majorité du code est coté serveur.
Et non, ce n’est pas évident à interfacer avec le reste nécessairement. Si tu as 2 code paths pour télécharger des fichiers, ils doivent être synchronisés et ça complexifie énormément la problématique. Si tu avais déjà fait des applications réseau avancées, tu saurais de quoi je parle.
Et non encore, les services illégaux gèrent plusieurs ordres de magnitudes moins de clients simultanés et d’activité que Spotify. Et si tu regardes TPB, ils sont maintenant sans trackers (pour des raisons de robustesse et de surcharge). Aussi, tu n’as pas des clients qui te téléchargent un fichier toutes les 3 minutes (contre des temps d’announce relativement longs sur les trackers normaux). Tu as beaucoup plus de fichiers disponibles et des impératifs de vitesse. Ce n’est vraiment pas le même usage.
Le 18/04/2014 à 08h52
Le 18/04/2014 à 09h43
Pour que le P2P fonctionne, il faut que la plupart des gens émettent autant qu’ils consomment. Avec les firewalls et NAT, il y a dissymétrie. Dans ces cas là, les clients se serviront de plus en plus sur les serveurs centraux et l’intérêt du P2P est grandement diminué.
J’ai l’impression que vous avez une vision très idéaliste et complètement naive.
Le 18/04/2014 à 09h59
J’ai l’impression que c’est aussi un effet de “mode”, maintenant ils partent tous sur du cloud (et on voit ce que ça donne). Jusqu’à la prochaine mode … " /> En attendant, quand le serveur tombera on sait c’est qui le pigeon à la fin
Le 18/04/2014 à 10h58
Si le serveur tombe, tu connais pas les peers et tu ne peux pas stream non plus…
Le 17/04/2014 à 15h22
Je trouve ça dommage, ils auraient dû garder le P2P pour les fixes et augmenter un peu leurs serveurs et BP pour les mobiles.
Surtout que la majorité des utilisateurs ne savent pas comment ça marche derrière " />
Le 17/04/2014 à 15h24
En quoi l’utilisation du P2P empêchais les offres familiales ?
Le 17/04/2014 à 15h30
La première, à 5 euros par mois, permet d’écouter de la musique en illimité sur son ordinateur, sans publicité. La seconde, à 10 euros par mois, ajoute l’utilisation mobile (iOS, Android et Windows Phone) et la possibilité de synchroniser les listes de lecture en mode local.
Petite erreur, spotify propose maintenant seulement une offre a 10€ malheureusement, plus d’offre only PC.
en revenant a la news, je trouve ça dommage, ça fait des économie de peering. Peut être faire du client/serveur pour mobile et laisser en P2P.
Le 17/04/2014 à 15h32
Je ne comprend pas ces choix. Moins de problème de peering, de latence, de ressource serveur…
Le 17/04/2014 à 15h40
Le 18/04/2014 à 11h59
Le 18/04/2014 à 12h03
Et tu as déjà vu des DHT ultra rapides ? Si tu dois attendre 2 minutes à chaque fois pour obtenir les peers pour télécharger ton morceau de musique, tu vas vite péter les plombs…
Le nombre de morceau est très élevé, donc une DHT serait compliqué à mettre en place de façon efficace. Plus tu as de fichiers, plus tu devras parcourir de noeuds pour trouver quelqu’un qui a le morceau qui t’intéresse ! Réfléchis donc un peu !
Le 18/04/2014 à 14h30
Non mais stop la, l’asymétrie des résals, c’est pas a cause d’un NAT ou d’un firewall, c’est du pipeau, c’est à cause de l’asymétrie des connexions, a la base.
Ton NAT, ton firewall, ça se configure, tu le laisse pas comme ça vivre sa vie, sinon, je t’explique pas le trou d’balle que ça te fait niveau sécurité.
Ok le client lambda va pas configurer son firewall ou son NAT, c’est pour ça que upnp existe, et trou d’balle bis niveau sécurité, mais ça passe a travers, ça glisse même tellement y’a de la place pour passer.
Bref.
Pour que le P2P fonctionne, y’a pas grand chose a avoir, sachant que tu peu inclure les DHT dans la liste des seeds se qui te permet d’avoir, si tu as récupéré au moins 1 seed, et que celui ci en a un autre (en plus de toi) etc … au final de récupérer une liste de seeds bien complète, l’intérêt du P2P c’est justement le nombre de personnes qui l’utilisent, plus il y a de monde, indépendamment de leurs capacité d’upload, mieux c’est. Nan, le vrai problème du P2P c’est qu’au niveau FAI, au niveau DNS, et au niveau infra, c’est un service “distribué”. Je te laisse regarder se qui a “distribué” et cherche le pourquoi du comment quand on cherche a protéger un service, on évite de faire du “distribué” quand tout le monde conspue ce mode de partage. " />
Le 18/04/2014 à 18h54
Le 19/04/2014 à 14h11
Le 20/04/2014 à 08h16
Le 20/04/2014 à 08h37
Le 20/04/2014 à 08h46
Le 20/04/2014 à 19h16
Oups, tapé trop vite. Le parefeu bloquera souvent les connexions entrantes mais laissera les connexions sortantes tranquilles.
Le principe du NAT c’est de pouvoir joindre, pas être joignable. Et non, de dire qu’il y a “toujours un port de joignable” c’est faux. Quand tu as plusieurs centaines ou des milliers de machines derrière la même IP, c’est un peu délicat (carrier grade NAT). Et tu ne peux pas faire de trou dans ces NAT là. Et encore moins dans les modems routeurs non configurés de 99% des gens où l’UPnP est désactivé par défaut.
Et si ça bloque dans un sens, ça bloquera pas dans l’autre sens, sinon ça veut dire que tu n’es pas connecté à un réseau du tout… Il y aura toujours des clients joignables mais une plus grande partie injoignables (mais qui peut en joindre d’autre).
Le 21/04/2014 à 07h56
Le 21/04/2014 à 10h01
Le 21/04/2014 à 10h11
Le 21/04/2014 à 10h39
Le 21/04/2014 à 10h44
Le 21/04/2014 à 10h51
Tu prends juste ton cas singulier pour une généralité. Tu mélanges “serveur commercial configurés par des administrateurs” et “simple utilisateur sans connaissance qui veut que ça marche sans rien faire”.
Ici on n’optimise pas pour le poweruser, mais pour l’utilisateur lambda.
Et ce n’est pas parce que c’est possible en théorie que cela fonctionnera dans la majorité des cas de façon automatique.